Ex nihilo Neil

19 décembre 2022

Et bonnes fêtes !

 

Non, je ne vous dirai pas si j'ai été voir Avatar 2 ce week-end (mais qu'est-ce que c'est long !). Au lieu de cela je vais me contenter de vous souhaiter de belles fêtes de fin d'année. Nous elles vont se dérouler entre le Sud-Ouest et la Normandie, et on en a bien besoin.

On se retrouve en 2023, qu'on espère plus cool que les années passées mais j'en doute sincèrement, alors d'ici-là prenez soin de vous, et à bientôt pour de nouvelles geekeries.

16 décembre 2022

Na'vi et Pandora


Au moment où j'écris ce post, je ne sais pas encore si j'irai voir Avatar : la voie de l'eau. Je fais malheureusement partie de ces tristes représentants de la génération des eighties que le premier Avatar a laissé complètement froid. Comme beaucoup, j'ai trouvé l'histoire vue et revue et surtout le monde de Pandora ne me fait absolument pas rêver : même si les effets sont très beaux, je trouve cette jungle coloriée en fluo totalement générique, ressemblant à n'importe quel univers d'anime ou de jeu vidéo des vingt dernières années.

Toutefois, j'entends plusieurs voix s'élever pour défendre le film ces derniers temps, notamment Bolchegeek dans sa dernière émission, où il soulève plusieurs points dignes d'intérêt (notamment le fait que le film le plus vu de tous les temps est un long-métrage où on nous invite à prendre totalement le parti des indigènes que les colons occidentaux viennent piller, ce qui n'est pas exactement classique). Du coup, même si personnellement ça ne me donne pas plus que ça envie de le revoir, je reconnais que non, ce n'est pas « Pocahontas dans l'espace », à la limite on est plus proche de Danse avec les loups, ce qui est nettement plus recommandable.

Bref, je ne sais pas si j'irai le voir (3 h 15, quand même !), mais c'est vrai aussi qu'un blockbuster sans cynisme, avec une vraie sincérité, ça ferait pas de mal...

14 décembre 2022

More than meets the eye

 

L'autre jour j'écoutais Karim Debbache qui parlait du trailer du prochain film Transformers, Rise of the Beasts, et pour une fois je me suis senti en désaccord avec le saint homme (béni soit-il).

Je ne défendrai pas becs et ongles le nouveau film, déjà parce que je ne l'ai pas vu, mais il semble s'inscrire nettement plus dans la lignée de Bumblebee (dont j'ai déjà dit tout le bien que je pensais) que dans celle du « Bayverse » (les cinq films produits par Michael Bay, qui sont généralement considérés comme le bas du bas du panier de ce que la licence Transformers a à offrir par tous les fans).

Car Transformers, c'est très loin de se limiter au dessin animé des années 1980 (la « G1 », comme on l'appelle) et aux films indigestes du réalisateur d'Armageddon. La licence n'a cessé de progresser, d'évoluer, de se... transformer, avec des tonnes de séries animées (Animated, Prime, Beast Wars – une des plus populaires, je ne l'ai pas vue mais elle a laissé de très forts souvenirs aux gamins de la fin des années 1990, c'est d'ailleurs elle qui semble adaptée dans le prochain film –, plus récemment War for Cybertron sur Netflix...) et surtout des comics. 

Dans ce genre, la continuité parue chez l'éditeur IDW fait figure de cas d'école sur ce que l'on peut développer à partir d'un concept a priori absurde : traitant de politique, de guerre, de sociologie, de relations complexes mais aussi de problématiques de genre, d'identité, ces bandes dessinées témoignent d'une richesse étonnante à côté de laquelle est complètement passé Bay dans ses films débiles. 

 

Une scène culte du comics : Optimus traîné devant le Sénat de Cybertron,
donnant un discours fortement inspiré des textes de Tony Benn,
membre du parti travailliste britannique. Oui, parce que c'est aussi ça, Transformers.

Pour reprendre (en gros) une phrase de Brandon Sanderson (un auteur dont j'entends beaucoup parler à la maison en ce moment) : « On dit parfois qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise idée. Je pense plus précisément que si on donne une mauvaise idée à un bon auteur, il va en faire une bonne histoire, alors que si on donne une bonne idée à un mauvais auteur, il va en faire une mauvaise histoire. » Transformers est une mauvaise idée, mais confiée à de bons auteurs, ça devient tout simplement génial.

Et si vous voulez apprendre plein de trucs sur Transformers, je vous conseille la chaîne de Magnus, expert incontestable de la licence, qui maîtrise pleinement le sujet et en parle fort bien. En plus c'est en français.

12 décembre 2022

On remet ça ?

 

Ce week-end sont sortis plusieurs trailers auxquels je ne m'attendais pas (notamment celui de Jedi Survivor, la suite de Jedi Fallen Order que j'avais beaucoup aimé), mais surtout Hades II, suite du premier (car j'aime les tautologies), qui me fait complètement baver. 

Pour rappel Hades était un rogue-lite hack & slash absolument démentiel, revisitant la mythologie grecque avec brio et donnant toujours envie d'en voir plus malgré son contenu gargantuesque. Dans le second, on incarnera a priori Mélinoé, une autre enfant d'Hadès qui tentera cette fois de sauver son père des griffes de Chronos. Et mettre le dieu du temps en grand méchant d'un rogue-lite, je trouve que c'est une idée assez brillante, autant que celle du premier de jouer sur le principe de la mort qui vous renvoie en enfer. 


09 décembre 2022

Au Nord, c'était les colons

 

Ces temps-ci, ma résolution concernant le blog est simple : quand je ne sais pas trop quoi raconter, je fais un fan-art. Ici nous avons Liv, waifu gothique chef du clan du Corbeau dans Northgard, très bon STR auquel je rejoue pas mal en ce moment pour préparer la nouvelle campagne qui est supposée arriver cet hiver.

Notez que les Bordelais de Shiro Games ne se sont pas limités à ça et publient très régulièrement de nouveaux modes de jeu et clans en DLC plus ou moins gratuits (mais jamais très chers) depuis la sortie officielle il y a cinq ans*. Le mode Conquest, par exemple, est très sympa, même s'il serait mieux si la sauvegarde n'était pas complètement buguée, m'empêchant d'éteindre le jeu pour reprendre ma conquête plus tard... Sérieux, réparez ça les gars, ça fait pas sérieux ! 

* Notez aussi qu'ils vont prochainement sortir Wartales, un jeu de rôle tactique qui a l'air très intéressant, et un 4X dans le monde de Dune, Spice Wars, édité par Funcom. Et vu que les jeux Shiro sont souvent très bons mais un peu légers en lore, alors que les jeux Funcom sont souvent hyper respectueux de leurs licences mais bourrés de bugs, je pense qu'on a peut-être là la meilleure configuration possible pour obtenir une bonne adaptation du monde de Frank Herbert.

07 décembre 2022

Par-delà le mur du jardin


Suite aux conseils avisés de l'émission Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne et de notre ami Sam, nous avons profité d'un week-end un peu plus calme qu'à l'accoutumée pour regarder Over the Garden Wall (La Forêt de l'étrange en VF), une série de 2014 dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. 

D'où ce petit fanart, et un conseil à notre tour : foncez la voir, c'est vraiment un petit bijou. Ça dure 10 épisodes de 10 minutes et c'est à la fois charmant, drôle et angoissant (mais ce n'est pas forcément à recommander aux plus jeunes, déjà parce qu'ils risquent d'avoir un peu peur mais aussi parce qu'ils vont probablement passer à côté des messages de la série, mais je pense que dès 12-13 ans c'est bon).

05 décembre 2022

En rose et vert...


Quand j'étais jeune, les choses étaient simples, on savait où était sa place. Les filles portaient des jupes, jouaient à l'élastique sous le préau et lisaient la Bibliothèque Rose, pendant que les mecs, grâce à la supérieure vertu de leurs merveilleux testicules, jouaient au foot dans la cour et lisaient la Bibliothèque Verte. Eh ben figurez-vous que les lobbies islamo-gauchistes de la woke culture, dans une énième tentative de renverser notre belle civilisation, ont décidé de tout renverser ce bel ordre du monde.

En effet, une discussion récente avec une amie m'a appris que plusieurs séries classiques des susnommées collections avaient changé de couleur, en un curieux mercato que j'ai tenté de résumer dans le schéma ci-dessous...

Notez que certaines restent en place. Langelot, lui, part
carrément se faire publier ailleurs, en l'occurrence aux éditions
du Triomphe (lisez Langelot, c'est super bien).
 

Bon, bien sûr tout ce que je dis au début du post, c'est des conneries, hein, des fois qu'il y ait un doute. Déjà, les mecs, les vrais, ils ne lisaient ni la verte, ni la rose, ils lisaient pas, ils jouaient au foot ou au rugby. Ensuite, même dans mon enfance, ça faisait déjà un bail que les Bibliothèques Rose et Verte n'étaient plus dédiées l'une aux filles, l'autre aux garçons, mais bien plutôt à des tranches d'âge. En gros, la Bibliothèque Rose, c'était jusqu'à 11 ans, la Verte c'était pour après. Ce qui était déjà franchement arbitraire si vous voulez mon avis.

Saviez-vous qu'à la base, les aventures du Club des cinq se déroulent
en Cornouailles anglaises, et pas du tout en Bretagne ? Et que les héros
s'appellent George, Julian, Dick, Anne et Tim, et pas du tout
Claude, François, Mick, Annie et Dagobert ? Magie de la traduction.

Qu'est-ce qui, dans Le Club des cinq, rend leurs aventures plus puériles que celles des Six Compagnons de la Croix-Rousse ? Qu'est-ce qui fait que les exploits de Fantômette seraient particulièrement plus orientés gosses que ceux de Langelot ? Même gamin, alors que je me régalais autant en lisant les enquêtes de boy-scouts de Tidou et compagnie que les intrigues surréalistes mettant en scène Françoise Dupont en costume jaune, j'arrivais difficilement à comprendre cette répartition.

Hachette (éditeur derrière les deux collections) a donc décidé récemment de tout reclasser, sans forcément y mettre beaucoup plus de cohérence. Je n'ai pas trouvé de communiqué officiel expliquant cette démarche (qui a eu lieu il y a deux-trois ans), et je ne me l'explique franchement pas très bien. On a l'impression qu'on a mis toutes les séries dans un chapeau et qu'on a tiré au sort leur nouvelle distribution. Mais de toute façon, aujourd'hui les Bibliothèques Verte et Rose servent surtout à accueillir des novélisations de gros succès genre Star Wars ou Pat'Patrouille, les vieilles séries étant cantonnées dans des sous-collections plus confidentielles. 

Enfin, tout ça pour dire que si vous ne savez pas quoi offrir à vos gosses à Noël, il y a là une mine d'aventures parfaitement adaptées à leur âge, peu importe la couleur. 

Voilà, les 5 sont en vert et les 6 en rose, faudra s'y faire.
Pour la mise à jour graphique, c'est une habitude dans ces collections,
donc pas la peine de râler.



02 décembre 2022

Life and Times of Cornelius Coot

 


Dans un moment de désœuvrement, je lisais le dernier Picsou Magazine, et c'est ainsi que je suis tombé sur une BD inattendue : L'Exil des Van Écoutum, scénarisée par Alessandro Sisti. Non seulement le dessin d'Ivan Bigarella est brillant (vraiment, magnifique, et les couleurs ne gâtent rien), mais l'idée est amusante : raconter les origines de la famille Coot*, ou comment Els et Jeroen Van Coot, prospères commerçants hollandais, se sont retrouvés exilés à New York où ils ont dû refaire leur vie, et comment leur fils Cornelius a choisi de se faire trappeur dans cette jeune nation (pour mémoire, Cornelius est le fondateur de Duckburg, alias Donaldville).

Cornelius et son père Jeroen, dessinés par Bigarella.
Si vous ne savez pas pourquoi ils parlent en italien, c'est que vous
ne lisez pas assez ce blog.

Non seulement c'est plutôt bien raconté (alors vous emballez pas, hein, ça n'a pas l'ampleur d'un Don Rosa, mais l'aventure est bien écrite et se suit bien), mais ça ouvre des horizons diablement intéressants. On pourrait tout aussi bien imaginer une chronique de la vie de Cornelius, de ses débuts de trappeur à la fondation de Duckburg, abordant moult questions en lien avec cette période de l'histoire des États-Unis : 

  • Quelles étaient ses relations avec les natifs ? Plusieurs comics l'évoquent comme un ami de la cause indienne, l'histoire de Sisti et Bigarella montre son amitié avec un descendant de la tribu des Lenapes, comment tout cela s'est-il intégré dans sa vie de trappeur ?
  • Comment a-t-il traversé le pays ? Il est né à New York vers 1790 mais fonde Duckburg dans le Calisota, sur la côte Ouest, en 1818 : que s'est-il passé entre les deux ? 
  • Comment a-t-il vécu la guerre de Sécession ? Il était manifestement progressiste, et le Calisota était sans doute un État nordiste, mais Cornelius était septuagénaire au début du conflit, il a tout aussi bien pu virer vieux con...
  • Qui est la mère de son fils Clinton (arrière-grand-père de Donald) ? Que je sache, le sujet n'a jamais été abordé. Si c'était une Amérindienne, ça veut dire que toute notre petite famille Duck aurait du sang natif...

Bref, plein de choses intéressantes que j'aimerais bien voir naître sous la plume élégante d'un dessinateur genre Bigarella... 

* Écoutum en français, et il aura fallu que j'écrive ce post pour avoir enfin une épiphanie : vingt-cinq ans après la bataille, j'ai compris la blague dans Cornélius Écoutum qui justifiait de traduire le patronyme... Le jeu de mots est nul, mais quand même, j'ai un peu honte d'avoir mis autant de temps.