Ex nihilo Neil

29 avril 2024

Perdu dans le jeu

 

J'avais complètement oublié que j'avais acheté ce jeu. On l'a lancé l'autre soir pour passer le temps, pensant attaquer un point & click tranquille. En fait c'était plutôt un dessin animé interactif. Ce qui ne veut pas dire que ce n'était pas bien.

Lost in Play vous propose de suivre deux enfants qui se perdent dans leurs jeux (ah ouais, d'où le titre... malin !). Visuellement, on est dans une ambiance à la Gravity Falls ou Over the Garden Wall, avec une animation superbe et des dialogues en sabir adorablement incompréhensible. Les énigmes ne sont jamais compliquées, le but n'étant pas de faire chauffer les neurones (sauf lors de quelques jeux un poil plus poussés, mais que l'on peut passer au besoin) mais plutôt de vivre une aventure charmante et pleine d'humour.

 

Ça se destine clairement à un public familial, j'imagine bien les enfants dire aux parents où cliquer et quoi tenter pour déclencher l'animation rigolote qui conclura le puzzle. C'était adorable et, après un début où j'étais un peu déçu de ne pas être face à un clone de jeu Amanita Design, j'ai passé un super moment.

26 avril 2024

Insérez une pièce

 

En ce moment, l'hôtel de la Monnaie (en plein centre de Paris) propose une exposition fort sympathique intitulée Insert Coin. Comme son nom l'indique, elle met en avant tous les appareils dans lesquels les bistrotiers invitaient à insérer des pièces : juke-box, baby-foots, flippers et, bien sûr, bornes d'arcade.

On y a amené les neveux et nièces, qui forcément ont kiffé. Il faut dire qu'à l'entrée, chaque visiteur reçoit dix jetons, qu'il est libre d'utiliser dans l'objet de son choix. On peut ainsi redécouvrir la fièvre de classiques comme Frogger, Bubble Bobble ou Pong, mais aussi Mortal Kombat (définitivement injouable) ou Metal Slug (qui a ruiné un bon paquet d'adolescents à mon époque). Sans parler de la queue devant les flippers, qui ne diminuait jamais (j'ai quand même réussi à faire ce qui je crois est le premier tilt de ma vie, les appareils étaient vraiment réglés trop sensibles).

L'esprit d'une époque.

Des bornes d'arcade plutôt classiques, avec du Puzzle Bobble, du shoot'em up,
du jeu de baston...

Curiosité : un flipper désossé. Impressionnant.

Toujours un grand succès pour les flippers. Le Haunted House est notamment
très cool, la bille peut aller sur trois étages différents.

Frogger à deux, source de discorde et de découverte.

Pong. La base.
Deux rectangles, un carré, deux potentiomètres, et c'est parti.


22 avril 2024

Aventures en famille

 


Grands fans du manga Spy × Family, on est forcément allés voir le long-métrage sorti récemment, Code: White. Alors, long épisode sans grand intérêt ou révolution du septième art nippon ? Le premier, bien sûr, faut pas rêver non plus.

Code: White s'inscrit dans la grande tradition des épisodes hors-série, limite non canoniques, issus de vos séries préférées. Pas de surprise : on restera dans le total statu quo, il n'y aura aucune influence sur la série. Anya ne gagnera pas de stella supplémentaire, Loid ne mourra pas en mission et Yor ne sera pas arrêtée pour meurtre et affichée devant le monde entier. On reste sur un long épisode, avec une animation légèrement revue à la hausse (surtout dans les scènes d'action avec Yor, inutiles mais spectaculaires) et tout de même une scène complètement ouf (impliquant le dieu du caca, je ne développe pas mais c'est très drôle). 

Je ne sais pas si c'est un bon film pour découvrir la série (l'exposition très frontale au début du long-métrage récapitule tout le principe de base pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un peu lourd mais assez complet), mais pour les fans ça reste plaisant, et Anya nous gratifie de quelques répliques assez savoureuses. L'un dans l'autre, je conseille.

*

**

Sinon la bande-annonce de Transformers One est enfin sortie. Si vous l'ignorez, il s'agit d'un film en images de synthèse qui commence à faire parler de lui. On y découvrira de tout jeunes Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron), jeunes rebelles sur une Cybrertron sclérosée par des règles absurdes et une attaque de Quintessons (enfin, d'après ce qu'on comprend de la BA). L'animation a franchement l'air sublime, et l'intrigue s'annonce comme une des plus intéressantes de toutes les itérations cinéma de la franchise (mais y a pas trop de mal). Je reste un peu inquiet concernant l'abondance d'humour très Marvel (le genre qui vient désamorcer les moments intenses) et la musique pop (qui n'a jamais fait de bien à cette licence), mais j'irai forcément le voir.


Ah, et je ne sais pas si je suis fan de ce design des visages qui donne l'impression de voir des humains avec des casques, mais bon, ça, faut voir.

19 avril 2024

Les moissons du ciel


S'il y a un jeu que j'attends impatiemment, c'est... Hades II, dont un test technique a été lancé actuellement, mais bon, j'attendrai qu'il sorte complet. Mais d'ici-là, j'ai testé la démo de Lightyear Frontier, un jeu de ferme sur une autre planète, et j'ai été beaucoup plus conquis que je ne m'y attendais.

Lightyear Frontier vous largue sur une planète inconnue, un peu comme dans Satisfactory, et vous allez vous retrouver à cultiver et revendre vos productions, un peu comme dans Stardew Valley, autant vous dire qu'il s'inspire pas des pires jeux de ces dernières années. Muni d'un gros mech-tracteur (dont le bruit de moteur diesel gâche un peu la beauté des environnements, mais j'imagine qu'on pourra l'améliorer), vous parcourez des plaines chatoyantes, découvrez la faune, exploitez les ressources locales et commencez à cultiver. Il y a des secrets à découvrir et la map a l'air pas trop grande, juste ce qu'il faut pour se lancer sans se dire qu'on va y perdre la moitié de sa vie pendant trois mois.

Regardez comme ça chatoye !

Bref, le jeu m'a un peu emballé, et a fini dans ma wishlist (où il n'est pas difficile d'entrer, mais tout de même). Je garde un œil dessus, car il faut bien patienter en attendant Hades II.

17 avril 2024

La menace fantôme

 

On avait bien aimé Afterlife, l'espèce de soft reboot de Ghostbusters sorti en 2021 (j'en parlais ici), on est donc allé voir la suite, sans grand espoir ceci dit. On a bien fait. De pas avoir d'espoir, hein, pas d'y aller.

Afterlife était un film touchant, malgré ses imperfections : il était réalisé par Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman qui avait fait les deux SOS Fantômes originels, et transpirait l'hommage par tous les pores. Au point de rendre le fan service digeste, ce qui n'est pas évident. Mieux : il arrivait à développer des personnages attachants, au premier rang desquels la jeune Phoebe, incarnée par la merveilleuse McKenna Grace dont Bij et moi sommes immédiatement tombés amoureux de la prestation. 

Alors que faire dans la suite de cette œuvre si délicatement équilibrée ? Ben traire la vache, bien sûr ! Mais sans Jason Reitman à la réal (on peut imaginer qu'il estime avoir réglé son œdipe et qu'il est retourné réaliser des films destinés au festival de Sundance*), place à Gil Kenan, scénariste du premier et réalisateur de quelques trucs**. Et c'est plus la même. On sent que la production a repris la main et ouvert les vannes du fan service à fond, sans la délicate alchimie d'Afterlife

C'est quand même couillon d'avoir tellement de personnages inutiles qu'on
se retrouve obligé de mettre le personnage principal en tout petit, en bas !

Le résultat, c'est un gros gloubi-boulga avec beaucoup, beaucoup trop de personnages (des anciens qu'on préférerait ne plus voir et des nouveaux qu'on espère ne plus jamais revoir) et des arcs narratifs tellement resserrés qu'ils n'ont plus aucun sens, souvent réduits à deux scènes (genre au début du film : « J'aimerais bien conduire la voiture ! » et à la fin du film : « C'est bon tu peux conduire la voiture », sans aucune progression particulière qui justifie cette décision). Même l'arc de Phoebe, devenue sans équivoque le personnage principal, devient absurde face à cette compression.

Même visuellement, c'est pas ouf. Pas moche, mais très générique, sans aspérité, avec des scènes qui pourraient tout aussi bien sortir d'un autre film à licence. Et je suis convaincu qu'on va encore s'en taper une autre, de ces suites, et peut-être bien qu'on ira, parce qu'on adore vraiment très fort McKenna Grace. Mais bon, on en a déjà eu un de correct, j'ai du mal à croire à un second miracle.

* Oui parce que Jason Reitman, c'est Juno, Up in the Air, Young Adult... plus des sortes de comédies romantiques désenchantées, avec des personnages blasés et une morale à l'avenant. Pas grand-chose à voir avec des blockbusters.

** J'avais bien aimé Monster House notamment, malgré ses character designs hideux.


15 avril 2024

L'humanité au cœur de l'Entre-Terre

 

J'ai rejoué à Elden Ring, dernièrement. Comme d'habitude quand je fais des From Software, j'essaye de suivre le maximum de quêtes de PNJ, car elles sont souvent très bien écrites dans leur minimalisme. Et je me suis rendu compte de la profondeur de celle de Diallos.

Diallos, c'est un chevalier à l'armure chatoyante que l'on croise relativement tôt dans l'aventure, autour de la Table ronde (ce n'est pas la Table ronde du roi Arthur, mais c'est un peu l'idée). Dès son introduction, on devine son passif : « Vous devez être nouveau ici. Je suis... bah, appelez-moi simplement Diallos. L'honneur d'une maison importe peu en ces terres. »

En quelques mots, il vous fait comprendre que la noblesse ce n'est pas important, mais que lui l'est assurément, noble. Une leçon de fausse modestie, qui ne se démentira jamais par la suite. Il vous explique notamment qu'il cherche sa servante, une dénommée Lanya, qu'il semble tenir en haute affection. Plus tard, vous le retrouverez au-dessus du corps de celle-ci, en larmes, puis en rage : « Ils ont porté la main sur ma servante, et je ne laisserai pas cette injure impunie ! “L'histoire de la maison Hoslow est écrite dans le sang !” Moi, Diallos, promet de délivrer ce message ! »

Et sur le moment, il semble sincèrement éploré, outré. Mais plus tard encore, vous le retrouvez au manoir du Volcan, siège des Récusés qui ont tué Lanya, dont il a rejoint les rangs. C'est une ruse, bien sûr. Il vous l'explique longuement, avec force arguments. Il les infiltre pour comprendre leur fonctionnement et leur porter un coup fatal, de l'intérieur. Mais chaque phrase vous fait comprendre qu'il est surtout en train de tourner casaque. Ils ont leurs raisons, ils n'ont pas forcément tort, et si épouser leur cause était enfin l'occasion de prouver sa valeur ? Et si c'était finalement pour ça que Lanya était morte ? Et si, en fait, ce malheureux incident avait été un signe du destin ? Peut-être même serait-ce faire injure à sa pauvre servante que de refuser cette voie ?

Chaque fois que vous le croisez, la gloire dont il parvenait encore vaguement à s'auréoler en prend un coup, et chaque fois vous comprenez un peu plus à qui vous avez affaire : un second fils d'une maison glorieuse, qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts, a rêvé de gloire et d'honneur toute sa vie mais est paralysé par l'incertitude et la peur d'agir, incapable de se dresser contre qui que ce soit, incapable de dire non. Un être pathétiquement humain. Au point que je me suis rappelé que oui, G. R. R. Martin est impliqué dans l'écriture de ce jeu, et ce n'est peut-être pas tant un détail que ça. Après tout, Game of Thrones est truffé de personnages terriblement humains dans ce goût-là, de chevaliers dépassés par ce que l'on attend d'eux. 

Une magnifique illustration de Danbooru.

Et puis, à la fin, vous le retrouvez à Jarrebourg, le village des pots en terre vivants. Là, il passe son temps à laver les pieds de ces êtres misérables, jurant de ne plus jamais tirer l'épée, et de s'en tenir là, au rang de serviteur des créatures les plus basses de ces terres. Il dit avoir trouvé la paix, et vous le laissez. Après tout, chacun doit suivre sa voie.

Si vous revenez une dernière fois, vous le retrouverez agonisant. Des « braconniers » ont attaqué le petit village, et il l'a protégé. Il a éliminé la menace, même s'il l'a payé cher. Et pour une fois, il ne vous parle pas de sa petite vie et d'une quête insensée : « Ah, c'est vous... les jarres... est-ce qu'elles vont bien ? Est-ce que je les ai défendues ? » Et si vous lui confirmez, il rend son dernier souffle : « Alors tout va bien... Ce pauvre fou a prouvé sa valeur, finalement... »

Diallos, le chevalier qui cherchait la gloire, et a fini par comprendre qu'il n'est de plus grande destinée pour le fort que de se mettre au service des plus faibles. 

12 avril 2024

L'étrange projet Retour à la case mémoire

 

En tant que fan de Picsou je suis obligé de vous tenir au courant de l'existence d'un projet dont vous n'avez sans doute pas le début de l'idée. Une petite équipe de fous furieux ont lu dans l'âme du gamin que j'étais, et se sont dit qu'il y avait là une bonne idée : pourquoi ne pas adapter Picsou en live action ?

Ce projet un peu cinglé, franchement casse-gueule, a déjà récolté plus de 130 % de ses espoirs sur KissKissBankBank, et j'ai beaucoup de mal à ne pas me sentir hypé. Bien sûr ça va être un poil cringe, bien sûr ce ne sera pas le long-métrage d'animation La Jeunesse de Picsou réalisé par Fortiche Production qu'on attend tous (je divague, hein, ce n'est pas prévu), mais les gars ont l'air d'y mettre tellement d'ardeur que j'ai quand même bien envie de voir le résultat fini.

En plus y a Véronique Augereau (Marge Simpson !) en Miss Frappe, et le scénario semble adapter une idée de Don Rosa. Si vous fouinez sur Internet, vous trouverez même une première scène finalisée.

10 avril 2024

Passage à l'aquarium

 

Nous étions tantôt à l'Aquarium du Palais de la Porte dorée, à Paris, un endroit charmant avec plein de poissons répartis par biomes. La représentation ci-dessus est bien sûr une vue d'artiste, notre nièce de cinq ans ayant la capacité de concentration d'une fanchette, mais elle a bien aimé la petite heure que nous y avons passée. 

On a quand même eu le temps de faire en vitesse l'expo sur la préservation de la faune fluviale malgache, qui était sympa et très axée sur le travail scientifique de terrain, c'est toujours bon à prendre.

08 avril 2024

J'ai vu des films (de ouf !)

Je ne suis pas beaucoup allé au cinéma ces derniers temps, mais de ci de là j'ai vu des films complètement improbables... Suivez-moi, on commence tranquillement par un long-métrage qui est encore à l'affiche, puis on va sombrer petit à petit dans la folie.


Vampire humaniste cherche suicidaire consentant,
Ariane Louis-Seize, 2024

Oui, c'est le vrai titre, et oui, ça résume parfaitement le film. Sacha est une adolescente vampire qui n'a pas envie de tuer des gens, mais il faut bien vivre, alors ses parents vampires (oui, apparemment les vampires peuvent se reproduire) l'envoient en pension chez sa cousine pour qu'elle apprenne à boire des cous. C'est évidemment une métaphore, plutôt bonne, sur le mal-être adolescent, le passage à l'âge adulte et la difficulté à trouver sa voie. Ce n'est en revanche pas du tout un film d'horreur, on est au contraire sur une gentille comédie (en plus c'est québécois, ce qui donne toujours aux dialogues une saveur particulière) avec des très bons acteur/ices et un scénario classique mais efficace. Bref, une sorte d'anti-Morse, tout aussi bon mais dans un genre très différent.


Holes (La Morsure du lézard), Andrew Davis, 2003

J'avais entendu parler de ce film un peu par hasard, et comme ça avait l'air d'être un mini phénomène aux États-Unis alors que c'est complètement inconnu en France, j'ai voulu savoir pourquoi. Et j'ai compris. 

Déjà, c'est l'adaptation d'un gros classique de la littérature jeunesse, écrit par Louis Sachar en 1998. Je pense qu'il a été pas mal occulté chez nous par la folie Harry Potter qui régnait lors de sa sortie française (Le Passage, en 2000). Mais surtout, c'est une adaptation signée Disney, et le film sent tellement le Disney Channel des années 2000 que j'en ai des remontées de Tang. La bande de jeunes qui se la joue, les vieux acteurs venus cachetonner en cabotinant (mention spéciale à Jon Voight qui en fait des caisses et à Sigourney Weaver, qui force pas trop sur son talent), la bande originale très « keeeewl »... C'est calibré pour les ados qui font du skate en mâchant du chewing-gum une casquette à l'envers.

D'accord, mais qu'est-ce que ça raconte ? En gros Stanley (joué par un tout jeune Shia LaBeouf) se retrouve dans une espèce de bagne pour jeunes garçons où on doit creuser des trous à longueur de journée sous un soleil de plomb. Je précise que le film se passe aujourd'hui aux États-Unis, hein, on n'est pas dans Les Évadés ou Midnight Express, mais apparemment ça choque personne. Et peu à peu, on découvre que ce bagne cache autre chose... 

Enfin, en gros. La narration est pas incroyable, avec des flashbacks bizarres avec Patricia Arquette (encore une qui a des impôts à payer)... c'est pas qu'on s'y perd, mais c'est pas toujours captivant. Je suis sûr que le livre est bien mieux mené, et surtout qu'il ne s'embête pas à mettre des musiques cool sur des images de gosses en train de creuser dans un camp de travail sordide. 

Niveau réal, pensez que dix ans plus tôt, Andrew Davis réalisait Le Fugitif avec Harrison Ford ! Ceci dit ça explique peut-être quelques plans inspirés, notamment sur la zone de creusage qui terrifiera les trypophobes. Mais sinon c'est pas foufou.


Transformers the Movie, Shin Nelson, 1986

Là, on attaque le dur, mais pour bien comprendre il faut que je vous raconte l'origine de ce film. Mettons-nous en situation : nous sommes donc en 1986, dans les locaux de Hasbro, durant une réunion entre les responsables du département jouets et les responsables de la série animée Transformers, qui a pour but de faire vendre lesdits jouets.

- Bon, les gars, super boulot avec la série, là, franchement, deux saisons de publicités de 20 minutes, ma-gni-fique ! On en a vendu des palettes et des palettes, des Oprimus Drive...

- Optimus Prime.

- ... et des Megawatts.

- Megatron.

- Mais bon, tout a une fin, les Japonais à qui on achète les jouets sont passés à la génération suivante.

- Donc on arrête la série ?

- T'es con ou quoi ? Non, on continue, mais vous faites des histoires avec les nouveaux robots. Vous inventez des noms, des histoires à la con, vous faites vos trucs quoi.

- Ok, ben on va faire comme d'habitude, on fait débarquer de nouveaux personnages au fil des épisodes, et...

- Ah ouais mais non, par contre l'ancienne gamme elle est plus fabriquée, donc faut plus les voir, les anciens.

- Ah... ben, on peut faire une nouvelle série. C'est forcément un peu risqué, les gosses aiment bien les histoires qui se continuent, mais...

- On va faire mieux, les gars, on va carrément faire un long-métrage d'animation, qui sortira au cinéma ! Comme ça on aura une parfaite transition avec la saison 3 à venir. Z'avez juste à tuer tous les anciens personnages, et comme ça place aux nouveaux.

- Pardon ?

- Quoi ? 

- Je... les tuer ? T'es sûr ?

- Ben quoi ? Qu'est-ce qu'on s'en fout ?

*

**

Je suis assez sûr que ça s'est passé comme ça. Car oui, John Advertising, il s'en battait les steaks de ces personnages, lui il voulait que ce soit bien clair pour les gosses qu'il fallait acheter de nouveaux jouets, encore plus cool, et donc que les anciens, c'était du passé. Table rase. Le marketing, à l'époque, c'était pas un truc de gonzesse.

Et donc, au bout d'un quart d'heure de Transformers the Movie, vous aurez vu la quasi-intégralité du casting de la série (et ça fait du monde !) se faire dézinguer. La plupart des Autobots meurent de la main des Decepticons, ces derniers se faisant pour leur part massacrer par Unicron, le grand méchant du film.

Ah oui... au passage :

*

**

- Ah, et pour le méchant vous me mettez un mec imposant, hein, parce que j'ai un deal avec Orson Welles pour faire la voix.

- Ah, ah, super marrant John.

- Quoi marrant ? 

*

**

Oui, sans rire, c'est Orson Welles qui fait la voix d'Unicron, la planète-robot. C'est tellement n'importe quoi que je ne sais pas quoi faire de cette information. Ce fut d'ailleurs son dernier rôle. On en oublierait presque que Leonard Nimoy double Galvatron.

« Ça va chef, c'est assez imposant là ? »

Et donc, notamment, vous avez la mort d'Optimus Prime, le chef sans peur et sans reproche, figure paternelle majeure de la pop culture de l'époque, vous avez donc la putain de mort d'Optimus Prime au bout de vingt minutes de film, on voit son corps, ses yeux qui s'éteignent, ses couleurs qui s'affadissent, et ça a traumatisé toute une génération bon sang qu'est-ce qui leur a pris ?

La suite est une succession de batailles et de courses-poursuites peu intéressantes (l'animation a vieilli mais pour l'époque c'était quand même assez classe), avec quelques moments incroyables comme le couronnement de Starscream (et son exécution immédiate par Megatron, devenu Galvatron), l'introduction des Junkions sur Dare to Be Stupid de Weird Al Yankovic (c'est encore plus n'importe quoi que le truc avec Orson Welles) ou le final sur The Touch de Stan Bush (croyez-moi, vous connaissez, et c'est ringard as fuck).

En fait ce film c'est un condensé des années 1980 : des chansons pop partout, y compris sur les scènes où elles n'ont rien à faire (« Oh, eh, on a payé, on a les droits, on utilise hein ! »), des blagues de merde, des personnages introduits au chausse-pied (ou dégagés au laser), une intrigue minimaliste au milieu de laquelle on trouve tout un tas d'idées qui deviendront fondatrices de l'univers Transformers pour la suite (la matrice de commandement, Unicron...), un gosse énervantTM dans un exosquelette parce que c'était la mode à l'époque...

C'est tout simplement hallucinant. Au sens propre. Le film est dispo en ligne, c'est assez insupportable en dehors de l'intérêt historique, mais si ça vous amuse...

05 avril 2024

Frelons vs cachalot

 

 

Après des mois et des mois de patience, les deux nouveaux modules pour Paleo sont sortis. C'est toujours aussi dur, et toujours aussi bon.

J'ai déjà parlé de Paleo à plusieurs reprises, c'est mon jeu coopératif préféré, notamment grâce à sa grande qualité narrative, d'une élégance incroyable (très peu de texte, tout passe par les images et les concepts invoqués). J'ai d'ailleurs contaminé pas mal de monde, et j'en suis un peu fier. Alors quand deux modules inédits en France sortent, je me jette dessus (en fait non, parce que mon beau-frère m'en avait déjà rapporté un du salon d'Essen l'an dernier, et comme c'est très peu textuel, le fait que ce soit en anglais ne pose aucun problème).


 

Nous commençons donc avec Les Frelons, qui met notre tribu aux prises avec des nuées de ces saletés. La spécificité étant ici qu'on ne peut pas se débarrasser desdits insectes, ils vont revenir de jour en jour et, s'ils ne font pas très mal, ils font surtout perdre énormément de temps, précieux dans ce jeu. Pour l'instant, mon conseil de stratégie est simple : faites des torches.

Nous avons ensuite La Baleine blanche, où les vaillants hommes (et femmes) préhistoriques devront s'unir pour embarquer en mer et pister le cétacé albinos. Une idée de mécanique astucieuse rend le module d'autant plus difficile qu'on est nombreux, et chaque sortie en mer est une mini partie en soi. 

Les deux sont excellents, même si je les conseille évidemment à ceux qui connaissent déjà bien le jeu de base.

03 avril 2024

Randodile

 

Ma mémé, comme souvent les grands-mères, était formidable, et entre autres elle a élevé un bon pourcentage de la famille, entre ses huit enfants et le nombre extravagant de petits-enfants qu'elle a gardés (dont moi, bien sûr). 

Pour la garder dans nos mémoires, un de mes cousins a lancé il y a quelques années la « Randodile » : en gros, on part de la maison et on marche tranquillement jusqu'au petit village de Puysserampion, à quatre kilomètres de là, en famille, pour refleurir la tombe de l'aïeule. Comme l'anniversaire de ma grand-mère tombait fin mars, on fait souvent ça le week-end de Pâques.

Après l'avoir raté deux fois j'ai enfin pu y participer. C'était un beau week-end. Je suis content d'avoir été là.

Ma maman, ma Bij et deux représentantes du futur
de la famille, sur les routes de Lot-et-Garonne.