Ex nihilo Neil

30 septembre 2020

Au ciné ces derniers temps

Ça faisait très longtemps, alors j'ai profité de l'accalmie avant le prochain confinement pour retourner un peu au cinéma.


Tenet, Christopher Nolan, 2020


Voilà donc le dernier Nolan, qui a fait tant de bruit et a eu tant de mal à sortir. Et comme souvent avec Nolan, beaucoup de bruit pour pas grand-chose (littéralement, en ce qui concerne le bruit). Le film a les qualités et les défauts habituels des œuvres du réalisateur, à savoir :

  • c'est beau, avec parfois de belles idées de mise en scène et surtout de jolis plans ;
  • c'est captivant, on a envie d'aller jusqu'au bout pour savoir le fin mot de l'histoire ;
  • il y a un gimmick très intéressant, pas forcément exploité jusqu'au bout mais qui aurait pu faire un grand film.

Mais en parallèle :

  • c'est bruyant. Nolan adore mettre de la musique hyper forte pour poser une ambiance oppressante, mais là ça devient absurde et on sort de la salle avec les oreilles qui bourdonnent et l'impression de s'être fait gueuler dessus pendant tout le film ;
  • c'est compliqué, parce que Nolan adore se la péter en nous faisant croire que ses films sont subtils et complexes, alors qu'ils sont juste compliqués et difficiles à suivre. Le problème c'est qu'une fois que vous avez relié les points, vous réalisez que l'intrigue n'a finalement rien de bien révolutionnaire, et que la portée philosophique de l'ensemble ne dépasse guère le niveau moyen de la dissertation d'élève de première qui pense avoir tout compris à la vie (mais encore est-ce là moins agaçant que dans Man of Steel) ;
  • c'est long. Trois quarts d'heure de trop, facile. Le film passe sa première moitié à poser des bases qui, franchement, n'en demandaient pas tant.

Mais à côté de ça, je ne peux pas dire que c'était mauvais. En outre on a un Robert Pattinson très convainquant, qui semble vouloir petit à petit se transformer en Christian Bale, c'est rigolo (on notera aussi que le film réunit trois acteurs de Harry Potter, entre Pattinson, Clémence Poésy et Kenneth Branagh). 


The New Mutants, Josh Boone, 2020


L'idée de faire un film d'horreur adolescent dans l'univers Marvel n'était pas forcément mauvaise (on attend d'ailleurs le prochain Dr Strange, qui devrait partir lui aussi dans la direction horrifique), mais le résultat est tellement fade que je l'imagine mal faire peur à autre chose que des gamins de 10 ans. 

C'est dommage parce qu'on a une belle galerie d'acteurs et actrices, avec notamment Charlie Heaton (Jonathan dans Stranger Things) en Sam Guthrie et Maisie Williams (Arya dans... vous voyez quoi !) en Rahne Sinclair (et autant que je me souvienne des personnages dans la BD, c'est plutôt bien vu) et les effets sont très propres... mais le scénario est catastrophique, l'écriture bâclée*, toutes les tentatives de faire monter l'angoisse tombent tristement à plat et au final, on a l'impression d'assister au long pilote d'une série très moyennement prometteuse. 

* Détail amusant : ce film fait référence à la légende amérindienne des deux ours, qui est également présente dans le film suivant, mais en beaucoup mieux exploitée (et en outre, là, ce sont des loups). 


Tomorrowland, Brad Bird, 2015


On a aussi enfin vu un film dont j'entendais régulièrement parler en bien : Tomorrowland (À la poursuite de demain en VF), troisième et a priori dernier film de la trilogie maudite de Disney, qui devrait clore cette étrange idée d'adapter au cinéma les attractions de leurs parcs (après l'étonnamment bon Pirates des Caraïbes – le premier, hein – et Le Manoir hanté et les 999 fantômes, que vous avez tous oublié pour de fort bonnes raisons). 

Sauf que, par je ne sais quel hasard, Tomorrowland fut confié à des personnes compétentes. Brad Bird (Le Géant de fer, Ratatouille, Les Indestructible...) et Damon Lindelof (Lost, The Leftovers...) ont ainsi décidé d'en faire une fable ambitieuse qui traite du futur de l'humanité, de l'optimisme, du pessimisme et de leur influence tout à fait concrète sur la réalité (d'où la fable des deux loups dont je parlais plus haut, tout à fait justifiée ici). Et ce n'est pas un hasard si certains arguments donnés dans le film sont souvent repris à droite à gauche (« Vous avez à la fois une épidémie d'obésité et des famines ! Expliquez-moi ça ! »). 

De plus, et ce n'est pas sa moindre qualité, les deux premiers tiers du film sont complètement fous : il est absolument impossible de deviner ce qui va se passer dans la scène suivante. Ça part dans tous les sens, et sitôt qu'on croit avoir compris dans quel genre de film on se trouve, paf, ça bascule dans un genre différent. Ensuite, le métrage se pose et devient plus conventionnel, mais ça reste un film que j'aurais sans doute adoré voir gamin. Il se veut inspirant, et il est bien possible qu'il le soit pour la nouvelle génération (ça tombe bien, elle en aura besoin).

Et on y trouve enfin le face à face entre Dr House et Dr Ross.


28 septembre 2020

Myxomatose et pipe en bois !

 

Le tome 8 de Sentaï School vient de sortir. Si vous êtes lecteur de ce blog, vous n'ignorez sans doute pas mon amour pour cette série qui revient de loin. Déjà à l'époque où elle était prépubliée dans Coyote (en... 2003, mon Dieu !), je confesse que je n'achetais le magazine que pour avoir ma dose de Sentaï

Encore aujourd'hui, les aventures de Ken Eraclor et ses potes me font mourir de rire, alors même qu'on pourrait croire l'humour à base de références geek totalement épuisé par des kilotonnes de youtubeurs en manque de blagues faciles. Il faut croire que Sentaï School, c'est un peu plus malin que ça, que les personnages attachants, les dialogues ciselés et le soin attaché au comique de situation sont plus importants que l'empilement de clins d'œil. Car Sentaï School, c'est une lettre d'amour à la culture geek, mais c'est aussi et surtout une très bonne BD.


Dans ce tome, nos amis sont en vacances d'été. Certains font du camping,
d'autres du sport, d'autres des jobs d'été, d'autres des stages
de remise à niveau. Voilà, j'ai pas trop spoilé...


23 septembre 2020

Archeology simulator

 

En ce moment, on jour à Outer Wilds (à ne pas confondre avec Outer Worlds), un « petit » jeu dont j'avais entendu le plus grand bien il y a quelque temps. Je dois dire qu'il ne nous déçoit pas.

Outer Wilds part sur un principe intéressant : vous êtes un jeune astronaute issu d'un petit peuple sympathique vivant sur la planète Âtrebois, et vous partez pour votre premier vol spatial. Tout se passe bien, vous vous posez sur une planète non loin, et puis, au bout d'une vingtaine de minutes, votre étoile passe en mode supernova et tout est détruit. Et vous vous réveillez au coin du feu, vingt minutes plus tôt, et tout semble réinitialisé autour de vous !

Il va donc s'agir d'explorer votre système solaire par laps de vingt minutes, en essayant d'en apprendre le maximum sur les différents astres, et surtout sur l'ancienne civilisation qui a vécu là et avait mené tout un tas d'expérimentations, tout ça pour tenter de mettre fin à cette boucle temporelle et, tant qu'à faire, sauver votre monde.

 

Votre vaillant vaisseau. Au début il est très dur à manier,
mais au bout d'un moment, c'est juste difficile.

Plus qu'un jeu d'exploration, Outer Wilds est avant tout un jeu d'archéologie : vous êtes libre d'aller où vous voulez, mais il va falloir vous pencher sur les écrits des Nomaï, cet ancien peuple, comprendre leurs expériences, tester vous-même des instruments pour reconstituer l'histoire de ce recoin de la galaxie. Et c'est très cool. La moindre découverte fortuite est déjà en soi satisfaisante, mais aboutir à un résultat après avoir longuement réfléchi une théorie extrapolée à partir du recoupement de deux sources a priori indépendantes, c'est une vraie épiphanie.

En revanche, on regrettera une maniabilité pas toujours au top, surtout en ce qui concerne le jetpack (la gravité changeant en fonction du lieu où on se trouve, on galère souvent à caler sa trajectoire). Et certains passages sont juste débilement durs (je n'oublierai pas de sitôt le lac asséché, qui m'en a fait roter des ronds de chapeau !), au point qu'une petite aide sur Internet s'est parfois avérée utile. 

Mais si vous aimez l'exploration, la réflexion et la découverte, bref si vous aimez l'archéologie (la vraie, hein, pas Indiana Jones), plongez.

21 septembre 2020

Adieu Roger

 Adieu Z-6PO.


 

Adieu Horace.


 

Adieu Hercule.


 

Adieu Maestro.


 

Adieu Kaa.


 

Adieu Benny.


 

Adieu Jiminy.


 

Adieu Winnie, Coco et Porcinet.


 

Adieu Bernard.


 

Adieu Basil.


 

Adieu Astérix.


 

Adieu Alf.


 

2020, décidément, tu fais fort.

16 septembre 2020

La poussière des pixels

 

Après « l'affaire Jedi Fallen Order », ses non-textures et son lag omniprésent, j'ai décidé d'investir dans une carte graphique un peu plus performante. Il faut dire que la précédente datait de 2012 et commençait à franchement montrer ses limites, même sur des jeux très bien optimisés comme Satisfactory (et je ne parle pas des usines à gaz genre The Witcher 3 ou, bien pire, les jeux Funcom).

La période étant en outre propice (les dernières cartes destinées au ray-tracing viennent de sortir, ce qui fait mécaniquement baisser le prix de la gamme précédente, qui reste très performante), j'ai donc acquis une fort belle GeForce GTX 1660 Super Gamer de NVidia, et je revis complètement. 

Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'exploiter à fond, mais pour rire j'ai relancé The Witcher 3 (aucun lag, même au cœur de Novigrad, ses milliers de murs et ses millions de PNJ), Sekiro (en pleine attaque du château d'Ashina par le ministère, avec des effets de particules et de flammes partout et des mobs qui s'attaquent entre eux à la limite de la distance de vue, aucun ralentissement !) et Satisfactory (mais pas trop longtemps, parce que je compte bien reprendre une partie à zéro sur une autre map prochainement : mon usine est tellement belle que je me sens indigne de la regarder).

Bref, Elden Ring peut arriver (et Bloodborne aussi, hein, les petits gars de chez From Software, vous sentez pas brimés), je suis paré. 

(D'ici-là, il y aura Greedfall, qui m'intrigue, et Horizon Zero Dawn, qui me fait grave de l'œil)

14 septembre 2020

Tribute to... le Bouseux

 


Mon youtubeur du moment, c'est le Bouseux, qui publie chaque semaine sur sa chaîne Le Bouseux Magazine un billet d'humeur que je trouve extrêmement réjouissant. Notamment parce qu'une de ses activités favorites consiste à reprendre une vidéo... disons questionnable, et à la débunker à grand renfort d'analyses rhétoriques et rationnelles. 

Car, voyez-vous, j'ai un problème, je souffre d'empathie. C'est-à-dire que j'ai beau avoir des convictions et une formation bien scientifique, je suis aussi très sensible à l'émotion. Or les vidéos de gros fachos genre Raptor Dissident (si vous ne connaissez pas ne cherchez pas, c'est comme Candle Cove, mieux vaut ignorer certaines choses) font toujours appel à l'émotion (à défaut de vrais arguments). Du coup quand il m'arrive de tomber dessus (car l'algo de YouTube est taquin), elles me touchent beaucoup plus que je ne le voudrais. Ce n'est pas bien grave, mais ce n'est pas agréable pour autant. 

Alors du coup, quand je tombe sur un gars avec assez de courage et de connaissances pour remettre tout ça en cause et expliquer patiemment (et... « calmement », en quelque sorte) pourquoi ça chie dans la colle, ça me fait un bien fou.

Le Bouseux est en outre marrant, il a un bon débit et des textes bien écrits (malgré son usage cataclysmique du conditionnel), et c'est un plaisir de l'écouter parler de masculinisme, de racismes et autres fanachismes. Il est en outre anarchiste, ce qui change un peu des marxistes que j'écoute d'ordinaire. Bref, si vous aimez déjà Usul et le Stagirite, vous aimerez le Bouseux. Si vous préférez TF1, par contre...

 


 

09 septembre 2020

J'irai revoir ma Normandie

 

Le week-end dernier, nous avons passé une journée en Normandie, dans la petite ville d'Yport, entre Fécamp et Étretat. C'était beau, et tellement court que j'ai déjà l'impression que ça n'est pas arrivé...

Yport est un très joli petit port, qui cultive un peu l'aspect « début des congés payés » avec sa rangée de cabines typiques (sur une plage où l'idée de me baigner ne m'a jamais effleuré, tant le sol se divise entre « gros galets qui font mal » et « gros rochers couverts d'algues ultra glissantes et d'anémones de mer »). C'est tout mignon, et il y a un petit resto très sympa qui fait face à la mer.

On est allés faire un petit tour à Fécamp, ici sur la falaise « d'amont » qui soutient un sémaphore, un ensemble de blockhaus assez impressionnants, et des éoliennes. Et l'air du large, ça fait du bien (on n'avait pas vu la mer depuis le voyage aux États-Unis, l'an dernier). 

 

Toujours sur la falaise « d'amont », avec une vue sur le port de Fécamp et le rivage vers le sud, en direction d'Étretat. 

Eh oui, car dans cette zone où le littoral est essentiellement une longue falaise crayeuse, les villes se sont nichées dans les zones creusées par les cours d'eau se jetant dans la Manche. Ce que l'on appelle ici des « valleuses ». 

Et comme il fallait bien s'orienter (les marins aiment s'orienter), il a été décidé que la falaise sud serait la falaise « d'aval » et la falaise nord celle « d'amont ». Sans doute parce que pour un Normand, quand on se dirige vers la Bretagne, on s'enfonce.

07 septembre 2020

Potterheads en devenir

 Je sais pas pourquoi, en ce moment, j'entends beaucoup de petits parler de Harry Potter. Et que machine veut l'écharpe d'Hermione pour Halloween, et que toute la classe de petit Wookie va passer sous le choipeau parce que sa maîtresse est fan...

Je ne sais pas à quoi c'est dû (mais j'ai un soupçon : les livres sont sortis entre 1998 et 2007, donc ceux qui les ont lus enfants sont désormais parents et/ou profs, et donc désireux de partager leur obsession avec les mineurs à leur disposition, ce qui est toujours une bonne idée), mais je ne peux que m'en réjouir, puisque je pense que la saga Harry Potter est sûrement une des meilleures séries de fantasy, à la fois profonde et accessible, malgré quelques défauts. 

Je parle bien sûr des livres de 1 à 7, hein, pas de la navrante pièce de théâtre (qui est peut-être très belle sur scène, mais n'a aucun sens scénaristiquement) ni de ces horribles films sur Newt Scamander. Ni des tweets débiles de J. K. Rowling, qui ferait mieux de se remettre à écrire des vrais livres, si possible sans lien avec le monde des sorciers.

Du coup un petit cadeau pour tous ces nouveaux fans : j'ai dessiné une élève sorcière, je la laisse en noir et blanc, vous pouvez l'imprimer et la colorier, allez-y, impressionnez-moi. 




02 septembre 2020

L'épisode III en beaucoup mieux

 

Pour conclure mes vacances, j'ai lancé un jeu qui a plutôt bien marché l'an dernier : Jedi Fallen Order.

Pour faire simple, il s'agit d'un Uncharted dans l'univers Star Wars, avec tous les ingrédients qui vont bien : vue à la troisième personne, parkour, exploration, scènes spectaculaires, dialogues bien écrits pour aboutir, globalement, à un jeu hollywoodien tout à fait honnête. 

En outre, les développeurs se sont dit que quitte à mettre des combats au sabre-laser, autant s'inspirer des meilleurs, et ont donc repris plusieurs mécaniques de Sekiro: Shadows Die Twice. J'ai vite pris un pied d'enfer à jongler avec mon sabre, à renvoyer les tirs des stormtroopers (qui faisaient des ravages dans leur propre camp) et à déglinguer les marcheurs impériaux. 

Le jeu se déroule quatre ans après l'épisode III et suit les aventures de Cal Kestis, padawan en fuite qui va se retrouver sur la piste d'une liste de jeunes enfants sensibles à la Force. Le futur du conseil jedi repose donc sur ses épaules. C'est exactement ce qu'on est en droit d'attendre d'un jeu d'aventure dans l'univers Star Wars, et le choix d'un gameplay à la Uncharted était définitivement le bon (comme l'a très bien analysé Noël Malware, « Star Wars, c'est des films d'action, et les jeux qui ont su le mieux reconstituer l'esprit d'un film d'action, c'est les Uncharted »).

J'y ai consacré 25 heures tout à fait agréables. Enfin, 22 heures, puisque je pense avoir passé au moins 2 heures dans les paramètres à essayer de convaincre mon ordi d'afficher les textures, et au moins 1 heure entièrement constituée de lag avant de renoncer et de jouer en mode « moche ». C'est dommage parce que le jeu peut être magnifique, mais le fait que je l'ai quand même fini malgré ce gros problème graphique en dit long sur mon appréciation.

 


Anecdote amusante : comme vous l'avez peut-être remarqué, les succès Steam disposent désormais d'une petite auréole dorée quand ils ont été obtenus par moins de 10 % des joueurs. Or Jedi Fallen Order étant un jeu Electronic Arts, il n'était pas relié à Steam pour ce qui est des succès, ce qui a été modifié par un patch en début de semaine dernière. 

Ce qui fait qu'au moment où j'ai lancé le jeu pour ma session matinale, Steam s'est tout à coup rendu compte que j'aurais dû obtenir certains succès, et les a tous affichés à la suite. Mais surtout, comme Steam se base sur le nombre de succès obtenus globalement pour faire ses statistiques, et que la grande majorité des joueurs de Jedi Fallen Order l'ont fini et désinstallé il y a un bail, tous les succès sont considérés comme rares, avec des pointes à 1,5 % d'obtention pour un succès aussi basique que « commencer l'aventure ». Ce qui me permet de revendiquer une galerie de succès toute auréolée.