Ex nihilo Neil

28 février 2022

Week-end riche

Il s'en est passé des choses, ce week-end...

Deux escape games, des verres, des restos, des balades, un ciné... il faisait beau, et marcher sans masque dans les rues de Paris sous ce beau soleil hivernal avec quelques amis, devisant de tout et de rien, c'était sincèrement merveilleux. 

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Et puis il y a eu ces autres moments incroyables. Quand je remontais le cours d'une rivière et qu'un membre de la redoutable secte des Doigts Sanglants m'a attaqué, avant qu'un chasseur qui passait par là ne surgisse pour me prêter main forte et vaincre ce parti nettement trop fort pour moi. Et cette caverne, toute proche, dans laquelle j'ai progressé le plus discrètement possible, car j'y avais repéré des brigands... j'allais neutraliser le plus proche, quand je marchai sans m'en rendre compte sur une cordelette liée à une série de clochettes. Toute la bande m'est tombée dessus, et je n'ai dû qu'à mon expérience de me sortir de ce mauvais pas. Un peu plus loin dans la grotte, je trouvai un coffre, et alors que je l'ouvrai, une voix narquoise me tançait d'importance : « Ce n'est pas très reluisant de s'emparer des biens d'autrui ! » Une voix que je connaissais...

Patch ! Toujours Patch ! Il était là, avec sa lance et son grand bouclier, et m'attaqua directement. Comme je reprenais le dessus, il commença à parlementer : « Attendez, on peut s'entendre, pas la peine de s'emballer, je peux être utile. » Je le savais bien, qu'il pouvait être utile, ce vieux briscard qui avait survécu à tant de jeux From Software. Alors je l'écoutai me raconter comment il s'était retrouvé à errer sur ces terres désolées, et qu'il avait pris sous son aile les quelques soldats déserteurs qui montaient la garde à l'extérieur, pour leur « apprendre les ficelles, quoi ! » Ça sentait fort l'école « Vennec des Gars futés », cette histoire. Mais je l'épargnai, car il pourrait m'être utile plus tard.

Ça, c'est une anecdote parmi des dizaines. Au moment où j'écris ces lignes, dimanche après-midi, j'ai à peu près 7h30 d'Elden Ring dans les pattes, et je n'ai même pas l'impression d'avoir commencé les choses sérieuses (je n'ai même pas trouvé de bâton de mage pour jeter des sorts !), mais j'ai déjà la tête qui tourne. Noël Malware, grand défenseur du dernier Zelda, a prophétisé : « Il est bien possible que ce soit le jeu qui ringardisera Breath of the Wild. » Je le crois, c'est bien possible.


 

Mais surtout, Elden Ring, c'est la synthèse de ce truc que je recherche dans mes jeux, ce quelque chose d'incroyable qui me fait briller les yeux et raccourci mon souffle : l'appel de l'aventure. Ce n'est peut-être pas pour tout le monde, mais je suis heureux de faire partie des élus.

25 février 2022

Ex nihilo Neil 9.01


 Et c'est parti. Cet épisode sera moins long que le précédent (y a pas de mal, il s'était étalé sur presque un an !), mais il devrait nous tenir quelques mois...

23 février 2022

La paix des calamars

Pas trop le temps de dessiner, j'essaie de boucler mes revues du moment pour libérer du temps pour la semaine prochaine pour ce que vous savez. Du coup juste deux mini reviews de séries dont vous avez peut-être entendu parler...


On commence avec cette série peu connue et extrêmement originale, qui développe un concept jamais vu à part dans la moitié des œuvres jeune adulte des années 2000, et pas mal d'autres (je vous renvoie à l'excellente vidéo de Bolchegeek sur le sujet), et qui nous révèle que quand même, on vit dans une société, c'est fou, Thatcher avait tort.

Bon, plus sérieusement, Squid Game, c'est vraiment une très bonne série. En tout cas au début. Les cinq premiers épisodes sont excellents (avec une mention spéciale pour le deuxième, qui m'a vraiment fait dire « ah oui, ils tiennent un truc là ! »), mais après ça se perd un peu, vu qu'il faut bien finir, et on sombre dans le beaucoup trop caricatural là où le début laissait entrevoir une certaine subtilité. C'est dommage, mais quand même, dans la forme, c'est cool et ça va laisser des traces.


Je ne pensais pas regarder la série Peacemaker, même si j'ai adoré The Suicide Squad de James Gunn, parce que je ne voyais vraiment pas ce qu'il pourrait faire de ce personnage. Et puis j'ai vu le générique sur YouTube et je me suis dit que, quand même, ça avait l'air giga cool... et je n'ai pas regretté. La série est plus sage que le film (avec quelques passages cracra quand même, hein, on est chez James Gunn), John Cena arrive enfin à me convaincre en tant qu'acteur, la joyeuse équipe de losers mise en scène est plutôt attachante et on a même un Robert Patrick assez incroyable en papa Peacemaker adorable (not!). Après, c'est complètement du James Gunn, avec une équipe de minables qui va s'unir pour affronter une menace immense, il fait ça dans tous ses films, pas de raisons que ça ne revienne pas ici. Mais ce n'est pas un concept qui me déplaît, donc...


Pour info, oui, il y a vraiment un pygargue à tête blanche dans la série, ce n'est pas juste un délire du générique !

16 février 2022

Avada whaaaat ?


Alors, après vérification, il s'agit apparemment plus d'une théorie de fans qui a grossi au point de trouver sa place sur le wiki Harry Potter. Mais je la trouve tellement maligne qu'elle mérite vraiment d'être canon dans la franchise.
 

14 février 2022

Daifuku

 

 

Suite à un atelier qu'elle a suivi, Bij a passé tout un week-end à préparer des daifuku, ces petites pâtisseries japonaises en forme de boules molles et blanchâtres, fourrées à la pâte de haricots rouges et à divers trucs (sésame, beurre de cacahuète ou thé matcha...). C'est très bon et très bourratif.

Ça a permis aussi de comprendre un point essentiel de la cuisine japonaise : la facilité, c'est pour les autres. Ainsi, l'anko, ou pâte de haricots rouges, est une base de la pâtisserie japonaise à peu près équivalente à la crème pâtissière chez nous. Eh bien non seulement cette pâte met littéralement vingt-quatre heures à se préparer (il faut porter à ébullition, laisser refroidir, réchauffer, refroidir, etc.), mais en plus on aurait pu imaginer que le choix des haricots rouges « azuki » venait du fait que ces légumineuses fussent particulièrement sucrées.

Ben non, il faut rajouter plus de leur poids en sucre en poudre pour obtenir une pâte vaguement sucrée, ce que je trouve tout de même assez contre-productif vu l'objectif (alors qu'ils auraient pu faire de la pâte, je sais pas moi... de pandan ?). N'empêche que c'était bon. Et bourratif.

Comme ça on pourrait croire que c'est un gros mochi... mais apparemment
le mochi c'est pas ce qu'on croit en France. Du coup j'en sais rien.
Ceci dit, ci vous voulez en manger des bons, on vous conseille la Maison du Mochi,
à Paris.


11 février 2022

Mo-mo-sutom

 

Si vous n'êtes pas dessus, vous avez certainement des amis qui s'y sont mis : en ce moment, le truc à la mode chez tous les bobos hipsters de la capitale et d'ailleurs, c'est Wordle.

En gros, c'est Motus (le vieux jeu télé, vous savez, « mo-mo-motus, tudututu-tûdû... »), mais avec un mot par jour à deviner, et vous pouvez partager vos résultats avec vos réseaux sociaux pour bien montrer l'étendue de votre vocabulaire.

Le jeu de base est en anglais, mais il y a une version française (Le Mot), et une version légèrement différente (Sutom) avec des mots plus longs, qui fonctionne très bien aussi. Il y a même (mais là je le laisse aux cinglés comme Bij) une version en chiffres où il faut reconstituer une équation (Nerdle).

C'est efficace et plutôt addictif, évidemment gratuit, ça occupe aux toilettes ou dans le métro (confondez pas, hein), donc je participe à la contagion.

09 février 2022

Une île entre le ciel et l'eau

 

Je désespérais un peu de trouver un petit jeu pour m'occuper en attendant le 25 février (date, je vous le rappelle, de l'Avènement du Très Saint Elden Ring), et je suis tombé sur Len's Island, un adorable pseudo-jeu de survie en accès anticipé tout à fait charmant.

Vous êtes Len, un va-nu-pied survivaliste (je suppose, le personnage n'a pas vraiment de background) qui va s'installer sur une petite île paradisiaque. Il y a du bois et des matériaux en abondance, une ville côtière non loin où on peut vendre et acheter divers produits, et même une profonde caverne où aller miner et défoncer des monstres.

Ça, ce n'est pas ma maison, mais c'est un bel exemple
de ce qu'on peut faire dans le jeu.

Le jeu est loin d'être fini mais la base est déjà très solide, avec plein de craft à débloquer, de superbes options architecturales, un donjon dont je n'ai pas encore vu le bout et surtout plein de potentialités (avec notamment des emplacements prévus sur l'île pour que des PNJ viennent s'y installer). Franchement, même s'il finit par s'avérer plein de vide, les dix heures que j'y ai passées justifient déjà son achat.

07 février 2022

Une merveille de plus


 

Je pense que beaucoup d'entre vous connaissent déjà 7 Wonders (que ma nièce appelle adorablement « Sept Ouondeur », mais que je vous encourage à prononcer « Seven », car vous êtes probablement moins adorables que ma nièce*). Il s'agit d'un jeu de stratégie assez génial, juste assez accessible pour intéresser des joueurs casu, juste assez technique pour passionner les gros gamers, bref le compromis idéal en soirée jeux**. Ce jeu est signé Antoine Bauza.

Or, un beau matin, Antoine Bauza était chez lui, tranquille, dans son lit, et il s'est levé. Dans la même situation, moi, je vais aux toilettes, je prépare mon café, je grommelle en pensant à la journée qui m'attend... Lui, il s'est juste dit « Tiens, si je créais le meilleur jeu de tous les temps ? » Dont acte.

Même le rangement est parfait, pas un centimètre cube
de perdu dans cette boîte (certes assez grosse).

7 Wonders Architects est parfait. Différent de son grand frère (ce n'est plus un jeu de stratégie à moyen terme), il est hyper accessible (les règles s'expliquent en cinq minutes, là où il fallait au moins une partie de 7 Wonders pour bien comprendre comment il était possible de gagner), hyper cool à jouer, rapide (les parties durent rarement plus d'un quart d'heure) et varié. Pour ne rien gâter il est beau, agréable à manier (on construit sa petite merveille avec un plaisir enfantin), marche à tous les âges, la part de hasard est idéale pour tous les niveaux... 

En outre, un fou l'a déjà codé aux petits oignons sur Board Game Arena, vous pouvez même aller l'y tester avant de l'acheter.

* Nièce qui a instantanément rebaptisé le jeton chat « Chachou », au point qu'il ne nous vient plus à l'esprit de l'appeler autrement désormais... Influenceuse à 8 ans !

** Notez d'ailleurs l'existence de plein d'extensions et d'une version Duel, qui est sans doute un des meilleurs jeux à deux auquel j'ai jamais joué (même si Bij m'éclate à longueur de temps).

04 février 2022

Tortueuse parodie


En traînant sur YouTube, je suis tombé sur un truc dont je n'avais jamais entendu parler, une comédie musicale obscure au postulat encore plus confidentiel : une parodie de Wicked.

Pour rappel, Wicked, c'est une des plus grandes comédies musicales de Broadway, qui tourne depuis 2003 et raconte l'histoire cachée de la « Méchante Sorcière de l'Ouest » (« Wicked Witch of the West ») du Magicien d'Oz. C'est une œuvre fantabuleuse, extraordifiante, et je ne remercierai jamais assez Bij de m'avoir emmené la voir à New York quatre mois avant le confinement. Notez d'ailleurs que Wicked a révélé la grandiose Idina Menzel au grand public (dont le sublime Let it Go de Frozen est un héritier direct de la chanson Defying Gravity de Wicked).

Bref, parodier Wicked, c'est facile, mais bien parodier Wicked, c'est plus chaud... Que raconte donc Twisted, cette fameuse œuvre dont je parlais en introduction ? Eh bien elle reprend l'idée : la véritable histoire d'un méchant, mais se concentre ici sur... Jafar, dans Aladdin. On découvre que le grand vizir d'Agrabah était en fait un brave homme qui faisait de son mieux pour limiter les inégalités socio-économiques de son pays, malgré les difficultés et la corruption du paysage politique. 

Et c'est franchement pas mal. D'une part les chansons, toutes des parodies forcément moins bien que celles de Wicked (puisque par définition, tout est moins bien que les chansons de Wicked), sont parfaitement respectables, ensuite l'humour fonctionne plutôt bien (« This is your fault, Ja'far! »), et enfin l'œuvre est truffée de références à d'autres œuvres des studios Disney, mais aussi à la relation entre Disney et Pixar (et entre l'animation 2D et 3D) ainsi qu'à des anecdotes parfois très pointues de ces univers.

Et, last but not least, une captation est trouvable sur YouTube, en qualité plutôt correcte et avec sous-titres, donc faites-vous plaisir.


02 février 2022

Paléo : pourquoi pas Néo ?

 

J'avais déjà parlé de Paleo, ce jeu de société qui nous avait tant plu l'été dernier qu'après quinze jours de location, on l'avait finalement acheté pour ne pas avoir à le rendre. On a refait pas mal de parties depuis, souvent à deux, parfois à plus, et on commençait à avoir vu à peu près tous les modules du jeu de base... Z-Man Games a donc eu la bonne idée de sortir les extensions début janvier, pile au bon moment pour nous.

Les Oiseaux-terreur, ou la revanche des dodos.
Ça va bien se passer...

Les extensions, ce sont d'abord deux petits modules supplémentaires, Rites d'initiation et Les Oiseaux-terreur, qui introduisent des mécaniques tout à fait sympathiques pour une somme modique (5 euros le module). Ensuite, on attaque le gros morceau avec Une nouvelle ère, une boîte à part qui apporte de nouveaux systèmes beaucoup plus profonds, de nouvelles cartes de base et personnages, et six modules originaux. 

Le nouveau plateau « ferme », avec la petite
hutte toute mignonne (et qui soigne la nuit !).

La principale innovation d'Une nouvelle ère, c'est de nous faire basculer dans le néolithique (faisant mentir au passage le nom du jeu) en développant l'agriculture et l'élevage. Et c'est chaud sa mère : on n'a réussi le module de base qu'au bout de la troisième tentative, les bestioles passent leur temps à s'enfuir, le blé pourrit sur pied, les meutes de loups reviennent sans cesse nous harceler... mais au bout d'un moment on comprend le principe et on choppe le truc. On a donc pu enchaîner avec les deux modules suivants, où on a respectivement affaire à la jungle qui attaque la nuit et aux humeurs changeantes de l'étrange tribu des Xribs. Et c'est toujours aussi inventif, avec cette sensation de vivre une vraie aventure sans en faire pourtant des caisses en termes d'écriture (tout passe par des symboles simples, faciles à interpréter mais riches de significations).

Ah, et y a des dodos, comme dans toute œuvre sur la préhistoire, et je me suis déjà exprimé sur ce point, mais bon, pour cette fois je laisse couler.