Ex nihilo Neil

20 mars 2019

Le mystère mystérieux des fâmmes


L'autre jour, je couvrais une conférence d'un philosophe de droite que je ne nommerai pas (mais qui n'est pas BHL, qui je le rappelle se réclame de gauche), qui portait sur le sujet du « dépassement de soi ». Le type a déroulé son cours, convoquant Socrate, Descartes, Schopenhauer, Nietzsche et tout l'orchestre, il a pas mal dérapé sur le mystique de temps à autres, bref, c'était pas grandiose, mais en même temps j'en attendais pas grand-chose.

Mais à l'occasion des questions du public, il m'a pas mal calmé. Comme beaucoup de philosophes, il utilise souvent le terme « l'Homme » pour signifier « l'être humain », un usage courant (bien sûr hérité du patriarcat, mais bon, on n'en sortirait pas si on virait tous ces termes à l'ascendance sombre). Je pense que c'est pour ça que quelqu'un a posé la question de la place de la femme, ce qui a permis à l'érudit de ressortir le vieux poncif du « mystère féminin », ce merveilleux flou à la source de toutes les misogynies.

Qu'on soit bien d'accord, le mystère féminin, c'est de la flûte. C'est le joker, l'excuse pour justifier la flemme de tous les hommes qui n'ont pas envie d'essayer de comprendre les femmes, de tous ceux qui n'ont pas envie de laver des culottes ou d'être gênés par des tampons usagés dans une poubelle. C'est du mépris, déguisé en respect. C'est du niveau de « Non, je te laisse laver le linge, je sais pas comment faire marcher la machine ». Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. Quand on ne veut pas écouter quelqu'un, on dit qu'il est incompréhensible. Même si « quelqu'un » représente la moitié de l'humanité. 

Et le fait d'entendre un intellectuel reconnu, publié, réputé même, balancer avec fierté une connerie de ce calibre ne cesse de me laisser pantois. 

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