Ex nihilo Neil

27 février 2019

Tribute to... Nexus VI


J'ai mis le temps, mais oui, il fallait bien que je l'aborde un jour : la chronique Nexus VI, petit phénomène du YouTube français depuis 2014.

Alors, par où commencer ? 
Nexus VI, c'est une chronique YouTube présentée par « le Capitaine » (il a sûrement un vrai nom mais on ne le connaît toujours pas), qui parle de science-fiction (surtout au cinéma, mais pas que).
Nexus VI, c'est aussi le nom du vaisseau sur ou autour duquel se passe l'action, puisque l'univers de Nexus VI (la chronique, pas le vaisseau) prend place 280 ans dans le futur. Le Capitaine et son équipage (Slexno, Sayreel, Robin... tous de joyeux lurons biclassés contrebandiers/rebelles) explorent l'univers en quête de crédits à ramasser. Et au passage analysent les vieux classiques de la SF. Enfin, vieux pour eux...

Le gros point fort de Nexus VI, au-delà de la critique des œuvres (qui est tout à fait pertinente et mérite largement d'y prêter l'oreille), c'est la qualité de la prod et de la réal. Pour une chronique amateur (plus vraiment maintenant, puisqu'ils ont levé un crowdfunding confortable afin de poursuivre leurs travaux), c'est sublime, très dynamique, très bien joué et assez souvent fendard.

A l'instar d'une chronique comme Le Fossoyeur de films (plusieurs crossovers indiquent d'ailleurs assez clairement que le Capitaine et le Fossoyeur sont copains comme cochons), la narration soutient impeccablement l'analyse, sans que jamais l'une nuise à l'autre. 

Bref, Nexus VI c'est du très, très haut niveau, et je serais surpris que vous n'en ayez jamais entendu parler. Mais si vous l'avez juste survolée, n'hésitez pas à retourner y faire un tour.



Tiens, leur premier épisode porte sur un film que je hais. Eux aussi, ça tombe bien.

25 février 2019

Quelques attentes pour 2019

Bon, là je suis malade, donc pas de dessins.

Au lieu de ça, quelques annonces sont tombées, qui me font espérer beaucoup de cette année... (culturellement, hein, parce que socialement et politiquement, ça va être intéressant, mais pas forcément réjouissant).


 
Oh my God!

Bon, on va pas se mentir, je suis assez fan de Frozen, comme beaucoup, et j'attends énormément du deuxième épisode, mais ça me semble bien parti. Le thème semble être « l'automne », ce qui est parfaitement cohérent (le premier mettant en opposition été et hiver).


 
OH MY GOD!!!

Hollow Knigh était une pure pépite, une vraie merveille de metroidvania fascinant que j'ai épuisé jusqu'à l'os (enfin, presque, j'ai pas essoré le dernier DLC, qui était un peu chaud patate). L'annonce d'une... suite ? prequel ? Bah, peu importe, l'annonce de Silksong me hype complètement ! Ça va être grandiose.


OH MON DIEEEEEEEEUUU Ça a l'air à chier !
Non, aucune chance. Rien ne sonne bien dans ce projet. Du caca. Du caca bleu.

20 février 2019

Unavowed


Nous venons de finir notre première run de Unavowed, le dernier point & click de Wadjet Eye. J'ai déjà parlé en long et en large de la production de cet éditeur, que j'adore et conseille vigoureusement à tous les amoureux de narration à cliquer.
Wadjet Eye, pour faire simple, c'est le contre-pied des vieux point & click LucasArt : les énigmes ne sont jamais complexes, l'inventaire jamais très grand, les niveaux jamais immenses. En revanche, les personnages sont très fouillés, les dialogues très bien écrits et les intrigues très adultes (au sens noble du terme).

Et Unavowed est bien parti pour être mon préféré de tous ceux auxquels j'ai joué jusque-là.
Déjà parce que son univers est taillé pour moi : contemporain, avec de la magie cachée, une faction d'outsiders qui essaie de protéger l'humanité des horreurs surnaturelles qui rôdent... Oui, je suis fan de Buffy contre les vampires, de Lovecraft et de The Secret World, à moment donné il faut bien se rendre à l'évidence : c'est le genre de diégèse qui me parle à mort (d'ailleurs ce jeu se passe dans le même univers que la série phare du studio, Blackwell, que je vous conseille aussi).



En outre Unavowed met en scène les personnages parmi les plus sympathiques de tout l'univers Wadjet Eye, avec au premier rang Eli Beckett et Mandana, pour qui j'ai plus ressenti d'empathie en dix heures de jeu que pour la plupart des personnages de The Witcher 3 en deux cents.

Et enfin parce que l'intrigue est très, très bien écrite, intéressante, l'humour bien dosé, l'émotion aussi, les différents embranchements mènent toujours à des choix moraux cornéliens, qui auront des conséquences...
Et pour tout dire on hésite beaucoup à recommencer l'aventure en prenant des embranchements différents pour voir ce qui s'y passe. C'est la promesse de beaucoup de point & click, mais là je crois vraiment qu'on va le faire.

En bref, si vous ne devez faire qu'un jeu de chez Wadjet Eye, et si ce genre d'univers vous parle, vous savez quoi faire.

18 février 2019

Comme un éclair il tourbillonne


Comme beaucoup de gens, quand j'ai vu la bande-annonce du film Nicky Larson de Philippe Lacheau, j'ai pensé un truc du genre « Mais qu'est-ce que c'est que cette merde ? »
Mais il s'est passé quelque chose d'étonnant avec ce film : des tas de critiques YouTube, après l'avoir vu, ont fait des excuses publiques au réalisateur et ont affirmé que, « en fait c'est pas si mal... c'est même plutôt drôle ».

Ça a piqué ma curiosité, et j'ai convaincu mon pote Oud, vieux fan de Nicky Larson et en particulier des doublages mythiques de Maurice Sarfati (« Mammuth, je vais te faire bobo ! »), de m'accompagner pour cet improbable long-métrage.

Et on a ri du début à la fin. Alors certes, c'est pas toujours très fin (comme l'a dit je sais plus qui, il faut tenir les dix premières minutes, qui donnent clairement le ton), mais l'anime d'origine non plus n'était pas toujours un modèle de subtilité. Et au moins on peut dire que Lacheau est un fan, un vrai, et qu'il s'est donné les moyens de son ambition : on ne peut pas mieux adapter Nicky Larson au cinéma.

Je suis pas forcément fan du personnage de Julien Arruti, mais bon,
ça va. Et oui, il y a le maillet !

Je dis bien Nicky Larson, et non City Hunter. Lacheau s'intéresse à l'œuvre que ma génération a découverte dans les programmes du Club Dorothée, en accumulant d'ailleurs les clins d'œil à cette époque (jusqu'à Dorothée elle-même qui fait un caméo). Le film est bourré de jeux de mots référencés (« Ranma, un demi ! »), l'humour est barré mais efficace, les musiques de la série interviennent pile au bon moment, c'est gras quand il faut, con quand il faut, épique quand il faut, le duo principal fonctionne très bien... Il y a même des idées de réal plutôt stylées, comme disent les jeunes, dont tout un passage en caméra subjective plutôt réussi.

Tout ceci étant posé, attention, c'est ciblé : je ne sais pas comment le film pourra être perçu par une autre génération que la mienne. Mais je suis bien obligé de le reconnaître : nous, on s'est marré comme des cons d'un bout à l'autre. Devant une comédie française, ça n'arrive pas si souvent.

13 février 2019

Heathers

Connaissez-vous Heathers ?
C'est relativement peu probable, donc je vais retracer un peu l'histoire du truc...


Eighties incoming!

Heathers, à la base, c'est un film américain de 1989. Outre le fait d'y découvrir de tout jeunes Winona Ryder, Christian Slater et Shannen Doherty (vous la sentez, la veille des nineties ?), le film mérite déjà toute votre attention.
Je ne vais pas trop vous dévoiler l'intrigue, juste la base : nous sommes dans le lycée  Westerberg High, à Sherwood, Ohio, le genre de bled paumé où jamais rien ne se passe, classique dans les films américains (pensez Hawkins, Indiana, ou Twin Peaks, Washington...). 
Le lycée est une highschool typique de l'époque, avec son écosystème bien documenté, nerds, geeks, jocks, cheerleaders, freaks, etc. Au-dessus de la mêlée trônent les « Heathers », trois jeunes filles belles et bien apprêtées, qui font la pluie et le beau temps.
Vient le jour où Veronica Sawyer tente d'intégrer le trio, et tout va être chamboulé.


Et non, ce n'est pas un truc genre Dirty Dancing. Non. Pas du tout.


Je vous invite à découvrir le film sans vous en dire plus. Il part dans pas mal de directions inattendues qui valent vraiment le coup, et il a acquis un petit statut culte aux USA avec le temps (d'ailleurs, si vous vous demandez d'où vient l'inspiration du  « club de la mode » dans Daria, ne cherchez pas plus loin). Il n'est guère connu par chez nous, peut-être à cause de différences culturelles, peut-être à cause de son titre français inepte (Fatal Games... oui, voilà quoi !)... Peu importe, il mérite une redécouverte et n'est pas très dur à trouver.

Mais vous savez ce que font les Américains avec les films cultes ?
Des suites de merde, oui, mais aussi, parfois... des comédies musicales (y en a eu une sur Spider-Man, tout est possible).
En l'occurrence, Heathers est devenu un musical, joué d'abord à Los Angeles, puis off-Broadway en 2014. Je l'ai découvert par hasard en traînant sur YouTube. Comme vous le savez, j'aime beaucoup les comédies musicales. Mais là, ça a été le gros coup de cœur instantané.



Parce que d'une part les chansons sont géniales (de Laurence O'Keefe et Kevin Murphy, ce dernier ayant notamment officié sur le fabulissime Reefer Madness), et d'autre part les thèmes abordés (souvent très durs) le sont avec finesse, humour, et autant de gravité dans le fond que de légèreté dans la forme.

Des rumeurs ont parlé un temps d'une adaptation prochaine en français, mais on n'en entend plus parler depuis un an... Une excellente manière de le découvrir est toutefois les versions animées (légèrement animées, mais je trouve ça très beau) d'Elemental FA, artiste qui a trouvé le ton parfait. Jugez plutôt :


Il y a des sous-titres VF pour ceux qui galèrent avec la langue.


Par ailleurs, Netflix vient d'annoncer qu'il allait produire une série TV Heathers. La chaîne n'a tristement pas choisi d'adapter la comédie musicale sur écran (alors qu'il y a tellement moyen d'en faire une œuvre instantanément culte). Apparemment il s'agirait d'une anthologie (wtf ?). Je n'en vois pas du tout l'intérêt, mais bon, qui sait ?

06 février 2019

Tribute to... Le Coroner


Je viens de découvrir la chaîne YouTube de Chronik Fiction, qui produit la chronique Le Coroner... Au moment où je publie ces lignes, il n'y a que quatre vidéos, mais elles sont extrêmement prometteuses pour la suite.

Sur la forme, c'est stupéfiant. Excellente qualité de prod, décor magnifique, très bon jeu d'acteur de Stefan Godin (comédien tout à fait reconnu dans la vraie vie, vous l'avez croisé dans plein de films et téléfilms), ambiance très travaillée... non, franchement, une qualité pareille sur YouTube, c'est rare. On est à un niveau largement professionnel (d'ailleurs je doute que ce soit une production amateur).

Sur le fond, le concept est de se pencher sur des morts emblématiques du cinéma, et d'en tirer une réflexion plus générale sur le septième art. Et même si je ne suis pas toujours entièrement d'accord avec leurs interprétations, qui me paraissent parfois limitées (le format de la chronique empêche forcément de donner l'ensemble du contexte), c'est toujours un point de vue très intéressant.

Donc je vous conseille d'y jeter un coup d’œil, voire deux parce que ce coroner pourrait bien devenir la nouvelle profession à la mode dans le petit monde de la chronique ciné, juste après fossoyeur et capitaine, si vous voyez ce que je veux dire.


04 février 2019

Pixels saveur eighties


Nous avons joué dernièrement à Thimbleweed Park. Alors qu'est-ce que c'est, Thimbleweed Park ?

Eh bien déjà, c'est un point & click. Un point & click créé par Ron Gilbert et Gary Winnick. Ron Gilbert, c'est le mec à qui on doit Maniac Mansion, The Secret of Monkey Island et Day of the Tentacle
Voilà. Et donc, en 2014, il a lancé un kickstarter pour ce nouveau projet, Thimbleweed Park.

Disons-le simplement : si vous êtes un fan de vieux point & click (typiquement, ceux cités précédemment), vous devez jouer à Thimbleweed Park. Le jeu reprend les graphismes à gros pixels (avec une palette de couleurs bien plus poussée toutefois), la vieille interface SCUMM, avec les différents verbes d'action (Regarder, Donner, Pousser...), le principe des inventaires à rallonge, les objets débiles et surtout, l'humour cinglé de cette époque.

Non content de proposer une intrigue longue et structurée, il se paye le luxe d'être complètement méta, accumulant les références aux grands jeux de LucasArt, sans jamais sombrer dans l'indigestion. 

Bien sûr, c'est débilement dur et nous avons plusieurs fois eu recours à la soluce (malgré le système, bien pensé, d'indices intégré au jeu), mais ça ne gâche absolument pas le plaisir de ces 15 heures passées en compagnie de Reyes, Ray, Delores, Ransome et Franklin (oui, il y a plusieurs personnages principaux). 


C'est marrant comme les point & click ont tendance à s'inspirer de Twin Peaks ces derniers temps...
On avait déjà eu The Darkside Detective, dans le même genre.

01 février 2019

Angoulême 2019: cause I'm Takahashi!

Sinon, le palmarès, qui c'est qu'a gagné ?

Eh bien c'est Rumiko Takahashi.

Comment ? Quoi ? Qui ? Rumiko Takahashi ?
Un auteur de mangasse ? Un Japonais ? Une FEMME ??? Qui fait du COMMERCIAL ?????

Mais quelle est cette infamie ?



Eh oui, Rumiko Takahashi, très connue en France pour les adaptations de ses mangas Maison Ikkoku (Juliette je t'aime), Urusei Yatsura (Lamu) et Ranma 1/2 (que je vous conseille encore aujourd'hui tellement c'est hilarant). Et évidemment d'Inu Yasha, shônen à grand succès des années 2000.

Je ne saurais vous dire à quel point je suis content qu'une auteur (troisième Japonais et troisième femme de l'histoire du festival) de BD populaire soit élue Grand Prix !

C'est tout au Bic. Et c'est, au moins, impressionnant.


Accessoirement, le Fauve d'or 2019 est également revenu à une femme, en l'occurrence Emil Ferris, pour son bouquin stupéfiant Moi, ce que j'aime, c'est les monstres
Je ne l'ai pas encore lu, mais la fascination de mon amie Aude pour cet ouvrage m'a convaincu de le faire prochainement.



Bon, sinon c'était l'occasion de revoir ma petite Zélie, toujours aussi adorable.