Ex nihilo Neil

20 novembre 2019

Neil a vu... Bumblebee

En vrai, il était producteur. Mais clairement pas du tout impliqué. Du tout.


Après être tombé un peu par hasard sur une chronique d'Andre Black Nerd et Lindsay Ellis, j'ai eu envie de regarder le dernier film de la licence Transformers, Bumblebee.

Parce que voilà, j'étais très fan des Transformers quand j'étais gamin, de la série animée et des jouets, hein (j'étais gamin dans les années 1980 !). Et comme n'importe quel fan, ou n'importe quel être humain vaguement sensible à l'art du mouvement, j'étais profondément blessé de ce qu'en avait fait Michael Bay avec ses cinq (oui, cinq !) films qui crachaient sur absolument tout ce qu'il était possible.

Je ne prends pas un risque considérable en affirmant ici que les Transformers de Michael Bay sont des films horribles sur tous les points, que ce soit l'adaptation (puisque Bay lui-même a reconnu détester la licence des robots géants), la mise en scène (on ne comprend rien à ce qui se passe, et je ne parle pas seulement des scènes d'action), l'écriture (l'humour est affligeant) ou les thèmes abordées (réalisation à la fois sexiste, viriliste, militariste, et à peu près tous les -phobes possibles - homophobe, xénophobe, grossophobe, choisissez). 

Mais une question subsistait : pouvait-on réellement faire mieux avec une licence comme Transformers ? Non parce que j'étais fan quand j'étais gosse, mais je ne me fais pas d'illusion non plus : Transformers, à la base, c'est quand même un peu con. C'était une pub pour jouets typique de cette époque reaganienne, avec des personnages charismatiques mais souvent unidimensionnels.

Eh bien oui, on pouvait : Bumblebee le prouve, on peut faire un film correct avec cette licence. Alors attention, hein, on n'est pas sur un chef-d'œuvre intemporel, mais à mon sens on est au niveau de Detective Pikachu : un film fait par une équipe qui aime réellement le matériel originel, et qui a vraiment envie de faire quelque chose de bien. 
Le scénar est vu et revu (pensez... Le Géant de fer, pour donner l'idée), mais c'est bien fait, les comédiens mettent du cœur à l'ouvrage et la réal est tout à fait satisfaisante. En fait, je pense même qu'il faudrait diffuser ce film en école de cinéma pour montrer comment, en prenant systématiquement le contre-pied du film de Bay, on obtient quelque chose de convenable. 

Exercice : retrouvez les quelque différences entre ce design et celui des films de Bay, et expliquez
pourquoi celui-ci est 87 milliards de fois mieux.


Déjà, l'histoire se déroule dans les années 1980, ce qui permet d'immédiatement bien maîtriser le décor, et même de donner un petit feeling « film des 80s », genre à la mode depuis Stranger Things et Super 8.
Ensuite, l'héroïne est le contraire de ce que Bay avait fait de Megan Fox dans son film : Charlie n'est jamais sexualisée à outrance (sans pour autant tomber dans le cliché du « garçon manqué »). Il y a des scènes à connotations sexuelles évidentes (et pas avec le voisin amoureux. Oh, si, vous voyez très bien de quoi je parle, ne faites pas les innocents !), mais c'est tout mignon, très respectueux, et ça passe beaucoup mieux que le man glaze dégueulasse de Shia LaBeouf sur Megan Fox penchée sur son moteur.

Ah, et dans ce film, Bumblebee est une Coccinelle. Pas une Camaro.


Les designs sont parfaits : on retrouve ceux du vieux dessin animé, modernisés de manière intelligente, et on repère vite que le réalisateur a bossé dans l'animation. Les transformations sont logiques, on comprend quel morceau va où et comment, et la scène d'ouverture est facilement la meilleure adaptation de la série jamais portée sur écran : on reconnaît instantanément ces personnages qu'on adorait gamin (Ratchet, Wheeljack, Soundwave et bien sûr Optimus Prime), dans une scène qui est, en gros, l'ouverture du pilote de la série animée. 

Je m'étonne d'avoir autant à dire sur ce film, et je crois que je pourrais continuer encore pendant des pages et des pages, mais je pense que c'est surtout en réaction aux anciens. En fait, et c'est peut-être sa plus grande qualité, voir Bumblebee fait réaliser à quel point Michael Bay a été une plaie pour le cinéma d'action !

2 commentaires:

Victor von Jul a dit…

Je suis moi aussi assez fan de l'adaptation animée des années 80 et j'ai vomi ce qui en a été fait par Michael Bay : design des robots inutilement compliqué, personnalités des robots complètement à l'ouest parfois, intrigue qui ne tient pas debout... À part les boum boum partout, y a pas grand-chose à sauver.
Alors je suis content de voir un film Transformers qui tient la route ! Je m'en vais le mettre de côté pour le voir plus tard :)

Neil a dit…

Si tu veux creuser le sujet, les comics Transformers sont eux aussi étonnamment bons.