Ex nihilo Neil

29 juin 2020

La Chose dans les tuyaux



Ce week-end, parmi une foule d'autres activités, j'ai lancé la démo gratuite de Carrion, un jeu qui... ah, comment le décrire ?
Vous voyez ces films qui prennent place dans une base isolée, avec des gens qui doivent affronter une bestiole qui se balade dans les tuyaux de ventilation, et qui les décime les uns après les autres ? Genre Alien, The Thing, ce genre de truc ?
Ben Carrion, c'est ça.
Sauf que vous jouez la bestiole.

Aïeu, ça brûleu !


Ce n'est qu'une démo, donc on en fait le tour assez vite, mais c'est plutôt cool. Votre masse de chair tentaculaire est assez plaisante à prendre en main (et ce n'est pas une phrase qu'on a souvent l'occasion d'écrire), il y a des pouvoirs à acquérir (ça sent bon le metroidvania) et le pixel-art est plutôt classe.
Pour l'instant on peut craindre une certaine répétitivité, et l'absence de map se fait déjà sentir, mais ce sont des points qui devront être jugés sur le produit fini. D'ici sa sortie, n'hésitez pas à aller jeter un œil, c'est gratuit, c'est vite fait, c'est cool.

22 juin 2020

Le Mandalorieux



J'ai enfin fini de regarder The Mandalorian. Et j'ai envie de dire : « Meh... »

Bon, on va développer : pour être honnête, je pense que le bon adjectif pour décrire cette série c'est « compétente ». Tout transpire la compétence. Le scénario a été écrit par des professionnels, les designs, les musiques, les effets sont clairement le fait de très bons faiseurs qui ont eu à cœur de recréer la patte Star Wars, les acteurs sont impliqués juste ce qu'il faut, tout le monde a eu le temps et les moyens nécessaires à disposition pour travailler correctement. Il n'y a rien à redire à proprement parler. Mais il n'y a pas non plus de quoi empêcher un gaucho de faire sa sieste (10 000 dollars à celui qui trouve l'origine de cette expression !).

Hormis le dernier épisode, qui a clairement ses fulgurances (en même temps, il est réalisé par Taika Waititi – d'ailleurs la première scène, avec les scout troopers, est sans doute la meilleure de toute la série), ça manque cruellement de coups de génie, de ces moments où on se dit « Woah, ça je vais m'en souvenir ! Ça c'est appelé à devenir culte ! »
Mais je vois pas vraiment comment il aurait pu en être autrement.

Non parce que c'est une série qui raconte les aventures d'un chasseur de prime dans l'espace, avec une ambiance un peu far west. Et personnellement, j'ai déjà vu Cowboy Bebop et Firefly, alors tu peux courir Mando, mais tu ne te hisseras jamais à la cheville de n'importe laquelle de ces références.


Ah, et si quelqu'un peut m'expliquer en quoi ce machin est mignon au point d'envahir Internet, je suis preneur...

17 juin 2020

La légende de Black Jack Savage


Je l'évoquai il y a deux semaines, revenons dans le monde merveilleux de Walt Disney (littéralement, puisque ce feuilleton faisait partie de la collection « Le Monde Merveilleux de Walt Disney », parce que l'humilité, c'est pour les faibles) et rappelons-nous d'une série aujourd'hui oubliée : Les 100 Vies de Black Jack Savage.


Allez, pour le fun, le générique. Avec du saxo,
parce que dans les 90s, il fallait toujours un saxo dans les génériques !

L100VdBJS (on va peut-être éviter les abréviations) est donc une série Disney datant de 1991, dont se souviennent peut-être les acharnés de l'émission Disney Parade, qui enchantait les dimanches après-midi pluvieux.

Elle raconte l’histoire de Barry Tarberry, un homme d’affaires/arnaqueur qui se réfugie sur l’île de San Pietro, petite république bananière des Caraïbes, afin d’échapper à la justice de son pays. Il y possède une résidence secondaire, le château de Blackbird, et compte prendre du bon temps en attendant que les affaires se tassent, profitant de ses bonnes relations avec le gouverneur de l’île, Abel Vasquez.

Seulement voilà, le château est hanté par le fantôme du terrible pirate Black Jack Savage, mort pendu au XVIIe siècle et condamné à hanter son ancienne demeure en raison de ses mauvaises actions. Jack a la ferme intention d’échapper à son sort, et il compte sur Tarberry pour l’aider. En effet, le karma de ce dernier n’est pas non plus au beau fixe, et c’est l’enfer qui l’attend s’il ne rectifie pas radicalement le tir. Jack a donc passé un marché avec les instances supérieures : si Barry l’aide à sauver cent vies, tous deux auront gagné leur paradis. Et c'est le début de folles aventures aussi échevelées que caribéennes, qui vont nous entraîner durant des centaines d’épiso… durant sept épisodes. Parce que ça a fait un gros flop, faut pas se le cacher, et ça coûtait sûrement cher de tourner au soleil des Caraïbes.

En Black Jack, les plus vieux fans de Johnny Depp reconnaîtront Steven Williams,
rien moins que le capitaine Fuller de 21 Jump Street !
Alors pourquoi j'en parle ? Déjà parce que j'ai une vraie affection pour cette série. Évidemment, c'est ringard as fuck, plombé par un jeu d'acteur cabotin, des gimmicks assez ridicules (notamment le Blackbird, un trimaran customisé disons très... inspiré du Batboat) et une musique dramatiquement datée. Mais la base était solide. Non, sérieusement, relisez le résumé ci-dessus et venez me dire que c'est plus con que L'Agence tous risques (et ses 98 épisodes tous identiques !).

Et je n'ai pas parlé des personnages secondaires (Abel Vasquez, joué par Bert Rosario, que vous avez vu faire le chicano de service dans des centaines de trucs, et qui joue le cliché du chef d’État sud-américain avec un bel entrain, Logan Murphy alias « Proton Fluide » – FX en VO –, l'ingénieur à tout faire, et Danielle, la love interest, une flic journaliste écologiste activiste politique qui essaie de protéger la population contre les effets de la corruption de Vasquez), ni du fait que si Jack quitte le château, il se retrouve pourchassé par des snarks, bizarres bestioles chargées de le ramener directement en enfer, ni du fait que chaque épisode se concluait par un panneau indiquant « plus que x vies à sauver », donnant un vrai sentiment de progression...

Bref, y avait de quoi faire un truc bien. Donc, Disney, plutôt que de remaker des films déjà réussis à la base et qui ne demandent rien à personne, remakez ça !

15 juin 2020

La magie des légumes ancestraux




Comme tous les bobos parisiens, on achète de temps en temps des paniers de légumes bio-commerce-équitable-circuit-court-et-tout-ce-que-vous-voulez. C'est l'occasion de manger un peu plus sainement (sinon je pense que je me nourrirais exclusivement de poisson cru sur du riz et de charcuterie sur pâte à pizza), mais aussi de découvrir des légumes plus ou moins oubliés.

On avait déjà eu droit au chou-rave (dont le goût devait beaucoup à l'accompagnement), cette fois nous avons pu découvrir...


C'est une espèce de laitue chinoise, dont on peut cuisiner la « branche » (les feuilles pouvant de leur côté être consommées en salade, classiquement).


Bilan : ça a le goût de ce qu'on prépare avec.

10 juin 2020

Espoirs sanglants


Alors, ce n'est qu'une rumeur, qui forcément a enflé à très grand vitesse vu son importance, mais il est possible que Bloodborne soit adapté prochainement sur PC.

C'est très facile d'imaginer comment cette rumeur a pu naître : Horizon Zero Dawn, jusque-là exclusivité Playstation, est annoncé pour cet été sur nos machines de bourgeois (au passage, il a tout naturellement trouvé sa place dans ma wishlist). De là à imaginer que le concept « d'exclu Sony » ne veuille plus rien dire, il n'y a qu'un pas. Et dès lors, forcément, on se prend à espérer que le meilleur jeu de la console, celui qui me fait encore hésiter à acheter une PS4, arrive sur nos ordis !

Du coup j'essaie de ne pas me hyper, de garder la tête froide, parce qu'il est clair que cette rumeur non officielle n'est sans doute rien de plus. Mais bon sang (pun intended), j'annonce : si Bloodborne débarque sur PC, c'est achat day one et deux semaines de congés posées direct.

J'attends. Je ne suis pas pressé. J'attends.

08 juin 2020

Le paradoxe Lovecraft


Ce week-end, je me suis offert un petit plaisir en faisant imprimer en livret mon résumé de nos vacances américaines de l'an dernier. Après des mois de confinement, c'est marrant comme ces quinze jours sur la côte de Nouvelle-Angleterre semblent avoir été rêvés, et j'avais bien besoin de ces textes et photos pour me rappeler que oui, j'y suis vraiment allé, et c'était génial.

J'ai trouvé un titre original.
La photo, c'est Marblehead, un très joli village de la côte.

En le feuilletant, je me faisais une réflexion : l'influence de l'œuvre de Lovecraft sur la pop culture moderne est complètement folle quand on y pense. 
A l'heure où tout le monde ne jure plus que par les « classiques » des années 1980, il faut bien comprendre que sans Lovecraft, pas de Stephen King, pas de John Carpenter, pas de H. R. Giger, pas de From Software, pas de Neil Gaiman, pas de Guillermo del Toro, pas de Peter Jackson... en tout cas pas tels qu'on les connaît. 
En musique, on ne compte plus les groupes de hard metal prog rock (j'y connais rien) qui se sont inspirés de son œuvre. Les références s'accumulent dans les jeux vidéo, de trucs confidentiels genre The Last Door aux univers gigantesques à la World of Warcraft. Les rayons de la Fnac croulent sous les études, analyses, anthologies et autres variations sur le thème Cthulhu à la plage... Bref, Lovecraft est un auteur très vivant dans la culture moderne.

Y a même des livres pour enfants !

Et parallèlement à ça... personne ne connaît ! Je veux dire : en dehors de mes potes à peu près tous issus d'études de sciences, qui ont lu du fantastique et pratiqué le jeu de rôle, je ne crois pas avoir jamais rencontré de gens à qui le nom évoque quelque chose. « Stephen King ? Oui, bien sûr, j'en lisais quand j'étais ado. » « Alien ? Oui, trop flippant, je l'ai vu sur Canal + ! » Mais Lovecraft ? Ça ne dit rien à personne. 

Et je trouve ça fou qu'un truc aussi influent et aussi cité en permanence par les œuvres autour de nous semble passer aussi inaperçu. Je ne dis pas que c'est grave, hein, mais c'est impressionnant.

03 juin 2020

La légende de l'enfant de verre

Ce week-end, je suis arrivé au terme d'une quête personnelle de 35 ans environ.
Laissez-moi vous parler d'un autre temps, d'une époque révolue où les médias se consommaient sur un appareil appelé téléviseur, et où le nombre de canaux disponibles était incroyablement réduit.
Laissez-moi vous parler des années 1980...



En cet âge sombre où personne n'imaginait l'an 2000 autrement qu'avec des voitures volantes, l'enfant que j'étais passait sa vie devant la télévision. Il était particulièrement friand de dessins animés, mais ne ratait aucune émission estampillée « Disney », car il avait bien compris que cette marque s'adressait particulièrement à lui.

A l'époque, France 3 s'appelait FR3,
et c'était la chaîne Disney. Oui, c'est fou.


Or, ce que le jeune homme ignorait, c'est que Disney n'était pas qu'une marque, c'était un studio californien qui produisait de très nombreux programmes, de qualité variable il fallait bien l'admettre, mais c'est le lot de tous les studios. Et pas que de l'animation, loin de là. Il y avait chez Disney une longue tradition du feuilleton télé, et chacun se souvient des épisodes de Zorro, ce cavalier qui surgit hors de la nuit, ou de Davy Crockett et son raton laveur mort sur la tête.

Guy Williams, qui pour beaucoup d'entre nous fut le premier Batman.
Ben oui. Zorro, Batman, me dites pas que vous voyez pas un cousinage ?


Et à l'époque dont nous parlons, les feuilletons Disney, ils passaient dans Disney Channel (l'émission, pas la chaîne, qui n'existait pas encore), Samdynamite (animé par Brenda, dont j'étais amoureux) puis Disney Parade (le dimanche après-midi, avec Jean-Pierre Foucault et Anne, dont j'étais amoureux, mon Dieu j'avais vraiment un problème !).
Il y en a eu des tas, qui vous évoqueront peut-être quelque chose à vous aussi, tant ils passaient et repassaient sans aucune cohérence d'ordre. Vous vous souvenez peut-être d'Un vrai petit génie, où un gamin s'improvise détective en recourant aux services d'un acteur cabotin, du Vagabond, où un berger allemand sauvait des gens avant de partir faire son lonesome cowboy à la fin de chaque épisode, ou encore des 100 Vies de Black Jack Savage, avec son générique überkitsch et son concept aussi génial que complètement foiré.

Celui-là je le garde au chaud pour en reparler un jour,
c'était assez savoureux...

Et parmi tous ces trucs que je suivais aussi assidûment qu'il était humainement possible, il en est un qui m'a particulièrement marqué. C'était une histoire avec une petite fille fantôme, et un gamin qui était le seul à pouvoir communiquer avec elle. Ça devait se passer dans la campagne américaine. Il y avait une histoire de poupée. Et une scène terrifiante dans un puits, où le gamin était tombé, et sa meilleure amie appelait le fantôme au secours alors qu'elle savait ne pas pouvoir communiquer avec elle...

Ça explique d'ailleurs peut-être ma fascination pour les enfants médium,
et (me souffle Bij) pourquoi l'un des personnages principaux
d'Ex nihilo Neil en est un.



Ce truc m'a marqué à mort, au point que je m'en souviens encore aujourd'hui alors que je suis certain de ne l'avoir vu qu'une fois.
J'avais cherché sur le net, régulièrement, avec tous les mots-clés que je pouvais imaginer (poupée, petite fille fantôme, puits...), mais jamais ne l'avais retrouvé.

Et puis, le week-end dernier, je ne sais pourquoi, j'ai retenté. Et le nouveau site chroniquedisney.fr (probablement concomitant avec l'émergence de l'offre Disney +) m'a donné la réponse sans problème, comme ça, comme si ce n'était pas important, comme si ça n'annonçait pas la conclusion de 25 ans d'obsession !

Pan, les eighties dans ta face. Sauf que non, en fait
ça date de 1978 ! Les seventies dans ta face !


Le téléfilm en question s'appelait Child of Glass (L’Énigme en VF, c'est pas avec le titre que j'allais le retrouver). Et d'après ce que j'en lis sur les forums, la scène du puits semble en avoir marqué plus d'un. Une fois que j'ai su quoi chercher, je n'ai eu aucun mal à le retrouver, et on a pu organiser une petite séance nostalgie.

Booooouuuh, je suis le fantôme d'une petite fille qui joue mal...
booooouuuhhh...


Bon, en fait, et sans surprise, c'est pas terrible. La scène du puits n'est pas du tout comme je m'en souvenais, d'ailleurs le fantôme n'y intervient absolument pas, mon cerveau a mélangé plusieurs points de scénario du téléfilm. Les acteurs sont tous un peu falots, et pour vous situer le truc on est au niveau de Peter et Elliott le dragon, si vous voyez le genre, un truc sympatoche mais au final assez faiblard.
Mais c'était chouette de retomber en enfance pour un court instant.

Et je suis sûr que vous avez le même genre de souvenirs à demi enfouis. Sachez qu'il existe sur le net des tas de forums où des experts vous aident à retrouver les titres perdus, n'hésitez pas à aller y traîner, c'est impressionnant à quelle vitesse l'évocation d'une vieille bribe de souvenir peut obtenir des réponses ultraprécises.



01 juin 2020

Arlequinade


Il y a quelques semaines, je faisais je ne sais quelle recherche sur YouTube, quand la plate-forme s'est mise en tête de me proposer des extraits d'une série dont je ne soupçonnais absolument pas l'existence : Harley Quinn.

Comme tous les gens de mon âge, je suis un vieux fan de la série animée Batman des années 1990, celle de Paul Dini et Bruce Timm, avec Richard Darbois en Bruce Wayne et Pierre Hatet en Joker, vous voyez de quoi je parle. 
Et comme tous les jeunes garçons de l'époque (et pas mal de filles aussi, me suis-je laissé dire), le personnage d'Harley Quinn m'avait fortement marqué. Cette fille folle amoureuse du Joker, drôle, cinglée et diablement sexy avait exercé un fort effet sur moi, et pas que sur moi, puisqu'elle est depuis devenue un personnage récurrent des comics. Jusqu'à être incarnée à l'écran par Margot Robbie dans le cataclysmique Suicide Squad (depuis il y a eu Birds of Prey, mais ma résistance à la douleur a ses limites).

Dr. Harleen Quinzel, aka...

Mais rien ne m'avait préparé à ce qu'en ont fait les studios d'animation Warner. J'ai enquillé toute la première saison, puis le début de la deuxième (en cours), et je peux le dire : c'est excellent !
Alors, déjà, c'est pas un programme familial : c'est hyper vulgaire, hyper violent, ça massacre dans tous les sens sans complexe (on note d'ailleurs que 5 minutes de Harley Quinn sont plus violentes et transgressives que tous les films du DC Cinematic Universe réunis, ce qui en dit long sur la mollesse de ce dernier)... et c'est surtout très drôle (et régulièrement émouvant).

Une belle bande de vainqueurs !

Parmi les idées géniales, on a la réinterprétation totale de plusieurs personnages secondaires comme Bane, reconverti en débile politiquement correct, Clayface, qui passe d'horreur tragique à acteur cabotin, ou encore King Shark, un... homme-requin blanc community manager en hoodie qui me fait mourir de rire rien que par son concept. Sans même parler de Kite Man, parce que oui, il y a Kite Man. En outre, la série fait régulièrement des références à tous les films Batman (y compris celui des années 1960 parce que, oui, il y a aussi un spray antirequin !), souvent aussi bien vues que drôles.

Le casting vocal est parfait, avec Kaley Cuoco (Penny dans The Big Bang Theory) qui s'éclate comme jamais en campant une Harley explosive, et Lake Bell, contrepoint parfait en Poison Ivy BFF, calme et cynique. 
Bref, Harley Quinn c'est la meilleure série DC/Warner depuis la première série Batman, et je dis ça alors que je ne les ai pas toutes vues, c'est dire si je suis objectif. Aujourd'hui c'est férié, profitez-en pour aller voir ça !