Ex nihilo Neil

08 juin 2020

Le paradoxe Lovecraft


Ce week-end, je me suis offert un petit plaisir en faisant imprimer en livret mon résumé de nos vacances américaines de l'an dernier. Après des mois de confinement, c'est marrant comme ces quinze jours sur la côte de Nouvelle-Angleterre semblent avoir été rêvés, et j'avais bien besoin de ces textes et photos pour me rappeler que oui, j'y suis vraiment allé, et c'était génial.

J'ai trouvé un titre original.
La photo, c'est Marblehead, un très joli village de la côte.

En le feuilletant, je me faisais une réflexion : l'influence de l'œuvre de Lovecraft sur la pop culture moderne est complètement folle quand on y pense. 
A l'heure où tout le monde ne jure plus que par les « classiques » des années 1980, il faut bien comprendre que sans Lovecraft, pas de Stephen King, pas de John Carpenter, pas de H. R. Giger, pas de From Software, pas de Neil Gaiman, pas de Guillermo del Toro, pas de Peter Jackson... en tout cas pas tels qu'on les connaît. 
En musique, on ne compte plus les groupes de hard metal prog rock (j'y connais rien) qui se sont inspirés de son œuvre. Les références s'accumulent dans les jeux vidéo, de trucs confidentiels genre The Last Door aux univers gigantesques à la World of Warcraft. Les rayons de la Fnac croulent sous les études, analyses, anthologies et autres variations sur le thème Cthulhu à la plage... Bref, Lovecraft est un auteur très vivant dans la culture moderne.

Y a même des livres pour enfants !

Et parallèlement à ça... personne ne connaît ! Je veux dire : en dehors de mes potes à peu près tous issus d'études de sciences, qui ont lu du fantastique et pratiqué le jeu de rôle, je ne crois pas avoir jamais rencontré de gens à qui le nom évoque quelque chose. « Stephen King ? Oui, bien sûr, j'en lisais quand j'étais ado. » « Alien ? Oui, trop flippant, je l'ai vu sur Canal + ! » Mais Lovecraft ? Ça ne dit rien à personne. 

Et je trouve ça fou qu'un truc aussi influent et aussi cité en permanence par les œuvres autour de nous semble passer aussi inaperçu. Je ne dis pas que c'est grave, hein, mais c'est impressionnant.

3 commentaires:

Marc a dit…

Je tiens à dire que le livre pour enfants, on l'a et il est très bien.

SammyDay a dit…

En dehors de France (voire même en France), Verne est également assez oublié (il a pour lui ses adaptations, mais sans cela...). C'est la difficulté quand on est précurseur, quand le genre n'est pas "noble" (et que donc on l'étudiera peu dans l'enseignement) et que donc il y a peu de chances que le commun des mortels ait jamais pu lire ne serait-ce qu'un extrait de l'œuvre.

Va donc parler de Marcel Aymé, l'un des grands auteurs de SF à la française... sisi !

Neil a dit…

Dans le monde anglo-saxon, je pense que Verne a souffert de la concurrence de H. G. Wells. Et globalement, ils sont beaucoup moins regardant sur la littérature de genre : à la fac de lettres américaine, Tolkien est considéré comme un classique, en France ça reste un truc de niche bizarre.