Ex nihilo Neil

31 janvier 2022

Péché mignon

 

J'ai une nouvelle passion gustative depuis quelques années : le pandan.

Le pandan (Pandanus amaryllifolius), c'est avant tout une herbe dont les longues feuilles sont utilisées en cuisine asiatique. Elle donne un léger goût de vanille, de noisette et surtout de gros colorant chimique qui tache, sensation renforcée par la couleur vert fluo qu'elle confère systématiquement aux aliments où on l'utilise. J'adore ça. 

Tenez, un cake au pandan. Couleur 100 % naturelle.

Ça vous fait pas envie ? Tant mieux, ça fera plus pour moi !

 


28 janvier 2022

Derniers films : déprime sublime, super-héros foireux et Dwayne Johnson

Allez, après le post dépressif de mercredi (désolé, j'avais besoin que ça sorte), retour à la vraie vie de tous les jours, et aux (nombreux) films que j'ai vus ces dernières semaines, dans un désordre total.


Dear Evan Hansen, Stephen Chbosky, 2021

On attaque direct avec un film encore en salles, adaptation d'une comédie musicale que j'adore. Au début, j'étais assez dubitatif sur le choix de reprendre Ben Platt, qui avait créé le rôle-titre sur scène, pour jouer le tout jeune Evan Hansen. Parce que aujourd'hui, Platt a 28 ans, c'est-à-dire onze ans de plus que le personnage, et qu'objectivement ça se voit. D'ailleurs beaucoup de critiques ont été rebutés par ce point.

Je pensais que j'en ferais partie, mais au bout de cinq minutes de film j'étais dedans à fond. On a pleuré pendant la moitié du long-métrage, les musiques sont merveilleuses, l'interprétation ultra sensible de Platt magnifique (en même temps c'est l'intérêt d'une comédie musicale au cinéma : une version impeccable des chansons, sans les imperfections de la scène), et le sujet casse-gueule du scénario (qui traite quand même de suicide adolescent, de la dépression chez les lycéens américains, des difficultés parentales...) passe sans problème. En tout cas pour nous. En revanche, si vous n'aimez pas les comédies musicales, ce n'est sans doute pas par celle-là qu'il faut commencer.


Birds of Prey and the Fantabulous Emancipation of one Harley Quinn, Cathy Yan, 2020

J'ai fini par suivre le conseil donné en son temps par un lecteur du blog (Croque-Forme Teethroad il me semble) et j'ai vu le deuxième film mettant en scène Margot Robbie en Harley Quinn... et c'est effectivement très bien. C'est pas génial-oh-mon-Dieu-j'ai-tellement-kiffé, mais c'est très bien. Le personnage est intelligemment traité, l'humour fonctionne, visuellement c'est très cool (Gotham City en plein jour, déjà ça fait du bien, et les décors font parfois penser aux vieux Batman des années 1960 sans que ça choque, ce qui n'est pas rien niveau performance)... 

Quant au ton féministe, il est très assumé et fonctionne parfaitement. C'est vraiment une histoire d'émancipation, avec un méchant très méchant, tout aussi caricatural que celui de Black Widow mais nettement plus à sa place dans ce grand délire chamarré, et incarné magistralement par Ewan McGregor (qui arrive à mettre un vrai malaise à l'écran par moment).

 

Super, James Gunn, 2010

Du coup, j'ai eu envie de voir Super. Le rapport ? Ben, Harley Quinn était aussi dans The Suicide Squad de James Gunn, et James Gunn avait fait un autre film de super héros, Super, en 2010. Donc j'ai eu envie de le voir. Et c'était... intéressant.

Super est rigolo, bien sûr, mais dans le fond ça reste un film sombre, voire très sombre, sur la dépression, le mal-être et la violence. Le héros, magnifique Rainn Wilson (Dwight dans The Office, qui joue toujours aussi bien le mec à la fois totalement sûr de lui et complètement paumé), se fait plaquer, entend la voix de Dieu et décide de rendre la justice à coups de clé anglaise dans les rues de sa ville. Il se retrouve avec une sidekick encore plus timbrée que lui et va essayer de sauver sa femme, retenue plus ou moins contre son gré par Kevin Bacon, et comme chacun sait, tout est mieux avec Kevin Bacon (et avec du bacon, mais c'est un autre sujet). 

On se marre, mais on est aussi gênés. De plus en plus gênés, à mesure que la violence (filmée de manière très réaliste) monte pour des motifs parfois absurdes, à mesure que les « gentils » montrent à quel point ils sont complètement à côté de la réalité (alors que les « méchants » sont plutôt mesurés), à mesure que leurs actes deviennent clairement des moments de folie. Au final, si le film est moins poilant qu'un Kick-Ass (auquel il a forcément été comparé), c'est surtout parce qu'il a beaucoup mieux compris son sujet, et qu'il est beaucoup moins enthousiaste à son propos.

 

Captain Fantastic, Matt Ross, 2016

Tout le monde s'est paluché sur ce film à sa sortie, personnellement je trouvais qu'il avait l'air de puer, j'ai donc un peu attendu que ça se calme avant d'y toucher. Et j'avais pas tort.

Captain Fantastic est un film qui a pour but de soutenir une thèse sans intérêt, un peu comme The Purge qui va s'employer à démontrer qu'un système que personne n'a jamais voulu mettre en place ne fonctionne pas. Un couple décide d'élever ses enfants dans la forêt, pour leur faire atteindre le maximum de leurs capacités. Entraînement physique quasi militaire, éducation politique, philosophique et scientifique optimale, rien ne leur est épargné. Et quand la mère meurt, il faut retourner à la civilisation pour affronter la réalité (et notamment la belle-famille, qui ne comprend rien à ce mode de vie courageux et a le toupet de le trouver dangereux et inapproprié).

Pour moi, le film essaie d'expliquer quelque chose qu'il n'a pas vraiment compris. Déjà, ce n'est que mon avis, mais je pense que si on applique vraiment l'éducation telle qu'elle est montrée ici, il ne se passe pas un mois avant qu'il y ait des morts. Ensuite, il y a un côté vraiment absurde qui se dégage quand on réalise que le patriarche (toujours hallucinant Viggo Mortensen) agit en tyran despotique, présenté comme un surhomme rompu à toutes les ficelles du survivalisme, mais aussi à la physique des particules, aux sciences politiques, à la littérature et à la philosophie au plus large sens du terme. Autant dire que tout le monde ne peut pas prétendre à assurer ce genre d'éducation. Et ce mec exalte les vertus de la démocratie, notamment en citant régulièrement le penseur Noam Chomsky (qui n'est pas exactement un défenseur du survivalisme).

Le film démontre donc que ce type d'éducation, que personne n'envisage et que personne n'est de toute façon en condition de donner à ses enfants, n'est pas souhaitable. Merci bien. La prochaine fois, il faudrait un film pour prouver que générer du feu avec les yeux n'est pas une bonne chose à enseigner aux enfants.

 

Love and Monsters, Michael Matthews, 2020

On était tombés par hasard sur la bande-annonce de ce film, qui nous avait intrigués, alors on l'a regardé. Et c'était une assez bonne surprise. On est plus sur du très bon téléfilm que sur un grand film, mais c'est déjà pas si mal.

L'humanité s'est cassée la gueule, elle ne survit que dans quelques bunkers souterrains, la surface étant infestée de créatures géantes dangereuses. Mais pas de bol, Joel s'est retrouvé dans un autre bunker que sa copine Aimee, et malgré son manque de qualités guerrières, il décide d'aller la rejoindre. Commence un voyage initiatique convenu mais pas désagréable, avec de beaux effets spéciaux, quelques scènes fort sympathiques et des acteurs convaincants. Tout pour une bonne soirée popcorn sans prétention.

 

Jumanji – Welcome to the Jungle, Jake Kasdan, 2017

On m'avait dit que le remake de Jumanji (1995) était mieux qu'il n'en avait l'air, ce qui me semblait confirmé par la présence de Dwayne Johnson (que j'aime beaucoup) et de Jack Black (que j'aime autant) à l'affiche, et on avait raison. Déjà je ne suis pas un grand fan du film d'origine avec Robin Williams, donc je n'allais pas crier au sacrilège s'ils rebootaient le concept en en faisant un jeu vidéo. C'est ce qu'ils font, ça marche très bien.

L'aventure est très plaisante, mettant en gros quatre ressortissants du Breakfast Club dans la peau d'avatars adultes bien balaises. Les acteurs sont tip top (notamment, et j'en suis quand même étonné, je trouve que Jack Black joue très bien la bimbo), ça avance sans temps mort jusqu'à un final attendu mais satisfaisant... Durant le générique de fin, j'avais juste envie d'aller voir la suite (Jumanji – Next Level, sorti en 2019). Au lieu de quoi j'ai opté pour...

 

Jungle Cruise, Jaume Collet-Serra, 2021

Pour ma soirée Dwayne Johnson (j'ai parfois des idées bizarres), j'ai vu son dernier film en date, adaptation d'une attraction de Disneyland (un principe qui n'a jusqu'ici généré que deux bons films : Pirates des Caraïbes et Tomorrowland), et c'était pas fou. En dehors d'un twist que je n'ai vraiment pas vu venir aux deux tiers du film, c'est assez mou, jamais très fin, et j'ai dû cligner des oreilles parce que je n'ai rien compris à la résolution de l'intrigue... Je déconseille donc.

26 janvier 2022

Les leçons de la crise

On dit beaucoup que la crise sanitaire nous aura appris des choses. Au premier rang des leçons, il y a cette folie qui n'a surpris personne et qui semble désormais acquise comme s'il s'agissait d'une simple donnée supplémentaire : les travailleurs réellement utiles et indispensables à notre société sont les moins considérés et les moins payés. 

Il y a une autre leçon dont personne ne parle, mais que je ressens terriblement fort peser sur mon âme : elle a révélé que nous étions prisonniers. Qu'il n'y avait pas d'échappatoire. Au plus fort des crises passées, il y avait toujours une petite voix au fond de mon cerveau qui me murmurait : « si vraiment ça part en vrille, tu peux toujours te barrer. » Bien sûr je ne l'ai pas fait (du moins au sens où je n'ai pas émigré au Canada quand Sarkozy est arrivé au pouvoir), mais cette possibilité même était en soi rassurante. Il y avait une alternative. Une option. Une porte de sortie.

Désormais c'est fini. Au plus fort de la crise du Covid, la voix a essayé de revenir me consoler, mais s'est violemment heurtée à la réalité : la planète entière est touchée, il n'y a pas d'autre pays où s'exiler, pas de grotte lointaine où s'établir en ermite. Nous sommes prisonniers de notre chère planète bleue. Un beau parleur a un jour dit « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » ; la réalité est bien pire. Notre prison brûle, nous sommes dedans, et elle n'a pas de porte. 



Du coup (et c'est vraiment pour ne pas finir sur cette conclusion ultra déprimante), j'ai acheté la nouvelle édition de Mutant: Year Zero, parue chez Arkhane Asylum. J'avais bossé sur la version de Sans-Détour, avant que l'éditeur ne fasse faillite suite à des trucs pas clairs, et leur traduction avait pas mal de manques et de défauts qui m'avaient empêché de tenter de mener quelques parties. 

 

Maintenant que le matériel est vraiment sorti (dés, cartes, aides de jeu, scénarios...), et en bonne qualité, je pense emmener prochainement mon groupe de joueurs explorer la Zone autour de l'Arche, dans une bonne ambiance post-apocalyptique bien d'actualité.

24 janvier 2022

Le mystère du septième matricule

 


Je viens enfin de finaliser ma collection de l'intégrale des œuvres de Keno Don Rosa, parues chez Glénat il y a quelques années déjà. Ça m'a pris du temps parce que j'ai fait un point d'honneur de ne les acheter qu'en soldes (cette collection est épouvantablement chère, à presque 30 euros le tome... oui, le personnage principal a peut-être un peu déteint sur moi).

Si vous êtes un lecteur régulier du blog vous connaissez déjà Don Rosa, grand auteur qui a magnifié les aventures de Picsou dans les années 1990, donnant une épaisseur et une cohérence inédites à l'univers des canards créé par Carl Barks quarante ans plus tôt. Je ne peux que vous en conseiller la lecture, c'est toujours aussi agréable aujourd'hui.

Mais Don Rosa, à la base, ce n'était pas un dessinateur mais un ingénieur en génie civil. D'où sa passion pour les histoires à base de transgression des lois de la physique, notamment. On connaît ses multiples tics d'écriture, mais aujourd'hui je vais aborder une anecdote que je n'ai pas souvent vue évoquée dans les articles le concernant.

En anglais, les Rapetou sont les Beagle Boys (Beagle comme...
beagle. La race de chien.) Et dans Ducktales, leurs noms commencent
tous par un B pour faire une allitération avec Beagle :
Bouncer, Big Time, Burger...
 

Si dans les versions animées, les frères Rapetou ont des noms (La Science, Burger, La Gonflette...), ce n'est pas le cas dans la BD, où ils sont tous strictement identiques et ne sont désignés que par leur matricule. Affiché en grand sur leur chandail, celui-ci est toujours composé de la même manière : le nombre 176, suivi d'une combinaison des trois chiffres 1, 7 et 6. 

Or, si vous avez fait des maths, vous savez que ça donne 3! combinaisons (factorielle 3, c'est-à-dire 1 × 2 × 3 = 6). À savoir : 176-176, 176-167, 176-671, 176-617, 176-716 et 176-761. Il ne peut donc théoriquement y avoir que six frères Rapetou. Or, ce n'est pas le cas.

En effet, Don Rosa en met systématiquement sept en scène. Pourquoi sept ? Parce que, précisément, il sait pertinemment qu'il ne peut y en avoir que six. Il joue donc sur cette impossibilité en évitant toujours très soigneusement de montrer tous les matricules dans la même case. Une blague de matheux, qui fait qu'on ne saura jamais quel est le septième matricule.

21 janvier 2022

Hawkeye


 

Alors, on va expédier les trucs que j'ai bien aimés dans Hawkeye : déjà il y a deux de mes jeunes actrices préférées, Haylee Steinfeld* et Florence Pugh**, et je me régale d'avance à l'idée que leurs personnages vont devenir copines (s'ils arrivent à engager un bon dialoguiste, ce qui ne semble vraiment pas facile ces temps-ci !). Et il y a une ou deux scènes (surtout celle du dialogue au téléphone avec le fils de Clint) qui sont authentiquement réussies.

Tout le reste est raté. Déjà, le problème de Hawkeye, c’est que la série pourrait durer deux heures et raconter les mêmes choses bien mieux, avec un bien meilleur rythme. Au lieu de quoi elle s'enlise, se perd dans des dialogues longs, chiants et mal écrits, et n'arrive même pas à présenter son personnage principal correctement. Je pensais naïvement qu'en six épisodes, on en apprendrait plus sur Clint Barton, comment il est entré au Shield, pourquoi il a un arc, comment il a rencontré sa femme... Ok, ça n'aurait peut-être pas été palpitant, mais au moins ça aurait ajouté de la cohérence, plutôt que du n'importe quoi.

Mais à la limite, j'aurais pu pardonner ça. Ce que je ne pardonne pas, c'est ce p... de dernier épisode qui fait n'importe quoi avec les personnages que la série a péniblement installés. 

Et surtout, surtout, ils introduisent le fucking Caïd, joué par fucking Vincent D'Onofrio***, juste pour en faire de la merde. Parce que, entre autres problèmes, Wilson Fisk contre Kate Bishop au corps à corps, ça finit pas en match nul. Ça finit avec une Kate Bishop cassée en deux et un Caïd même pas transpirant qui fait exécuter tous les membres de sa famille. 

* Révélée dans le formidable True Grit des frères Coen, revue depuis dans Bumblebee (et vous savez comme j'aime ce film) et entendue dans Arcane (c'est elle qui double Vi) et Spider-Man into the Spider-Verse (Spider-Gwen). Vous remarquerez que ce ne sont que des rôles qui pètent la classe.

** Que j'ai redécouverte dans Midsommar, où elle donne un aperçu impressionnant de son talent. 

*** Qui l'incarnait déjà magnifiquement dans le Daredevil de Netflix.

20 janvier 2022

What if...?

 

Tout le monde a adoré What if…?, et franchement je ne comprends pas pourquoi. Le concept avait un potentiel phénoménal, on aurait pu explorer des éventualités folles, et on se retrouve avec « et si Peggy Carter était devenue Captain America à la place de Steve Rogers ? » Eh ben ça n'aurait quasiment rien changé, super. « Et si T'Challa était devenu Starlord ? » Vous aviez pas plus random comme idée ? Genre « et si en fait Thanos c'était le crabe géant dans Vaiana ? » Ou « et si Loki était un bébé alligator ? » (ah, non, ça ils l'ont fait dans Loki, et c'était rigolo... comme quoi !)*.

Au final on se retrouve avec une série très inégale, avec des épisodes faiblards qui en côtoient d'autres un poil plus intéressants (celui sur Dr Strange, notamment, qui aura sans doute des conséquences dans le prochain film du MCU). Le concept de multivers est une fois de plus très présent, avec le personnage du Watcher, mais ça ne va vraiment pas très loin, et seule la qualité de l'animation (en même temps c'est une série Disney, on pouvait s'y attendre) rattrape un peu le tout. Y en a qui aiment, mais moi j'y vois juste un gros gâchis. 

* Ça me rappelle d'ailleurs que tout un tiers de la saison 4 d'Agents of SHIELD montre une société alternative où Hydra aurait pris le pouvoir, et même si c'était très cliché c'était quand même dix fois plus intéressant. Quand votre série n'arrive pas à faire aussi bien qu'Agents of SHIELD, il faut vous poser des questions.

19 janvier 2022

Loki

 

Est-il possible de rater une série mettant en vedette Tom Hiddleston dans son rôle star ? Apparemment non, pas vraiment. 

Même si on ne comprend pas tout et que le concept de multivers est à l’évidence une chausse-trappe à scénario de dimensions cosmiques, Loki la série a la classe, autant que Loki le personnage. Alors quand en plus vous avez sur le même écran Hiddleston et Owen Wilson*, il y a clairement concours de bouffage de caméra. L’arrivée de l'excellente Sophia Di Martino ne simplifie pas l’équation, et je passe sur le final où on nous révèle ce qui sera sans doute le futur grand méchant du MCU, Kang le Conquérant, dans une scène à rallonge qui devrait être insupportable mais que je trouve pourtant parfaite. Un gros cabotinage pour conclure Loki, franchement c’est logique.

* Que vous avez vu dans plein de trucs, mais notamment chez Wes Anderson au cinéma.

18 janvier 2022

Falcon and the Winter Soldier


 

« Michel, on a trouvé un nom pour la série avec Falcon et le Soldat de l’hiver, là ?

– Ben non, on cherche toujours.

– Parce que ça commence demain.

– Ah… ben tant pis, on garde le titre de travail, hein.

Falcon et le Soldat de l’hiver ? C’est pas un peu… pauvre ?

– Ben au moins les gens sauront à quoi s’attendre. »

C’est la série dont personne n’avait rien à faire, et franchement ça se comprend. Centrée sur deux personnages peu charismatiques (malgré les efforts démesurés d’Anthony Mackie et Sebastian Stan pour leur donner du relief et une alchimie), autour d’une histoire peu intéressante (qui va succéder à Captain America ? qui va « reprendre le bouclier » ? qui ça intéresse ?), la série va pourtant essayer d’aborder un sujet grave : la représentation des soldats noirs dans l’histoire militaire des États-Unis. Une noble intention, et un résultat que j’ai du mal à juger tant la problématique est loin de ma culture française (nous, on n’a pas de problème avec ça, comme il n'y a jamais eu de soldats noirs ou arabes dans nos arm… comment ?).

Reste une série peu prenante, qu’il faudrait que je revoie pour bien comprendre les tenants et aboutissants. Mais au milieu, il y a Daniel Brühl, et même si je n’aime pas du tout l’évolution de son personnage*, une œuvre est toujours mieux avec Daniel Brühl que sans.

* Je préférais nettement quand Zemo était juste un gars malin, déterminé et désespéré qui voulait flinguer les Avengers. Là ça devient un génie du crime arrogant, noble et pété de pognon, c’est un poil trop cliché pour moi.

17 janvier 2022

WandaVision

 

C’est dommage, on commence sans problème avec la meilleure série du tas (attention, ça spoile légèrement). 

WV attaque très fort avec un format original, commençant par des épisodes référençant directement des vieux classiques des sitcoms : des hommages à I Love Lucy (la première sitcom américaine, dans les années 1950), Ma sorcière bien-aimée, Malcolm… pour se transformer petit à petit en série plus conventionnelle, avec les épisodes de 45 minutes beaucoup plus habituels du format Marvel. Mais ce que la série perd en originalité, elle le gagne en fond, avec une illustration plutôt profonde et forte sur le deuil et la perte. 

Ajoutons qu’elle propose quelques twists foufous (et la toute première suggestion de la possibilité d'un multivers avec un personnage dont l'arrivée m'a complètement scotché – bon, finalement c’est un peu désamorcé par la suite, mais bon sang, j'ai séché dix minutes devant mon écran !), et qu’elle introduit plusieurs personnages qui seront sans doute importants pour la suite (Monica Rambeau, Agatha Harkness), qu’elle pose quelques bases sur l’irruption du surnaturel magique, qu’elle dispose de bons comic reliefs (Darcy et Jimmy me font marrer, désolé) et bien sûr qu’elle s’appuie sur l’excellente interprétation d’Elizabeth Olsen* et de Paul Bettany**, qui ne sont pas exactement des tâcherons en matière d’acting. Bref, s’il y a une série du MCU à voir, c’est sûrement celle-là.

* Sœur des jumelles Olsen, qui a clairement piqué tout le talent de la famille. 

** Acteur de grand talent, mais qui malheureusement restera à jamais pour mes potes et moi le boiteux albinos ridicule dans Da Vinci Code.

14 janvier 2022

Encore des séries !

L'année 2021 eut bien des défauts, mais elle a aussi été le théâtre de belles choses. Et puis, quelque part entre les deux, il y a eu les séries du MCU qui ont accompagné cette période sans sortie Marvel au cinéma. Et étonnamment, on me demande assez souvent mon avis dessus.

Alors maintenant que ça se calme un peu, il est temps de se repencher sur chacune de ces séries. Aussi la semaine prochaine ce sera la...



12 janvier 2022

Dernières séries en date

L'hiver, les journées sont courtes et, détail important, j'ai souvent moins de travail que plus tard dans l'année, c'est donc l'occasion de rattraper mon retard en séries.


The Witcher - saison 2

Alors, cette saison 2 des aventure de Geralt de Riv est-elle meilleure que la première ? Eh bien oui, indubitablement, mais c'est surtout parce qu'elle laisse tomber la chronologie décalée à la Westworld (qui ne servait à rien à part tout compliquer). On suit donc les aventures beaucoup plus linéaires de Gégé la déconne, Ciri et Yennefer pendant le conflit qui oppose le Nilfgaard aux royaumes du Nord... Et en vrai c'est pas ouf, y a plein de trucs un peu cons (notamment les actions des Elfes) et le jeu (que l'on peut au choix qualifier d'intense ou de monolithique) de Henry Cavill peut lasser. On peut toutefois noter de beaux efforts sur les effets spéciaux et les costumes. Mais en vrai j'aurai sûrement tout oublié d'ici la saison 3, alors que sept ans après je me souviens encore de l'histoire de The Witcher 3 - Wild Hunt.

What We Do in the Shadows - saison 3

Que vont devenir nos joyeux colocataires vampires de Staten Island, maintenant qu'il est acquis que leur familier Guillermo est un descendant de Van Helsing ? Plein de trucs très drôles. J'ai toujours une affection particulière pour cette série qui me fait bien marrer : les acteurs sont bons, le rythme excellent et les idées souvent inattendues. Je préfère toujours le film original, mais la série étend très joliment l'univers.


 Miracle Workers - saison 3

Série d'anthologie un peu particulière, chaque saison de Miracle Workers reprend le même casting dans une situation totalement différente, un peu comme si une troupe de théâtre nous proposait chaque année sa nouvelle création. Cette fois nos amis empruntent la voie du western : le village famélique du pasteur Ezekiel s'en va en quête de lendemains qui chantent en Oregon, aidé par le bandit de grand chemin Benny the Teen. La série n'est pas parfaite, on reste en deçà de la première saison, mais on rigole quand même et le trio de tête (Daniel Radcliffe, Steve Buscemi et Geraldine Viswanathan) fonctionne vraiment très bien.

Brooklyn Nine-Nine - saison 8

Huitième et ultime saison pour le commissariat 99 de Brooklyn. Grande est ma tristesse, mais immense ma joie alors que je me rends compte qu'aucun épisode de cette série ne m'a jamais déçu. Elle rejoint ainsi mon top des meilleures sitcoms de l'histoire de la télévision, aux côtés de The Office, Malcolm et The Good Place. En outre cette saison ne cherche certainement pas à éviter certaines polémiques concernant la police américaine, bien au contraire, ajoutant ainsi la classe à l'élégance. Chapeau bas.


 Arcane - saison 1

Mais bon, à propos de classe, y a pas à tortiller du derche, la meilleure série de ces derniers temps, c'est Arcane. Le studio français Fortiche a eu les coudées franches pour adapter le jeu League of Legend (et plus généralement l'univers Runeterra de Riot Games), et alors qu'on attendait tous une série sans aucun intérêt, on se retrouve avec une révolution visuelle du même ordre que Cowboy Bebop en son temps, et une qualité d'écriture dont plus personne n'osait encore rêver. La série est belle, dynamique, forte, émouvante, les dialogues sont percutants et les personnages très bien développés, les scènes d'action magnifiquement chorégraphiées, et à aucun moment elle ne se repose sur ses lauriers. Au contraire, jusqu'à la dernière seconde elle donne tout ce qu'elle a avec une générosité affolante. Je suis en train de la revoir pour la montrer à Bij, et son commentaire résume tout : « En fait on ne peut pas lâcher l'écran des yeux ! » Tout simplement parfait.

10 janvier 2022

Potion rift

 Deux petits jeux testés récemment, qui ont beaucoup de potentiel...


Potion Craft est pour l'instant en accès anticipé, il manque donc un peu de corps et il faut voir ce qu'il donnera une fois fini, mais les prémisses sont très agréables. Vous incarnez un alchimiste qui vient de s'installer au village, et il va falloir préparer des potions pour vos nombreux clients. Le gameplay consiste en gros à faire des expériences avec divers ingrédients pour créer de nouvelles formules et satisfaire les différentes commandes de vos concitoyens (parfois sans trop poser de questions, comme avec ce type étrange qui demande tout le temps du poison, ou ce mec qui ressemble quand même vachement à un sorceleur...).

Au bout de deux heures on commence à s'ennuyer, mais le potentiel est là et je resterai attentif à la suite du développement...


Dans un genre totalement différent, The Rift Breaker propose un mélange de gestion, hack & slash et tower defense, ce qui reconnaissons-le est assez audacieux. Surtout que ça marche plutôt bien : vous incarnez une salariée d'une grande corporation, envoyée sur une planète inconnue pour en exploiter les ressources. Vous débarquez avec votre gros exosquelette, vous commencez à installer des mines et des usines, et rapidement vous vous faites attaquer par des hordes de bestioles qui ressemblent beaucoup aux zergs sauvages de Starcraft 2. Donc vous construisez des défenses, vous remplissez divers objectifs, et vous passez du bon temps, car chaque aspect du jeu est très réussi et l'ambiance fonctionne bien.

Bon, personnellement je ne suis pas un grand fan des jeux où il faut se presser, surtout quand on se fait déborder par des hordes titanesques, même si c'est joli à l'écran, il y a toujours un moment où je panique un peu (c'est pour ça que j'aime tant Satisfactory d'ailleurs, on n'y est jamais pressé). Mais je reconnais que c'est très réussi, donc si vous êtes intéressé je vous conseille de tester la démo gratuite.

07 janvier 2022

Le silence de l'agneau (et autres contes de Noël)

 

J'avais déjà vu un film d'horreur avec des moutons (Black Sheep, Jonathan King, 2006).

J'avais déjà vu un film d'horreur dans une étable isolée (Isolation, Billy O'Brien, 2005).

J'avais déjà vu des films d'horreur suédois (Morse, Tomas Alfredson, 2009), norvégiens (Troll Hunter, André Øvredal, 2011) et finlandais (Rare Exports, Jalmari Helander, 2011).

Mais je n'avais jamais vu de film d'horreur islandais dans une bergerie isolée avec des moutons ! Heureusement, Lamb vient combler cette intolérable lacune. 

Lamb est une sorte de conte très islandais (pour mieux appréhender l'ambiance du pays, je conseille la dernière vidéo de François Theurel, qui est très cool, comme souvent avec François Theurel), peu bavard, que certains esprits chagrins pourraient trouver un peu long, et dont le final semblera à la limite du grotesque à ceux qui auront soufflé pendant toute l'heure et demie précédente. Mais perso, j'ai trouvé ça plutôt classe, la réalisation est très réussie et le résultat tout à fait honorable. Je ne raconte pas ce qui s'y passe parce que tout spoil serait dommage (d'autant qu'il ne se passe pas grand-chose, c'est juste que le film prend son temps, ce qui est nécessaire vu son thème). Du beau film de genre.


Sinon j'ai enfin vu The Visit, le film qui marquait soi-disant le retour de M. Night Shyamalan dans le monde des bons films, en 2015 (après les abominables The Happening et After Earth)... et je confirme, c'est super bien. Shyamalan signe à la fois une comédie et un film d'horreur, sans jamais tomber dans la parodie facile. Il joue avec les clichés du genre et du found footage, mais aussi avec les attentes des habitués de ses films, pour un résultat franchement très réussi. Là aussi, hors de question que je déflore l'intrigue, c'est juste l'histoire de deux gamins qui vont rendre visite à leurs grands-parents. Rien de plus. Hé, hé... 


Et pour finir cette jolie trinité qui n'a rien à voir avec Noël, j'ai vu Midsommar, le deuxième film d'Ari Aster (réalisateur acclamé de Hereditary), où j'ai eu la joie de retrouver Florence Pugh (à peu près le seul truc potable de Hawkeye... mais je reparlerai de Hawkeye un autre jour) et William Jackson Harper (Chidi dans The Good Place, dans un rôle assez différent). Ah, Midsommar, comment résumer Midsommar ?

Vous voyez Kaamelott ? Bien, imaginez à quoi doit ressembler la fête des Moissons au pays de Galles. Vous l'avez, l'image ? Des traditions et des jeux complètement incompréhensibles, des repas absurdes où on est obligés d'avaler des trucs aberrants sous le regard insistant d'une centaine d'hôtes tous parfaitement sérieux ? Bien, maintenant remplacez le pays de Galles par la campagne suédoise, et Alexandre Astier par H. P. Lovecraft, et vous avez en gros Midsommar. Un groupe d'Américains vient observer une fête estivale dans une petite communauté de très amicaux blonds aux yeux bleus, et ça se passe très bien.

En vrai le film est saisissant, avec une photographie forte (on est sur un film d'horreur en plein jour, et en été dans le nord de la Suède, « en plein jour » prend tout son sens), des acteurs au cordeau, une mise en scène très ample et élégante, un sous-texte fort sur le traumatisme du deuil... Ce n'est pas si terrifiant (malgré quelques passages bien gores), mais l'ambiance est lourde et ne vous lâchera pas de sitôt.

05 janvier 2022

Et la santé, hein...

 

Allez, on liquide 2021 et on va dire que ce sera mieux en 2022. Bon courage à toutes et tous, et bonne année !