Ex nihilo Neil

15 juillet 2024

Allez on s'casse

 

Les dernières semaines ont été assez trépidantes, et je confesse saturer un peu, donc on va commencer les vacances maintenant. Plus précisément on part pour le Sud-Ouest où on fera un peu de télétravail, après quoi ce sera les vraies vacances, loin de la folie olympique qui me fait plus peur qu'autre chose. 

Du coup c'est la pause sur le blog, je vous donne rendez-vous fin août pour le petit bilan de l'été, les films vus, les balades accomplies, les aventures vécues, les Poï'z rencontrés, etc. Profitez bien, prenez soin de vous, et à bientôt.

12 juillet 2024

On est p'tits, et gentils, et mon Dieu qu'est-ce qu'ils vous ont fait ???

 

Vous savez, je me trouve assez open en matière de remakes, reboots et autres réinventions de vieux classiques. 

Certes, je trouve que les « remakes en faux live-action Disney » sont des abominations qui finiront dans les poubelles de l'histoire hollywoodienne, mais en dehors de ça, je ne pense pas qu'un reboot soit par essence une idée pourrie. J'adore le remake de La Bande à Picsou, j'ai vu plusieurs nouvelles séries Transformers nettement supérieures à la série originale, j'ai même vu le dernier He-Man (Musclor) de Kevin Smith et c'est pas mal du tout. Je dirais même que la nouvelle série Animaniacs de Hulu s'en sort honnêtement : elle applique des recettes mais elle le fait plutôt bien.

Notez que je ne suis pas non plus opposé à modifier des choses : un bon remake doit savoir jeter ce qui ne marchait pas (ou qui ne marche plus) tout en conservant ce qui faisait le sel de l'original. Ça fait partie du truc, c'est normal. La Zaza de la nouvelle Bande à Picsou n'a rien à voir avec celle de 1987, et c'est très bien ainsi.

Mais je suis tombé récemment sur le reboot de Tiny Toons, et là, non, là je peux pas. Je suis un être humain, j'ai mes limites. Et autant je peux passer sur l'idée de faire de Plucky un gosse de riches, de Hamton le fils d'une grande comique qui voudrait qu'il suive ses traces, de Sweety une héroïne de premier plan, mais FAIRE DE BUSTER ET BABS DES JUMEAUX, C'EST QUOI CE DÉLIRE, BORDEL ???

Notez qu'évidemment, tout le casting vocal a changé.
C'est globalement très correct, même si j'ai un peu de mal avec Pascal Nowak
en Buster, qui a une voix beaucoup plus grave et rauque que Luq Hamet.

Excusez-moi, je m'emporte. Mais vraiment, faire de Buster et Babs Bunny des frère et sœur, c'est... tellement l'opposé du concept d'origine. C'était carrément une des catchphrases de la série de 1990 : « Buster et Babs Bunny, aucun lien de parenté ! » Et leur romance loufoque était un des moteurs de nombreux épisodes. 

Et c'est pas un détail, hein, la nouvelle série appuie à fond sur ce lien de parenté, c'est limite le sujet principal. Alors peut-être qu'ils vont bien le traiter, il y a de quoi développer sur l'angoisse de la séparation entre deux jumeaux qui doivent apprendre à vivre séparément quand ils commencent leurs études, tout ça, mais d'une part, c'est Tiny Toons, pas une série profonde sur les relations interpersonnelles, et d'autre part, à chaque fois qu'ils évoquent leur lien fraternel (et ils le font TRÈS SOUVENT !), je me sens sale à l'intérieur*.

Non, désolé, le reboot est peut-être génial (même si pour le peu que j'en ai vu, j'en doute), mais là c'est trop. Je retourne voir Les Vacances des Tiny Toons, qui reste un de mes meilleurs souvenirs d'animation des années 1990.

* Imaginez qu'ils fassent un remake de Friends, sauf que dedans, Rachel et Ross sont frère et sœur. Ça vous ferait pas bizarre ?

 

En plus ça retranscrit bien mon état d'esprit actuel : vivement les vacances.

10 juillet 2024

La Somme de toutes les plumes


Le week-end dernier s'est passé au bord de la baie de Somme, où nous avons fui l'épuisante dernière ligne droite des législatives. C'était magnifique.

La baie de Somme, c'est pas bien grand, donc on a pu faire l'essentiel : Saint-Valery-sur-Somme et sa vieille ville médiévale, Le Crotoy et ses petits restaurants, la pointe du Hourdel et ses phoques (on en a vu, c'était trop bien) et bien entendu l'incroyable parc ornithologique du Marquenterre, où nous avons passé beaucoup trop de temps à identifier des dizaines d'oiseaux de toutes sortes. La dame de l'accueil nous avait annoncé « deux heures, deux heures et demie », on y est resté quatre heures et on aurait pu continuer... Bon, après c'est le risque quand on se balade avec deux passionnés de biologie. Notre ami Sam en a quand même profité pour prendre plein de très belles photos avec son appareil de bourgeois, je vous en mets trois vite fait...

De sublimes avocettes élégantes, qui venaient juste d'avoir un petit
(on le voit sur la photo entre les deux parents, un peu caché par
un brin d'herbe).

Des cigognes un peu défraîchies.

Cormoran et mouettes rieuses, la base dans le coin.


08 juillet 2024

Inside Out 2

 


Au moment où j'écris ce post, on est encore la semaine dernière, donc je ne sais pas si la France a basculé ou si elle attend 2027. Dans le doute je vais juste parler d'un bon film.

Quand j'avais vu le premier Inside Out, en 2015, ça ne m'avais pas emporté. À ma décharge, j'avais à l'époque analysé ce manque d'enthousiasme par ma situation : c'était à mon avis la période de ma vie où j'avais le moins de raisons d'être à fond sur le sujet. Mon envie d'avoir des enfants s'était totalement (et jusqu'à preuve du contraire définitivement) évanouie, et je ne fréquentais pas trop de ces créatures juvéniles. Et mon analyse me semble toujours bonne, puisque aujourd'hui que je suis tonton de cinq gamins dont trois pré-ados bien avancés, le thème me parle beaucoup plus.

Le deuxième film ajoute le principe des croyances, ce qui est très intéressant.
Maintenant on attend le 3, qui introduira sans doute le personnage de Libido... ça va être marrant.
 

J'ai revu le premier, et j'ai vu deux fois le deuxième (en VO et en VF*), et c'était de la balle. Le concept est, comme souvent chez Pixar, tout bête mais très bien mené, et la portée symbolique est toujours aussi forte. Le bazar émotionnel provoqué par la puberté chez la pauvre Riley est très bien retranscrit, avec tout un tas de nouveaux sentiments qui débarquent, Anxiété en tête, et le film a l'intelligence de ne pas faire de cette dernière une méchante. Le long-métrage enchaîne les très bonnes idées et réussit à bien illustrer plein de phénomènes de l'adolescence dont je suis sûr d'avoir plein d'exemples dans les années à venir grâce à mes adorables niblings**. 

Faire une suite au premier film partait sans doute d'une intention commerciale, mais comme souvent les créateurs de chez Pixar ont réussi à en tirer une œuvre intelligente, riche, drôle et agréable à regarder. Pas besoin de se demander pourquoi ils restent les meilleurs dans le domaine.

* La VF est correcte, sans grande fulgurance. Charlotte Le Bon n'a pas l'enthousiasme sans borne d'Amy Poehler mais ça fait le taf. Notez qu'Anxiety, la nouvelle, est doublée en VO par Maya Hawke, la Robin de Stranger Things. Et Ennui est doublée en VO comme en VF par Adèle Exarchopoulos, qui fait du meilleur boulot que dans la bande-annonce d’Élémentaire (pas eu le courage de voir Élémentaire en VF, mais la BA était catastrophique).

** Néologisme bijien mêlant « siblings » (frères et sœurs) et « neveux et nièces ».


05 juillet 2024

Détectons un peu

 


Au moment où vous lisez ces lignes, je suis parti avec quelques amis visiter la baie de Somme, car il paraît que c'est beau et qu'il y a des oiseaux à identifier*. Et en parlant d'oiseaux (transition !), on a joué à Duck Detective, et c'est cool.

Duck Detective - The Secret Salami fait partie de ce nouveau genre de jeux qui a fini par émerger, les deduction games (c'est même un deducktion game, ha, ha, ha, et non la blague n'est pas de moi, elle est dans le jeu), où il faut enquêter sur une affaire et déduire vous-mêmes les conclusions qui s'imposent. De fait, Duck Detective est un pendant loufoque et mignon à The Case of the Golden Idol. Ça coûte 10 euros, ça dure 2 heures et c'est un petit régal qui réclamera tout de même un peu de réflexion. 

Et puis les designs sont tout mignons.

 

Et comme ce n'était pas assez, on a aussi joué à la démo de The Rise of the Golden Idol, la suite du précédent, et ça s'annonce comme quasiment le même jeu, avec un design un peu plus conventionnel (il faut dire que le premier piquait les yeux). Franchement, more of the same, ça suffit à mon bonheur.

Et dans la foulée, je me suis même rematé Glass Onion, que j'aime toujours autant, ce qui m'a rappelé que la troisième enquête du fabuleux Benoit Blanc sortira l'an prochain. Hâte.

* Notez qu'on a tous bien fait nos procurations, même si dans ma circonscription on a élu le NFP direct dès le premier tour, parce que ça rigole pas.

03 juillet 2024

Du crépuscule à l'aube

Le week-end dernier, on a participé à une Nuit du jeu en banlieue, et ça faisait longtemps qu'on s'était pas couchés à quatre heures du mat' après une partie d'un jeu un peu bourrin. C'était cool, et on a essayé plein de trucs chouettes...

On commence doucement avec Tranquillité, un jeu coopératif assez étrange
qui ressemble à une grande réussite avec de très jolies cartes numérotées...
Pas désagréable mais difficile, en tout cas les premières parties.


Les Charlatans de Belcastel est un drôle de nom pour un jeu qui
évoque plutôt la sorcellerie et les chaudrons qui bloblotent.
Chacun doit composer une potion à partir d'éléments qu'il va acheter petit à petit,
remplissant sa pochette dans ce qu'on peut appeler du « bag building ». Très sympa.


Cascadia est un jeu plutôt simple, où vous allez devoir placer des tuiles
biomes et des animaux sur lesdites tuiles, en vous efforçant de réaliser des
objectifs. C'est tout con et très efficace, visuellement c'est plutôt joli et ça
génère des phrases bizarres du genre « Mais arrête avec tes truites, là,
je veux des buses ! Elles sont où les buses ?
»


Là, fini la collaboration ou le jeu où chacun bricole dans son coin : dans Colt Express,
on s'avoine, on se tire dessus, on se colle des bourre-pifs et on se pique du butin.
Ça se joue avec une mécanique de cartes à poser en avance et parfois un peu à
l'aveugle, puis on résout tout, ce qui donne des résultats parfois très
« terrencehilletbudspenceresques » ou on ne cogne pas celui qu'on croyait...


Et on a fini avec une partie qui a largement dû dépasser
les trois heures (et encore on a utilisé l'extension Prélude, qui accélère le début du jeu).
Terraforming Mars est un gros morceau, mais les mécaniques sont étonnamment simples,
la difficulté venant plutôt de l'accumulation d'actions possibles
liées aux cartes que chacun va poser de son côté.
Hervé et moi, qui n'avions posé que des cartes passives, avions parfois l'impression
que notre ami Marc ne jouait pas au même jeu, activant à la chaîne une multitude d'effets
et d'actions qui combotaient dans tous les sens. Mais ça reste très chouette.


01 juillet 2024

Charybde et Scylla

 

Bon ben cette fois on y est. J'ai voulu y croire, mais on a dépassé les limites du sursaut républicain. Dépassé le stade où on passait de Charybde en Scylla : les deux ont pactisé, et il faudra affronter les deux en même temps, dans un monde où les mots n'ont plus de sens. 

Bienvenue en enfer. J'espère me tromper, mais ce que je connais de l'Histoire me souffle une seule conclusion : ça va durer quelques années, il y aura des pertes, et ça finira mal. Mais ça finira.

D'ici-là, bonne résistance !