Ex nihilo Neil

27 septembre 2019

Children of Mortaaaaa !


Je vous parle de tout un tas de jeux testés pendant les vacances, mais le gros, l'énorme coup de cœur du moment, c'est Children of Morta.

Il s'agit d'un hack & slash (en gros... Diablo), mais beaucoup plus accessible que Diablo (qui n'est pourtant pas un modèle de complexité). Déjà, vous jouez à la manette, ce qui évite de se casser le canal carpien à cliquer comme un demeuré. Ensuite, vous pouvez jouer à deux en local, ce qui est extrêmement cool (on a acheté une autre manette rien que pour ce jeu). Et surtout, c'est très joli. 


Regardez-moi comme ça chatoye !

Je suis de base assez client du style pixel-art, mais celui est tout particulièrement léché, avec de jolies couleurs, de belles idées graphiques, une animation magnifique...
Mais ce qui vous fera accrocher (ou non d'ailleurs) à Children of Morta, et ce n'est pas un mince exploit pour un hack & slash, c'est son histoire.

Vous suivez les joies et malheurs de la famille Bergson, qui assure la tâche séculaire de contenir la corruption qui essaie d'envahir la montagne Morta. A chaque début de session, vous choisissez un des membres de la famille, chacun ayant son gameplay (personnellement j'ai un grosse affection pour Lucy, la petite dernière, qui balance des boules de feu). 
Et vous suivez, au gré de vos runs, les progressions de la famille : les joies, les malheurs, les retrouvailles, les entraînements, les inquiétudes vis-à-vis de la mère enceinte jusqu'aux yeux, les petites bagarres entre frère et sœur... Le tout en lien avec les mini-quêtes que vous rencontrez dans les donjons.


Entre deux runs, vous pouvez vous balader dans la maison des Bergson,
écouter les différents membres discuter, commenter les derniers événements,
en lien avec les mini-quêtes que vous aurez réussi à remplir précédemment.

C'est hyper attachant, et parfois même émouvant. On approche de la fin, et c'est clairement un gros prétendant au titre de GOTY pour nous (surtout en coop, qui est quand même le meilleur moyen de profiter d'un hack & slash).

25 septembre 2019

Ce qu'on fait dans les ombres



Dernièrement j'ai regardé la première saison de What We Do in the Shadows, la série adaptée du film éponyme de Jemaine Clements et Taika Waititi (oui, les mecs de Thor: Ragnarok). C'est rigolo. Mais je préfère le film, que je vous conseille très, très, très vivement si vous aimez les vampires et la comédie. 
Certains ont écrit « c'est au film de vampire ce que Shaun of the Dead est au film de zombies », ce qui est à la fois complètement débile et pas tout à fait faux : en tout cas j'ai ri autant aux deux.

Allez, le début, parce que c'est moi (ne regardez pas le teaser, il contient plein de spoilers). Il y a des sous-titres si vous galérez avec l'accent néo-zélandais.



 
Ah, et je sais qu'il existe une version française, Vampires en toute intimité, avec notamment la voix d'Alexandre Astier, mais... c'est plutôt mauvais (Astier est un très bon acteur mais un très mauvais comédien de doublage), donc je vous conseille vraiment, vraiment la VO.

23 septembre 2019

Invasion : Paris


Si vous habitez Paris, ou même si vous êtes déjà passé par Paris, vous êtes forcément tombé à moment donné sur ces petites mosaïques en forme de space invader, ou d'un autre personnage de pop culture, qu'on trouve à de nombreux coins de rue. Elles sont l'œuvre d'Invader, un artiste de rue qui pixellise les murs de la capitale (et de nombreuses autres villes) depuis 1996. 



Jusque-là, passer devant une de ses petites créatures ne déclenchait chez moi qu'un sourire amusé. Mais une amie m'a récemment fait découvrir l'appli Flashinvaders : pour faire simple, vous lancez l'appli, vous flashez un invader (en étant sur place, hein, c'est relié au GPS du téléphone, pas de triche), et il rentre dans votre collection en vous rapportant un certain nombre de points.

Et moi qui étais passé complètement à côté de la folie Pokémon Go!, je suis devenu accro à ce concept tout bête. Désormais, chaque balade en ville est synonyme de tours et détours plus ou moins farfelus à la recherche de ces bestioles. J'arrive 20 minutes en avance à mes rendez-vous pour avoir le temps de quadriller la zone. Bref, je m'amuse en redécouvrant la ville, et c'est plutôt agréable. 


Et puis, bon... j'ai de la marge avant de finir la collec.

20 septembre 2019

Neil a joué à... What Remains of Edith Finch

La maison des Finch. C'est grand, tordu et isolé.

Dans ma quête infinie des différentes formes de narration, vous aurez compris que je suis (enfin... bon, là je rejoue à Dark Souls 3, mais ça veut rien dire hein) dans une phase « walking simulator ». Et j'ai eu envie de donner sa chance à l'un des plus populaires, sorti en 2017 : What Remains of Edith Finch

Dans la veine classique du genre, on dirige un personnage, en l'occurrence une jeune femme, dernière héritière de la famille Finch, qui va revisiter l'étrange maison de son enfance en s'attardant dans chaque chambre. Et à chaque arrêt, une petite phase de gameplay simple mais originale va nous mettre dans la peau d'un membre du clan, au moment de sa mort.


Une chambre typique de la maison.

Alors c'est vrai que comme ça, ça n'a pas l'air joyeux, mais en vrai, ça ne l'est pas du tout. Les décès successifs sont ainsi narrés sous forme de « contes » vidéoludiques, de durées variables. Et l'on plonge dans une ambiance étrange, mélancolique, douceâtre et vaguement dérangeante... qui ne m'a pas emballé plus que ça.

Ce n'est pas tant que les phases de jeu sont ratées (même si ça pourrait se débattre, certaines sont assez prenantes), c'est surtout ce sentiment étrange d'avoir affaire à un projet de fin d'études d'étudiant en art trop zélé. J'ai ressenti au cours du jeu une sorte de fatuité, d'orgueil, d'ego mal assimilé... Un jeu qui pète un poil trop haut. 


L'arbre généalogique des Finch, que l'on reconstitue petit à petit.
Là il est entier, de rien.

Bien sûr, ce n'est que mon ressenti, et il est sans doute possible de plonger complètement dedans, et de trouver ça génial... Mais je regrette presque les deux heures (deux petites heures) que j'y ai passé. Et ça, c'est rarement bon signe.

18 septembre 2019

Le mur de Zaza


La saison 2 du reboot de Ducktales s'est terminée la semaine dernière, ce fut l'occasion de moult rebondissements, avec de nouveaux personnages, et j'ai envie d'en parler pendant des posts et des posts et des posts, mais je n'arrive pas à me décider sur quel aspect aborder. Du coup je vais me contenter de revenir sur un point apparu dans le tout premier épisode de la série : le mur d'investigation de Webby (Zaza en français). 

Ce mur n'apparaît que quelques secondes à l'écran, et il empile beaucoup, beaucoup de références, y compris des éléments qui seront repris bien des épisodes plus tard. J'ai parcouru les forums pour trouver les réponses que je ne trouvais pas moi-même (certaines n'ont d'ailleurs toujours pas été trouvées, à ma connaissance en tout cas), et je vous propose de plonger dans cette mine d'or pour tout fan de Picsou.
Ah, et je mettrai les noms en VO/VF pour que tout le monde s'y retrouve.




1. « 22 + 1400 = 87 ? » On commence très fort avec ce rébus chiffré qui reste inexpliqué à ma connaissance. Certes, la première série DT a commencé en 1987 et chaque épisode dure environ 22 minutes, mais ça me paraît un peu faible comme explication... 

2. « The traitor » est a priori toujours inexpliqué à ce jour. Que je sache, il n'y a pas de traître dans le clan McDuck, qui apparaît en dessous. 
3. « Sir Roast McDuck, Seafoam McDuck, Malcolm McDuck… » est la liste des ancêtres célèbres de Scrooge (Balthazar). Ils sont tous cités au fil de diverses histoires de Carl Barks, et Keno Don Rosa les a repris dans son célèbre arbre généalogique, devenu canon pour tous les fans.
4. « Dismal Downs - When is Castle McDuck » est expliqué dans l’épisode 122 (The Secret(s) of Castle McDuck!) : le château ancestral des McDuck est coincé dans une faille temporelle, au cœur du marais de Dismal Downs, en Écosse.
5. « Sightings... » évoque les Terra-firmiens, qui apparaîtront dans l’épisode 110 (Terror of the Terra-Firmians!). Ils sont inspirés d'une histoire de Barks, Land Beneath the Ground.
6. « Scotty McDuck » était le nom du père de Picsou dans un proto-arbre généalogique échafaudé par Carl Barks. Il n'est plus considéré comme canonique aujourd’hui, d’où le terme « Alternate Timeline ??? » (réalité alternative ?).
7. Hortense et Quackmore sont les parents de Donald et Della (selon l'arbre de Don Rosa, toujours). Hortense est la sœur de Scrooge. On ignore ce qu'elle est devenue, dans les BD comme dans la série animée...
8. Cette lettre émane manifestement du conseil des Castors senior. Pour l’instant on ne sait pas à quoi elle fait référence, mais il est possible qu'elle concerne la demande introduite par Scrooge de consulter le guide des castors, ce qui est impossible pour un non-adhérent (passage introductif bien connu de la BD The Guardians of the Lost Library de Don Rosa).
9. « Nerther World War II » référence la guerre durant laquelle a été perdu le Maltese MacGuffin dont il est question dans l’épisode 122 (The Last Crash of the Sunchaser).
10. « Who is D.B. ? } Gigi ? » est une référence au futur épisode 203 (The Balad of Duke Baloney!) : Duke Baloney est le vrai nom de Flintheart Glomgold (Archibald Gripsou), que l’on peut phonétiquement abréger Gigi (GG pour Glomgold).
11. « 10 c = #11 » semble être une référence au 11e numéro de la revue Uncle Scrooge, qui valait effectivement 10 cents. C'est dans ce numéro que paraît The Great Steamboat Race, de Carl Barks, où Scrooge mentionne pour la première fois son oncle Pothole McDuck.
12. « Skypirates spotted above Plain Awful » est une double référence : d'abord aux pirates du ciel de Talespin (Super Baloo), menés par Don Karnage, qui apparaîtront dans l'épisode 120 (Sky Pirates... in the Sky!). Et ensuite à Plain Awful, la contrée des œufs carrés perdue dans les Andes (issue de la BD de Barks Lost in the Andes).
13. « The last treasure » : inexpliqué jusqu'à présent. 
14. La carte est en fait une vue en plongée de Duckburg (on voit notamment le coffre donnant sur la baie), laissant deviner ce qui ressemble fortement à St. Canard (Bourg-les-Canards en français, la ville où opérait Darkwing Duck/Myster Mask dans l'ancienne série) et son pont.
15. « What looms larger than McDuck’s shadow ? » est peut-être une référence à Magica De Spell/Miss Tick, transformée en ombre, comme on l'apprend au fil de la saison 1… 
16. « Scrooges’s Worst Nightmare » reste inexpliqué à ce jour. Scrooge a beaucoup de cauchemars, difficile de définir son pire (Magica ? la disparition de Della ? le père Noël ?)
17. Matilda et Hortense sont les sœurs de Scrooge. Dans la BD, Matilda est toujours en vie et s'occupe du château familial, mais dans la série, celui-ci étant perdu dans le temps, tout est possible...
18. La photo du clan McDuck n'apporte pas grand-chose, mais elle semble figurer plusieurs adultes de front... or le clan McDuck est, au moment où a lieu la série, très réduit, même en comptant le fait que les parents de Scrooge sont toujours vivants. Curieux.
19. « Dirty Dingus » est le grand-père paternel de Scrooge… je ne vois pas bien pourquoi il est positionné à cet endroit.
20. « Friend or F.O.W.L. » est une référence à la ligue du mal de Darkwing Duck, le FOWL (Fiendish Organization for World Larceny, qui a bénéficié en français de la meilleure traduction du monde : Forfaiture obscure double-véreuse de larcins ! Les mecs ont traduit le W en double-V !). On apprendra dans l’épisode 118 (From the Confidential Casefiles of Agent 22!, un de mes épisodes préférés) que Scrooge et Mrs. Beakley (mamy Baba) ont affronté ensemble des agents du FOWL. La fin de la saison 2 laisse augurer que le principal ennemi de la suite sera le FOWL.
21. « BeagleBurg » est une référence au nom de Duckburg avant que Scrooge ne s’y installe, quand la ville « appartenait » aux Beagle Boys (111 : McMystery at McDuck McManor!), la liste en dessous donnant les noms de quelques-uns (Burger, Bigtime et probablement Bouncer – en français La Science, Burger et La Gonflette…).
22. « Good for the goose » est un jeu de mots avec le nom de Gladstone Gander (Gontran Bonheur), d’après une expression anglaise : « What’s good for the goose is good for the gander », « ce qui est bon pour l’oie est bon pour le jars », utilisée pour dire que si quelqu’un est traité d’une manière, une autre personne devrait l’être aussi. En gros, « ne pas faire deux poids deux mesures ».
23. « Who’s cleaning my room ? » pourrait être une blague sur le fait que Webby voit des complots partout, mais de fait c’est bien un fantôme qui range sa chambre, ainsi que nous l’apprend l’épisode 111 (Mystery at McDuck McManor!).

13 septembre 2019

Neil a joué à... Doki Doki Literature Club


Vous connaissez les visual novels ? C'est un genre vidéoludique assez typiquement japonais, très narratif, dont le gameplay se limite généralement à quelques choix de dialogues impliquant des embranchements. Le cliché habituel du genre, c'est le jeu de drague où l'avatar (un jeune homme en général) tente de séduire des jeunes filles en tenue de lycéennes... bon, j'imagine qu'il y a des versions plus ou moins adultes (dans tous les sens du terme), plus ou moins profondes (dans tous les... euh...), mais en gros c'est la base.

« Doki doki », en japonais, c'est l'onomatopée représentant un cœur qui palpite.
Et c'est vrai que votre cœur va palpiter pendant le jeu.


Et puis il y a Doki Doki Literature Club. Qui, dans ses premières heures, est un visual novel tout  fait classique : vous entrez plus ou moins par hasard dans le club de lecture du lycée, entouré de quatre magnifiques jeunes filles (avec quatre caractères que vous connaissez déjà si vous avez lu un ou deux mangas dans votre vie), et vous allez essayer, sans doute, d'en séduire une (ou deux si vous êtes un peu ambitieux).

Et puis ça part en quenouille. Mais vraiment, vraiment bien en quenouille. 
J'annonce, la suite spoile le jeu, donc si vous ne voulez pas vous le gâcher, allez d'abord y jouer (c'est gratuit et facilement trouvable en ligne). DDLC est devenu culte, et c'est franchement mérité, c'est une expérience que je recommande chaudement aux plus courageux. Mais soyez prévenus, c'est pour public averti.


Une dernière image mignonne de gameplay et on passe aux choses sérieuses.

Donc Liyl m'avait signalé récemment que ce jeu l'avait traumatisée, et ça faisait longtemps qu'il m'intriguait, je l'ai donc lancé, m'attendant au pire. Et le pire est arrivé, en effet. Lors de ma première run, mes décisions qui n'avaient comme pur objectif que de sortir avec la fille qui a l'air d'avoir douze ans (oh, eh, c'est à ça que ça sert les visual novels) ont finalement conduit au suicide hyper traumatisant de mon amie d'enfance. Après quoi le jeu a rebooté, effacé toutes mes sauvegardes et redémarré avec seulement trois personnages féminins ! 

Je lance donc une seconde run, durant laquelle plusieurs glitchs changent un peu l'ambiance (des réminiscences de mon amie défunte, notamment, qui pourtant ne semble pas exister dans cette nouvelle réalité), et cette fois c'est la grande fille timide que j'essaie de séduire. Elle s'avère être une folle furieuse collectionneuse de couteaux, et finit par se poignarder à trois reprises devant moi. 

Après un week-end à regarder son cadavre (même avec l'option « skip », ce passage est long !), Monika, la présidente du club, redémarre le jeu d'elle-même et vous explique, dans une salle étrange, qu'elle est amoureuse de vous. Pas de l'avatar, de vous ! Et le jeu tourne en boucle jusqu'à ce que vous alliez détruire son fichier de personnage (physiquement, hein, en allant fouiner dans les fichiers Steam pour trouver le document !), après quoi il redémarre encore... 

J'ai arrêté là, mais il semble qu'il existe de nombreuses autres fins et aventures possibles. 
Évidemment, vous aurez compris qu'on n'est pas du tout dans du dating simulator innocent, mais dans un jeu d'horreur psychologique (même si dans le genre terrifiant on reste en-dessous des creepypastas qui traînent sur le net). Il y a un vrai aspect méta qui interpelle réellement, et le décalage entre les graphismes manga mignons et les situations abominables parfois décrites, parfois montrées, fonctionne très, très bien. 
DDLC est clairement un jeu important, je suis très content de l'avoir lancé. Mais pour le reste, je me contenterai de regarder les autres fins sur YouTube... 

11 septembre 2019

Il était une fois...


Il y a maintenant vingt ans, j'ai fait une BD. Une longue BD, scénarisée par mon ami Marc, avec des dizaines de personnages que j'avais inventés. Ça s'appelait Kannenbaum, et c'était... correct pour deux jeunes d'à peine 19 ans. Le résultat fait 5 x 35 pages, vous m'excuserez de ne pas vous l'imposer sur le blog (d'autant que ça demanderait pas mal de boulot de scan, de nettoyage des planches, etc.).

Anecdote amusante, parmi sa foultitude de personnages, Kannenbaum narrait notamment les aventures de deux anges, Abel et Lyonel, qui avaient une mission à remplir sur terre. 
Et, même si leur design ne le laisse absolument pas transparaître, mon modèle à l'époque pour ce duo était deux acteurs ultrapopulaires, qui ne s'étaient jamais donné la réplique : Brad Pitt pour Abel et Leonardo DiCaprio pour Lyonel. 

Resituons un peu : nous sommes en 1999, avant le bug de l'an 2000 ! Brad Pitt, à l'époque, c'est un acteur qui fait rêver les midinettes, mais aussi pas mal de films un peu barrés comme Seven, L'Armée des douze singes ou Entretien avec un vampire. DiCaprio, c'est Titanic et Roméo + Juliette, et c'était à peu près tout, mais à l'époque ça voulait dire beaucoup.
Depuis, les deux ont largement prouvé leurs compétences d'acteurs de premier plan. Mais étonnamment on ne les avait jamais vus ensemble à l'écran.


Je peux donc à bon droit considérer que Quentin Tarantino m'a piqué mon idée. 

Ah, et par ailleurs, ce film est génial, comme souvent avec Tarantino. Pas le plus accessible (avant d'y aller, renseignez-vous un peu sur le Hollywood des années 1960, notamment sur la vie de Sharon Tate, sinon le film a beaucoup moins de sens), mais sacrément bon.

09 septembre 2019

Con patatas !


En mai dernier, nous avons semé nos premières graines et, dans le tas, enterré une dizaine de pommes de terre qui avaient germé dans le placard (vous voyez très bien le genre de patates dont je parle, le genre lovecraftien, que vous retrouvez après des mois dans un recoin non euclidien dont vous n'aviez aucune idée de l'existence, et qui vous regardent avec leurs dizaines d'yeux en tendant vers vous leurs pseudopodes blanchâtres).

Et ça a pris. Ce week-end c'était l'heure d'une première récolte, nous avons arraché deux pieds et ramassé un bon stock de tubercules de taille tout à fait correcte.

J'ai grandi à la campagne, le concept d'agriculture ne m'est donc pas inconnu, mais récolter et cuisiner des légumes que l'on a fait pousser soi-même a vraiment quelque chose de merveilleusement gratifiant. Et j'hallucine encore des quantités qu'on peut produire rien qu'en allant arroser tous les jours quelques mètres carrés (notamment les haricots verts, qui donnent, donnent, donnent à un rythme difficile à suivre des cosses délicieuses et dénuées de filaments !).

Bref, cette décision d'adhérer à un jardin partagé est définitivement bonne, si vous avez l'occasion d'essayer un jour je vous y engage !



06 septembre 2019

Neil a joué à... Her Story


Si vous jouiez aux jeux vidéo dans les années 1990, vous avez probablement eu affaire aux FMV (pour « Full Motion Video »), un genre dont le titre de gloire est de n'avoir pour ainsi dire jamais réussi à produire le moindre jeu correct (je vous renvoie à la vidéo du Joueur du Grenier sur Night Trap et autres clowneries de l'époque pour vous faire une idée).

Mais apparemment, ce n'était pas une raison suffisante pour jeter le concept à la poubelle (enfin, c'est facile à dire maintenant) : un certain Sam Barlow s'est dit qu'il y avait encore moyen de creuser un peu le concept. Le résultat, c'est Her Story, un jeu qui nous a occupés 3 à 4 heures, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il détonne dans la production.


Le principe est tout bête et, par certains aspects, rappelle Papers, Please! : vous avez à votre disposition une base de données d'entretiens vidéo effectués en 1994 d'une jeune femme. Vous pouvez faire des recherches à base de mots clés, et il vous faut comprendre. Comprendre quoi ? Vous le saurez quand vous l'aurez compris. 

C'est intrigant ? Oui, assez. Au début vous tapez des mots logiques, des prénoms entendus dans les premiers témoignages... puis vous commencez à recouper les infos, à tracer une timeline indiquant les différentes tenues de la jeune femme pour vous y retrouver, puis ça devient bizarre, alors vous revoyez des passages pour mieux comprendre...

Je ne peux pas trop en dire. Je placerai le tout dans la case « un peu glauque mais supportable » (on est à 6,5 sur une échelle qui va de Super Mario Bros. à A Serbian Film... oui, je sais, mes échelles sont trop longues), et je vous encourage à le découvrir vous-même. Ne serait-ce que pour la performance de Viva Seifert, la comédienne dont l'interprétation enterre tous les comédiens de FMV des années 1990.

04 septembre 2019

Pas du tout les dominos

Autant Kingdomino est un jeu simple à comprendre et tout à fait accessible pour jouer en famille, autant Queendomino ajoute pas mal de subtilités, qui l'écartent du jeu à sortir de 7 à 77 ans. Mais ça reste un concept très sympa, moins compliqué qu'il n'en a l'air, même si les règles prennent quelque temps à expliquer. 



Ne le sortez toutefois pas pour l'apéro, la première partie dure facilement plus d'une heure, et vos invités finiront par avoir faim.


Il pourra arriver, vers le milieu de votre première partie, que vous découvriez du coin de l'œil les feuilles de décompte des points, qui font fortement penser à 7 Wonders. Et c'est ainsi que vous comprendrez soudain que oui, il y a de la stratégie, et oui, il est sans doute trop tard pour en changer...

02 septembre 2019

Bons baisers de Gand

Le week-end après les vacances, nous avons eu l'occasion d'aller visiter la belle ville belge (et néanmoins flamande) de Gand (prononcez « gan »). Une cité qui, si elle n'est peut-être pas au niveau de Bruges dans la catégorie « putain de ville de contes de fées », est clairement dans le peloton de tête.



Comme beaucoup de villes flamandes, Gand est truffée de canaux et de maisons à pignon à redents... oui, c'est les maisons crénelées, là. L'architecture est haute et efflanquée, ce qui génère des escaliers étroits et vertigineux en intérieur. 


 Un des canaux, sur lesquels plein de kayaks et autres embarcations se promènent. Il paraît que c'est une très bonne manière de découvrir la ville, mais on n'a pas essayé.


L'église Saint-Nicolas, une des nombreuses de la ville. Avec Batman, qui passait par là. 
La cloche visible sur la photo est la « Klokke Roeland », elle sonnait à l'origine en haut du beffroi de la ville, mais n'a pas supporté le passage à l'électricité en 1914 : fendue, on l'a déplacée pour l'exposer aux vus des passants.
Dans le fond à gauche, on devine un bâtiment étrange...


Il s'agit en fait de la  maison des Maçons, reconvertie depuis en O'Tacos. Détail rigolo : lors de l'Exposition universelle de 1913, une copie de cette maison avait été réalisée ailleurs dans la ville, car on la croyait perdue. La vraie (celle-ci donc) a finalement été retrouvée derrière un bardage en 1976.
Les danseurs sont l'œuvre de Wakter De Buck, un chanteur-sculpteur flamand (oui, ça existe).



Bâtiment emblématique de la ville, le beffroi, avec à son sommet le dragon protecteur de Gand, présent depuis le XIVe siècle.  


Le fameux dragon vu de plus près. Étrangement à la fois moins et plus impressionnant que d'en bas.  La visite du beffroi vaut le coup d'œil, il y a notamment un petit film fascinant qui montre comment on fabrique une cloche.


Très bonne vue sur l'entrée de l'ancien marché aux poissons. Notez la statue de Neptune, entourée des allégories des deux fleuves du coin : l'Escaut et la Lys.


Dans les Flandres, les spécialités culinaires sont plutôt roboratives. Mais si vous aimez la viande, il y a un passage obligé à Gand : Amadeus, dans le quartier Patershol (vieux coin médiéval). Au menu : ribs (travers de porc) à volonté.


Et puis bon, quand même, à Gand, en plein milieu, il y a le château des Comtes, un p... de château fort avec douves, donjon, mâchicoulis et tout le bazar. Le bâtiment est parfaitement rénové, mais la visite avec audioguide est... curieuse. Divertissante, certes, mais culturellement très douteuse, avec des blagues et des interprétations très vraisemblablement à côté de la plaque. 

Et bien sûr, exposée dans le château, la fameuse épée vorpale à quatre mains des comtes de Gand (+3 contre les Wallons). Sérieux, je ne sais pas comment on peut manier un machin comme ça.