Ex nihilo Neil

11 octobre 2017

Le panache !

La semaine dernière, j'ai vu Edmond, une pièce d'Alexis Michalik sur la vie d'Edmond Rostand (auteur, si jamais vous l'ignoriez, de Cyrano de Bergerac) qui se joue actuellement au théâtre du Palais-Royal (Paris).




Comment vous dire...? Je vais repartir de zéro.
Alexis Michalik est également auteur et metteur en scène du Porteur d'histoires et du Cercle des illusionnistes, deux pièces que l'on me conseille depuis des années et que, malheureusement, je n'ai pas encore vues. On me les conseille en général en ces termes : « Julien, on te connaît, on connaît tes goûts, ces pièces sont faites pour toi ! »

Alors forcément, quand Michalik met en scène une pièce sur l'auteur d'une de mes œuvres préférées de tous les temps (car Cyrano et moi, c'est une vraie histoire d'amour), je... ne me précipite absolument pas, parce que j'ai un peu peur. 
Il faut dire que la dernière version de Cyrano qu'il m'avait été donnée de voir (celle avec Philippe Torreton) m'avait horriblement déçu (allons même jusqu'à dire que j'ai détesté). Mais finalement, la curiosité a été la plus forte.

Bon sang c'était génial.
C'était tout ce qu'une pièce de théâtre devrait être.
C'était vivant, virevoltant, virtuose mais jamais tape-à-l'œil... Les scènes sont très courtes, s'enchaînent très vite, les décors changeant en un clin d'œil grâce à trois ou quatre accessoires. Pas d'esbroufe, pas de titanesques plateaux tournants ostentatoires, juste une mise en scène millimétrée, quelques portes, chaises et tables d'époque, des cordes, des poulies... la machinerie du théâtre est à la fois utilisée et mise en valeur à travers la mise en abîme, puisqu'on a là une pièce qui parle de la genèse d'une pièce.

Parmi toutes les scènes, celles avec Feydeau sont particulièrement hilarantes.


L'histoire de Rostand est vraisemblablement romancée (je ne suis pas allé vérifier, ce qui ne me ressemble pas, mais j'ai trop peur de briser la magie !), mais qu'importe, on est emporté par le rythme impeccable, la finesse des situations, le surjeu délicieux des acteurs qui en font des caisses à dessein, la passion communicative de la troupe... 

Edmond, c'est la définition même d'un spectacle généreux, qui donne énormément à son public, du rire et des gorges nouées, des comédiens enthousiastes et des idées toutes les deux secondes, sans jamais sombrer dans le bêtement tragique ou l'inutilement comique. 

Je n'aime pas ce genre de formule définitive, mais si j'osais, je dirais que si vous n'aimez pas Edmond, c'est que vous n'aimez pas le théâtre. Ce qui n'est pas forcément grave, notez. Mais ça en fait un bon test du coup...

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