Ex nihilo Neil

28 octobre 2020

Petites vacances

 

On est un peu fatigués en ce moment, et entre le changement d'heure, le couvre-feu et l'ambiance générale du pays, il n'y a pas grand-chose qui incite au repos de l'âme. Nous allons donc nous détendre quelques jours dans une grande maison avec trois enfants (manière de trouver que finalement, le calme du couvre-feu, c'est pas si mal).

Il y aura quand même un Ex nihilo Neil vendredi, parce que je suis bien bon, mais pour lundi prochain je ne promets rien.

26 octobre 2020

Hirsute compagnon

 

J'ai enfin reçu mon cadeau d'anniversaire (qui rappelons-le a lieu en mai) : l'album de Gilles Stella, Ton hirsute compagnon. J'avais déjà la version numérique (que nous avons écoutée en boucle l'été dernier), mais l'objet physique fait plaisir à voir.

Si j'ai un reproche à faire à l'album, c'est qu'il n'est pas l'album le plus génial de l'histoire de la musique. Il se veut un album un peu « blague », une espèce de produit dérivé de Chroma, mais voilà : Ton hirsute compagnon n'est pas au CD ce que Chroma est à la chronique vidéo (un game changer monumental et définitif – sérieux, si vous ne connaissez pas, allez voir Chroma !). C'est un bien faible reproche.

Les chansons restent solides, avec quelques sommets qui restent dans la tête pour la vie (Dino Disco Laser, Attention Dino Danger...) et l'indépassable Cheveux trop hauts. D'autres sont moins emballants à mon goût (Balade galactique ou Pas de plume). Mais si ma principale critique de l'album consiste à dire qu'il n'est pas au niveau d'un Oldelaf, j'espère qu'on me pardonnera.

La seule vraie petite déception vient de La Chanson des États, qui ne propose aucune nouvelle parole par rapport à l'ancienne version, juste un arrangement plus long. J'aurais aimé avoir tous les États-Unis représentés.


Pour le plaisir...

21 octobre 2020

Quelques vieux films

J'ai profité du dernier week-end pour jouer à Satisfactory, mais entre deux sessions j'ai aussi regardé quelques films en mode total random, histoire de prendre l'air. Euh... Bon, bref, enfin, en tout cas voici :


The Hidden, Jack Sholder, 1987



J'ai découvert ce film par hasard, quand une connaissance a mis sur Facebook une photo montrant Kyle MacLachlan avec un lance-flamme. Et quand on connaît Kyle MacLachlan (que vous avez pu croiser dans des trucs souvent connus mais pas forcément vus comme Twin Peaks ou le Dune de David Lynch, par exemple, mais aussi dans les premières saisons de Agents of SHIELD où il se donne à 300 %), ça donne forcément envie.

The Hidden, c'est typiquement le genre de film dont on se demande pourquoi il n'est pas devenu un de ces grands classiques dont tout le monde nous rebat les oreilles pour nous expliquer que « dans les années 1980, on savait faire des films ! » À Los Angeles, deux flics courent après un fou furieux responsable de dizaines d'exactions, hold-up, meurtres, etc. Et il s'avère que le cas est plus complexe qu'il n'y paraît, et que le fin mot de l'histoire pourrait bien être surnaturel. Bon je spoile rien, hein, on s'en doute très, très vite.

Le film s'ouvre avec une course-poursuite en bagnoles assez énorme, se poursuit avec un bon rythme et bénéficie du jeu décalé de MacLachlan, qui fait partie de ces acteurs qui multiplient par cinq l'intérêt d'un film rien qu'en étant à l'affiche.

 

Knock, Roger Gouvillières et Louis Jouvet, 1933



J'ai une histoire avec Knock. Attendez, je vais reprendre depuis le début, parce que si je suis lu par des jeunes (qui sait ?), ils ne vont rien comprendre.

Knock ou le Triomphe de la médecine est une pièce de théâtre écrite en 1923 par Jules Romains. Elle est dédiée à Louis Jouvet, acteur culte qui incarnera d'ailleurs le personnage-titre lors de la création de la pièce et dans le film. Je la connais bien car je l'ai lue quand j'étais à l'école (la petite école, hein, genre CM1 !), j'ai même joué une scène (j'étais tambour de ville) qui a sans doute initié mon amour de la comédie sur les planches. Je l'ai relue de nombreuses fois depuis, redécouvrant des choses à chaque fois, mais je n'avais jamais vu le film, pourtant tout aussi culte.

Si vous ne connaissez pas l'histoire, le docteur Knock est un médecin qui débarque dans la petite ville de Saint-Maurice et, partant du principe que « tout bien-portant est un malade qui s'ignore », va mettre tout le canton au lit en accédant au passage au statut de saint (et en accumulant une masse d'argent non négligeable). 

Je suis tombé dessus par hasard sur YouTube (il est suffisamment vieux pour être dans le domaine public), et je me suis régalé. D'une part c'est très bien écrit, mais surtout Louis Jouvet est surréaliste d'ambiguïté, au point qu'aujourd'hui encore je suis incapable de trancher : Knock est-il un escroc ou un fou ?

Il y a plein de choses à dire et à interpréter sur le sujet, j'ai même découvert en faisant mes recherches que certains le considèrent comme un spin-off du Nosferatu de Murnau, une idée que je trouve assez géniale. En plus, il y a Louis de Funès qui fait une apparition subliminale de deux secondes.

19 octobre 2020

Satisfin de semaine

 

Il ne fait désormais plus de doute pour moi que la vente de Satisfactory doit être interdite. Non seulement ce truc est une drogue dure, mais en plus il efface littéralement le temps. 

Sa place n'est pas sur nos disque durs, mais dans un laboratoire du Cern, où des professionnels compétents pourront analyser par quelle manipulation tachyonique ce phénomène est rendu possible !

14 octobre 2020

Tribute to... Alt 236

 

 

Cela fait maintenant plus de quatre ans qu'Alt 236 sévit sur la toile, et je m'aperçois que je n'en ai toujours pas parlé. Passionné des cultures de l'imaginaire, avec une nette préférence pour les visuels dérangeants, Alt 236 a réalisé pas mal de vidéos explorant les œuvres d'artistes dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont... perturbantes. Et fascinantes, non moins. D'ailleurs sa série phare tire son nom du « syndrome de Stendhal », qui désigne le curieux vertige que l'on peut ressentir face à une œuvre d'art qui vous bouleverse*.

David Cronenberg, Clive Barker, H. P. Lovecraft, Grzegorz Rosiński, Kentaro Miura, Miyazaki (Hidetaka, hein !), il nous embarque en quête d'inquiétantes étrangetés dans des virées longues, planantes, narrées de sa voix calme, soutenues par une musique entêtante (qu'il compose lui-même, car il sait tout faire). 

Au-delà du fait que le gars a l'air charmant (et qu'il collabore avec plein de gens que j'aime bien, comme ExServ, Gilles Stella, la Nuit Originale ou Canard PC), ses vidéos sont de véritables plongées dans des univers profonds, somptueux et terrifiants.

* Si vous ne l'avez jamais connu, sachez que je vous plains, c'est sans doute une des émotions les plus fortes et les plus typiquement humaines que l'on puisse ressentir.

 


 Je vous mets la vidéo sur Hellraiser, ce n'est pas la plus facile si vous ne supportez pas la vue du sang,
mais c'est sans doute celle où il explique le mieux sa démarche et la fascination que ces univers peuvent exercer,
et où l'on comprend qu'il ne s'agit pas de perversion, mais d'exploration.

12 octobre 2020

La chute de l'avarice

 

Vous aussi, jouez aux conséquences positives de la colonisation !

Ces dernières semaines, j'ai joué à Greedfall, un action-RPG du studio français Spiders. Le titre me faisait de l'œil depuis un moment, notamment à travers son univers original et attrayant. Et je ne peux pas dire qu'il m'ait déçu. Il a juste duré un poil trop longtemps pour moi (une cinquantaine d'heures pour le finir, alors que je m'attendais à moins et que j'ai eu une grosse fringale de Satisfactory en plein milieu, ce qui me l'a un peu gâché... mais bon, je ne peux pas dire que c'est la faute du jeu).

 

L'appel de l'aventure... vous le sentez ?


Greedfall est ce qu'on appelle un jeu AA, c'est-à-dire un jeu ambitieux mais ne disposant pas du budget pharaonique des AAA. De fait, il s'agit d'un très honnête The Witcher 3 light, avec ses quêtes secondaires bien écrites, sa quête principale à tiroir, ses PNJ soignés, ses bons dialogues bien doublés, son craft pas obligatoire mais plaisant, et un beau territoire à arpenter. On n'est pas exactement dans un monde ouvert, mais les maps sont suffisamment grandes pour faire illusion.

L'ambiance fait très « conquête du Nouveau Monde »,
avec tout ce que ça implique de spoliation des indigènes.

 

Mais ce que je retiendrai de Greedfall, c'est clairement son univers, sorte de Renaissance mâtinée de fantasy. Vous incarnez lady de Sardet (dans mon cas, mais vous pouvez créer un homme si vous préférez regarder des dos masculins, je juge pas), jeune femme envoyée sur l'île de Teer Fradee pour servir de conseillère à votre cousin Constantin, qui vient d'y être nommé gouverneur. L'île est contrôlée par plusieurs factions, et vous allez vous retrouver à jouer les ambassadeurs/justiciers entre les fanatiques religieux de Thélème, les scientifiques fous de l'alliance du Pont, les soldats mercenaires du Denier, la guilde des navigateurs et, bien sûr, les natifs de l'île, qui n'apprécient que modérément cette invasion de leurs terres ancestrales. Le tout avec de la magie et des monstres géants, parce que pourquoi se priver ?

C'est bien écrit, pas désagréable à jouer (les combats se ressemblent un peu mais un gros arbre de talents permet quand même de varier les approches), les quêtes sont parfois étonnamment longues (avec des allers-retours un poil agaçants) mais toujours bien écrites, bref c'était un très bon moment.

Maintenant laissez-moi retourner sur Satisfactory, j'ai une nouvelle map à explorer moi !


07 octobre 2020

Octopus vulgaris

 

Aujourd'hui, j'ai pas eu le temps, ni d'idées, alors voilà un poulpe. C'est cool les poulpes. J'adore les poulpes.

05 octobre 2020

Week-end bizarre et Louis de Funès

 


Ce fut un week-end étrange, et pas très joyeux pour diverses raisons.

Mais au milieu il y eut la visite de l'expo Louis de Funès à la Cinémathèque, et je suis bien obligé de me définir comme un grand fan de cet acteur incroyable. Une passion héritée sans doute de mon père, qui était lui-même très amateur du bonhomme (au point de l'imiter bien plus souvent que nécessaire).

Il y a bien sûr du cartoon chez de Funès, et c'est sans doute ce qui explique pourquoi il plaît autant aux enfants. Mais il y a aussi une vision de la comédie particulière, cette idée que l'humour c'est une affaire sérieuse, qui se travaille. De Funès n'improvisait pas, chaque mimique était calculée, prévue, ciselée avec soin, et le timing comique n'avait rien à envier à l'élasticité du visage. 

Il dansait en outre incroyablement bien (on pense forcément à la scène des Aventures de rabbi Jacob, mais il y a aussi L'Homme orchestre, où il incarne un – forcément tyrannique – chef de ballet, ou Le Grand Restaurant avec sa scène de danse des serveurs), était un pianiste virtuose (héritage de ses longues années de vache enragée en tant que jazzman dans les bars parisiens) et un cultivateur et horticulteur attentif (une rose porte d'ailleurs son nom).

Bien sûr ses films ont un peu vieilli. Mais il en reste tant d'inoubliables (notamment ceux réalisés par Gérard Oury) qu'il serait dommage de bouder son plaisir.

Et en prime, je vous propose une petite sélection de films moins connus mais qui valent le détour :

  • La Belle Américaine, qui est avant tout un film de Robert Dhéry et de ses potes les Branquignols (avec qui de Funès traînait beaucoup au début de sa carrière et aux côtés de qui il fera plus tard Le Petit Baigneur), une fable sociale parisienne plutôt attachante ;
  • Ni vu ni connu, d'Yves Robert, un de ses tout premiers grands rôles, adapté de L'Affaire Blaireau d'Alphonse Allais. On y trouve déjà Pierre Mondy et un tout jeune Claude Rich, c'est une ode à la campagne mettant en scène le face à face entre un braconnier et un garde-champêtre (et étonnamment, à cette époque, de Funès est le braconnier !), c'est drôle et plutôt malin ;
  • Pouic-Pouic, une pièce de théâtre transformée en film qui n'a pas pris une ride. Si vous aimez le théâtre de boulevard, vous allez vous régaler, surtout qu'on y trouve la rencontre Louis de Funès/Jacqueline Maillan, pami pas mal d'acteurs fort sympathiques ;
  • Faites sauter la banque, où il incarne un armurier qui se fait arnaquer par son banquier et décide de se venger en organisant un hold-up avec toute sa famille. Déjà, le banquier, c'est Jean-Pierre Marielle tout jeune, et c'est classe. C'est drôle, plein de rebondissements et la dynamique familiale marche très bien. Et il y a Claude Piéplu en curé, le temps d'une scène mémorable.