Ex nihilo Neil

12 juillet 2023

Et bonnes vacances !


Et sur ces bonnes paroles, je m'en vais en congés et laisse donc ce brave blog souffler quelque temps.

On se retrouve vers la fin août (oui, je pars longtemps) pour débriefer les événements des vacances, qui pour moi devraient se limiter à boire des coups et allumer des barbecues avec les amis et la famille, traquer les Poï'z errants, affronter les hordes de suceurs de sang nocturnes et mesurer à quel point la fin de Secret Invasion aura été décevante. 

Bon été à toutes et à tous, à bientôt.


10 juillet 2023

Indiana Jones et le MacGuffin de la destinée


Il n'était évidemment pas envisageable que je parte en vacances sans voir d'abord le dernier Indiana Jones en date, vraisemblablement le dernier de la saga, en tout cas avec Harrison Ford (mais peut-être bien dernier tout court vu que Disney a déjà annulé la série prévue après avoir constaté les faibles résultats au box-office). C'était bien mais pas top.

James Mangold reprend la caméra après Spielberg, et alors qu'il aurait pu choisir d'occulter totalement le fameux quatrième épisode maudit, il embrasse au contraire sa continuité et en fait la raison même du mal-être d'Indy. En effet, notre héros est au plus bas en cette année 1969, alors même que le monde entier n'a d'yeux que pour la Lune, que ses ennemis d'hier sont désormais célébrés par le président des États-Unis pour leur avoir fait gagner la course à l'espace, que son fils est mort au Vietnam et que sa femme est partie. 

À partir de là, choisir comme mythe à poursuivre la machine d'Anticythère, mécanisme conçu par Archimède et permettant de remonter le temps, cadre parfaitement avec les thématiques de l'intrigue. Adjoindre à Indy une comparse plus jeune, sa filleule Helena Shaw (épatante Phoebe Waller-Bridge), au caractère bien trempé, fonctionne également très bien. Faire incarner le méchant nazi par Mads Mikkelsen, impeccable aussi, bien dans l'air du temps. Non, décidément, sur le papier, tout est parfait. 

Quelques plans iconiques au passage...

Et dans les faits, ça marche plutôt bien. La première séquence avec un Indy rajeuni est cool, les interactions entre personnages fonctionnent, les dialogues sont bien écrits, les courses-poursuites, quoique trop longues, sont pas trop mal pensées... Reste un petit truc, un manque difficile à définir, une gestion du rythme un peu boiteuse par moment, l'absence de la patte Spielberg (mais peut-on encore lui faire confiance après le scandaleux Crâne de cristal ?)... Impossible de ne pas penser que ce film restera un Indiana Jones mineur, que tout le monde aura oublié dans six mois. 

Alors qu'il constitue une conclusion plutôt maligne à la saga, il n'égalera jamais pour moi les trois œuvres essentielles qui en ont défini l'âme : Les Aventuriers de l'arche perdue, La Dernière Croisade et Fate of Atlantis (vous vous attendiez à quoi ?). Ce cinquième épisode se classe juste derrière cette trinité gagnante. C'est pas si mal.

07 juillet 2023

Lepidopterror 3 – la fin des asticots


Il était là, il me regardait. Il faisait bien 4 cm de long, peut-être plus... Je pense que c'est une Conistra, ou peut-être une Noctua, mais c'est difficile à préciser dans la mesure où je ne l'ai bien vu que les ailes repliées...


 Il avait vécu dans notre salle de bains un bon moment, mais on a fini par le libérer.


 

03 juillet 2023

Films de début d'été

 L'actu ciné est riche en ce moment...

Elemental, Peter Sohn, 2023

Un nouveau Pixar ce n'est plus vraiment un événement mais c'est toujours la garantie d'un bon film beau et bien fichu (à part Cars 2, évidemment). Cette fois, le studio sort de ces habitudes pour proposer une histoire d'amour, une romance comme vous en avez déjà vu des dizaines entre un jeune bourgeois au grand cœur et une fille d'immigrés qui a la gnaque. Et comme on pouvait s'y attendre, l'aspect romance est le moins intéressant du film. Au contraire, l'univers créé est très inventif (puisque les habitants d'Element City se classent dans quatre espèces, suivant les quatre éléments d'Aristote) et le sujet des différentes vagues d'immigration et de leur intégration, si vous l'avez déjà vu ailleurs, est bien traité, avec une belle illustration du racisme systémique. C'est beau, c'est bien fait, c'est rigolo, c'est plein d'idées, ça vaut le coup. Attention à la VF par contre, le peu que j'en ai entendu a l'air catastrophique (on a peut-être enfin trouvé la limite du jeu d'actrice d'Adèle Exarchopoulos – que j'adore par ailleurs, mais le doublage, ça n'a pas l'air d'être son truc).


Asteroid City, Wes Anderson, 2023

Un nouveau Wes Anderson, c'est toujours la garantie de plans fixes très travaillés et de travellings lents et rectilignes avec des personnages qui se parlent en champs/contre-champs face caméra. Ce film n'y déroge pas, et pourtant, je me demande s'il ne va pas devenir mon Wes Anderson préféré. Et même s'il ne serait pas un début de clé pour comprendre son cinéma. Tous ses gimmicks très théâtraux, sa manière de diriger ses acteurs, ses placements millimétrés... tendent ici à prendre un sens, avec une sorte de mise en abîme de la mise en scène du film, qui est une pièce de théâtre filmée dont on nous montre aussi la genèse sous forme encore plus théâtrale, jusqu'à des plongées complètement absurdes où on devine que la quête de sens devient accessoire. Les hermétiques à son style (et on les comprend, c'est très spécial) n'adhéreront pas davantage, mais ceux qui aiment vont plonger dedans avec délice, d'autant que le casting est hallucinant et que chacun trouvera un personnage ou un bout de scénario à apprécier.

 

Under the Silver Lake, David Robert Mitchell, 2018

J'entends parler de ce film depuis longtemps mais je n'avais jamais réussi à comprendre de quoi il s'agissait exactement. Je savais que c'était le second long-métrage du réalisateur d'It Follows, un film d'horreur que j'avais beaucoup apprécié (et qui me hante encore, parfois), mais apparemment ce n'était pas un film d'horreur. Mais un peu quand même. Et c'est plein de références pop. Mais pas vraiment. Et en même temps ça ressemble à un film de Paul Thomas Anderson, ça se passe à Los Angeles dans cette ambiance très Hollywood vaguement décadent... Eh bien tout ça est vrai, le film est un gigantesque gloubi-boulga, un condensé de tout ce que vous pouvez associer à la ville de LA, dans une ambiance onirique, délirante, qui vous fait régulièrement vous demander à quelle époque se passe l'histoire (en fait c'est en 2018). Et c'est assez brillant, quoique très déstabilisant par moment.