Ex nihilo Neil

21 décembre 2020

Duckcember 6 - Who's next?

La série DT a pris un malin plaisir à introduire des personnages jusque-là jamais vu à l'écran, ou parfois très rarement. Elle s'est clairement inscrite dans la suite d'un Don Rosa, en s'astreignant à donner une continuité logique à l'univers, en fixant les caractères et en essayant de concilier les différentes versions existantes.

Nous avons ainsi vu des personnages issus des bandes dessinées faire leur apparition, notamment Fethry (Popop), John D. Rockerduck (Flairsou) ou encore Jones (Lagrogne, le voisin de Donald dans les histoires courtes de Barks, recyclé ici en « coach de gestion de la colère », ce qui est ironique). Même le Phantom Blot (Fantôme Noir) n'était apparu que dans un épisode de la vieille série, alors qu'il est un méchant emblématique des BD (mais plutôt un ennemi de Mickey à la base). 

D'où la question : qui seront les prochains ? Car il en reste, du monde dans l'univers des canards ! Je pensais vous proposer quelques propositions personnelles, mais voilà, depuis que j'ai commencé à écrire ces textes, Disney a annoncé la fin de la série avec la saison 3. Je suis un peu dég, mais en même temps je préfère une bonne fin bien préparée à une mauvaise fin rushée.

Mais bon, allez, qu'importe, ça n'arrivera peut-être pas, mais tant pis, voilà des personnages que j'aurais bien aimé voir dans la série (tous les dessins sont des fanarts glanés sur le net, les droits appartiennent à leurs auteurs, hein, alors venez pas me coller des procès, de toute façon j'ai pas d'argent)...

1. Brigitta McBridge


Les dessinateurs italiens ont créé tout un univers de canards assez éloigné et indépendant de celui de Barks et Rosa. On pourrait très bien imaginer un épisode spécial en Italie, où Scrooge rencontrerait enfin Brigitta (Brigitte), l'amoureuse transie qui ne rêve que de l'épouser... Un personnage plein d'énergie et aussi attachant qu'exaspérant, qui ne dépareillerait pas dans le lore.

2. Grandma Duck


Elle a été citée quelque fois dans les BD adaptées de DT 2017 (BD par ailleurs sans intérêt), Grandma Duck (Grand-mère Donald) existe donc dans cet univers (d'autant qu'elle est le lien de la famille avec Cornelius Coot, qui a fondé la ville de Duckburg). On peut imaginer qu'elle dirige toujours sa ferme dans la campagne proche, peut-être avec Gus, le cousin glouton et fainéant de Donald... Ce pourrait être l'objet d'un épisode intéressant, Grandma étant un des rares personnages capables de tenir tête à Scrooge.

3. Gloria Pascoalina


Renommée Ravigotte (ne me demandez pas !) en français, Gloria est la petite amie de Fethry. Elle est à la base conçue comme une baba-cool pur jus, mais nettement moins caricaturale que le fantasque Popop. Elle est surtout connue au Brésil, mais j'aime bien ce personnage généralement plein de bon sens (pour compenser l'absurdité de son compagnon).

4. Paperetta Yè-Yè 


Aussi nommée Pata Lee, ou Dickie Duck, selon qu'on est au Brésil ou en Italie, Paperetta est une adolescente, ce qui est assez rare dans cette série pour être signalé. En fonction des versions, elle est parfois présentée comme la petite-fille de Goldie O'Gilt (et franchement, la situation imaginée par l'artiste ci-dessus me laisse assez rêveur). Ce qui est sûr, en revanche, c'est que Paperetta est un personnage cool, branché, sympathique, et qu'elle a même eu droit à sa propre série avec ses potes (dont Papagaï, l'aracuan que l'on voit aussi dans Les Trois Caballeros), Os adolescentes, au Brésil. 

5. April, May et June Duck


J'en parlais précédemment, April, May et June sont les nièces triplées de Daisy. Je n'avais aucune affection particulière pour ces personnages qui font à peine semblant de ne pas être des copiées-collées de Huey, Dewey et Louie... Mais leurs rôles dans La Légende des trois caballeros a révélé qu'elles avaient finalement du potentiel, donc pourquoi pas les voir débarquer ? Ce pourrait être l'occasion d'une bonne blague avec les triplés de Della...

6. Emil Eagle


De son nom français Oscar Rapace, Eagle est un ennemi traditionnel de Gyro Gearloose. Il se trouve que dans DT 2017, Gyro n'a pas vraiment besoin d'un méchant pour le mettre en valeur vu qu'il est déjà lui-même assez désagréable, et dans le pire des cas Mark Beaks tient le rôle d'inventeur antagoniste... Mais qui sait ? Dans un futur cameo ? (à noter que là je n'ai pas trouvé de fanart sur le net alors c'est moi qui l'ai fait).

16 décembre 2020

Duckcember 5 - La visibilité des minorités selon Disney

Ah, tiens, tant que j'y suis, saviez-vous que Violet avait deux papas ? 

Notez qu'ils ont apparemment aussi adopté Lena, qui s'appelle donc
dorénavant Lena Sabrewing.


Oui, c'est facile de le rater, surtout que ces personnages n'ont aucune ligne de dialogue ! Quand on voit ça, deux réactions sont possibles :

  • soit on est indulgent et on se dit que justement, c'est l'effet escompté : introduire des parents gays comme si de rien n'était, sans jamais insister dessus, pour montrer que c'est normal et que ça ne mérite pas de s'y appesantir ;
  • soit on est un peu moins indulgent, d'autant que ce n'est pas la première fois que les studios esquivent le sujet de cette manière, et on se dit que c'est surtout pour dire « Hey, vous avez vu, on a mis des personnages gays, on est trop ouverts d'esprit, hein ! Bon ok, ils parlent pas et ils ne servent à rien dans la série, mais ils sont là ! »

Je suis peut-être un peu dur, parce qu'en vrai il se trouve qu'il y a une troisième réaction possible :

  • péter un plomb et lancer des pétitions pour qu'on retire ces abominations de nos séries pour enfants avant qu'elles ne pervertissent notre belle jeunesse avec leurs idées sodomites.

Oui, car évidemment il y a plein de tarés aux États-Unis qui ont trouvé ça choquant et qui exigent le boycott de la série à cause de ça. Du coup, rien que pour ça, je vais juste dire que c'est pas si mal.



14 décembre 2020

Duckcember 4 – Duckburg/Springfield : le jumelage cachée

Avez-vous déjà remarqué que Springfield était très fortement inspirée de Duckburg ?

Non, sérieusement : une ville moyenne mais finalement suffisamment énorme pour avoir un port, des immeubles et plein de quartiers différents... Un bâtiment domine nettement l'ensemble (la centrale nucléaire dans un cas, le dépôt de Scrooge de l'autre).

 



Elles sont sises à un endroit mal définie des États-Unis : Duckburg est la capitale du Calisota, un État fictif, tandis que depuis les hauts de Springfield, on a une vue sur les « quatre États voisins », l'Ohio, le Nevada, le Maine et le Kentucky (je vous laisse consulter une carte).

 


La ville a été fondée par un pionnier un poil cliché (veste à franges et toque en peau de raton laveur), Jebediah Springfield ou Cornelius Coot. Chacun dispose d'une statue imposante lui rendant hommage dans le centre-ville. 

 



Et bien entendu, on y suit la vie d'un everyday man qui vit, comme toute la ville, sous la coupe d'un magnat extrêmement riche, vieux et acariâtre. 


En fait, la raison est évidente : d'une part Matt Groening est un grand fan de Barks, car tous les dessinateurs américains sont de grands fans de Barks. Et surtout, Springfield comme Duckburg sont avant tout des décors faits pour que les spectateurs se sentent comme chez eux. Si leur emplacement n'est pas défini, c'est pour la même raison que la famille de Malcolm n'a pas de nom : pour que chacun puisse s'identifier facilement. 

Mais du coup, je ne peux pas m'empêcher de me demander : y en a vraiment beaucoup, des villes américaines avec la statue de leur fondateur en toque à fourrure au milieu ?

09 décembre 2020

Duckcember 3 - Les nouvelles April, May et June ?

La série ne s'est pas limitée à Webby : depuis ses débuts, elle n'a eu de cesse de développer de plus en plus de personnages féminins, avec Lena tout d'abord, puis Violet Sabrewing à partir de la saison 2 (je parle des personnages juvéniles, hein, évidemment il y a aussi Goldie, Della, Mrs. Beakley, Quackfaster, Owlson, Gandra Dee, Black Heron, Magica...). Elles finiront par constituer un trio aussi marquant que celui des triplés. On notera sans surprise que les trois filles en question sont des personnages originaux, qui ne font pas partie des canons des BD (Carl Barks avait bien des qualités, mais on ne peut pas taxer son œuvre, qui s'étale de 1937 à 1967, de féministe). On pourrait au final se demander si elles ne sont pas la version DT d’April, May et June, les nièces de Daisy*.

Depuis The Split Sword of Swanstantine! (épisode 316), Lena et Violet font officiellement
partie de la joyeuse bande de pilleurs de tomb chasseurs de trésors.

 

Dès lors, si vous avez des idées vaguement mal placées, vous vous demandez s’il y a des romances prévues dans la série, et qui va sortir avec qui. Inutile de vous préciser que le net regorge déjà de théories, fanfics, fanarts et topics de forum entièrement dédiés au sujet, avec toutes les hypothèses et leurs contraires (Webby/Dewey, Webby/Huey, Webby/Louie, Webby/Lena, Drake/Della, Della/Penumbra, Huey/Violet, Drake/Launchpad, Huey/BOYD, Della/Magica, José/Panchito, Launchpad/Della, Beakley/Quackfaster, Drake/Beaks…)… 

Les scénaristes se sont très clairement exprimés sur le sujet : c'est une série sur la famille, pas sur l’amour. On note d'ailleurs qu'il n'y a pour l’instant pas le moindre sous-entendu de début d’idée de romance entre les personnages juvéniles : les showrunners savent bien que si jamais ils lancent une piste, si ténue soit-elle, ils devront l’exploiter jusqu’au bout et faire forcément basculer l’esprit même de la série. Il y a même une scène qui évoque la totale incertitude dans laquelle le concept plonge Dewey dans A Nightmare on Killmotor Hill! (219), où son « romantic interest » prend la forme d’un blob informe. 

Le malaise : illustration.

Donc, pour l'instant, il faudra se limiter aux romances conventionnelles : Scrooge et Goldie qui se courent après depuis un siècle sur le mode Batman/Catwoman, Donald et Daisy qui viennent de se rencontrer, et Fenton et Gandra Dee (autre personnage complètement réinventé, avec bonheur, dans la nouvelle série). Et y a déjà de quoi faire.

 

* Qui sont à peine des personnages dans les BD, mais ont récemment acquis une certaine épaisseur avec leur rôle dans La Légende des trois caballeros (série étonnamment bonne vu son pitch de base). À noter qu’en VF, elles s’appellent Lili, Lulu et Zizi, ce qui est tout de même moins poétique que les trois mois du printemps.

07 décembre 2020

Duckcember 2 - le design de l'enfer


Le premier truc qui choque dans la nouvelle série DT, c'est bien entendu le design. Il faut un certain temps pour se faire à ces têtes vaguement carrées, à ces énormes yeux et à ces becs stylisés. Personnellement je galère à mort quand j'essaye de les reproduire, essentiellement parce que ce sont des design conçus sur ordinateur, avec des formes extrêmement précises assemblées en un équilibre très subtil. 

Je vous ai préparé un petit top des astuces de design de la série que je trouve malignes et représentatives du travail accompli.

1. Tiens-toi droit !

Traditionnellement, que ce soit dans les BD ou les dessins animés, les canards Disney  marchent et se tiennent avec les jambes fléchies, le buste en avant. C'est leur attitude au repos, depuis toujours. Regardez, ça c'est Donald dans sa toute première apparition (The Wise Little Hen, 1934), et c'est déjà le cas. 


 

Dans la nouvelle série, ils ont décidé de les raidir. C'est un choix assez radical quand vous avez l'habitude de dessiner chez tonton Walt, ça remet quand même en question plus de quatre-vingts ans de perfectionnement graphique. 

Fini la scoliose !

Mais ça permet de redynamiser les personnages, qui ne sont plus obligés de se tenir penchés en avant. Désormais ils ont le dos droit, ce qui convient beaucoup mieux à des héros aventureux.

2. Le bec stylisé

C'est sûrement ce qui marque le plus les néophytes en dessin : ce bec curieux, tout petit, bizarrement fichu, dont on ne comprend pas bien la forme. 


En fait c'est sûrement la partie la plus facile à dessiner : vous faites la bouche comme vous la feriez sur des personnages normaux, puis vous dessinez le bec autour. Je ne sais pas si c'est parce que ça colle bien avec mon style, mais chez moi, ça se fait tout seul.

3. Blanc et blanc cassé

Un détail très intéressant, c'est la couleur des plumes de nos personnages. Dans la vieille série, et dans l'immense majorité des BD, Donald, Scrooge, Huey-Dewey-Louie, etc. sont blancs, tout simplement. Couleur du papier. Dans la vieille série, on leur avait en outre coloré le blanc des yeux en bleu ciel, sans doute pour qu'ils se démarquent davantage.

Dans la nouvelle série, le choix est très différent : déjà, les yeux sont blanc papier. Détail amusant : ils sont toujours blanc papier, même si les personnages sont dans l'ombre. Les yeux sont des éléments très importants dans les nouveaux designs, ils sont toujours parfaitement visibles. En revanche, le plumage n'est plus blanc papier : il est d'un blanc légèrement cassé, afin de subtilement contraster avec les yeux.

C'est très subtil, mais c'est là.

4. Les yeux, miroirs de l'âme

Tout designer vous le dira, les yeux transmettent les émotions. Vous voulez rendre un personnage mignon et attachant ? Faites-lui de grands yeux. Vous voulez peindre un sale type mesquin ? Faites-lui de petits yeux. Il y a bien sûr des contre-exemples, mais c'est une méthode extrêmement simple et classique pour rendre vos personnages expressifs, et un personnage expressif est attachant, parce qu'on comprend ce qu'il pense.

Le problème, ou le coup de bol, je ne suis pas sûr, c'est que dans DT, la plupart des personnages ont de grands yeux. C'est un point qui a clairement fait l'objet d'énormément de travail : déjà, les yeux sont encore plus grands qu'avant, notamment chez les enfants, avec de très grosses pupilles fendues, qui permettent de jouer sur les regards. 


Ensuite, le système de paupière a été modifié : d'ordinaire les yeux se fermaient comme des volets roulants. Désormais, c'est comme si tout le visage se refermait autour de l'œil. Ça contribue à l'expressivité, en permettant de varier les formes des yeux. Notamment pour les personnages comme Donald ou Scrooge, dont les yeux sont « collés » au bec, ce qui limitait les possibilités. En faisant remonter les paupières inférieures, on peut retrouver la même mobilité du regard que chez les enfants, dont les yeux sont séparés du bec.


De plus, depuis la saison 3, les animateurs s'amusent beaucoup plus avec les expressions faciales des personnages et on a droit à des visages beaucoup plus mobiles, presque toon. Un choix curieux (la série ayant plutôt une vocation sérieuse), mais très efficace.

02 décembre 2020

Duckcember 1 - Les filles, c'est plus si nul

Ça faisait quelque temps que je voulais écrire sur DuckTales 2017 (plus que je ne le fais déjà en tout cas), et voici l'occasion. C'est donc Duckcember, c'est-à-dire que vous aurez un article sur le sujet tous les lundis et mercredis de décembre, jusqu'à ce que je parte en vacances. J'espère qu'ils vous plairont, moi en tout cas ça m'a plu de les écrire.

Webby, de son vrai nom Webbygail Vanderquack.

Beaucoup (mais pas tout le monde, comme je l’ai découvert en discutant avec une copine qui déteste ce qui a été fait avec) estime que le personnage le plus intéressant de la nouvelle série DuckTales, le plus attachant, et surtout le plus modifié depuis la série originale est Webby. Passée de « gamine insupportablement mignonne qui parle aux animaux » à « machine à tuer pleine d’énergie mais difficilement sociable », on ne peut pas dire qu’elle ait fait dans la demi-mesure. Personnellement c’est mon personnage préféré, et l’énergie que lui insuffle Kate Micucci fait beaucoup pour son charme.

Mais ce n'est pas tout de réussir à renouveler un personnage franchement tarte, encore faut-il qu'il s'insère intelligemment dans l'univers de la série. Et on sent que les créateurs ont pris un grand soin à mettre à jour la vision des personnages féminins par rapport à celle, franchement rétrograde, de l'ancienne série de 1987.

Girls stink rule!

Ça se voit d'emblée quand on observe les relations entre Webby et les triplés Huey, Dewey et Louie. L'idée est clairement de partir à rebours de la série originale, et notamment de refuser ce vieil axiome pourri : les garçons et les filles ne s’entendent pas. Dans la vieille série, les triplés ne supportaient pas de jouer avec Webby, ils l’envoyaient bouler systématiquement dans la logique « Les filles c'est trop nul d'abord ! » Dans le reboot, c’est tout le contraire : ils prennent grand soin d’elle et s’appliquent à la faire se sentir intégrée. Mieux : cette attitude semble totalement naturelle. 

Les triplés vivent à trois depuis toujours, ils n'ont pas de problème de socialisation, contrairement à Webby, ils la prennent donc immédiatement sous leurs ailes (vous l'avez ?). Chacun développe sa propre relation avec elle, Dewey ayant bien sûr un lien tout spécial, mais dans tous les épisodes qui les mettent en avant (Daytrip of Doom!, The Beagle Birthday Massacre!), on insiste presque lourdement sur le fait que les trois frères font tout pour l’intégrer, sans aucune arrière-pensée (même Louie !). 


 

C'est tout particulièrement visible dans The Beagle Birthday Massacre! (106), épisode qui mérite qu’on s’y attarde : sitôt qu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas emmener Webby, les triplés proposent de renoncer à leur balade en bateau. C’est elle qui les encourage à partir quand même. Elle finira par le regretter, et l'exprimera très clairement au milieu de l’épisode, signe d’une relation nettement plus saine qu’en 1987. C’est d’ailleurs souligné par Lena : son premier réflexe est de supposer qu’ils ont abandonné Webby pour aller s'amuser sans elle, car c'est exactement ce qu'auraient fait les Huey-Dewey-Louie de la vieille série*. En 1987, les triplés auraient voulu partir sans elle, on les aurait forcé à l'emmener et finalement, après plusieurs péripéties, elle les aurait sauvés grâce à son pouvoir de fille, du genre parler aux animaux.

Ici, rien de tout ça : tous les protagonistes sont très lucides et bienveillants**. La leçon de l'épisode n'est pas : « il faut être gentil avec les filles parce que parfois, de manière très circonstancielle, elles sont utiles », mais plutôt « il ne faut pas hésiter à verbaliser ses ressentis, parce que ça évite les conflits absurdes ». Et c'est nettement plus malin.


* On note d’ailleurs que dans ce même épisode, elle part aussi du principe qu’ils sont tous identiques, comme dans l’ancienne série. Une scène parodie même cette époque où les trois parlaient (littéralement) d’une seule voix.

** Ce qui est ironique dans une série où beaucoup (et j'en fais parfois partie) critiquent la méchanceté généralisée des personnages.

30 novembre 2020

Graboids !!!


 Je ne vous cache pas que ces dernières semaines ont été un peu difficiles, pour des raisons personnelles comme professionnelles, mais bon, Noël approche enfin, avec son espoir de répit.

Par ailleurs, nous avons réussi à maintenir un bon rythme sur Don't Starve Together, avec deux à trois sessions de 3 heures par semaine. Hier, par exemple, nous avons passé le quatrième été à explorer les ruines, tout en encaissant les abominables vagues de depthworms qui viennent tenter de nous défoncer. Les catapultes de Winona font le taf (avec une quarantaine de pièges à dents), si vous en mettez une bonne douzaine et que vous vous astreignez à maintenir les créatures sous leur feu nourri.

Un jour je ferai un résumé plus poussé de ces heures passées à explorer, cartographier, cuisiner, et massacrer la faune locale. Il faut dire qu'à quatre joueurs (voire cinq ou six, très occasionnellement), on fait quand même beaucoup mieux qu'à seulement deux.

25 novembre 2020

Les bijoux de la girafe

 

Je ne suis pas forcément très branché bijoux, breloques et autres colifichets. Mais pour une fois, je vais aborder le sujet, puisqu'une amie à moi (que vous avez déjà vue ici dans le rôle de ma fausse ex-femme) vient de lancer sa boutique en ligne. 

La Girafe du Lac (allez comprendre !) propose des bracelets, colliers et boucles d'oreille tout mignons, faits main. J'aime particulièrement les bracelets dits « épis », que je trouve plutôt élégants (j'en ai déjà offert plusieurs fois, et ça a plu).

Du coup, Noël approche, et il faut encourager nos petits artisans, alors n'hésitez pas. Ça ne dépareillera pas au pied du sapin, à côté d'une PlayStation 5 (par exemple artistiquement posé sur la boîte de Demon's Souls).

23 novembre 2020

La forge des héros

Vous connaissez Hero Forge ? C'est un site de customisation de figurines en ligne, j'ai découvert par hasard en voyant une émission de Benzaie, on peut faire des trucs assez cool dessus (même sans s'abonner, on a déjà des résultats marrants).

Du coup j'ai essayé de faire quelques personnages d'Ex nihilo Neil, à titre expérimental. C'est pas bluffant, mais c'est rigolo.

Andrine

Neil

Twick

Win

En vrai, c'est en 3D, on peut les faire tourner et tout et tout... N'hésitez pas à aller y faire un tour, c'est vraiment sympa et simple d'utilisation (chaque figurine ne m'a pas pris plus d'un quart d'heure).

18 novembre 2020

Fatigué, JV et BD

Il est dur, ce deuxième confinement, hein ? Non ? Parce que nous on le trouve dur.

Peut-être parce que cette fois, on ne va pas vers l'été mais vers l'hiver. Comme dit le poète, « Octobre, tes journées raccourcissent » (ceux qui connaissent me haïssent désormais).

Peut-être parce que le fait qu'il y ait un deuxième semble impliquer qu'il y en aura encore d'autres, et donc qu'on est loin du bout du tunnel.

Peut-être parce que désormais, il devient difficile de refuser de voir que notre société bat la breloque, qu'elle est dirigée par des poulets sans tête, que le mur qu'on nous annonce depuis cinquante ans est désormais inévitable et que nos enfants vivront dans un monde à la Mad Max Fury Road en maudissant la mémoire de leurs ancêtres. 

Ok, bon, bref, je suis pas trop dans un mood hyper joyeux en ce moment, alors on va essayer de parler de trucs plus sympas. Alors, les jeux vidéo, les BD, yoohoo, pom pom pom...

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Assemble with Care


 

Mercredi 11 novembre, j'avais juste envie de me blottir sous la couette, mais je suis incapable de rester tard au lit, alors j'ai lancé ce petit jeu qui se rapproche assez de l'expérience couettesque (pendant que Bij jouait à un truc horrible avec des morts partout, dont je reparlerai une autre fois).

Assemble with Care dure à peu près deux heures, il n'offre aucune difficulté et sent bon la brioche et le chocolat chaud. Vous incarnez Maria et vous réparez des objets que des gens vous confient. C'est naïf, bateau, mais agréable comme un joli conte, les graphismes sont mignons et ça fait voyager. 

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Grounded


 

Ce week-end, Grounded était en essai gratuit sur Steam, j'en ai profité pour y passer deux petites heures histoire de voir. Grounded, c'est très facile à résumer : Chéri, j'ai rétréci les gosses – le jeu. On est dans la survie light, à la Subnautica, sauf que le décor, c'est le jardin devant la maison. La balle de base-ball fait la taille d'un gymnase, on boit de la rosée, on copine avec les fourmis et on combat des acariens et des araignées. 

Comme le jeu a l'air assez narratif, je vais attendre qu'il sorte d'accès anticipé pour y jouer vraiment, histoire d'avoir toute l'expérience en un coup (la même raison pour laquelle je n'ai pas encore lancé Subnautica – Below Zero et Raft). Mais les deux premières heures m'ont complètement conquis, l'ambiance est très sympa, le monde très cool, ça donne envie.

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Kim Traüma 1 – Silicon Carne


 

Tiens, un nouveau spin-off de Freaks' Squeele. Qu'est-ce qu'il va nous sortir cette fois, le Florent Maudoux ?

Eh ben de la balle, comme d'hab' ! Kim Traüma, alias Kim Sennecey, alias Tatoobib, c'est le docteur officiel de la FEAH, l'école des héros dans Freaks' Squeele. Un boulot pas évident quand vos patients sont des adolescent à superpouvoirs.

Comme Maudoux est un garçon sérieux, il a demandé conseil à de vrais psychologues spécialisés dans l'adolescence. Mais comme Maudoux est un auteur génial, on ne se sent jamais gêné par cette exigence de véracité, et on plonge dans l'aventure avec plaisir, d'autant qu'on y retrouve les jumeaux Castor et Pollux, présentés dans Funérailles, qui font sans doute partie de mes persos préférés de la saga. Et mention spéciale à Rebecca Morse, qui dessine une des deux aventures de l'album, son style se fond parfaitement dans l'esprit de la série, au point que j'ai mis un moment à réaliser que ce n'était plus Maudoux (alors qu'objectivement, le trait est très différent !).

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Les Vieux Fourneaux 6 – L'Oreille bouchée

 


Nouveau tome des aventures des vieux briscards, qui cette fois partent en Guyane, carrément ! J'avais été légèrement déçu par le tome précédent (qui restait très bien, mais qui m'avait laissé sur ma faim), celui-ci rattrape le coup sans problème. C'est toujours agréable, toujours beau, toujours revendicatif, c'est un plaisir. 

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Donjon Zénith 8 – En sa mémoire

Donjon Monsters 13 – Réveille-toi et meurs


 

On ne s'y attendait pas, mais Sfar et Trondheim ont vraiment relancé la saga Donjon (dont j'ai déjà parlé plein de fois, et que vous connaissez certainement). Trois tomes viennent de sortir, mais je n'en ai lu que deux (pour des raisons qui ne regardent que moi, car je suis un homme à la psychologie complesque). En sa mémoire est dessiné par le grand Boulet, et est franchement à la hauteur de la série principale : drôle, malin, bien mené et parfaitement intégré à l'histoire. 

Réveille-toi et meurs est plus proche des épisodes les plus sombres, comme Des soldats d'honneur, ce qui ne la rend pas moi excellente, magnifique et désespérée (d'autant qu'elle est dessinée par l'illustre David B). 

Vous pouvez y aller sans crainte, après 42 tomes, la série n'est toujours pas en train de s'essouffler.

16 novembre 2020

Tribute to... Guillaume Cassar

 

Allez, on repart sur les terres sauvages de YouTube et cette fois c'est un chroniqueur cinéma que je vais mettre à l'honneur. Pour changer.

Guillaume Cassar est dans le game depuis 2014 mais je l'ai découvert assez récemment. Son émission Subjectivement objectif est, pour faire simple, une chronique où il critique un film récent, ou un vieux classique (plutôt dans les films de genre pop-culture, hein). Il a notamment récemment réalisé des suites de chroniques dédiées à des sagas cinématographiques, genre Alien, Jurassic Park ou Les Dents de la mer.

Sur le fond, Cassar est quelque part au barycentre entre Karim Debbache, le Fossoyeur de films et Mr Meeea. Autant dire que je kiffe plutôt bien sa production. Le ton est rapide et on sent la très forte influence de Crossed et Chroma (y a pire, comme influences), les informations sont pléthoriques et très bien documentées, et les petites blagues font mouche (sans être à se rouler par terre, elles arrivent à créer une petite connivence particulière que je trouve très réussie).

Et surtout, comme les trois illustres vidéastes précités, Cassar est partisan de cette idée que je trouve fondamentale dans la critique artistique : il y a toujours quelque chose à tirer d'un film. Même la pire des catastrophes industrielles n'est pas entièrement à jeter, et quand bien même ce serait le cas (Uwe Boll, je te regarde), l'histoire derrière est tout de même intéressante et en dit souvent long sur le monde du cinéma.

Bref, Guillaume Cassar, c'est très agréable, instructif, rigolo et intelligent. 

Oh, regardez, il a même fait un truc sur un film que j'aime beaucoup.



11 novembre 2020

Le do il a bon dos

 



Dernièrement je n'avais pas le moral (si vous ne savez pas pourquoi, ouvrez un journal !), alors comme à chaque fois, j'ai mis en fond sonore des comédies musicales. En l'occurrence, j'ai écouté le feel-good musical par excellence, The Sound of Music (La Mélodie du bonheur en VF), qui reste sans doute à ce jour la manière la plus joyeuse de raconter l'annexion de l'Autriche par les nazis*. 

Et soudain, alors que j'écoutais My Favorite Things pour la quatorzième fois, j'ai eu une réminiscence. N'y avait-il pas eu une vieille série japonaise, dans le genre Nippon Animation**, intitulée Les Enfants du capitaine Trapp ? Et ne racontait-elle pas l'irruption dans la famille de sept enfants d'un veuf militaire autrichien d'une nouvelle gouvernante pleine de bonne humeur et d'optimisme, qui allait raviver la flamme vacillante du bonheur ? Exactement comme dans The Sound of Music ?

Vous me connaissez, j'ai immédiatement entrepris des recherches approfondies sur le sujet.

Non, en vrai j'ai juste retrouvé le générique français de la série, et c'est quand même beau comme ils arrivent à ne pas dire « mélodie du bonheur », alors qu'on sent qu'ils en ont quand même très, très envie...


Ceci dit, comme énormément de productions du studio Nippon Animation, il ne s'agit pas d'une repompe mais bien d'une adaptation d'un vrai livre, ici The Story of the Trapp Family Singers, l'autobiographie de Maria Augusta von Trapp. Car oui, elle a vraiment existé.

* Si vous ne l'avez pas vu, et si vous n'êtes pas fan de comédies musicales, je vous le conseille quand même, mais dans certaines conditions. C'est typiquement un film à voir en famille, pendant un long après-midi pluvieux, en faisant un puzzle et en mangeant des crêpes avec un bon chocolat chaud. Dans ces conditions (n'hésitez pas à ajouter une couette chaude et un feu de cheminée dans l'équation), c'est un délice. Non parce que, soyez prévenus, ça dure trois heures !

* Mais si, vous voyez le style, ce studio japonais qui a fait découvrir à ma génération tous les classiques de la littérature occidentale bien mieux que notre école républicaine : Tom Sawyer (de Mark Twain), Princesse Sarah (de Frances Hodgson Burnett), Flo et les Robinson suisses (de John David Wyss), Les Trois Mousquetaires (d'Alexandre Dumas), Alice au pays des merveilles (de Lewis Carroll), Les Quatre Filles du docteur March et sa suite Petite Bonne Femme (de Louisa May Alcott), Le Petit Lord (de encore Frances Hodgson Burnett), Peter Pan (de J. M. Barry), Papa Longues Jambes (de Jean Webster), Cœur (d'Edmondo de Amicis), Le Livre de la jungle (de Rudyard Kipling), Le Tour du monde en 80 jours (de Jules Verne), Pinocchio (de Carlo Collodi)... et j'en oublie !

09 novembre 2020

Daring Duck of Mystery...

 


Ok, j'étais un peu dubitatif sur cette saison 3 du reboot de Ducktales, qui semblait ne pas très bien savoir où aller. Il me manquait un grand épisode, le truc énorme qui met tout le monde d'accord, et il est arrivé avec Let's Get Dangerous! (qui devrait très logiquement être traduit Ça va craindre un mask !).

Il faut dire que l'arc narratif autour de Darkwing Duck (Myster Mask en français, mais je vais garder la VO pour l'instant) est probablement le plus réussi de la série : on a commencé par introduire discrètement le personnage à travers ce qui aurait très bien pu n'être qu'un petit fan service dans la première saison, puis un épisode entier (The Duck Knight Returns!) nous a permis de mettre en place toute une origin story plutôt bien conçue (absente, ou plutôt trop présente dans la série originale, puisqu'elle en proposait deux, globalement incompatibles*), avec en plus la fabuleuse scène de la naissance de Negaduck (avec un Jim Cummings au top de sa forme : « They want grim and gritty? Happy to play the part! »).

Darkwing refait une apparition notable dans le final de la saison 2 (Moonvasion!), mais c'est dans ce Let's Get Dangerous! que le personnage va vraiment se mettre en place, avec les différents éléments de sa mythologie. Tout en restant un épisode de Ducktales, avec son intrigue, Scrooge et les triplés... et tout en faisant avancer grandement la saison 3, puisque les deux arcs narratifs finissent enfin par converger !

Le design de Gosalyn est juste parfait (et
pas si dur à reproduire, par rapport à celui des triplés).

 

Drake Mallard est à la fois très fidèle à ce qu'il était dans la vieille série (compétent, plein de bonne volonté, légèrement infatué, mais en même temps maladroit et terriblement malchanceux) et suffisamment différent pour justifier de parler de reboot : il est plus discret, moins teigneux, et sa caractéristique principale (l’opiniâtreté**) le rend au final très attachant. Ce qui se justifie pleinement dans une série beaucoup moins cartoon que l'originale, qui essaie de mettre en place des fils narratifs un minimum travaillés.

Gosalyn est parfaite, frondeuse, intelligente, téméraire (ce n'est pas pour rien si Dewey connecte immédiatement avec elle), et Launchpad... ben, c'est Launchpad quoi !

Bref, parmi les trucs que j'attends le plus pour la fin du Covid figure en bonne place la possibilité de relancer les visionnages de DT avec mes potes, notamment pour partager ces épisodes.

* Pour plus d'infos sur la série originale, je conseille (comme toujours) l'excellente émission de Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne qui lui est consacrée.

** Au sens d'une parodie à peine déguisée du Captain America du MCU : « I can do this all day! »

 

Allez, une version à colorier pour vos lardons qui s'ennuient en confinement.
Avec en prime une traduction personnelle d'une des catchphrases du nouvel épisode...


 

04 novembre 2020

Les options du confinement

 

Ah, et je ne referai pas de « un jour un post » pendant ce confinement-ci, je ne pense pas être en état (assez fatigué ces temps-ci). Mais bon courage à tous.