Ex nihilo Neil

31 janvier 2020

Étrange Noël


Ce curieux poème fait partie d'un Bestiaire de Noël, c'est-à-dire un petit recueil de chants évoquant la Nativité à travers les yeux de plusieurs animaux (parfois assez surprenants, comme la puce, l'escargot ou, ici, l'araignée).
Le texte est de Claude-Henri Rocquet et il a été mis en musique par Thierry Machuel, un compositeur contemporain.

Il se trouve que ma chorale travaille actuellement cette pièce et que nous allons avoir la chance de rencontrer Machuel dimanche prochain, pour échanger sur son travail et lui présenter notre interprétation (avec chorégraphie !). Donc je me dis merde !

29 janvier 2020

Angoulême... ben non

Cette année, j'ai beaucoup de boulot et, accessoirement, mes amis qui m'accueillent d'ordinaire sont pas mal occupés de leur côté (une histoire de naissance, je sais pas), donc je ne vais pas au festival d'Angoulême. 

Oui, déception, mais que voulez-vous ?

Mais il se trouve que ces derniers temps, on nous a prêté pas mal de BD, alors je vais vous faire un petit bilan de mes dernières lectures, en vrac, non exhaustif, parce que je n'ai pas trop le temps de dessiner non plus.



Château de sable (Frederik Peeters, Pierre Oscar Lévy, éd. Atrabile)
On commence par une petite claque. Je savais que Frederik Peeters était un excellent dessinateur, je ne connaissais pas P. O. Lévy (qui signe plutôt des documentaires d'ordinaire), mais cette histoire de personnes lambda se rencontrant dans une petite crique, qui bascule très vite dans le fantastique à la Dino Buzzati (je sais pas pourquoi, c'est ce à quoi ça m'a fait penser), elle est très, très bien menée. C'est plutôt court, et il est hors de question que je vous spoile l'intrigue, mais foncez.



Cigish ou Le Maître du je (Florence Dupré la Tour, éd. Ankama, label 619)
J'étais passé complètement à côté de ce blog dans les années 2010, mais Cigish, on peut dire que ça calme. Le scénario est très facile à décrire mais l'œuvre est très difficile à définir. En gros, l'auteure craque et décide de devenir le personnage de nain nécromancien chaotique mauvais qu'elle incarnait à une époque dans ses jeux de rôle. Mais ça c'est juste une base, l'histoire est plus méta que ça.
Cigish, c'est gênant, bizarre, inconfortable. J'ai beaucoup de mal à en dire du bien, et en même temps je suis bien obligé de le reconnaître : j'ai plutôt aimé. C'est un essai anar, un pavé dans la mare, ou bien un monumental foutage de gueule, ou les trois à la fois. En tout cas ça mérite un coup d'œil. 


Donjon Antipodes – L'Armée du crâne (Grégory Panaccione, Joann Sfar, Lewis Trondheim, éd. Delcourt)
Sfar et Trondheim reviennent à Donjon, après quelques années d'absence. Et tant qu'à faire, ils nous pondent une nouvelle série, « Antipodes » (qui sera déclinée en Antipodes – et Antipodes +, correspondant respectivement aux périodes – 10000 et + 10000). Cette première histoire est dans la droite ligne de ce qu'on attend d'un Donjon hors série, des personnages rigolos, des situations tragicomiques, une réflexion bizarre sur la nature humaine (et canine). De toute façon il faut le lire.


Donjon Zénith – Hors des remparts (Boulet, Joann Sfar, Lewis Trondheim)
On continue dans l'univers de Donjon avec la suite des aventures d'Herbert, Marvin et Isis. Une aventure parfaitement classique, qui fait un peu avancer l'intrigue, avec un Boulet moins flamboyant qu'à l'ordinaire (mais peut-être que c'est moi qui attends trop). C'est rigolo, plein d'idées, bien dessiné, bien raconté, qu'est-ce que vous voulez de plus ?


L'Homme gribouillé (Frederik Peeters, Serge Lehman, éd. Delcourt)
J'ai déjà dit du bien de Peeters, je vais recommencer, parce que cet album est absolument magnifique. Mais je vais aussi dire du bien de Lehman, que je connaissais comme scénariste de La Brigade chimérique (une espèce de Ligue des gentlemen extraordinaires à la française, qui réussit le tour de force de ne pas trop pâlir de la comparaison !). L'Homme gribouillé a un scénario de polar fantastique comme on aimerait en voir plus souvent. Même s'il lance des pistes qui se perdent parfois un peu (mais c'est peut-être moi qui n'ai pas su les comprendre), ça reste palpitant jusqu'au bout, les héroïnes sont très attachantes et l'ambiance est tout simplement fabuleuse.


Les Nouvelles Aventures de Lapinot – Prosélytisme et morts-vivants (Lewis Trondheim, éd. L'Association)
On savait depuis le tome précédent que Lapinot n'était pas mort, il revient de nouveau pour une aventure tout à fait classique, à base de temples athées, de zombis conduisant des voitures et de paris stupides (jamais loin quand Richard est sur la couverture). C'est toujours bien, même si je peine parfois un peu à voir où Trondheim veut en venir.


Shangri-La (Mathieu Bablet, éd. Ankama, label 619)
Il fallait bien qu'il y ait une déception, et elle n'est sûrement due qu'à la qualité exceptionnelle du reste de la sélection. Shangri-La se veut une œuvre de science-fiction politique, et l'auteur fait beaucoup d'efforts pour nous rappeler 1984, Soleil Vert, Fahrenheit 451 et plein d'autres classiques, et c'est globalement magnifique (les décors notamment), et c'est très travaillé, mais... je m'y suis un peu perdu, j'ai du mal à accrocher aux personnages (ce qui je pense est voulu : conséquence sociologique logique de la société dans laquelle ils vivent, les individus de cette station spatiale ultracapitaliste deviennent désagréables à nos yeux), et du coup j'ai moins palpité pour eux qu'il ne l'aurait fallu. C'est sans doute une limite de cette thématique (et c'est pourquoi les héros des dystopies sont toujours rendus beaucoup plus malins qu'ils ne devraient l'être).

24 janvier 2020

Don't Starve forever


En ce moment on héberge ma petite-cousine qui vient faire son stage sur Paris. Ce qui présente l'avantage non négligeable d'avoir un joueur de plus pour Don't Starve Together, même si, franchement, à la marrave, elle sert pas à grand-chose. 
Mais bon, on a eu Deerclops, je vous tiens au courant si on arrive par miracle à tuer Moose/Goose ou au moins l'Antlion (je ne m'emballe pas, on va laisser la Firefly et la Queen Bee tranquilles pour le moment).

Mmh ? Ah, oui, ça c'est le Deerclops de Noël. Il lance des lasers, parce que
sinon c'est trop facile, évidemment. Mais il vous donne une guirlande
à mettre sur un sapin si vous le battez, alors ça va, ça vaut le coup.
 

22 janvier 2020

GG deux ans après


Deux ans quasiment jour pour jour après notre première partie, nous avons enfin terminé notre campagne de Pandemic – Legacy. J'en avais parlé ici, et nous avons fini avec les honneurs en réussissant tous les objectifs du jeu (sans avoir le score maximal, mais bon, quand même !).

C'était une super expérience, bravo aux concepteurs qui ont réussi à fignoler un concept pas évident. Même si assez vite l'accumulation de règles impose à chaque fois trois bons quarts d'heure de révision intensive (surtout quand plusieurs mois se sont écoulés entre deux parties). 
Il faut garder à l'esprit que se lancer dedans est un projet de longue haleine, mais si vous aimez Pandemic, c'est indéniablement à faire.


Par contre la saison 2 attendra un peu, hein...

20 janvier 2020

3,14 et quelques


J'ai un peu galéré, mais j'ai effectivement trouvé un cas datant de 2011 (dans le Huffington Post du 21 mars, précisément), où une membre du Congrès américain proposait une loi pour arrondir définitivement la valeur de pi à, non pas 3,14, mais bien 3 (pourquoi se prendre la tête ?). 

Je ne résiste pas à l'envie de vous traduire quelques extraits de l'argumentaire de Martha Roby, représentante de l'Alabama (qui, avouons-le, n'est pas considéré comme l’État le plus progressiste) :
« Cette valeur empirique de pi, retenue depuis longtemps, je ne dis pas qu'elle devrait nécessairement être vue comme mauvaise, mais 3 est bien meilleur ! »
« Sans être une panacée, cette loi nous mettrait sur la bonne direction. Si l'on regarde les faits, nous savons que nos enfants luttent avec la plupart des mathématiques, y compris l'utilisation de pi en géométrie. Je vous garantis que les résultats scolaires remonteront une fois que pi vaudra 3. Ce sera tellement plus facile. »

Alors qu'un autre congressiste essaye d'expliquer que ce serait aussi débile que de décréter qu'il est interdit de pleuvoir le 4 juillet, ou que seuls les nombres impairs ont le droit d'être négatifs, le représentant de l'Ohio a vigoureusement repoussé ces exemples typiques de l'élite gauchiste : « Les démocrates ne veulent pas que nos enfants réussissent. Ils voudraient que les petits Français soient meilleurs que nos enfants en math ! »  Bon, c'est un peu gratuit comme attaque, et rigolo vu qu'à l'époque, la France était déjà largement mieux classée que les États-Unis en ce qui concerne les résultats scolaires de mathématiques.

Autre tentative de Roby : « Depuis des décennies, on nous apprend que pi est cette absurdité de nombre “irrationnel”. Et un nombre qui n'a pas de fin, eh bien, ça le rend très compliqué ! On a bien évoqué l'idée de donner à pi la valeur “trois et un tiers”, mais ça n'aide pas vraiment, vu qu'on se retrouve coincés avec des trois à l'infini ! » (je précise que je traduis, mais que c'est une vraie discussion qui a vraiment eu lieu au Congrès, hein !)

Détail intéressant, Obama, président en exercice à l'époque, a répondu à tout ce bordel. 
« Je voudrais vraiment éviter de faire honneur à cette proposition de loi en la considérant, mais... mes amis républicains sont sérieux. Et je me moque d'à quel point la “simplification géométrique” a été votée, je ne peux tout simplement pas me rendre responsable de ça. Sauf, bien sûr, s'il y a quelque chose sur la table. Barack Obama n'a rien contre un bon compromis ! Peut-être que, si les républicains acceptaient que le planning familial propose des tests VIH... Ou juste s'ils pouvaient convaincre les membres du Tea Party de reconnaître publiquement que la Terre tourne autour du soleil, et pas l'inverse... »

Il paraît que la France a toujours dix ans de retard sur les États-Unis, j'ai hâte qu'on ait notre Obama.



La vidéo qui a tout lancé...

17 janvier 2020

Shadows die no more


Eh oui, pour la première fois, j'ai essoré un jeu From Software jusqu'à l'os. Ça m'a pris six new game +, notamment pour accumuler assez d'XP pour débloquer toutes les compétences, mais c'était vraiment cool.

Ceci dit, vu que je l'ai quand même encore enchaîné et refini depuis, je commence à me poser de sérieuses questions sur mon addiction à ce jeu, et il faut vraiment que je passe à Otchoz, comme on dit...


Du coup j'ai fait un petit fanart de la Chouette, personnage hyper classe et boss assez vénèr
(qu'on voit mourir trois fois si on fait le jeu en entier...).

15 janvier 2020

L'étrange vie de Catherine Pluie


Comme vous commencez à le savoir, pendant les vacances, on s'essaie généralement à un bon vieux point & click, et cette année c'est une production de Clifftop Games de 2016 qui a eu l'honneur de nous occuper : Kathy Rain.

Largement semblables aux productions de Wadjet Eye, c'est un jeu d'aventures en pixel-art, avec un inventaire relativement réduit et une excellente qualité d'écriture et de doublage. Vous prenez les commandes de Kathy Rain, étudiante punk qui va enquêter sur de curieux phénomènes après la mort de son grand-père.

Comme toujours, c'est très agréable à explorer, même si au final, l'intrigue nous est restée un peu nébuleuse : l'univers développé est très chouette (et croise très probablement ceux de la saga Blackwell et d'Unavowed, dont j'ai déjà parlé), mais je pense qu'on aurait du mal à expliquer le scénario en entier. Reste que ça donne très, très envie de voir arriver une suite, tant les personnages de Kathy et sa coloc Eileen sont  attachants. On aimerait bien les voir résoudre de nouveaux mystères, d'autant que le sous-titre « Une détective est née » est plutôt prometteur et laisse augurer de toute une série (dont on n'a pas de nouvelle pour l'instant).



Bref, un très bon cru, et si vous voulez vous mettre à ce type de jeu et que vous ne savez pas par où commencer, ça peut être un bon début.

13 janvier 2020

Croyance épistémique





Il y a quelque temps, j’assistai à une conférence très pompeusement intitulée « Le libre exercice de la citoyenneté est-il possible sans une solide culture scientifique ? » Étant citoyen et cultivé scientifiquement, le sujet m’intéresse. 

On y trouvait plusieurs dirigeants de centres de vulgarisation (dont la Cité de l’espace de Toulouse) et Claudie Haigneré, spationaute française, ex-ministre de la Recherche, qui ont surtout parlé de vulgarisation de l’astronomie et du voyage spatial. Lors de la séance de questions-réponses, Haigneré a notamment révélé que depuis quelques années, des gens l’arrêtaient dans la rue pour lui demander, tout à fait sérieusement, « et alors, la Terre, elle est vraiment ronde ? »

Oui, si vous tombez de votre chaise, c’est que vous ne fréquentez pas les chaînes de vulgarisation scientifiques de YouTube, où les Bruce Benamran, Astronogeek et autres Tronche en Biais se font régulièrement harceler par des complotistes de tous poils, notamment des platistes (des gens pensant que la Terre est plate). Le phénomène est à la mode, et si on trouve certainement parmi eux une part de trolls à l’ancienne, une portion non négligeable est sans doute tout à fait sincère. 

Ce qui est absurde : chacun sait que la Terre est en forme d'assiette creuse
(et la Lune en forme de cuillère, juste à côté).
Quelle est la réponse d’Haigneré et consorts ? La pédagogie, bien sûr. Il faut expliquer à ces pauvres égarés que non, la Terre est bien ronde, regardez, voilà les photos. Les scientifiques le savent, donc c’est vrai. 

Je suis sorti de cette conférence assez navré, pour tout vous dire. Navré que la vulgarisation scientifique, pour ceux qu'il va bien falloir que j'appelle des élites, se borne apparemment à répéter inlassablement la parole des savants. 
Faisons une petite expérience de pensée : imaginez que depuis tout petits on vous explique que la Terre est ronde (ça va, c'est pas trop dur comme exercice ?). On vous l’a appris, c’est comme ça, voilà. Puis vous tombez sur un mec qui vous dit qu’en fait, non, elle est plate, la preuve, on ne sent pas la rotondité sous nos pieds ; on voit bien, en regardant au loin, qu’elle est plate, pourquoi serait-elle différente de ce que nos sens nous indiquent ?

Eh bien, dans ces conditions, je ne vois pas de raisons particulières de croire davantage l’un que l’autre. Le platiste vous sort des arguments d’autorité, mais mon instituteur aussi me sortait des arguments d’autorité. On pourrait parfaitement imaginer la situation inverse (à savoir j'ai appris que la Terre est plate, et quelqu'un débarque un jour en me disant qu'en fait elle est ronde), que ça ne changerait rien à la valeur des deux options. Alors qu’est-ce qui différencie les deux hypothèses ?

La différence, vous le savez sans doute, c’est la démarche scientifique. C’est-à-dire exactement ce qu’on n’explique pas aux gens. La différence, c’est qu’on a mis au point, tout au long de la très longue histoire des sciences, une méthode qui vise à s’extraire de la simple croyance, de l’intuition, de la certitude, pour s’approcher au maximum de la réalité, du vrai fonctionnement de la nature. Ce n’est pas simple, et ça a des défauts, mais c’est ce qu’on a trouvé de plus efficace pour éviter les erreurs. Et c’est cette méthode qui permet de ranger la physique, les mathématiques et la sociologie dans la case des sciences, et l’astrologie, la psychanalyse et l’homéopathie dans celle des charlataneries des pseudosciences. 

Moralité : il faut d'abord enseigner la rationalité, et donc la démarche scientifique, et après on peut passer
aux conclusions de la science (et si le sujet vous intéresse, je vous encourage à vous renseigner
sur les travaux de ce monsieur).

Mais si on n’explique pas cette méthode (qui n’est pourtant pas si compliquée), comment voulez-vous que les gens parviennent à un réel recul critique ? Comment voulez-vous qu’ils sachent distinguer le vrai du faux, le bon argument d’autorité du mauvais ? Alors quand on leur dira que la Terre est plate, puis que « mais non, elle est ronde ! », ils vont juste tirer au sort qui croire, et on aura du bol s’ils tombent sur le bon. 

Après, quitte à parler de complot, on pourrait imaginer que les savants ont tout intérêt à garder les gens dépendants de leur parole. Mais c’est aller un peu loin je pense. Je me contenterai d’une observation : j’ai fait des études scientifiques (bac + 5), et il a fallu que j’arrive en master pour qu’on me parle d’épistémologie et du fonctionnement de la méthode scientifique, de Karl Popper et du concept de réfutabilité. Et encore, c'est parce que j’avais pris les bonnes options. Je pense qu’il y a là quelque chose de fondamental à revoir.

10 janvier 2020

Ouicheur lorrain

Entre Noël et le Premier de l'an, j'ai eu la bonne idée de me coincer le dos, et j'ai donc dû passer quelques jours au coin du feu, assis, à me faire dorloter. Je ne dis pas ça pour me faire plaindre (je sais pas pourquoi, je suis pas sûr que ça marcherait...), mais pour expliquer que, fort logiquement, j'ai dû trouver quelque chose à faire. Alors pourquoi pas regarder la première saison de The Witcher, avec Henry Cavill ?


Joli petit boule en tout cas.
Alors, oui, je spoile dans la suite, hein, soyez prévenus.

Que dire de cette série ? Y a à boire et à manger. Déjà, si vous avez joué au jeu (surtout le troisième, hein), ça va être difficile de vous le sortir de la tête, mais il va falloir s'y astreindre : nous avons ici une adaptation des bouquins d'Andrzej Sapkovski et non du jeu de CD Projekt. 

Je n'ai lu que le premier tome, donc difficile de juger de l'adaptation globale, mais pour résumer mon sentiment :

- esthétiquement, à part quelques grosses fautes de goût (en particulier un dragon dont je me demande encore s'il n'est pas supposé rendre hommage à la vieille série polonaise de 2001), c'est plutôt réussi, avec de beaux décors, de beaux costumes (la plupart du temps), des bestioles correctes et des effets convenables.

- niveau acteurs, on est plutôt servis : Henry Cavill est très bon (et on sent que c'est un fan du jeu, il a beaucoup bossé son escrime pour ressembler à Geralt quand il se bat), Anya Chalotra campe une Yennefer différente du jeu (mais en même temps c'est sa jeunesse qui nous est racontée) plutôt convaincante, et il faut décerner une mention spéciale à Joey Batey, qui nous propose un Jaskier un cran au-dessus de la mêlée (le rayon de soleil de la série, sans problème).

Et sa chanson Toss a Coin to your Witcher
est le truc qu'on va retenir de la série, j'en suis quasi sûr.


- niveau réal... c'est là que ça commence à pécher. Déjà, la série s'est dit qu'elle allait se la jouer Westworld avec plusieurs timelines entremêlées, sauf que là, ça ajoute juste de la confusion pour aucune raison valable. Comme l'intrigue est déjà passablement compliquée et que l'univers n'est pas bien défini au départ (on se rend compte grâce à The Witcher à quel point Game of Thrones avait fait un super boulot d'exposition dans sa première saison), les enjeux ne sont pas toujours très clairs et on se demande souvent pourquoi les personnages font ce qu'ils font ou pourquoi ils réagissent comme ça. Ce qui est un comble pour une série centrée sur ses personnages et leur charisme. 

A l'arrivée, j'encourage tout de même à y jeter un œil, ce n'est pas désagréable et ça ne dure pas bien longtemps de toute façon. J'ai un vague espoir que la saison 2 rattrape le coup, vu qu'elle n'aura plus à s'embêter avec les présentations.

08 janvier 2020

La descente de Palpatine

Mon explication personnelle pour le transfert d'objet via Force-Skype...
Donc, on a vu Star Wars IX - Rise of Skywalker, le dernier de la postlogie, comme on dit.
Je craignais un peu parce qu'Internet n'est vraiment pas tendre avec ce film, eeeet... ben oui, je comprends. La première moitié, c'est le bordel, on sent que J. J. Abrams essaie de caser tout ce qui n'a pas été mis dans le deuxième film, pour que le tout ait une vague consistance. C'est trop, ça va trop vite, y en a de tous les côtés, ça déborde. Pas le temps d'installer des émotions, pas le temps de poursuivre le développement de personnages (déjà un peu bancal) amorcé dans le précédent (exit Rose, quasi-exit Finn...), on est pressé, faut rusher l'intrigue en cent quarante-deux minutes, générique compris.

Bon, on va pas s'en sortir sans spoiler, donc...





Palpatine. Le grand méchant de toutes les trilogies, il faut donc que ce soit Palpatine. Soit. Pourquoi pas ? Ça aurait dû être mieux amené que ça, ça sort littéralement de nulle part dans le déroulant du début, mais bon, allez, on ressort l'Empereur. Après tout, s'il y a eu un truc réussi dans les trois trilogies, c'est bien la composition de Ian McDiarmid (qui était le seul truc indéniablement cool de la prélogie). 

Et donc, comme Rey ne pouvait pas rester « fille de personne » (une des meilleures idées de l'épisode VIII pourtant), eh ben c'est la petite-fille de Palpatine. Et franchement, s'il fallait à tout pris que Rey soit de la famille de quelqu'un, ils ont réussi à limiter la casse. En fait, le film n'est pas si horrible une fois passée la première moitié. Il rate plein de choses, mais parvient à conserver un semblant de souffle. Il réussit même une vraie scène poignante avec le face à face entre Han Solo et son fils, et une réutilisation maligne, intelligente, pertinente et bien amenée d'une de ses plus célèbres répliques : « Je sais. » 

Et surtout il apporte une vraie conclusion, si bancal soit tout le reste, à cette saga qui a connu des hauts flamboyants et des bas abyssaux. Mais maintenant, j'ai vraiment envie qu'on laisse cet univers tranquille. Foutez la paix à la famille Skywalker, aux Palpatine, aux Calrissian et autres. Laissez-les finir leurs jours tranquilles. Parce que les images de Leia alors que Carrie Fisher est enterrée depuis un bail, je trouve ça quand même un peu malaisant.



Alors oui, je sais, y a The Mandalorian. J'ai commencé à regarder, c'est sympa, hein, bébé Yoda, tout ça, mais, comment dire...? C'est pas Firefly non plus, hein. 

06 janvier 2020

Celeste : cliffhangover

Avant les fêtes, j'ai joué à Celeste, un jeu indé qui a pas mal fait parler de lui lors de sa sortie. 
Techniquement, il s'agit d'un platformer à la Super Meat Boy, avec walljump et dash, le but étant de parvenir au bout des niveaux sans mourir (enfin, sans trop mourir). Et rien que comme ça, c'est déjà un très bon jeu, même si je trouve les contrôles légèrement moins instinctifs que SMB (mais y a pas de honte à être moins bon que la perfection).

Toutefois c'est sur le plan narratif que Celeste prend toute sa dimension : vous incarnez Madeline, une jeune fille qui décide d'escalader le mont Celeste pour... des raisons, un peu mystérieuses. Rapidement, on comprend que Madeline ne va pas fort, elle a traversé des moments difficiles et cette ascension, c'est aussi un peu une quête de soi. Qui va l'amener à affronter ses pires aspects.

J'ajoute, parce que ça ne se voit pas sur les photos, que la musique
est géniale.

Je ne m'étends pas trop. Sachez surtout que, même si sur le principe on est plutôt sur un platformer maso-core (comme Super Meat Boy, donc), le jeu est beaucoup, beaucoup plus bienveillant que son grand frère. Dans Celeste, on n'arrête pas de vous encourager, de vous expliquer que ce sont les échecs qui font les victoires, que la performance n'a pas d'intérêt particulier (il y a notamment des fraises à collecter dans tous les niveaux, sans que ça n'ait rien d'obligatoire, c'est juste un défi supplémentaire pour ceux que ça amuse), que ce qui compte n'est pas le nombre de fois où on tombe mais le nombre de fois où on se relève... 

Sachant que vous n'avez qu'un dash par saut, comment passer ce tableau ?

Bref, Celeste c'est la même leçon que Dark Souls, mais en beaucoup plus mignon et sympathique, donc je vous le conseille vivement. Accrochez-vous, c'est quand même pas évident.

01 janvier 2020

Bonne année !!!

Et voilà, après dix ans plein de tristes bas et de hauts magnifiques, nous voici au seuil d'une nouvelle décennie*.




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*  *

Alors que souhaiter pour cette nouvelle période ? 
Il est désormais assez clair qu'il va se passer beaucoup, beaucoup de trucs d'ici 2030, tant socialement que politiquement. Je suis très curieux de savoir où on en sera.  Peut-être que tout aura changé. Ou peut-être que Greta Thunberg fera La Ferme Célébrités avec Cyril Hanouna. Tout est imaginable, mais essayons quand même de rester optimistes.

D'ici-là, ce que je vous souhaite, c'est de voir la suite. Et qu'elle soit à votre goût. Prenez soin de vous, de vos proches, et de qui vous pourrez. Nous vivons des temps intéressants, puissent-ils le rester. Et je vous souhaite surtout une bonne, à toutes, à tous, une excellente nouvelle année. A bientôt. 

* Oui, je sais, techniquement la décennie commence en 2021, mais on s'en fout, à part si vous comptez depuis deux mille ans, théoriquement, quand vous parlez des années soixante c'est de 1960 à 1969, non ?