Ex nihilo Neil

16 janvier 2019

La question de la com



Je bosse quelque part à la frontière, malheureusement devenue très floue, entre l'information et la communication, entre le journaliste et le chargé de com. Donc, sans être un expert sur le sujet, je le connais vaguement. Et je ne comprends pas bien ce qui se passe actuellement avec le discours de nos élus dirigeants.

- Soit ils sont tellement imbus, confi(an)ts dans leurs certitudes qu'ils ont décidé de parler ouvertement, de vraiment dire ce qu'ils pensent, sans perdre entièrement leurs réflexes politiciens qui les poussent à tout adoucir, ce qui les conduit irrévocablement à dire tout et son contraire (genre « on organise un débat public pour vous calmer mais on n'en tiendra pas compte »).

- Soit ils ont des velléités suicidaires, et ils ont décidé d'entrer dans l'arène à poil, peints en rouge, avec en guise d'after-shave des phéromones de vache en chaleur.

- Soit même leurs services com les ont lâchés, et ils parlent actuellement aux micros sans filet, sans personne pour leur souffler les bons mots qui ne vexeront personne*.

Dans tous les cas c'est rafraîchissant d'entendre des « élites » s'exprimer aussi librement. Macron qui continue à traiter de fainéants des gens qui sont à deux doigts de prendre les armes contre lui, Ferry qui appelle carrément les policiers à tirer sur les manifestants... moi je dis, ça fait plaisir, il était temps que la vérité revienne dans la bouche des politiques.

Bon maintenant il va falloir partir, hein...

* Il semble que ce soit ce qui est en train de se passer, en fait, puisque le chargé de com de Macron vient d'annoncer qu'il quittait ses fonctions. Vous noterez d'ailleurs qu'on n'entend plus du tout les anciens. En dehors de Mélenchon et Le Pen, plus aucune des figures marquantes de la politique des trente dernières années n'ouvre sa gueule. Il est probable que ces vieux briscards, eux, ont bien compris la mélasse colossale dans laquelle le gouvernement actuel s'est enlisé. La tempête passée, les plus téméraires essaieront peut-être de venir grappiller une miette, mais d'ici-là, ils se terrent dans leurs villas et font bien attention à ne pas éveiller l'attention. Si même eux ont la trouille, c'est décidément qu'il se passe quelque chose.

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