Ex nihilo Neil

19 mai 2021

L'âge de la Réponse


 Dans la religion geek, 42 est un saint nombre. Ben ça y est, j'y suis. Vénérez-moi !

17 mai 2021

Bébé xéno

 

J'ai passé un week-end très réussi, en famille avec mes neveux et nièces, ça fait bien du bien. Allez, on retourne au boulot !

12 mai 2021

Petit pont

 

On est un peu crevés et c'est l'Ascension, alors on va se retrouver un peu en famille à la campagne (le dessin ci-dessus est très optimiste niveau météo, mais bon...). Je reviens la semaine prochaine.

Bon week-end !

10 mai 2021

L'orang-outan et la lame douce


Comme je disais, je me suis remis à Sekiro pour quelques runs à la cool. C'est toujours un plaisir, et je persiste à trouver que c'est le plus accessible des jeux From Software. Et l'univers est toujours aussi passionnant, avec cet aspect archéologique de leurs jeux, où l'intrigue est disséminée dans le level design et dans les descriptions des objets. Et il y a cette thématique, originale pour le studio, de la paternité, qui se retrouve chez tous les personnages que l'on croise.

Du coup j'ai fait un petit fan art de Sekijo (le Sculpteur, Orang-outan, le Démon de la Haine, choisissez votre nom préféré) et Emma toute jeune, lors de leur rencontre sur un champ de bataille (peut-être le même que celui où Loup rencontre la Chouette ? Qui sait ?).

07 mai 2021

Histoire qui fait peur (vous êtes prévenus)

– Papa ! Papa !

Je me lève. Je suis crevé mais je me lève. Il est deux heures du matin, mais c'est normal, c'est mon tour. Elle a peur, je vais la rassurer, et ça va aller. C'est normal d'avoir des frayeurs la nuit, à cinq ans. 

J'arrive dans la chambre, elle est assise au milieu de son lit. Elle a l'air effrayé.

– Qu'est-ce qui t'arrive ma chérie ? Tu as fait un mauvais rêve ?

Elle secoue la tête, les yeux écarquillés. En fait elle n'a pas simplement peur, elle est terrifiée, elle tremble. Je m'approche mais elle m'arrête d'un geste.

– Non. Y a un monstre sous le lit !

C'est donc ça.

– Mais non, ma puce, ça n'existe pas les monstres.

– Si. Y en a un sous le lit. Il fait très peur.

– Écoute ma chérie, je vais aller vérifier, d'accord ? Comme ça on sera sûrs tous les deux qu'il n'y pas de problème. Ça te va ?

Elle hoche la tête, sans prononcer un mot de plus. Elle a toujours peur. Elle est repliée sur elle-même, comme pour s'éloigner le plus possible de la bordure du lit.

Je m'accroupis, soulève la couette qui traîne par terre et passe la tête sous le lit. Là, je trouve ma fille, couchée sous le lit, qui me regarde terrifiée et murmure : « Papa. Il y a un monstre sur le lit. »


Voilà, moi c'est le genre d'histoire qui me met mal rien qu'à y repenser. Eh bien ce genre d'histoire, vous en avez plein dans le podcast de Boulet et Thomas Hercouët Les Nouilles rampantes (jeu de mots fort cocasse avec creepypasta, ces histoires d'horreur qui traînent sur le net), que j'écoute abondamment en ce moment. 

Je trouve ça super intéressant d'explorer la peur et les légendes urbaines. On apprend des choses incroyables sur soi, et sur ce que notre cerveau parvient à élaborer pour se protéger de l'absurdité du monde. 

L'intérêt du podcast est double : déjà les histoires sont souvent très bien racontées (notamment quand c'est Boulet qui s'y colle, ce mec a une voix parfaitement adaptée à l'exercice, et il écrit excellemment). Et ensuite ils débriefent les histoires en dernière partie d'émission : ils en donnent l'origine, les aspects inventés, les aspects réels, les influences, les tenants et aboutissants... L'approche est assez saine : on joue à se faire peur, mais on ne perd pas de vue la réalité (qui est en fait parfois plus horrible que la fiction, et parfois juste banalement explicable).

Je vous conseille notamment le récit de Boulet Le Ventre de Paris, qui m'a fait à peu près la même sensation que mes premiers Lovecraft. Sinon, Les Charognards, du même Boulet, Les Poupées russes par Cheriecream (qui est glaçante, a fortiori pendant le débriefing) ou, sur un mode plus rigolo, Les Toilettes impossibles sont aussi très bien.


05 mai 2021

Personne ne vit sous le phare


Je n'ai pas vu The Lighthouse, le film de Robert Eggers avec Willem Defoe et Robert Pattinson. 'Paraît que c'est génial, en tout cas ça a l'air chelou. Par contre j'ai joué à No One Lives Under the Lighthouse, un petit jeu vidéo assez surprenant, qui s'en inspire apparemment.

No One Lives Under the Lighthouse se plie en deux heures. Il vous met dans la peau d'un gardien de phare, seul sur une petite île paumée. Le soir, il faut allumer le phare. Et il y a des bruits étranges. 

Esthétiquement, on a un peu l'impression d'être coincé dans un jeu PlayStation (1 !). En termes de gameplay, il y a quelques twists intéressants, même si c'est pas toujours hyper maniable, et au moins un passage dans un labyrinthe que je n'ai pas du tout aimé, mais dont on finit par se sortir...

Mais globalement, No One Lives Under the Lighhouse est une expérience horrifique intéressante, évidemment lovecraftienne, que vous pouvez essayer si vous avez deux heures devant vous. Et personne derrière. 

Vérifiez, quand même. On ne sait jamais.

03 mai 2021

L'âme du dernier dragon

Les salles de cinéma vont bientôt rouvrir, c'est la fête. Du coup, pour amorcer la pompe, parlons des deux dernières animations Disney.


Soul, Pete Docter et Kemp Powers, 2020

Soul est un Pixar, ça se sent du bout à l'autre du film. C'est l'esthétique Pixar, c'est les thématiques Pixar (la mort, le sens de la vie, la place de l'art dans tout ça, des sujets tranquilles quoi !), c'est la qualité Pixar.

Je ne dévoile pas l'intrigue parce qu'un Pixar, ça doit se découvrir vierge de toute attente (je me débrouille d'ailleurs généralement pour ne jamais regarder les deuxièmes bandes-annonces de leurs films, même si elles sont souvent assez bien faites pour ne pas trop en dire). Mais Soul est incontestablement très, très bon. Déjà, visuellement, il est sublime : les décors sont hallucinants de réalisme, les personnages parfaitement conçus et animés, les couleurs créent des ambiances stupéfiantes, la musique est (évidemment) à tomber et le style est capable de partir dans des délires cubistes incroyables. 

Ensuite évidemment dans son histoire et son traitement de ses thématiques, qui sont comme d'habitude parfaitement agencés. Et pourtant...

Pourtant je n'ai pas pleuré. J'ai senti pendant tout le film que j'étais un peu moins touché que j'aurais dû l'être. Peut-être que je vieillis. J'ai en fait ressenti la même chose que pour Inside Out (Vice-versa, 2015, aussi réalisé par Pete Docter d'ailleurs) : c'est super bien, mais ça ne me transporte pas comme me transporte un Wall-E, un Up! ou un Coco. Je pense que c'est purement une question d'affinités personnelles, et je suis convaincu que plein de spectateurs, au contraire, seront beaucoup plus touchés par Soul que par Coco. Ça n'enlève rien à la qualité du film, qui manie à merveille des sujets hyper casse-gueules sans jamais se ramasser. J'ai peut-être un léger reproche à faire sur la toute fin, mais c'est finalement de peu de conséquence.


Raya and the Last Dragon, Don Hall et Carlos López Estrada, 2021

Raya... est un Disney, ça se sent d'un bout à l'autre du film. C'est l'esthétique Disney (princesse au visage tout rond, méchants anguleux, comic reliefs mignons et tout fous), c'est les thématiques Disney (la magie, les responsabilités, les princesses...), c'est la qualité Disney. 

En fait non. C'est pas la qualité Disney. C'est magnifique, hein, les décors, les couleurs, tout ça, mais l'animation, étonnamment, pèche à pas mal d'endroits. J'ai souvent trouvé les visages, notamment, assez figés. Entendons-nous bien, de la part de n'importe quel autre studio, ce rendu serait sublime, mais de la part de Disney Animation, je trouve ça nettement insuffisant. On est un peu au-dessus de ce que j'attendrais d'une série d'animation, mais pas au niveau d'un long-métrage. Surtout un long qui se veut dans la continuité de la deuxième renaissance Disney (entamée en 2010 avec Raiponce).

Niveau histoire, on est dans la suite logique des films de princesses de la dernière décennie, sans prise de risque, ça mélange un peu tous les précédents en ajoutant une grosse pincée de Mulan et une bonne louche d'Avatar le dernier maître de l'air (mais qui ne met pas de l'Avatar dans ses films d'aventure aujourd'hui ?). D'ailleurs la structure, l'univers tel qu'il est décrit font davantage penser à un concept de série qu'à un film d'une heure et demie.

Ça fait le taf. Mais clairement pas plus. Ça n'a pas la fougue de Raiponce, l'envolée métaphorique de La Reine des neiges ni le souffle épique de Vaiana. Ce n'est pas mauvais. Ce n'est pas La Reine des neiges 2. Mais ce n'est pas non plus un très bon signe pour la suite...