Ex nihilo Neil

09 mars 2018

Panthère, poisson et gros cochons



Petit bilan des derniers films que j'ai vus, et on commence tranquille avec Black Panther, le dernier Marvel.
Comme d'habitude, je vous invite à voir les films Marvel comme les longs épisodes d'une série à très gros budget, puisque c'est comme ça qu'ils sont conçus. En l'occurrence, Black Panther est un filler, un épisode relativement indépendant. Il en profite du coup pour développer un ton à lui, plutôt intéressant.
Visuellement, il y a beaucoup de travail pour digérer différentes cultures africaines emblématiques (zoulou, maasaï, suri...) avec un résultat que je qualifierai personnellement de cool (mais j'admets qu'on peut le trouver un peu outrancier). 
Les personnages fonctionnent (même si Martin Freeman est largement sous-exploité), le casting est sans faille, l'action actionne et le méchant, qui pourrait être totalement oubliable, est peut-être un des plus intéressants qu'on ait vu dans un film Marvel. 
Pour moi c'est un bon cru, qui en outre a contribué à soulever certaines problématiques à Hollywood concernant les acteurs afro-américains. 




Le dernier film de Guillermo del Toro, après l'ennuyeux Crimson Peak, signe un beau retour aux thématiques chéries du réalisateur : la monstruosité, la passion, l'horreur dans le cœur des hommes... et la sexualité, très présente dans ce film.
C'est terriblement beau, les acteurs sont tip-top avec une mention toute spéciale à la magnifique Sally Hawkins, qui a une présence fabuleuse dans un rôle entièrement muet. Et Michael Shannon rappelle (sans l'égaler) le Sergi López du Labyrinthe de Pan
Finalement seules la créature m'a moins convaincu (Doug Jones a beau bien nager, on ne peut pas dire que le masque lui laisse ici beaucoup de marge de manœuvre pour exprimer ses émotions).
Reste un film magnifique, sans doute pas mon préféré du réalisateur, mais une pierre parfaitement cohérente dans  l'édifice de sa carrière.


J'ai enfin eu l'occasion de voir le film de la grande polémique. Un film produit par Netflix peut-il encore être considéré comme une œuvre de cinéma ? La question est tellement débile et inintéressante que je n'ai pas l'intention de l'honorer d'une réponse.
Okja est donc le dernier film de Joon-ho Bong, cinéaste coréen pour lequel je ne cache plus mon amour depuis longtemps (Memorie of Murder, The Host – sans doute mon film de monstre préféré de ces vingt dernières années –, Snowpiercer...). Sorte de fable écologiste pas particulièrement optimiste, quelque part entre un Miyazaki dépressif et un Edgar Wright zoophile (ouais, je sais pas où je vais avec ce genre de phrases), Okja est sans cesse sur le fil, à la frontière entre le subtil et le franchement grotesque, sans jamais tomber d'un côté ou de l'autre. 
Joon-ho Bong confirme tout le bien que je pense de lui. En outre le film est très beau, le casting est un sans-faute et on a même Darius Khondji à la lumière, la classe.


Je vous avais dit que ça existait : Batman et Scooby-doo. Enfin, plus précisément, il s'agit d'un long-métrage de Batman - The Brave and the Bold (Batman : l'Alliance des héros en VF), une série au ton assez particulier, à mi-chemin entre sérieux et délire, qui rend autant hommage au Batman des années 1960 qu'à celui du silver age. La bande à Scooby s'intègre parfaitement dans cette ambiance bon enfant (Daphné fait d'ailleurs très bien illusion en Batgirl de remplacement). 
Bon en vrai je ne vous encourage pas particulièrement à regarder, hein, sans être mauvais, ça peut laisser sur sa faim. Mais quand on connaît bien l'univers DC, il y a quelque chose de cocasse à voir Martian Manhunter se payer la tête de Sammy et Scooby, ou Fred faire équipe avec Black Canary. Et puis bon, c'est cool de savoir que quelque part, un producteur s'est dit que ce serait une bonne idée*.

* Deux producteurs, en fait, puisque croyez-le, croyez-le pas, il existe un autre crossover Batman/Scooby-Doo, Scooby-Doo Meets Batman, datant de 1972, dans une version nettement moins parodique (mais pas moins drôle) que celle dont je parle ici. Allez, un petit extrait.


1 commentaire:

Oud a dit…

* Sur Black Panther, j'ai apprécié (pour un Marvel) parce qu'il y a un vria effort pour intégrerles cultures noire africaines (les noms, les vêtements, les coiffures, les musiques, etc) et que ça apporte vraiment une identé propre au film. Je trouve que c'esr réussi.

* Sur Batman et Scooby-Doo, j'avoue que j'avais du mal à croire que ça existait :-). Mais je me demande si la mayonnaise prend. Dans batman, les méchants sont des psychopathes de génie (le Joker en étant l'archétype). Ils ne feraient qu'une bouchée de Scooby-doo et son équipe.... donc c'est pour ça qu'il y a Batman. Mais il n'a pas exactement le même humour....