Ex nihilo Neil

28 avril 2023

Dobry den

Le week-end dernier, j'étais à Prague, car parfois la vie est dure, mais parfois ça va. J'ai donc pu réviser mon tchèque tout en découvrant les merveilles de la capitale de Bohème, Cité aux Cent Tours, Ville aux Sept Collines qui ne Dort Jamais, etc.

Faut dire que c'est beau, et qu'en plus le soleil brillait. Ici, le palais royal, perché sur une colline
attenante à la ville, avec une cathédrale tout entière bâtie dedans.

Sur la colline de Petřín, en face du palais, on trouve la tour du même nom.
Si elle vous rappelle une autre tour, plus française, c'est qu'elle a été construite sur
le même modèle à peu près au même moment. Détail amusant : les sommets
des deux tours sont à la même altitude (mais celle de Petřín triche en étant au sommet
d'une colline, bien sûr).


Passage immanquable pour les fans d'Histoire et de Bloodborne : le cimetière juif
de Prague, un lieu incroyable. Je vous conseille du reste toute la visite du vieux quartier juif.

L'horloge astronomique, devant laquelle vous pourrez vous régaler
d'un bon bramborák, avant d'aller engloutir un délicieux trdelník.
Faites-moi confiance, c'est super bon !


Évidemment qu'il y a une statue de Kafka.

Le prix du Jeu de mot du week-end est décerné à la bière Bernard
(bière se disant pivo, en tchèque).

Évidemment, on trouve aussi partout des références au golem, cette créature d'argile
qu'aurait créée le rabbin Loew pour protéger sa communauté.
Saviez-vous d'ailleurs que Superman est fondé sur cette légende ?

Des pierogi : + 40 de vie, + 37,5 de faim et + 5 de santé mentale.
Et en plus c'est pas mauvais.

Alors, ce n'est pas une erreur : en République tchèque on vous
sert tout le temps la bière comme ça, avec plus de mousse que de bière.
Les différences culturelles... en tout cas ça accompagne bien le goulasch.

26 avril 2023

Draguer sans souci

 

J'en avais déjà parlé, mais Dredge est sorti et j'ai donc mis mes grosses pattes dessus en l'achetant au prix fort, ce qui est suffisamment rare pour être précisé. Ce jeu de pêche lovecraftien a-t-il tenu ses promesses ? Oui et non...

Dans Dredge, vous êtes un pêcheur échoué dans un petit archipel où vous allez gagner votre vie en vendant du poisson et rapporter des artefacts à un mystérieux collectionneur. Les poissons que vous ramenez dans vos filets sont parfois atteints d'étranges difformités, les îles environnantes sont truffées de glyphes abscons et l'obscurité de la nuit semble dissimuler des créatures épouvantables prêtes à mettre votre bateau en pièces, mais bon, dans un jeu lovecraftien, ce serait le contraire qui surprendrait.

Des graphismes low-poly mignons comme tout.

Donc oui, le jeu tient ses promesses. En une vingtaine d'heures (disons même quinze si vous êtes pressé et que vous n'essayez pas d'attraper toutes les espèces de poissons disponibles, comme moi*), vous en verrez le bout, que vous aurez néanmoins vu venir depuis un moment. On vend le produit de sa pêche, on remplit des petites quêtes, on récupère des ressources pour améliorer son bateau, bref, on fait tout ce que la démo promettait. Mais pas plus.

Je m'attendais à plus de surprises, à plus de twists. On ne s'ennuie pas, même si le rythme jour/nuit est décidément bien court, un peu trop pour faire tout ce qu'on a envie de faire, et que certains gimmicks sont parfois agaçants... mais je m'attendais à plus de richesse cachée. J'ai fait toutes les quêtes secondaires (faites attention aux types à capuche, ce n'est pas indiqué mais leurs quêtes sont chronométrées, on peut échouer** très facilement) sans en tirer un grand sentiment d'accomplissement. Certains mystères ne mènent finalement pas à grand-chose. Bref, c'était conforme à mes attentes, pas à mes espoirs. C'est un reproche un peu mesquin à faire à un jeu au final très sympa, mais c'est celui que je ferai.

* Notez que je n'ai pas réussi, car un des poissons nécessite un filet spécifique que je n'ai pas débloqué, ce qui m'aurait pris un temps débilement long, j'ai laissé tomber. Si un DLC sort, je reprendrai à zéro et je ferai un peu plus gaffe...

** Hi, hi. Échouer. Vous l'avez ? Je suis tellement drôle...

24 avril 2023

Ramsès contre les Zitites

 

Si vous suivez les médias français ou si vous vivez en région parisienne, vous n'avez pas pu passer à côté : la Grande Halle de la Villette accueille en ce moment une exposition dédiée à Ramsès II, Ramsès et l'or des pharaons (qui est si je ne me trompe pas le troisième tome de la série, après Ramsès et l'île mystérieuse et Ramsès contre les faux-monnayeurs). Nous l'avons parcourue avec notre nièce et j'en ai retenu essentiellement trois choses.

La première c'est que l’Égypte et ses mystères fascinent toujours autant le Français moyen, et qu'une grosse campagne de com, ça déplace les foules : l'expo était pleine, un peu trop pour son propre bien, mais bon, ça fait toujours plaisir de voir des gens pressés de s'instruire, même sur un tyran d'il y a 3 300 ans.

Notez le cosplay Ramsès de notre nièce,
qui a su choisir un bonnet de la même couleur que son modèle
(en plus c'est pratique pour la retrouver dans la foule !).
 

La deuxième, c'est que Ramsès II, c'est pas un hasard si vous en avez déjà entendu parler (contrairement à Toutankhamon, par exemple, qui a surtout eu la chance d'avoir une chambre mortuaire fabuleuse et une rumeur de malédiction tournant autour de sa découverte). Ramsès II, c'est le Louis XIV de son temps : 66 ans de règne, mort à 91 ans, plus d'une centaine de gosses, pas mal de guerres remportées (je vais y revenir) et une palanquée de monuments érigés à sa gloire (par lui-même, hein, cadeau d'anniversaire de lui à lui, si vous voyez le genre). Pour faire simple, si vous connaissez le nom d'un temple égyptien, il y a des chances pour que ce soit lui qui l'ait fait construire : Louxor, Karnak, Abou Simbel, tout ça c'est lui.

J'adore.

La troisième, largement détaillée durant l'expo, c'est que Ramsès II a combattu les Hittites (que la voix off prononçait « les zitites », parce que j'imagine que le h aspiré a disparu des règles de prononciation du français lors d'une réforme dont on ne m'a pas informé). Il les a notamment affrontés à Qadech, dans l'actuelle Syrie, et il les a défoncés. Humiliés. Pendant que le roi zitite observait la bataille loin de là, à l'abri, Ramsès était au cœur de la mêlée, juché sur un char son khépesh à la main, taillant et décapitant du Zitite par paquet de douze, tandis que ses lionnes de combat dévoraient tous les assaillants. Un massacre.

En tout cas c'est comme ça que Ramsès le racontait, et il l'a fait graver un peu partout dans ses nombreux temples, histoire que tout le monde s'en souvienne bien. Qu'importe si, côté hittite, on parle plutôt d'un « match nul »... Comme quoi la com, ça reste un bon moyen d'entrer dans l'histoire.

En revanche, aucune mention de ses liens avec Moïse.
Curieux. On se demande à qui ça profite, hein ? Hein ?


21 avril 2023

Mobilis in mobili

 

 

Vous savez comme j'apprécie les escape games. Je pense qu'en cumulé, depuis mon tout premier en 2015, j'en ai probablement fait plus de vingt, et j'ai eu l'occasion de voir la formule évoluer peu à peu. Le tout premier était très pur : que des mécanismes, juste des boîtes avec des casse-têtes pour trouver des clés permettant d'ouvrir d'autres boîtes, aucun décor, aucune tentative de narration. Puis, rapidement, les salles ont évolué pour proposer des thèmes, des ambiances, et des amorces de scénario. J'aime par exemple beaucoup ce que propose The Game, dans le cinquième arrondissement de Paris, avec des salles très impressionnantes (Le Métro, Le Far West...) et un vrai effort narratif.

Mais la semaine dernière, j'ai l'impression d'avoir franchi un pas, d'avoir eu un aperçu de l'avenir de ce type de loisir. C'était dans les locaux d'Unleash Escape, dans le quartier de Bercy, et l'aventure s'appelait Nautilus – L'expédition Aronnax. Sans rien déflorer de l'intrigue, non seulement les décors sont magnifiques, mais tout est réellement pensé pour maintenir l'immersion en permanence.

Pour donner un exemple simple, il n'y a pas de cadenas. Si vous devez trouver un code, il sera à un endroit logique par rapport à ce qu'ouvre le code. Il y a des choix à faire, des événements scriptés qui risquent de perturber vos efforts, des trucs à lire... Bref, on est dans un immersive sim plus que dans un puzzle game, et ça apporte vraiment un plus. En outre, l'animateur était très bon et a réussi à ne jamais briser l'équivalent du quatrième mur narratif pendant toute l'aventure. 


Cerise sur le gâteau, ils préparent une salle sur le thème de Lovecraft pour l'année prochaine. J'aime autant vous dire que je suis sur les rangs (Bij, un peu moins...).

19 avril 2023

Serpentard !

 

 

Le week-end dernier, nous gardions notre nièce et, entre l'expo Ramsès (dont je reparlerai peut-être vu le foin qu'on en fait sur tous les médias) et le visionnage de Mulan (le vrai, hein, pas l'ersatz), nous avons fait le soin aux reptiles proposé par le Parc zoologique de Paris (après avoir fait les lémuriens et les lamantins, ça semblait logique).

C'était d'autant plus cool que notre nièce est fascinée par les reptiles depuis toujours, et que le premier souhait de métier qu'elle ait émis dans sa vie fut « herpétologue » (scientifique étudiant les reptiles et les amphibiens). 

Ces deux adorables Dracaena
sont nés il y a un mois et font déjà une belle taille.

La session est sur le même modèle que les deux précédentes : on suit un soigneur pendant deux heures, qui nous explique son métier et des milliards d'anecdotes sur les animaux dont il s'occupe. Nous avons découvert que les petites grenouilles tropicales aux couleurs vives ne sont plus vénéneuses une fois en captivité, qu'il faut éviter de faire chier les tortues marines et pourquoi les boas arc-en-ciel sont appelés ainsi.

Une dendrobate, grenouille célèbre pour tuer par simple contact
avec sa peau bourrée de toxines. Mais comme les toxines viennent
de son alimentation, en captivité, le risque est réduit.

En outre, le soigneur nous a révélé la vérité sur cette fameuse anecdote que vous avez forcément entendue, comme quoi une femme qui dormait avec son serpent était surprise de le voir s'étendre de tout son long à côté d'elle, à quoi un vétérinaire l'aurait enjointe de se débarrasser de l'animal car « il est en train de vous mesurer pour savoir s'il peut vous avaler ». Selon l'opinion du professionnel, c'est de la connerie pure. Je cite à peu près : « Si un serpent veut manger un truc, il va le taper direct. On n'a jamais vu un serpent mesurer quoi que ce soit. Par ailleurs, c'est particulièrement débile de dormir avec un serpent, dans la mesure où beaucoup sont porteurs sains de salmonelles. Quand on dort, nos défenses sont plus faibles, c'est un coup à choper une salmonellose. » Légende urbaine, donc.


La pyxide arachnoïde, une petite tortue malgache qui est pour ainsi dire éteinte dans la nature.
Oui, c'est triste, mais que voulez-vous, elle sert dans des potions qui font
passer les garçons à l'âge adulte, elle n'avait pas une chance.

17 avril 2023

Le mystère mystérieux de l'idole dorée

 


Des vacances au sein d'un hôtel luxueux dans une vallée reculée du Tyrol : quel meilleur endroit pour mener une enquête sur des meurtres crapuleux, tels un Hercule Poirot et une Miss Marple réunis dans un même amour du mystère ? Las, comme aucun client de l'Aqua Dome n'a jugé bon de mourir dans des circonstances troubles (les nombreux infarctus étaient largement imputables au buffet du petit déjeuner), nous nous sommes rabattus sur The Case of the Golden Idol, le dernier jeu de Lucas Pope.

Seul défaut, qui n'en est pas vraiment un : la direction artistique me donne
quand même l'impression d'avoir été faite sous Paint,
par un individu pourvu de gros doigts.
 

Fortement inspiré de Return of the Obra Dinn, ce jeu vous propose donc d'enquêter sur des meurtres mystérieux dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, tous en lien avec une étrange statuette en or. Vous faites face à des tableaux quasi figés, et il faut comprendre ce qui s'est passé, qui a tué qui, pourquoi et comment... Oui, comme un Cluedo, mais en bien.

Le jeu est une réussite incontestable : c'est prenant, juste assez tordu pour ne pas avoir l'impression de rouler sur l'intrigue, mais tout de même faisable (on n'a jamais fait appel au système d'indices proposé). Un moment délicieux, dont vous viendrez à bout en 5-6 heures. On attend une suite du même tonneau, avec encore plus d'idées.

14 avril 2023

Vacances autrichiennes

 

 

Nous avons donc passé presque une semaine dans le Tyrol autrichien, plus précisément dans l'Ötztal (vallée affluente de l'Inn). C'était beau.


C'était même très beau. Vous avez ici la ville de Längenfeld, dans la vallée, entourée de montagnes magnifiques. Quand vous voulez marcher à plat, vous restez dans la vallée, quand vous voulez voir la montagne, vous partez sur les côtés et vous avez plein de chemins de randonnée vastes et bien entretenus, car l'Autriche a bien compris où placer son argent.


Par exemple, depuis Längenfeld vous pouvez voir dépasser cette église de la forêt proche, et en vous dirigeant dans cette direction vous allez forcément tomber sur le chemin qui vous y mène. En plus elle s'appelle la Pestkapelle (chapelle de la Peste), c'est dire si les level designers locaux ont tout piqué à From Software (à part l'architecture) !


Un peu plus haut, vous avez le Teufelskanzel (la chaire du diable), un promontoire où le diable a passé un marché avec un paysan pour... je sais plus, l'arnaquer, un truc comme ça. Le diable est toujours là, d'ailleurs.


Sur le versant d'en face, un pont suspendu assez impressionnant vous offre une belle vue sur l'Ötztal. Et sur l'Aqua Dome, le centre thermal où nous logions, où vous serez accueilli par un mammouth lierreux, dernier de son espèce.


L'Aqua Dome, c'est un nombre de piscines chaudes clairement déraisonnable, en intérieur comme en plein air, des chambres luxueuses avec minibar à volonté, et surtout des buffets de petits déjeuners totalement disproportionnés, avec des cuistots qui vous préparent des omelettes customisées et des pancakes en forme de tête de Mickey sur demande, des montagnes de bouffe délicieuse au point que j'ai été malade passé trois jours à ce régime. Mais ça va mieux, merci.


12 avril 2023

La secte de l'agneau

 

Je pense que ça s'est passé à peu près comme ça dans les locaux de Massive Monster :

– Les gars, il nous faut une idée pour notre prochain jeu. Un truc fun et dans l'air du temps. Mike, tu joues à quoi dernièrement ?
– Ben The Binding of Isaac. C'est trop bien, c'est un roguelite dans des donjons vus de dessus...
– Parfait, j'adore. Steve, toi, c'est quoi ton jeu du moment ?
– Ah, moi, rien à voir : Oxygen Not Included. Tu fais une base et tes ouvriers la font tourner, et faut leur assigner des tâches, et...
– Génial. Brandon ?
– Heu... moi je joue pas trop là. Mais je mate South Park, c'est super marrant, là y a un épisode avec des petits animaux tout mignons mais en fait ils sont satanistes, et...
– Excellent. Bon, allez, c'est des bonnes bases, vous me faites un jeu avec tout ça.

 

Mélangez tout ça et vous obtenez... une secte sataniste
toute mignonne.

Le résultat, c'est Cult of the Lamb, un jeu adorable de loin, moins mignon de près mais très addictif, et qui bénéficie d'une caractéristique incroyable pour un roguelite/gestion : on en voit le bout en une vingtaine d'heures. Pas parce qu'on se lasse, non, mais parce qu'on a fini le jeu, pour de vrai, sans stress, tranquille, et c'est vraiment appréciable. Un petit coup de cœur, que j'ai ratissé en un gros week-end (mais que je relancerai sans vergogne si un DLC sort un jour).

03 avril 2023

Yodel hi hooouuu

 

Vous vous souvenez de ce truc infâme ? Du cri d'effroi des participants du Juste Prix quand le rideau dévoilait cette abominable équerre déguisée en montagne, de leur regard désespéré quand ils comprenaient que c'était foutu, ils allaient perdre ? Qu'ils allaient rentrer chez eux, à Saint-Pantaly-d'Excideuil ou à Savignac-les-Églises, et subir pendant des années les abondantes moqueries des habitués du bar parce qu'ils avaient mal estimé le prix d'un sèche-cheveux et que le petit bonhomme s'était cassé la gueule devant trois millions de téléspectateurs ? Je vous parle d'un temps que les moins de blablabla, mais oui, vous vous en souvenez n'est-ce pas ?

À l'époque j'étais gamin, je ne savais pas ce qu'était le Tyrol. Le nom de ses habitants est donc resté gravé en moi comme synonyme d'échec inéluctable, de perte sèche, de déchéance et d'humiliation publique.

Mais ça va changer. Car mercredi, nous prenons le train pour une semaine de vacances en Autriche, dans ce petit coin de paradis frigorifié (ils annoncent 1 °C pour notre arrivée). Du coup je mets le blog en pause (je sais, c'est pas foufou en ce moment, désolé, j'ai eu du boulot, puis j'ai été malade...). Mais je reviens vite.

Plus précisément on va là. C'est beau.

Ah, et pour les motivés, notre concert a été reporté à ce soir, même heure, même lieu... N'hésitez pas.