Ex nihilo Neil

17 février 2020

Archéologie 2000



Il est apparemment dit que je commencerai tous les ans en jouant à Tomb Raider. En 2019 j'avais fait le remake de 2013, cette année je me suis embarqué dans sa suite, Rise of the Tomb Raider, sortie en 2015.
C'est la même chose, juste pas au même endroit. Et c'est plus con.

Dans le premier, Lara Croft était une jeune femme de 21 ans, certes athlétique et anglaise mais pas particulièrement génocidaire, qui se révélait être une survivor de l'impossible après que l'équipe d'archéologie à laquelle elle appartenait se retrouvait sur une île soumise à un culte maléfique. Bon, soit, y avait déjà de la dissonance ludonarrative (Lara y dézinguait l'équivalent d'une petite ville française sans sourciller, puis pleurait face à un mort), mais au moins y était-elle contrainte par les circonstances. Et il y avait une présentation, même sommaire, des PNJ. Les compagnons de Lara étaient exposés au début et on pouvait vaguement les inscrire dans nos mémoires et comprendre que l'héroïne fût triste quand ils y passaient.

Dans le deuxième, elle part sur les traces de l'héritage de son père, qui recherchait la légendaire cité de Kitej, quelque part en Sibérie. Et cette fois, difficile de ne pas se dire que miss Croft cherche un peu la merde. Arrivée à la fin du jeu, elle aura buté en personne l'équivalent de la population d'un petit pays, et fait massacrer tout un peuple qui gardait les lieux sans rien demander à personne. Sans même parler de sa vision très personnelle de la méthode archéologique, à base de dynamite et fusil à pompe.

On sent bien que le jeu a été écrit à la chaîne par des dialoguistes compétents, mais pas passionnés non plus. C'est très verbeux, et les centaines d'audiologs qui voudraient nous mettre dans l'ambiance ne parviennent qu'à casser l'action et enfiler les clichés narratifs sans grands enjeux (et on finit quand même par se demander où ces mercenaires trouvaient tous ces dictaphones !).

Un moment hilarant où, après dix heures de jeu et une énorme bataille avec plein de morts,
une PNJ paramilitaire vous offre, en remerciement d'avoir sauvé trois fois les miches de son peuple...
une bobine de fil de fer. Genre on n'en a jamais croisé dans les différents complexes militaro-soviétiques
qu'on a traversés jusque-là ? Et le pire c'est que c'est effectivement un item essentiel pour la suite !
Et on critique les point & click et leurs objets absurdes !

Le jeu n'est qu'un long couloir semé d'énigmes sympathiques mais sans génie, avec des bagarres peu inventives (c'est marrant parce que l'arme emblématique de Lara c'est le pistolet, et c'est vraiment l'arme que je n'utilise jamais dans ce jeu). Les PNJ sont des mannequins sitôt rencontrés, sitôt oubliés, impossible de s'attacher à eux, les méchants semblent sortis d'un épisode de Chroma (sérieux, j'ai fini le jeu la veille d'écrire ce texte, et j'ai dû chercher sur Wikipédia le nom du mec !)... Restent les phases d'infiltration, que j'ai trouvées assez sympas, des scènes d'action cool même si parfois trop longues, et les tombeaux, des mini-défis sympathiques qui permettent d'acquérir des compétences supplémentaires. Mais bon, je ne suis plus si sûr de faire le troisième.

« Ça va, j'ai l'air assez méchant là ? »

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