Ex nihilo Neil

24 novembre 2023

Nouveau compte

 

Bon, je pense qu'on peut considérer mon ancien compte FB comme définitivement décédé (probablement suite à un piratage), donc j'en ouvre un nouveau : @exnihiloneil.2023. Vous pouvez vous y inscrire, j'y relaierai mes posts de blog et y dirai des bêtises de temps à autres.

17 novembre 2023

Picoti picota

 


(Je vous rassure, on en a reparlé, elle n'a pas fait de cauchemar, n'est pas traumatisée et a beaucoup aimé le film).

15 novembre 2023

J'ai lu des BD

 

Blacksad t. 7 – Alors, tout tombe (2de partie)
Díaz Canales et Guarnido

On attendait impatiemment cette suite de Blacksad, concluant une intrigue mêlant malversations immobilières et théâtre subventionné. Est-ce que c'est sublime ? Oui. Est-ce que c'est parfaitement raconté avec un graphisme et une mise en page à tomber de sa chaise, avec des couleurs à se damner et un parti pris de design incroyablement puissant et efficace ? Oui. Est-ce que ça tutoie les étoiles ? Meh...

J'adore Blacksad parce que je ne vois pas comment faire autrement. Le concept est juste trop fort. Du film noir en BD avec une patte animalière à la Disney, c'est imparable. Et pourtant, parfois, il m'arrive de me demander si Blacksad, ça ne ferait pas un peu dans la facilité. Si les personnages, clichés par essence, ne le seraient pas aussi un peu parce que c'est quand même plus simple à écrire. Et j'ai un peu honte de penser ça parce que je n'arriverai jamais à la cheville ni d'un Canales, ni d'un Guarnido. Mais quand même, dans le prochain, j'aimerais un peu plus d'audace. Peut-être une réflexion sur le genre noir. C'est un comble, à l'heure où tant d'œuvres « méta » insistent trop sur leur aspect autoréflexif et néglige l'efficacité primaire du récit, travers qu'on ne peut certainement pas reprocher à Blacksad... Bah, on n'est jamais content.


L'Ombre des Lumières t. 1 – L'Ennemi du genre humain
Alain Ayroles et Richard Guérineau

S'il est un auteur dont il faut toujours surveiller les sorties, c'est bien Alain Ayroles. Depuis Garulfo et surtout De cape et de crocs (chef-d'œuvre intergalactique que je vous intime de posséder dans votre bibliothèque et de relire au moins une fois par an), il a signé quelques ouvrages passés relativement inaperçus (notamment l'excellent D, relecture de Dracula que je vous conseille) et l'estourbissant Les Indes fourbes, avec Guarnido au dessin (et là il faut carrément que vous en achetiez deux et que vous les relisiez tous les jours !). 

Sa nouvelle série, L'Ombre des Lumières, se situe au XVIIIe siècle (siècle des... Lumières, oui, vous suivez) dans les traces d'un noble libertin, sorte de Voltaire trouduc, qui se plaît à tester les limites de la société où il évolue. C'est extrêmement prometteur, et je gage que nous avons ici le début d'une trilogie qui aura tout pour plaire. On y retrouve les obsessions d'Ayroles (le beau parler, les préjugés, la lutte des classes – si, si, c'est en filigrane dans toute son œuvre), et c'est délicieux.


Spirou et la Gorgone bleue
Dany et Yann

Un cas d'école que ce Spirou signé par un duo de légende. Dany et Yann, vieux briscards de la bande dessinée franco-belge (149 ans à eux deux !), reprennent donc les stylos pour une aventure de Spirou et Fantasio aux prises avec des écoterroristes. Et franchement, le résultat est fascinant. 

Pas fascinant « oh mon Dieu c'est tellement beau, bien écrit et bien pensé », non. Déjà parce que ce n'est pas si beau : Dany accuse son âge et des designs manquent parfois de consistance d'une case à l'autre. Non, fascinant parce que cette BD écrite par deux vieillards parvient à aborder quasiment tous les sujets chauds du moment (crise écologique, hégémonie du grand capital, activisme, bellicisme américain, hyperconsumérisme...) pour se conclure sur une morale de boomer ++ : « Boaf, on s'en fout, on est à la plage, les meufs sont bonnes, y a bien d'autres gens qui trouveront une solution. » C'est tout simplement incroyable de nihilisme cru, à la frontière de l'insulte aux jeunes générations, et comme je l'écrivais plus tôt, ça en devient fascinant.


Donjon Antipodes + t. 10002 – Changement de programme
Joan Sfar, Lewis Trondheim et Vince

Un nouveau Donjon, c'est toujours bon à prendre. Dans celui-ci il se passe plein de trucs, notamment avec des robots, des démons et une tête d'automate qu'on connaît bien.


Astérix – L'Iris blanc
Fabcaro et Didier Conrad

J'étais très curieux de voir ce que Fabcaro allait faire avec Astérix. C'est une petite déception, mais limitée parce que je n'attendais pas grand-chose non plus.

L'idée était pourtant très bonne de partir sur une histoire de « guerre psychologique » (à la Zizanie ou Le Domaine des dieux) plutôt qu'un voyage. Ce sont souvent les meilleurs albums : ces histoires où la potion magique est inefficace et où la malice d'Astérix et la sagesse de Panoramix devront venir à bout d'un ennemi usant d'armes immatérielles, faisant au passage réfléchir sur le mode de pensée des habitants du village, et donc de nos contemporains. Goscinny excellait dans ce concept. Fabcaro, moins.

Dans L'Iris blanc, Vicévertus (apparemment un mélange de BHL et Dominique de Villepin, moi je trouve pas et du reste je ne vois pas le lien avec la choucroute) va user de la « pensée positive » pour affaiblir le village et le rendre... tolérant. Nos amis ne se battent plus, acceptent tout et, logiquement, devraient finir par adhérer à l'occupation romaine. Heureusement Astérix va tout mettre en œuvre pour que la discorde règne à nouveau.

Alors je comprends l'idée, hein : la vraie démocratie, et la vie en général, c'est le conflit, et si on tolère tout on ne vit plus vraiment, donc il faut renverser ça mais... déjà je ne vois pas comment Vicévertus arrive à autant retourner tout le monde (il ne fait que dire des lieux communs sans grande force), et ensuite je trouve que l'album brise deux codes essentiels de ce genre d'histoire : d'abord, il la transforme en plein milieu en histoire de voyage, puisque vers la moitié de l'album l'enjeu change complètement et il s'agit d'aller retrouver Bonemine qui a fui le village. Et ensuite, surtout, le beau parleur n'est pas puni par là où il a péché. 

Le principe des histoires de guerre psychologique dans Astérix, c'est de retourner le piège contre celui qui le tend. Ce n'est pas le cas ici, ce qui n'est pas étonnant car la teneur du piège n'est pas claire. Je comprends comment les fausses prédictions de Prolix tournaient la tête de tout le village dans Le Devin. Je sais comment le capitalisme de Saugrenus perturbait l'équilibre des Gaulois dans Obélix et Compagnie. Je vois parfaitement comment Détritus mettait le dawa dans La Zizanie. Et du coup je comprenais comment on pouvait retourner ces mécaniques contre eux. Ici, ne comprenant pas bien comment Vicévertus corrompt les gens, il est impossible de le prendre à son propre jeu, et d'ailleurs les auteurs le savent puisqu'ils s'en sortent par une pirouette. Je ne dis pas qu'il ne faut jamais briser les codes établis, mais pour moi ici le résultat n'est vraiment pas à la hauteur du modèle imposé par Goscinny. Restent plein de calembours plutôt réussis et un graphisme parfait.


13 novembre 2023

Je ne bois jamais... de vin

 

En ce moment, avec les copains, on joue à V Rising. Certes, le jeu est encore en accès anticipé, mais il est franchement très propre et on est loin d'en voir le bout.

V Rising, c'est un jeu de survie-crafting avec plusieurs twists sympas : déjà, c'est en vue de dessus à la Diablo, avec un design un peu cartoon dark très agréable à suivre (même si on est un peu loin de notre perso). Ensuite, on incarne des vampires, créatures de la nuit hantant les ombres de la civilisation, bien décidées à prendre leur revanche sur cette humanité qui se croit toute permise. Cela implique notamment de se nourrir de ces malheureuses créatures et de traquer les porteurs de « sang V », lointains descendants de Dracula. Une fois vaincus, ces boss nous octroient de nouveaux pouvoirs et de nouvelles recettes de craft qui permettent de monter encore en puissance.

Les combats sont dynamiques et fun, mais mieux vaut ne pas viser trop haut
au-dessus de votre niveau parce que les ennemis peuvent faire très mal.

Il y a donc toute une partie craft où, entre deux chasses à l'homme, on va établir et fabriquer son propre château, avec des salles dédiées (forge, atelier d'alchimie, atelier de couture – car en tant que vampire on se doit d'être trop stylés...) et une grosse gestion d'inventaire. C'est fort agréable. Il y a aussi tout un aspect PvP, mais bon, nous on s'est bricolé un serveur dédié pour pas être emm... bêtés par les malotrus qui souhaiteraient diviser la cause vampirique.

La dernière mise à jour a ajouté la possibilité de créer des étages,
multipliant les audaces architecturales potentielles.

Le jeu génère en outre une multitude de dialogues incongrus à base de succions et autre « Non, le mange pas, je me le gardais pour moi ! » ou « Qui c'est qu'a rangé le verre avec les plantes ? Ça va dans “Raffinés” ! », ou encore « Ben je t'ai pas ressuscité là ? – Non, tu as achevé le boss. Moi, c'est le corps à côté ! », ce qui est la marque des bons jeux multi.

10 novembre 2023

J'ai vu des films

 

The Marvels, Nia DaCosta, 2023

Tout le monde s'en fout de Captain Marvel (dont le film était pas top), de Miss Marvel (dont la série était naze) et de Monica Rambeau (dont l'arc dans WandaVision n'était pas l'aspect le plus captivant de la série). Mais quid d'un film réunissant les trois ? Eh bien autant vous le dire, on ne tient pas là le nouveau souffle du MCU. 
Le film est convenable au mieux, poussif et mal monté au pire. Les actrices ne sont pas en cause, et sur le papier ça pouvait marcher. Le scénario, quoique très « comics » (on va pas pinailler sur la cohérence scientifique, hein), n'est pas pire qu'un autre et arrive à peu près à justifier la réunion des trois héroïnes, mais la réalisation est à la ramasse alors qu'avec des histoires de téléportation intempestive, il faudrait au contraire qu'elle s'efforce d'être très claire et lisible. Les personnages peinent un peu à donner du punch aux bagarres (pas aidées par certains costumes qui mériteraient un petit ajustement). Samuel L. Jackson a clairement envie de plaquer toutes ces conneries pour refaire des films avec Tarantino. Certaines blagues durent beaucoup trop longtemps. Les enjeux sont inexistants puisque réglés en deux minutes à la fin. Restent la bonne bouille d'Iman Vellani, toujours pétillante d'enthousiasme en Kamala Khan, et une séquence post-générique qui m'a fait sourire très fort. C'est pas un super bilan.


Master and Commander – The Far Side of the World,
Peter Weir, 2003

Film culte pour certains, passé totalement inaperçu pour d'autres, Master and Commander est tout simplement un petit chef-d'œuvre méconnu. Adapté de la série de romans de Patrick O'Brian, on y suit la vie quotidienne à bord d'un vaisseau de la Marine royale anglaise en pleines guerres napoléoniennes. Russel Crowe incarne le meilleur capitaine du monde, Paul Bettany est excellent en médecin de bord féru de naturalisme, le film est incroyable dans sa reconstitution minutieuse et très réaliste de la vie à bord (louée récemment par Nota Bene, c'est dire) et l'action n'est pas en reste puisqu'on ne s'y ennuie pas une minute. Il aurait dû initier toute une saga cinématographique, et c'est bien dommage que ça n'ait pas eu lieu, mais un miracle, c'est déjà beaucoup.

 

The Sea Beast (Le Monstre des mers),
Chris Williams, 2022

Quand j'ai appris que le réalisateur de Moana avait fait un film pour Netflix, je me suis jeté dessus, et j'ai éprouvé à peu près la même déconvenue que pour Nimona. Le film est somptueux, certes, et pas désagréable à regarder, mais très prévisible. Et il a des choses à dire, et pour ça n'hésite pas à mettre en place un univers sur mesure qui, dès qu'on y réfléchit un peu, n'a pas beaucoup de sens. C'est dommage parce que l'idée principale, à savoir que l'Histoire que l'on nous enseigne n'est pas forcément vraie et qu'il faut la questionner, est intéressante, mais le tout repose sur une mise en place de monde beaucoup trop bancale, où on ne sait plus très bien pourquoi les méchants font ce qu'ils font. Où, à force de vouloir être subtil, on finit par empiler les clichés. C'est pas ouf. Mais c'est beau (même si je ne suis pas fan du design des monstres).

 

Underwater, William Eubank, 2020

Petit film horrifique qui a fait son effet à sa sortie et acquis une réputation depuis, Underwater ne perd pas de temps et nous met en situation très vite : on est dans une station minière dans les abysses, ça craque, c'est la merde, il faut remonter, comment on fait, en plus y a des bestioles chelous dehors... C'est efficace, ça prend pas trois plombes à expliquer des tenants et aboutissants dont on se fout, et à la fin on comprend que c'était sûrement pas une bonne idée de venir exploiter les filons uranifères de R'lyeh. Pas un grand film mais un bon petit long-métrage à ranger avec les œuvres de genre qui savent ce qu'elles sont et ce qu'elles font.

 

The Super Mario Bros. Movie,
Aaron Horvath et Michael Jelenic, 2023

On l'a enfin vu, ce Super Mario le film. Alors... Bon, niveau film lui-même, y a rien à dire : c'est sublime, l'univers de Mario est bien rendu, l'animation est incroyable, l'histoire sympathique, les gags rigolos... C'est totalement agréable à regarder. Mais est-ce que ça va marquer ? Est-ce qu'on va s'en souvenir autrement que comme une grosse sucrerie farcie ras la gueule de fan service ? Est-ce qu'il ne serait pas temps de se calmer un peu avec les grosses batailles au ralenti sur fond de Battle Without Honor or Humanity ? Est-ce que l'humour à la Shrek fait encore marrer, vingt ans après ? Franchement, moi, je fatigue un peu.

08 novembre 2023

L'aventure charentaise

 La semaine dernière nous étions en vacances en Charente-Maritime, où nous avons eu une chance complètement folle en termes de météo puisqu'il pleuvait quand on était dans la voiture ou dans les musées, et il faisait beau quand on se promenait. Même la tempête ne s'est déclenchée qu'après qu'on a réussi à monter dans le train du retour (couchant au passage plusieurs arbres sous lesquels on avait marché quelques heures auparavant).

L'île d'Oléron, vers le phare de Chassiron (que l'on voit sur la photo).
Oui, c'est marée basse.

Notez le magnifique anémomorphisme de cet arbre qui a l'air
d'avoir poussé dans un roman de Damasio.

Nous logions à Port-des-Barques, à deux pas de ce point où La Fayette
a embarqué pour l'Amérique à bord de l'Hermione.
(Et si vous allez à Port-des-Barques un jour, allez manger à la Brasserie Viking,
sans rire c'est hypra bon).

La Corderie royale de Rochefort, dont je vous conseille la visite car c'est super bien foutu.
Ce bâtiment de 300 mètres servait à fabriquer des cordages d'une encablure de long, un projet
un peu fou bâti sur de la vase parce que quitte à monter un arsenal à partir de rien,
autant le faire en mode hard.