Ex nihilo Neil

20 mai 2024

Starscreaaaam !!!


Aujourd'hui c'est la Pentecôte, je suis en repos mais comme je suis bon prince, un petit fanart de Starscream et une mini critique de la nouvelle série de comics Transformers.

Car oui, vous l'ignorez peut-être mais l'éditeur qui a réellement donné ses lettres de noblesse à la licence, IDW, a perdu les droits qui ont été récupérés par Skybound, un label d'Image Comics. Une nouvelle saga a immédiatement été annoncée, sous le titre générique d'Energon Universe, qui regroupera quatre séries : Transformers, Void Rivals, Duke et Cobra Commander, qui se dérouleront donc dans le même univers.

Les deux premiers sortiront prochainement en France chez Urban Comics, mais j'ai déjà pu les lire en VO, et je peux d'ores et déjà vous dire que c'est du tout bon. Déjà l'ensemble est coordonné par Robert Kirkman, le mec derrière Invincible et The Walking Dead, pas exactement un tâcheron donc (et ça incite à penser qu'on aura sûrement une adaptation télévisuelle un jour).


 

Void Rivals, c'est une histoire de science-fiction mettant face à face deux peuples (pas des robots !) qui se haïssent depuis trop longtemps pour se souvenir de l'origine de ce conflit. Deux ressortissants vont pourtant devoir coopérer pour se tirer d'un gros pétrin, et c'est peut-être le premier pas vers une armistice. Vous aurez compris qu'on est dans du relativement classique, mais c'est très bien mené : du space opera bien écrit, très classe au niveau graphique (on pense fort à John Romita Jr, et donc à Jack Kirby), agréable à suivre, ça promet de belles réjouissances.

 


Transformers, lui, se veut une série d'action, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle y parvient. Perdant un peu de la complexité qu'avait développée IDW, la série y gagne en rythme et notamment en violence. On se doutait que l'arrivée sur Terre d'un peuple de robots géants extraterrestres aurait des conséquences, mais en général c'est passé en arrière-plan. Là, les Decepticons (et notamment Starscream) s'en donnent à cœur joie et le massacre est rude. On n'est pas au niveau d'un Invincible, mais on retrouve cette réflexion sur la toute-puissance et la responsabilité vis-à-vis des êtres moins résistants. On retrouve avec bonheur nos personnages préférés, en nombre réduit pour des raisons que le scénario expliquera. C'est franchement une très bonne porte d'entrée si vous aviez envie de replonger dans l'univers TF sans vous fader dix ans de continuité.

17 mai 2024

Bestioles vertacomicoriennes

 

Sur le promontoire du Bec de l'Aigle, une petite meute de...
Ah non, c'est ma belle-famille. Comme ils sont mignons.

Une jolie petite tortue (Aglais urticae),
pas sous le meilleur angle, mais mignonne quand même.

Sur une écorce, des traces de tunnels de scolytes, ces petits coléoptères
qui ravagent les forêts, surtout depuis les étés caniculaires.

Autre espèce dévastatrice, la pyrale du buis (Cydalima perspectalis)
était très présente : sur un chemin de montagne,
on ne pouvait pas faire trois pas sans buter sur une chenille
pendouillant au bout de sa soie.

Dans la grotte de Choranche, il y avait quelques
aquariums abritant des protées anguillards (Proteus anguinis),
de petits amphibiens très fragiles qui vivent d'ordinaire dans les cavernes
des Balkans. Forcément, notre nièce fan d'herpétologie
était aux anges.

Au bord de l'eau, notre pique-nique fut égayé par plusieurs
grandes perles noires (Dinocras spp), de gros plécoptères curieux
mais inoffensifs qui ne cessaient d'escalader nos vêtements.

Un gros criquet que nous avons pris soin de ne pas effaroucher, et nous avons
eu tort, car ça m'aurait sans doute permis de mieux distinguer l'espèce.
Je soupçonne une œdipode stridulante (Psophus stridulus), mais voir ses ailes
rouge vif l'aurait confirmé.

Je pense que les reflets sont trompeurs, et que nous avons
ici affaire à une decticelle montagnarde (Anonconotus alpinus)
mâle (car on n'observe pas le gros ovipositeur sur le cucul).
Bref, une petite sauterelle du coin.

15 mai 2024

Quarante-cinq

 


Et me voilà arrivé au huitième de mon grand plan de vivre 360 ans. Il s'annonce plutôt bien au vu de mes derniers résultats d'analyse (malgré apparemment un peu beaucoup de cholestérol, mais j'ai entendu dire qu'il y avait du bon cholestérol, c'est sûrement ça). 

45 ans, c'est propice à la réflexion, forcément. Je me pose notamment parfois des questions sur l'existence de ce blog. Il faut bien reconnaître que le genre est passé de mode depuis au moins quinze ans ; vous êtes tout au plus une trentaine à venir lire ces trois notes hebdomadaires de manière régulière. Mais ça m'aide à structurer ma semaine, ça me force à écrire et à dessiner pour moi, et ça me fait du bien, alors je pense que je vais continuer à user mon petit coin de bande passante. D'autant qu'on va bientôt fêter le 2000e post, ce qui me semble pas mal (il a deux mille posts, Boulet ? Non ? Bon, alors !).

Le bilan de l'année passée est plutôt riche : j'ai voyagé (en m'efforçant de ménager mon bilan carbone), j'ai écrit un roman (et j'ai adoré l'expérience), j'ai profité de ma famille (et belle-famille) et j'ai découvert plein de jeux sympas. La suite devrait s'inscrire sous les mêmes auspices.

Tout ça pour dire : merci d'être encore là, à lire mes bêtises à l'heure du webtoon et des podcasts.


13 mai 2024

On m'a vu dans le Vercors

 

Ce fut un super week-end vertacomicorien, plein de rires et de découvertes. En attendant de dérusher les photos, voici déjà quelques dessins faits sur le pouce avec plein de neveu et nièces.

06 mai 2024

Devinette pré-pont

 

Une petite devinette rigolote (basée sur une histoire rigoureusement inventée, hein). Vous pouvez proposer des réponses en commentaire.

Sur ce, je vous laisse quelques jours, je vais passer le pont dans le Vercors avec ma belle-famille, ça devrait être fort sympathique (il paraît que c'est joli mais on va sûrement rester dedans à jouer à des jeux...).

03 mai 2024

Le bar des immortels


Comme j'essaie de ne pas me spoiler Hades 2 en regardant les youtubeurs qui le testent, j'ai eu envie de me remettre au premier, qui reste une tuerie intégrale. Et j'ai eu comme un flash en réalisant la proximité entre Tados, le squelette qui nous aide à nous entraîner, et Hanbei, l'immortel qui sert de sparring partner à Sekiro dans le jeu du même nom. Du coup j'ai fait un petit dessin. Voilà, c'est tout.

Sinon Hades ça reste génial, mais le new game + avec les températures c'est chaud, sans mauvais jeu de mots...

01 mai 2024

Le salon des geeks

 

Depuis trois ans, au printemps, je m'offre un petit plaisir geek en solitaire. Il y a deux ans j'étais allé voir un tournoi de Starcraft 2 dans les locaux d'O'Gaming, l'an dernier j'avais visité l'Avengers Campus à Disneyland, cette année je me suis pris une place pour le Paris Fan Festival, qui avait lieu le week-end dernier au Parc des expositions de la porte de Versailles. En plus c'est pas loin de chez moi.

J'ai toujours eu un gros faible pour les salons geeks. Je suis assez vieux pour avoir connu les premières Japan Expo (je me souviens avoir découvert le 3e épisode de Damned pendant l'une d'elles), et même si je suis loin d'être un obsédé des événements IRL, j'en ai vu assez sur suffisamment longtemps pour mesurer l'évolution du bazar. Le PFF était un très bon cru.

Il y en avait pour tout le monde : que vous soyez fan de jeux de société, de jeux de rôle, de jeux vidéo, de pop coréenne, de médiéval-fantastique, de Harry Potter, de Star Wars, de Warhammer, de mangas, de pirates, de vikings, de steampunk, que vous vouliez acheter des bandes dessinées, des figurines, des sabres ou des serviettes de bain avec des meufs à poil, que vous vouliez manger des onigiri, des bubble teas ou des burgers multicolores, il suffisait de se promener dans les allées pour trouver votre bonheur. En outre, ce n'était pas surchargé de monde (au point que je me demande si les organisateurs s'y sont retrouvés financièrement), du coup il était très agréable de se balader au gré des conférences, de se poser à une table pour découvrir un jeu ou carrément de s'inscrire pour un petit jeu de rôle en mode découverte (j'ai fait une partie de Jurassic Park avec une mère et sa fille, c'était très fun – moi je jouais un T-rex). 

Les gens avaient globalement l'air heureux d'être là et de partager leurs passions. Je pense, sans exagération, qu'un tiers des visiteurs étaient cosplayés, ce qui est énorme, et évidemment la qualité des costumes était complètement folle. Et puis ce sont des endroits où on vit des moments incroyables, en croisant une petite licorne de six ans poursuivie par une Spider-Gwen de cinq ans, en observant un Uruk-hai plus vrai que nature applaudir un duel de sabre laser entre deux guerriers sith, en se retrouvant à papoter avec Florent Maudoux comme si on était son pote (ce mec est définitivement adorable), en renonçant à demander une photo parce que, non, sérieux, c'est trop glauque, même si c'est Anya de Spy × Family, je vais pas demander une photo d'elle à une gamine de quatorze ans déguisée en gamine de cinq ans.

Bref, j'ai kiffé, beaucoup plus que je ne m'y attendais. Comme quoi on fait bien de se faire plaisir parfois, en effet.

Par contre j'ai héroïquement abandonné l'idée d'acheter le coffret de Transformers à 130 euros. J'attendrai qu'il y en ait un avec des personnages que j'aime vraiment.

Allez, quelques photos-souvenirs :

Le service d'ordre était assuré par un nombre extravagant de stormtroopers.
J'ajoute qu'il y avait aussi beaucoup de sosies de stars (genre un sosie de Tony Stark), qui
me laissent penser que le salon a dû finir déficitaire, parce qu'il n'y avait vraiment
pas assez de public pour toutes ces dépenses.

Le contenu du fameux coffret, avec Jazz, Wheeljack, Sunstreaker, Hound
et Trailbreaker (absent à l'image). Alors oui c'est bien, mais 130 euros
alors que je n'apprécie vraiment que Wheeljack et Hound dans le tas...

Ceci est le coffret spécial crossover Transformers × Stranger Things,
avec le camion pizza de la saison 4 qui se transforme en Autobot.
Oui, c'est aussi con que ça en a l'air.

Ecto-1 était là, on pouvait rentrer dedans, et c'était quand même la classe.

Le musée Miniature et Cinéma de Lyon avait un stand et une mini-expo
dédiés. Avec plein de pièces étonnantes et fascinantes.

Un diorama Aliens plutôt sympa.

Il semble que ceci existe. En fait y avait pas mal de stands de bouffe
geek, quoi que ça puisse vouloir dire...

Ce « paléo-artiste » reproduit des squelettes de dinosaures
en résine, et c'est vraiment très réussi. Ça doit prendre la poussière,
mais dans une bibliothèque ça claque.

Du Star Wars, évidemment, parce que sinon quoi ?

Hasbro était très présent et proposait notamment une table de découverte pour Hero Quest,
histoire de confirmer que les mécaniques de ce vénérable ancêtre sont vraiment
très basiques et sans grand intérêt passé seize ans. En plus les boîtes du remaster coûtent
un bras et demi (comptez 140 euros pour la boîte de base, oui, plus que mes Transformers
que j'aurais dû acheter, ça y est, je regrette...).

La partie Harry Potter n'était pas folle, mais je gage que mes neveu et nièces
y auraient trouvé leur bonheur.

Oui, y avait ça aussi... pas compris, mais ça sentait bon la cochonnaille.

Artefakt réalise des accessoires geek de tailles diverses,
comme ce fruit du démon. Je crois que c'est dans le manga avec le chapeau là,
c'est One Piece qui le mange et il devient Dhalsim.

Peu de Warhammer, mais du Warhammer quand même.
Paraît que la licence revient à la mode.

Ça y est, les marchants de sabres vendent du Elden Ring, ici la Rivière de sang,
un des meilleurs katanas du jeu.

« Tu as déclenché la colère du dragon,
et tu ne vas pas m'aimer quand je suis en colère !
»


29 avril 2024

Perdu dans le jeu

 

J'avais complètement oublié que j'avais acheté ce jeu. On l'a lancé l'autre soir pour passer le temps, pensant attaquer un point & click tranquille. En fait c'était plutôt un dessin animé interactif. Ce qui ne veut pas dire que ce n'était pas bien.

Lost in Play vous propose de suivre deux enfants qui se perdent dans leurs jeux (ah ouais, d'où le titre... malin !). Visuellement, on est dans une ambiance à la Gravity Falls ou Over the Garden Wall, avec une animation superbe et des dialogues en sabir adorablement incompréhensible. Les énigmes ne sont jamais compliquées, le but n'étant pas de faire chauffer les neurones (sauf lors de quelques jeux un poil plus poussés, mais que l'on peut passer au besoin) mais plutôt de vivre une aventure charmante et pleine d'humour.

 

Ça se destine clairement à un public familial, j'imagine bien les enfants dire aux parents où cliquer et quoi tenter pour déclencher l'animation rigolote qui conclura le puzzle. C'était adorable et, après un début où j'étais un peu déçu de ne pas être face à un clone de jeu Amanita Design, j'ai passé un super moment.

26 avril 2024

Insérez une pièce

 

En ce moment, l'hôtel de la Monnaie (en plein centre de Paris) propose une exposition fort sympathique intitulée Insert Coin. Comme son nom l'indique, elle met en avant tous les appareils dans lesquels les bistrotiers invitaient à insérer des pièces : juke-box, baby-foots, flippers et, bien sûr, bornes d'arcade.

On y a amené les neveux et nièces, qui forcément ont kiffé. Il faut dire qu'à l'entrée, chaque visiteur reçoit dix jetons, qu'il est libre d'utiliser dans l'objet de son choix. On peut ainsi redécouvrir la fièvre de classiques comme Frogger, Bubble Bobble ou Pong, mais aussi Mortal Kombat (définitivement injouable) ou Metal Slug (qui a ruiné un bon paquet d'adolescents à mon époque). Sans parler de la queue devant les flippers, qui ne diminuait jamais (j'ai quand même réussi à faire ce qui je crois est le premier tilt de ma vie, les appareils étaient vraiment réglés trop sensibles).

L'esprit d'une époque.

Des bornes d'arcade plutôt classiques, avec du Puzzle Bobble, du shoot'em up,
du jeu de baston...

Curiosité : un flipper désossé. Impressionnant.

Toujours un grand succès pour les flippers. Le Haunted House est notamment
très cool, la bille peut aller sur trois étages différents.

Frogger à deux, source de discorde et de découverte.

Pong. La base.
Deux rectangles, un carré, deux potentiomètres, et c'est parti.


22 avril 2024

Aventures en famille

 


Grands fans du manga Spy × Family, on est forcément allés voir le long-métrage sorti récemment, Code: White. Alors, long épisode sans grand intérêt ou révolution du septième art nippon ? Le premier, bien sûr, faut pas rêver non plus.

Code: White s'inscrit dans la grande tradition des épisodes hors-série, limite non canoniques, issus de vos séries préférées. Pas de surprise : on restera dans le total statu quo, il n'y aura aucune influence sur la série. Anya ne gagnera pas de stella supplémentaire, Loid ne mourra pas en mission et Yor ne sera pas arrêtée pour meurtre et affichée devant le monde entier. On reste sur un long épisode, avec une animation légèrement revue à la hausse (surtout dans les scènes d'action avec Yor, inutiles mais spectaculaires) et tout de même une scène complètement ouf (impliquant le dieu du caca, je ne développe pas mais c'est très drôle). 

Je ne sais pas si c'est un bon film pour découvrir la série (l'exposition très frontale au début du long-métrage récapitule tout le principe de base pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un peu lourd mais assez complet), mais pour les fans ça reste plaisant, et Anya nous gratifie de quelques répliques assez savoureuses. L'un dans l'autre, je conseille.

*

**

Sinon la bande-annonce de Transformers One est enfin sortie. Si vous l'ignorez, il s'agit d'un film en images de synthèse qui commence à faire parler de lui. On y découvrira de tout jeunes Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron), jeunes rebelles sur une Cybrertron sclérosée par des règles absurdes et une attaque de Quintessons (enfin, d'après ce qu'on comprend de la BA). L'animation a franchement l'air sublime, et l'intrigue s'annonce comme une des plus intéressantes de toutes les itérations cinéma de la franchise (mais y a pas trop de mal). Je reste un peu inquiet concernant l'abondance d'humour très Marvel (le genre qui vient désamorcer les moments intenses) et la musique pop (qui n'a jamais fait de bien à cette licence), mais j'irai forcément le voir.


Ah, et je ne sais pas si je suis fan de ce design des visages qui donne l'impression de voir des humains avec des casques, mais bon, ça, faut voir.

19 avril 2024

Les moissons du ciel


S'il y a un jeu que j'attends impatiemment, c'est... Hades II, dont un test technique a été lancé actuellement, mais bon, j'attendrai qu'il sorte complet. Mais d'ici-là, j'ai testé la démo de Lightyear Frontier, un jeu de ferme sur une autre planète, et j'ai été beaucoup plus conquis que je ne m'y attendais.

Lightyear Frontier vous largue sur une planète inconnue, un peu comme dans Satisfactory, et vous allez vous retrouver à cultiver et revendre vos productions, un peu comme dans Stardew Valley, autant vous dire qu'il s'inspire pas des pires jeux de ces dernières années. Muni d'un gros mech-tracteur (dont le bruit de moteur diesel gâche un peu la beauté des environnements, mais j'imagine qu'on pourra l'améliorer), vous parcourez des plaines chatoyantes, découvrez la faune, exploitez les ressources locales et commencez à cultiver. Il y a des secrets à découvrir et la map a l'air pas trop grande, juste ce qu'il faut pour se lancer sans se dire qu'on va y perdre la moitié de sa vie pendant trois mois.

Regardez comme ça chatoye !

Bref, le jeu m'a un peu emballé, et a fini dans ma wishlist (où il n'est pas difficile d'entrer, mais tout de même). Je garde un œil dessus, car il faut bien patienter en attendant Hades II.

17 avril 2024

La menace fantôme

 

On avait bien aimé Afterlife, l'espèce de soft reboot de Ghostbusters sorti en 2021 (j'en parlais ici), on est donc allé voir la suite, sans grand espoir ceci dit. On a bien fait. De pas avoir d'espoir, hein, pas d'y aller.

Afterlife était un film touchant, malgré ses imperfections : il était réalisé par Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman qui avait fait les deux SOS Fantômes originels, et transpirait l'hommage par tous les pores. Au point de rendre le fan service digeste, ce qui n'est pas évident. Mieux : il arrivait à développer des personnages attachants, au premier rang desquels la jeune Phoebe, incarnée par la merveilleuse McKenna Grace dont Bij et moi sommes immédiatement tombés amoureux de la prestation. 

Alors que faire dans la suite de cette œuvre si délicatement équilibrée ? Ben traire la vache, bien sûr ! Mais sans Jason Reitman à la réal (on peut imaginer qu'il estime avoir réglé son œdipe et qu'il est retourné réaliser des films destinés au festival de Sundance*), place à Gil Kenan, scénariste du premier et réalisateur de quelques trucs**. Et c'est plus la même. On sent que la production a repris la main et ouvert les vannes du fan service à fond, sans la délicate alchimie d'Afterlife

C'est quand même couillon d'avoir tellement de personnages inutiles qu'on
se retrouve obligé de mettre le personnage principal en tout petit, en bas !

Le résultat, c'est un gros gloubi-boulga avec beaucoup, beaucoup trop de personnages (des anciens qu'on préférerait ne plus voir et des nouveaux qu'on espère ne plus jamais revoir) et des arcs narratifs tellement resserrés qu'ils n'ont plus aucun sens, souvent réduits à deux scènes (genre au début du film : « J'aimerais bien conduire la voiture ! » et à la fin du film : « C'est bon tu peux conduire la voiture », sans aucune progression particulière qui justifie cette décision). Même l'arc de Phoebe, devenue sans équivoque le personnage principal, devient absurde face à cette compression.

Même visuellement, c'est pas ouf. Pas moche, mais très générique, sans aspérité, avec des scènes qui pourraient tout aussi bien sortir d'un autre film à licence. Et je suis convaincu qu'on va encore s'en taper une autre, de ces suites, et peut-être bien qu'on ira, parce qu'on adore vraiment très fort McKenna Grace. Mais bon, on en a déjà eu un de correct, j'ai du mal à croire à un second miracle.

* Oui parce que Jason Reitman, c'est Juno, Up in the Air, Young Adult... plus des sortes de comédies romantiques désenchantées, avec des personnages blasés et une morale à l'avenant. Pas grand-chose à voir avec des blockbusters.

** J'avais bien aimé Monster House notamment, malgré ses character designs hideux.


15 avril 2024

L'humanité au cœur de l'Entre-Terre

 

J'ai rejoué à Elden Ring, dernièrement. Comme d'habitude quand je fais des From Software, j'essaye de suivre le maximum de quêtes de PNJ, car elles sont souvent très bien écrites dans leur minimalisme. Et je me suis rendu compte de la profondeur de celle de Diallos.

Diallos, c'est un chevalier à l'armure chatoyante que l'on croise relativement tôt dans l'aventure, autour de la Table ronde (ce n'est pas la Table ronde du roi Arthur, mais c'est un peu l'idée). Dès son introduction, on devine son passif : « Vous devez être nouveau ici. Je suis... bah, appelez-moi simplement Diallos. L'honneur d'une maison importe peu en ces terres. »

En quelques mots, il vous fait comprendre que la noblesse ce n'est pas important, mais que lui l'est assurément, noble. Une leçon de fausse modestie, qui ne se démentira jamais par la suite. Il vous explique notamment qu'il cherche sa servante, une dénommée Lanya, qu'il semble tenir en haute affection. Plus tard, vous le retrouverez au-dessus du corps de celle-ci, en larmes, puis en rage : « Ils ont porté la main sur ma servante, et je ne laisserai pas cette injure impunie ! “L'histoire de la maison Hoslow est écrite dans le sang !” Moi, Diallos, promet de délivrer ce message ! »

Et sur le moment, il semble sincèrement éploré, outré. Mais plus tard encore, vous le retrouvez au manoir du Volcan, siège des Récusés qui ont tué Lanya, dont il a rejoint les rangs. C'est une ruse, bien sûr. Il vous l'explique longuement, avec force arguments. Il les infiltre pour comprendre leur fonctionnement et leur porter un coup fatal, de l'intérieur. Mais chaque phrase vous fait comprendre qu'il est surtout en train de tourner casaque. Ils ont leurs raisons, ils n'ont pas forcément tort, et si épouser leur cause était enfin l'occasion de prouver sa valeur ? Et si c'était finalement pour ça que Lanya était morte ? Et si, en fait, ce malheureux incident avait été un signe du destin ? Peut-être même serait-ce faire injure à sa pauvre servante que de refuser cette voie ?

Chaque fois que vous le croisez, la gloire dont il parvenait encore vaguement à s'auréoler en prend un coup, et chaque fois vous comprenez un peu plus à qui vous avez affaire : un second fils d'une maison glorieuse, qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts, a rêvé de gloire et d'honneur toute sa vie mais est paralysé par l'incertitude et la peur d'agir, incapable de se dresser contre qui que ce soit, incapable de dire non. Un être pathétiquement humain. Au point que je me suis rappelé que oui, G. R. R. Martin est impliqué dans l'écriture de ce jeu, et ce n'est peut-être pas tant un détail que ça. Après tout, Game of Thrones est truffé de personnages terriblement humains dans ce goût-là, de chevaliers dépassés par ce que l'on attend d'eux. 

Une magnifique illustration de Danbooru.

Et puis, à la fin, vous le retrouvez à Jarrebourg, le village des pots en terre vivants. Là, il passe son temps à laver les pieds de ces êtres misérables, jurant de ne plus jamais tirer l'épée, et de s'en tenir là, au rang de serviteur des créatures les plus basses de ces terres. Il dit avoir trouvé la paix, et vous le laissez. Après tout, chacun doit suivre sa voie.

Si vous revenez une dernière fois, vous le retrouverez agonisant. Des « braconniers » ont attaqué le petit village, et il l'a protégé. Il a éliminé la menace, même s'il l'a payé cher. Et pour une fois, il ne vous parle pas de sa petite vie et d'une quête insensée : « Ah, c'est vous... les jarres... est-ce qu'elles vont bien ? Est-ce que je les ai défendues ? » Et si vous lui confirmez, il rend son dernier souffle : « Alors tout va bien... Ce pauvre fou a prouvé sa valeur, finalement... »

Diallos, le chevalier qui cherchait la gloire, et a fini par comprendre qu'il n'est de plus grande destinée pour le fort que de se mettre au service des plus faibles. 

12 avril 2024

L'étrange projet Retour à la case mémoire

 

En tant que fan de Picsou je suis obligé de vous tenir au courant de l'existence d'un projet dont vous n'avez sans doute pas le début de l'idée. Une petite équipe de fous furieux ont lu dans l'âme du gamin que j'étais, et se sont dit qu'il y avait là une bonne idée : pourquoi ne pas adapter Picsou en live action ?

Ce projet un peu cinglé, franchement casse-gueule, a déjà récolté plus de 130 % de ses espoirs sur KissKissBankBank, et j'ai beaucoup de mal à ne pas me sentir hypé. Bien sûr ça va être un poil cringe, bien sûr ce ne sera pas le long-métrage d'animation La Jeunesse de Picsou réalisé par Fortiche Production qu'on attend tous (je divague, hein, ce n'est pas prévu), mais les gars ont l'air d'y mettre tellement d'ardeur que j'ai quand même bien envie de voir le résultat fini.

En plus y a Véronique Augereau (Marge Simpson !) en Miss Frappe, et le scénario semble adapter une idée de Don Rosa. Si vous fouinez sur Internet, vous trouverez même une première scène finalisée.