Ex nihilo Neil

26 avril 2024

Insérez une pièce

 

En ce moment, l'hôtel de la Monnaie (en plein centre de Paris) propose une exposition fort sympathique intitulée Insert Coin. Comme son nom l'indique, elle met en avant tous les appareils dans lesquels les bistrotiers invitaient à insérer des pièces : juke-box, baby-foots, flippers et, bien sûr, bornes d'arcade.

On y a amené les neveux et nièces, qui forcément ont kiffé. Il faut dire qu'à l'entrée, chaque visiteur reçoit dix jetons, qu'il est libre d'utiliser dans l'objet de son choix. On peut ainsi redécouvrir la fièvre de classiques comme Frogger, Bubble Bobble ou Pong, mais aussi Mortal Kombat (définitivement injouable) ou Metal Slug (qui a ruiné un bon paquet d'adolescents à mon époque). Sans parler de la queue devant les flippers, qui ne diminuait jamais (j'ai quand même réussi à faire ce qui je crois est le premier tilt de ma vie, les appareils étaient vraiment réglés trop sensibles).

L'esprit d'une époque.

Des bornes d'arcade plutôt classiques, avec du Puzzle Bobble, du shoot'em up,
du jeu de baston...

Curiosité : un flipper désossé. Impressionnant.

Toujours un grand succès pour les flippers. Le Haunted House est notamment
très cool, la bille peut aller sur trois étages différents.

Frogger à deux, source de discorde et de découverte.

Pong. La base.
Deux rectangles, un carré, deux potentiomètres, et c'est parti.


22 avril 2024

Aventures en famille

 


Grands fans du manga Spy × Family, on est forcément allés voir le long-métrage sorti récemment, Code: White. Alors, long épisode sans grand intérêt ou révolution du septième art nippon ? Le premier, bien sûr, faut pas rêver non plus.

Code: White s'inscrit dans la grande tradition des épisodes hors-série, limite non canoniques, issus de vos séries préférées. Pas de surprise : on restera dans le total statu quo, il n'y aura aucune influence sur la série. Anya ne gagnera pas de stella supplémentaire, Loid ne mourra pas en mission et Yor ne sera pas arrêtée pour meurtre et affichée devant le monde entier. On reste sur un long épisode, avec une animation légèrement revue à la hausse (surtout dans les scènes d'action avec Yor, inutiles mais spectaculaires) et tout de même une scène complètement ouf (impliquant le dieu du caca, je ne développe pas mais c'est très drôle). 

Je ne sais pas si c'est un bon film pour découvrir la série (l'exposition très frontale au début du long-métrage récapitule tout le principe de base pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un peu lourd mais assez complet), mais pour les fans ça reste plaisant, et Anya nous gratifie de quelques répliques assez savoureuses. L'un dans l'autre, je conseille.

*

**

Sinon la bande-annonce de Transformers One est enfin sortie. Si vous l'ignorez, il s'agit d'un film en images de synthèse qui commence à faire parler de lui. On y découvrira de tout jeunes Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron), jeunes rebelles sur une Cybrertron sclérosée par des règles absurdes et une attaque de Quintessons (enfin, d'après ce qu'on comprend de la BA). L'animation a franchement l'air sublime, et l'intrigue s'annonce comme une des plus intéressantes de toutes les itérations cinéma de la franchise (mais y a pas trop de mal). Je reste un peu inquiet concernant l'abondance d'humour très Marvel (le genre qui vient désamorcer les moments intenses) et la musique pop (qui n'a jamais fait de bien à cette licence), mais j'irai forcément le voir.


Ah, et je ne sais pas si je suis fan de ce design des visages qui donne l'impression de voir des humains avec des casques, mais bon, ça, faut voir.

19 avril 2024

Les moissons du ciel


S'il y a un jeu que j'attends impatiemment, c'est... Hades II, dont un test technique a été lancé actuellement, mais bon, j'attendrai qu'il sorte complet. Mais d'ici-là, j'ai testé la démo de Lightyear Frontier, un jeu de ferme sur une autre planète, et j'ai été beaucoup plus conquis que je ne m'y attendais.

Lightyear Frontier vous largue sur une planète inconnue, un peu comme dans Satisfactory, et vous allez vous retrouver à cultiver et revendre vos productions, un peu comme dans Stardew Valley, autant vous dire qu'il s'inspire pas des pires jeux de ces dernières années. Muni d'un gros mech-tracteur (dont le bruit de moteur diesel gâche un peu la beauté des environnements, mais j'imagine qu'on pourra l'améliorer), vous parcourez des plaines chatoyantes, découvrez la faune, exploitez les ressources locales et commencez à cultiver. Il y a des secrets à découvrir et la map a l'air pas trop grande, juste ce qu'il faut pour se lancer sans se dire qu'on va y perdre la moitié de sa vie pendant trois mois.

Regardez comme ça chatoye !

Bref, le jeu m'a un peu emballé, et a fini dans ma wishlist (où il n'est pas difficile d'entrer, mais tout de même). Je garde un œil dessus, car il faut bien patienter en attendant Hades II.

17 avril 2024

La menace fantôme

 

On avait bien aimé Afterlife, l'espèce de soft reboot de Ghostbusters sorti en 2021 (j'en parlais ici), on est donc allé voir la suite, sans grand espoir ceci dit. On a bien fait. De pas avoir d'espoir, hein, pas d'y aller.

Afterlife était un film touchant, malgré ses imperfections : il était réalisé par Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman qui avait fait les deux SOS Fantômes originels, et transpirait l'hommage par tous les pores. Au point de rendre le fan service digeste, ce qui n'est pas évident. Mieux : il arrivait à développer des personnages attachants, au premier rang desquels la jeune Phoebe, incarnée par la merveilleuse McKenna Grace dont Bij et moi sommes immédiatement tombés amoureux de la prestation. 

Alors que faire dans la suite de cette œuvre si délicatement équilibrée ? Ben traire la vache, bien sûr ! Mais sans Jason Reitman à la réal (on peut imaginer qu'il estime avoir réglé son œdipe et qu'il est retourné réaliser des films destinés au festival de Sundance*), place à Gil Kenan, scénariste du premier et réalisateur de quelques trucs**. Et c'est plus la même. On sent que la production a repris la main et ouvert les vannes du fan service à fond, sans la délicate alchimie d'Afterlife

C'est quand même couillon d'avoir tellement de personnages inutiles qu'on
se retrouve obligé de mettre le personnage principal en tout petit, en bas !

Le résultat, c'est un gros gloubi-boulga avec beaucoup, beaucoup trop de personnages (des anciens qu'on préférerait ne plus voir et des nouveaux qu'on espère ne plus jamais revoir) et des arcs narratifs tellement resserrés qu'ils n'ont plus aucun sens, souvent réduits à deux scènes (genre au début du film : « J'aimerais bien conduire la voiture ! » et à la fin du film : « C'est bon tu peux conduire la voiture », sans aucune progression particulière qui justifie cette décision). Même l'arc de Phoebe, devenue sans équivoque le personnage principal, devient absurde face à cette compression.

Même visuellement, c'est pas ouf. Pas moche, mais très générique, sans aspérité, avec des scènes qui pourraient tout aussi bien sortir d'un autre film à licence. Et je suis convaincu qu'on va encore s'en taper une autre, de ces suites, et peut-être bien qu'on ira, parce qu'on adore vraiment très fort McKenna Grace. Mais bon, on en a déjà eu un de correct, j'ai du mal à croire à un second miracle.

* Oui parce que Jason Reitman, c'est Juno, Up in the Air, Young Adult... plus des sortes de comédies romantiques désenchantées, avec des personnages blasés et une morale à l'avenant. Pas grand-chose à voir avec des blockbusters.

** J'avais bien aimé Monster House notamment, malgré ses character designs hideux.


15 avril 2024

L'humanité au cœur de l'Entre-Terre

 

J'ai rejoué à Elden Ring, dernièrement. Comme d'habitude quand je fais des From Software, j'essaye de suivre le maximum de quêtes de PNJ, car elles sont souvent très bien écrites dans leur minimalisme. Et je me suis rendu compte de la profondeur de celle de Diallos.

Diallos, c'est un chevalier à l'armure chatoyante que l'on croise relativement tôt dans l'aventure, autour de la Table ronde (ce n'est pas la Table ronde du roi Arthur, mais c'est un peu l'idée). Dès son introduction, on devine son passif : « Vous devez être nouveau ici. Je suis... bah, appelez-moi simplement Diallos. L'honneur d'une maison importe peu en ces terres. »

En quelques mots, il vous fait comprendre que la noblesse ce n'est pas important, mais que lui l'est assurément, noble. Une leçon de fausse modestie, qui ne se démentira jamais par la suite. Il vous explique notamment qu'il cherche sa servante, une dénommée Lanya, qu'il semble tenir en haute affection. Plus tard, vous le retrouverez au-dessus du corps de celle-ci, en larmes, puis en rage : « Ils ont porté la main sur ma servante, et je ne laisserai pas cette injure impunie ! “L'histoire de la maison Hoslow est écrite dans le sang !” Moi, Diallos, promet de délivrer ce message ! »

Et sur le moment, il semble sincèrement éploré, outré. Mais plus tard encore, vous le retrouvez au manoir du Volcan, siège des Récusés qui ont tué Lanya, dont il a rejoint les rangs. C'est une ruse, bien sûr. Il vous l'explique longuement, avec force arguments. Il les infiltre pour comprendre leur fonctionnement et leur porter un coup fatal, de l'intérieur. Mais chaque phrase vous fait comprendre qu'il est surtout en train de tourner casaque. Ils ont leurs raisons, ils n'ont pas forcément tort, et si épouser leur cause était enfin l'occasion de prouver sa valeur ? Et si c'était finalement pour ça que Lanya était morte ? Et si, en fait, ce malheureux incident avait été un signe du destin ? Peut-être même serait-ce faire injure à sa pauvre servante que de refuser cette voie ?

Chaque fois que vous le croisez, la gloire dont il parvenait encore vaguement à s'auréoler en prend un coup, et chaque fois vous comprenez un peu plus à qui vous avez affaire : un second fils d'une maison glorieuse, qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts, a rêvé de gloire et d'honneur toute sa vie mais est paralysé par l'incertitude et la peur d'agir, incapable de se dresser contre qui que ce soit, incapable de dire non. Un être pathétiquement humain. Au point que je me suis rappelé que oui, G. R. R. Martin est impliqué dans l'écriture de ce jeu, et ce n'est peut-être pas tant un détail que ça. Après tout, Game of Thrones est truffé de personnages terriblement humains dans ce goût-là, de chevaliers dépassés par ce que l'on attend d'eux. 

Une magnifique illustration de Danbooru.

Et puis, à la fin, vous le retrouvez à Jarrebourg, le village des pots en terre vivants. Là, il passe son temps à laver les pieds de ces êtres misérables, jurant de ne plus jamais tirer l'épée, et de s'en tenir là, au rang de serviteur des créatures les plus basses de ces terres. Il dit avoir trouvé la paix, et vous le laissez. Après tout, chacun doit suivre sa voie.

Si vous revenez une dernière fois, vous le retrouverez agonisant. Des « braconniers » ont attaqué le petit village, et il l'a protégé. Il a éliminé la menace, même s'il l'a payé cher. Et pour une fois, il ne vous parle pas de sa petite vie et d'une quête insensée : « Ah, c'est vous... les jarres... est-ce qu'elles vont bien ? Est-ce que je les ai défendues ? » Et si vous lui confirmez, il rend son dernier souffle : « Alors tout va bien... Ce pauvre fou a prouvé sa valeur, finalement... »

Diallos, le chevalier qui cherchait la gloire, et a fini par comprendre qu'il n'est de plus grande destinée pour le fort que de se mettre au service des plus faibles. 

12 avril 2024

L'étrange projet Retour à la case mémoire

 

En tant que fan de Picsou je suis obligé de vous tenir au courant de l'existence d'un projet dont vous n'avez sans doute pas le début de l'idée. Une petite équipe de fous furieux ont lu dans l'âme du gamin que j'étais, et se sont dit qu'il y avait là une bonne idée : pourquoi ne pas adapter Picsou en live action ?

Ce projet un peu cinglé, franchement casse-gueule, a déjà récolté plus de 130 % de ses espoirs sur KissKissBankBank, et j'ai beaucoup de mal à ne pas me sentir hypé. Bien sûr ça va être un poil cringe, bien sûr ce ne sera pas le long-métrage d'animation La Jeunesse de Picsou réalisé par Fortiche Production qu'on attend tous (je divague, hein, ce n'est pas prévu), mais les gars ont l'air d'y mettre tellement d'ardeur que j'ai quand même bien envie de voir le résultat fini.

En plus y a Véronique Augereau (Marge Simpson !) en Miss Frappe, et le scénario semble adapter une idée de Don Rosa. Si vous fouinez sur Internet, vous trouverez même une première scène finalisée.

10 avril 2024

Passage à l'aquarium

 

Nous étions tantôt à l'Aquarium du Palais de la Porte dorée, à Paris, un endroit charmant avec plein de poissons répartis par biomes. La représentation ci-dessus est bien sûr une vue d'artiste, notre nièce de cinq ans ayant la capacité de concentration d'une fanchette, mais elle a bien aimé la petite heure que nous y avons passée. 

On a quand même eu le temps de faire en vitesse l'expo sur la préservation de la faune fluviale malgache, qui était sympa et très axée sur le travail scientifique de terrain, c'est toujours bon à prendre.

08 avril 2024

J'ai vu des films (de ouf !)

Je ne suis pas beaucoup allé au cinéma ces derniers temps, mais de ci de là j'ai vu des films complètement improbables... Suivez-moi, on commence tranquillement par un long-métrage qui est encore à l'affiche, puis on va sombrer petit à petit dans la folie.


Vampire humaniste cherche suicidaire consentant,
Ariane Louis-Seize, 2024

Oui, c'est le vrai titre, et oui, ça résume parfaitement le film. Sacha est une adolescente vampire qui n'a pas envie de tuer des gens, mais il faut bien vivre, alors ses parents vampires (oui, apparemment les vampires peuvent se reproduire) l'envoient en pension chez sa cousine pour qu'elle apprenne à boire des cous. C'est évidemment une métaphore, plutôt bonne, sur le mal-être adolescent, le passage à l'âge adulte et la difficulté à trouver sa voie. Ce n'est en revanche pas du tout un film d'horreur, on est au contraire sur une gentille comédie (en plus c'est québécois, ce qui donne toujours aux dialogues une saveur particulière) avec des très bons acteur/ices et un scénario classique mais efficace. Bref, une sorte d'anti-Morse, tout aussi bon mais dans un genre très différent.


Holes (La Morsure du lézard), Andrew Davis, 2003

J'avais entendu parler de ce film un peu par hasard, et comme ça avait l'air d'être un mini phénomène aux États-Unis alors que c'est complètement inconnu en France, j'ai voulu savoir pourquoi. Et j'ai compris. 

Déjà, c'est l'adaptation d'un gros classique de la littérature jeunesse, écrit par Louis Sachar en 1998. Je pense qu'il a été pas mal occulté chez nous par la folie Harry Potter qui régnait lors de sa sortie française (Le Passage, en 2000). Mais surtout, c'est une adaptation signée Disney, et le film sent tellement le Disney Channel des années 2000 que j'en ai des remontées de Tang. La bande de jeunes qui se la joue, les vieux acteurs venus cachetonner en cabotinant (mention spéciale à Jon Voight qui en fait des caisses et à Sigourney Weaver, qui force pas trop sur son talent), la bande originale très « keeeewl »... C'est calibré pour les ados qui font du skate en mâchant du chewing-gum une casquette à l'envers.

D'accord, mais qu'est-ce que ça raconte ? En gros Stanley (joué par un tout jeune Shia LaBeouf) se retrouve dans une espèce de bagne pour jeunes garçons où on doit creuser des trous à longueur de journée sous un soleil de plomb. Je précise que le film se passe aujourd'hui aux États-Unis, hein, on n'est pas dans Les Évadés ou Midnight Express, mais apparemment ça choque personne. Et peu à peu, on découvre que ce bagne cache autre chose... 

Enfin, en gros. La narration est pas incroyable, avec des flashbacks bizarres avec Patricia Arquette (encore une qui a des impôts à payer)... c'est pas qu'on s'y perd, mais c'est pas toujours captivant. Je suis sûr que le livre est bien mieux mené, et surtout qu'il ne s'embête pas à mettre des musiques cool sur des images de gosses en train de creuser dans un camp de travail sordide. 

Niveau réal, pensez que dix ans plus tôt, Andrew Davis réalisait Le Fugitif avec Harrison Ford ! Ceci dit ça explique peut-être quelques plans inspirés, notamment sur la zone de creusage qui terrifiera les trypophobes. Mais sinon c'est pas foufou.


Transformers the Movie, Shin Nelson, 1986

Là, on attaque le dur, mais pour bien comprendre il faut que je vous raconte l'origine de ce film. Mettons-nous en situation : nous sommes donc en 1986, dans les locaux de Hasbro, durant une réunion entre les responsables du département jouets et les responsables de la série animée Transformers, qui a pour but de faire vendre lesdits jouets.

- Bon, les gars, super boulot avec la série, là, franchement, deux saisons de publicités de 20 minutes, ma-gni-fique ! On en a vendu des palettes et des palettes, des Oprimus Drive...

- Optimus Prime.

- ... et des Megawatts.

- Megatron.

- Mais bon, tout a une fin, les Japonais à qui on achète les jouets sont passés à la génération suivante.

- Donc on arrête la série ?

- T'es con ou quoi ? Non, on continue, mais vous faites des histoires avec les nouveaux robots. Vous inventez des noms, des histoires à la con, vous faites vos trucs quoi.

- Ok, ben on va faire comme d'habitude, on fait débarquer de nouveaux personnages au fil des épisodes, et...

- Ah ouais mais non, par contre l'ancienne gamme elle est plus fabriquée, donc faut plus les voir, les anciens.

- Ah... ben, on peut faire une nouvelle série. C'est forcément un peu risqué, les gosses aiment bien les histoires qui se continuent, mais...

- On va faire mieux, les gars, on va carrément faire un long-métrage d'animation, qui sortira au cinéma ! Comme ça on aura une parfaite transition avec la saison 3 à venir. Z'avez juste à tuer tous les anciens personnages, et comme ça place aux nouveaux.

- Pardon ?

- Quoi ? 

- Je... les tuer ? T'es sûr ?

- Ben quoi ? Qu'est-ce qu'on s'en fout ?

*

**

Je suis assez sûr que ça s'est passé comme ça. Car oui, John Advertising, il s'en battait les steaks de ces personnages, lui il voulait que ce soit bien clair pour les gosses qu'il fallait acheter de nouveaux jouets, encore plus cool, et donc que les anciens, c'était du passé. Table rase. Le marketing, à l'époque, c'était pas un truc de gonzesse.

Et donc, au bout d'un quart d'heure de Transformers the Movie, vous aurez vu la quasi-intégralité du casting de la série (et ça fait du monde !) se faire dézinguer. La plupart des Autobots meurent de la main des Decepticons, ces derniers se faisant pour leur part massacrer par Unicron, le grand méchant du film.

Ah oui... au passage :

*

**

- Ah, et pour le méchant vous me mettez un mec imposant, hein, parce que j'ai un deal avec Orson Welles pour faire la voix.

- Ah, ah, super marrant John.

- Quoi marrant ? 

*

**

Oui, sans rire, c'est Orson Welles qui fait la voix d'Unicron, la planète-robot. C'est tellement n'importe quoi que je ne sais pas quoi faire de cette information. Ce fut d'ailleurs son dernier rôle. On en oublierait presque que Leonard Nimoy double Galvatron.

« Ça va chef, c'est assez imposant là ? »

Et donc, notamment, vous avez la mort d'Optimus Prime, le chef sans peur et sans reproche, figure paternelle majeure de la pop culture de l'époque, vous avez donc la putain de mort d'Optimus Prime au bout de vingt minutes de film, on voit son corps, ses yeux qui s'éteignent, ses couleurs qui s'affadissent, et ça a traumatisé toute une génération bon sang qu'est-ce qui leur a pris ?

La suite est une succession de batailles et de courses-poursuites peu intéressantes (l'animation a vieilli mais pour l'époque c'était quand même assez classe), avec quelques moments incroyables comme le couronnement de Starscream (et son exécution immédiate par Megatron, devenu Galvatron), l'introduction des Junkions sur Dare to Be Stupid de Weird Al Yankovic (c'est encore plus n'importe quoi que le truc avec Orson Welles) ou le final sur The Touch de Stan Bush (croyez-moi, vous connaissez, et c'est ringard as fuck).

En fait ce film c'est un condensé des années 1980 : des chansons pop partout, y compris sur les scènes où elles n'ont rien à faire (« Oh, eh, on a payé, on a les droits, on utilise hein ! »), des blagues de merde, des personnages introduits au chausse-pied (ou dégagés au laser), une intrigue minimaliste au milieu de laquelle on trouve tout un tas d'idées qui deviendront fondatrices de l'univers Transformers pour la suite (la matrice de commandement, Unicron...), un gosse énervantTM dans un exosquelette parce que c'était la mode à l'époque...

C'est tout simplement hallucinant. Au sens propre. Le film est dispo en ligne, c'est assez insupportable en dehors de l'intérêt historique, mais si ça vous amuse...

05 avril 2024

Frelons vs cachalot

 

 

Après des mois et des mois de patience, les deux nouveaux modules pour Paleo sont sortis. C'est toujours aussi dur, et toujours aussi bon.

J'ai déjà parlé de Paleo à plusieurs reprises, c'est mon jeu coopératif préféré, notamment grâce à sa grande qualité narrative, d'une élégance incroyable (très peu de texte, tout passe par les images et les concepts invoqués). J'ai d'ailleurs contaminé pas mal de monde, et j'en suis un peu fier. Alors quand deux modules inédits en France sortent, je me jette dessus (en fait non, parce que mon beau-frère m'en avait déjà rapporté un du salon d'Essen l'an dernier, et comme c'est très peu textuel, le fait que ce soit en anglais ne pose aucun problème).


 

Nous commençons donc avec Les Frelons, qui met notre tribu aux prises avec des nuées de ces saletés. La spécificité étant ici qu'on ne peut pas se débarrasser desdits insectes, ils vont revenir de jour en jour et, s'ils ne font pas très mal, ils font surtout perdre énormément de temps, précieux dans ce jeu. Pour l'instant, mon conseil de stratégie est simple : faites des torches.

Nous avons ensuite La Baleine blanche, où les vaillants hommes (et femmes) préhistoriques devront s'unir pour embarquer en mer et pister le cétacé albinos. Une idée de mécanique astucieuse rend le module d'autant plus difficile qu'on est nombreux, et chaque sortie en mer est une mini partie en soi. 

Les deux sont excellents, même si je les conseille évidemment à ceux qui connaissent déjà bien le jeu de base.

03 avril 2024

Randodile

 

Ma mémé, comme souvent les grands-mères, était formidable, et entre autres elle a élevé un bon pourcentage de la famille, entre ses huit enfants et le nombre extravagant de petits-enfants qu'elle a gardés (dont moi, bien sûr). 

Pour la garder dans nos mémoires, un de mes cousins a lancé il y a quelques années la « Randodile » : en gros, on part de la maison et on marche tranquillement jusqu'au petit village de Puysserampion, à quatre kilomètres de là, en famille, pour refleurir la tombe de l'aïeule. Comme l'anniversaire de ma grand-mère tombait fin mars, on fait souvent ça le week-end de Pâques.

Après l'avoir raté deux fois j'ai enfin pu y participer. C'était un beau week-end. Je suis content d'avoir été là.

Ma maman, ma Bij et deux représentantes du futur
de la famille, sur les routes de Lot-et-Garonne.


29 mars 2024

Patos do Brasil

 


Je griffonnais sans but et j'ai fini par me retrouver avec plein de personnages de canard sur mes feuilles... et pas mal venus d'un pays rarement évoqué par les fans : le Brésil.

Dans les comics Disney, on connaît bien l'école américaine (tout le monde a lu La Jeunesse de Picsou de Don Rosa et si ce n'est pas le cas, ne restez pas là à ne rien faire !) et l'école italienne (dont je parle assez souvent). On cite moins souvent le troisième pays le plus producteur en la matière (à la louche) : le Brésil.

Il faut dire que le Brésil a depuis longtemps un représentant officiel dans le bestiaire Disney : José Carioca, apparu en 1942 aux côtés de Donald dans Saludos Amigos. Le personnage est rapidement devenu une star dans son pays, où il a un magazine à son nom. Il y est un individu bohème, fainéant, séducteur, sans le sou la plupart du temps, au grand dam de sa fiancée Rosinha, sorte de bombasse bien née au tempérament volcanique (oui, c'est des BD Disney, les clichés sont la norme).

Du coup, comme on ne pouvait pas aligner que des aventures de José, d'autres séries ont été inventées, comme Os Adolescentes, traduite audacieusement L'Âge du rock chez nous, qui réunit Pata Lee (Chris Yè-Yè chez nous, j'en avais déjà parlé) et ses copains ados dans une sitcom à l'américaine où les personnages vivent leur meilleure vie entre amourettes, sport et horoscope. Et on avait aussi les histoires de Peninha (Popop) avec son neveu et sa fiancée Gloria, inexplicablement rebaptisée Ravigotte en français, ce que je ne m'expliquerai jamais*.

* Notez que la sauce ravigote, qu'on sert en général avec la tête de veau, s'écrit avec un seul t, alors que le personnage en prend deux, donc je n'ai vraiment aucune idée de l'origine de cette traduction. Un délire du moment, une blague qui est allée trop loin, peut-être ?

27 mars 2024

Heures de jeu

 


Une expérience assez intéressante que de voir quels jeux ont pris le plus de temps sur votre vie. Bon, pour les jeux multijoueurs, ça s'explique facilement. Idem pour les roguelikes qui incitent à rejouer en boucle pendant des heures et des heures (c'est marrant d'ailleurs de voir que les deux ici sont Don't Starve et Hades, deux extrêmes dans le genre, l'un cryptique et punitif, l'autre narratif et ultra fluide). Les working sims, évidemment, ça vous fait apprécier une tâche répétitive (un peu comme les précédents d'ailleurs), et il faut planifier, ça prend du temps (d'ailleurs je n'en ai pas fini avec Satisfactory, dont j'attends juste la version 1.0 pour le relancer, et j'ai encore un succès à farmer sur Hardspace Shipbreaker que j'entends bien refaire intégralement un de ces jours).

Pour les soulsbornes, c'est plus pervers, c'est vraiment un gameplay addictif par l'implication qu'il génère. Notez que j'ai 226 heures sur Elden Ring alors que je n'ai fait que deux runs, alors que les 286 heures de Sekiro représentent au moins une dizaine de runs terminées et quelques new game + (je pense que les chiffres le confirment : Sekiro est clairement le From Soft que je préfère niveau gameplay... je me le refais une fois par an en moyenne, j'ai tous les succès, c'est mon chouchou).

25 mars 2024

Duck Avengers

 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une planche de BD, et comme en ce moment je retombe un peu dans le Duckverse je me suis amusé.

22 mars 2024

Sujet créé par radiations artificielles...

 


Un petit fanart du Scrameustache, une série de BD bien franco-belge sur laquelle j'avais envie de revenir depuis un moment.

Quand j'étais gamin, j'aimais beaucoup Khéna et le Scrameustache. C'est une série de science-fiction light, avec des personnages affables et des intrigues convaincantes, au début du moins. Ça mélange parfois un peu magie et SF (avec le personnage de Falzar par exemple), l'humour n'est pas toujours très fin, mais ça fait le café, et ça soulève parfois quelques idées intéressantes (notamment sur les utopies comme celles du Continent des Deux Lunes ou des Galaxiens, qui donnent de bons premiers exemples de sociétés alternatives pour les enfants). 

Plus tard, en me renseignant un peu sur le sujet, j'ai appris que la série avait été pas mal critiquée en son temps. On reprochait en particulier à son auteur, Gos, de copier le style de Peyo. C'est vrai qu'il est difficile de ne pas voir le cousinage, d'autant plus qu'en parallèle on avait Seron, l'auteur des Petits Hommes, qui imitait fortement le style de Franquin*. Les années 1970 ne devaient pas être faciles pour les dessinateurs franco-belges qui vivaient dans l'ombre de géants pareils**. 

Le tome 1 (1973) et le tome 44 (2019)... Je n'ai pas lu le dernier,
mais j'ai quand même l'impression que c'est parti en couille
à moment donné.

Mais bon, tout ça n'a plus beaucoup d'importance puisque la série s'est perdue dans les intrigues à tiroir sans intérêt et les bouffonneries à base de Galaxiens qui pètent. Visuellement, les épisodes les plus récents sont plutôt moyens et vieillissent moins bien que les premiers, ce qui est un comble***.

* D'ailleurs les deux ont collaboré dans un crossover en 1985 réparti sur deux albums (Les Kromoks en folie et Le Pickpocket), comme quoi l'idée ne date pas du MCU. 

** Ne vous y trompez pas hein, jamais Gos n'a atteint le niveau de Peyo. Et je ne parle même pas des chances qu'avait Seron d'arriver à la cheville de Franquin. Mais les deux séries ont eu leurs bons moments. 

*** Mais pas si rare dans ce domaine. Un jour, il faudra que je parle de Yoko Tsuno et de l'enfer visuel qu'est devenue cette série.


Il y a apparemment eu un projet de série animée en synthèse assez moche et un trailer qui n'emprunte absolument pas aux Minions (autant dire parfaitement l'esprit de la série). On n'en a plus entendu parler depuis dix ans, et je vais compter ça dans les bonnes nouvelles de la semaine. Ah, et de rien pour cette rengaine épouvantable que vous allez avoir en tête pendant les prochaines heures.

20 mars 2024

Virée lyonnaise

 

Le week-end dernier nous étions à Lyon, ville où j'étais déjà passé en coup de vent mais que je n'avais jamais visitée. C'est joli, et les lieux emblématiques (Fourvière, le Vieux-Lyon, la Croix-Rousse...) valent le détour, mais je n'ai pas réussi à manger dans un bouchon typique, il faudra que j'y retourne.

15 mars 2024

L'amour impossible de Donald D.

 



Je faisais des recherches pour un post sur les super héros Disney, comme j'en avais manifesté l'intention il y a quelque temps, et je suis tombé sur des images de Reginella. Et comme à chaque fois que je tombe sur des images de Reginella, mon cœur a fondu.

Il faut que je vous raconte, parce que vous ne connaissez sans doute pas Reginella. Nous sommes dans l'univers des canards Disney, mais côté italien, pour une fois. Au cours d'une aventure malencontreuse, Donald découvre de mystérieux extraterrestres coincés au fond de la mer, le peuple de Pacificus, et sa souveraine Reginella. Tous deux tombent follement amoureux, mais divers impératifs les contraignent à se séparer. Plus tard, leurs chemins se croiseront à nouveau, mais chaque fois ils devront s'éloigner l'un de l'autre.

 

Reginella par l'immense Giorgio Cavazzano.
Saviez-vous qu'il avait aussi dessiné les aventures de Pif et Hercule
dans les Pif Gadget des années 1980 ?

Je n'ai techniquement lu qu'une seule histoire avec Reginella (rebaptisée Pulcinella en France, pour des raisons qui m'échappent), mais elle m'a marqué. Déjà parce qu'elle est dessinée par Giorgio Cavazzano, sans doute un de mes dessinateurs italiens préférés. Mais surtout parce que je n'ai jamais vu un amour aussi incandescent dans une BD Disney. 

Daisy et Donald sont amoureux, mais c'est l'amour du quotidien, souvent houleux. Goldie et Picsou sont amoureux, mais c'est de l'amour entre deux rudes aventuriers, ils ne se l'avouent pas et se cachent derrière leurs carapaces respectives. Reginella et Donald, c'est autre chose. C'est l'amour fou, dégoulinant de sincérité, l'amour qu'on trouve dans les grandes tragédies romantiques. C'est Roméo et Juliette, c'est Guenièvre et Lancelot, c'est Cléopâtre et Marc-Antoine. C'est la passion absolue du grand amour impossible. 

Regardez-les se manger des yeux et dites-moi que vous avez déjà
vu ça dans une BD Disney ! Sérieux, trouvez-vous une chambre !

 

Et le style souple et vif de Cavazzano rend le personnage tellement adorable qu'il est difficile d'y résister. Je me souviens que moi-même, petit garçon des années 1980 (donc allergique à toutes ces bêtises romantiques), j'étais sincèrement ému par cette histoire qui, fait rare là aussi, finit mal. Chaque fois les amants maudits doivent se séparer pour d'impérieuses raisons d'État. C'est une mécanique narrative peu commune dans ces BD. 

Je me suis demandé comment on aurait pu l'insérer dans l'univers DT2017, mais bien sûr quelqu'un sur le net y a pensé (Momocat) :



13 mars 2024

Back to SC2

 

 

En ce moment YouTube est plein de gens qui ont l'air de s'éclater sur Helldivers 2, et par effet FOMO (auquel je suis assez sensible), j'ai très envie d'aller trucider de l'insectoïde à la Gatling moi aussi. Mais bon, je résiste en attendant les soldes et des potes susceptibles de m'accompagner, du coup j'ai relancé StarCraft 2, qui reste un bon moyen de désinsectiser sans se prendre la tête.

Ça me fait penser que j'ai aussi voulu tester Stormgate, le projet de STR des anciens de Blizzard qui ont fui ce studio en perdition pour aller bricoler leur propre Warcraft 4 en douce. J'espérais un bout de campagne, mais la démo ne contient que du PvP, donc aucun intérêt pour moi qui n'ai clairement ni le temps ni la patience d'apprendre des build orders par cœur. J'attendrai la sortie officielle.

Ah, quand j'écris Warcraft 4, je rigole pas hein. Impossible de ne pas y penser.
On sait jamais, si l'histoire est bien j'en reparlerai.


11 mars 2024

Le dernier kamehameha

 


Le monde a appris avec désarroi le décès d'Akira Toriyama, l'iconique créateur de Dragon Ball (et de plein d'autres trucs), à l'âge relativement jeune de 68 ans. J'ai connu la folie Dragon Ball au Club Dorothée, puis Dragon Ball Z, alors aujourd'hui est l'heure d'un petit bilan. Mais ce n'est pas mon boulot, alors je vais juste dire ce que j'en pense.

Dragon Ball, quand c'est arrivé en France, c'était la révolution. Le premier shônen moderne, celui qui allait inspirer tous les Naruto et autres One Piece. À la base, c'est surtout une version rigolote et parodique du Voyage vers l'Ouest, légende chinoise bien connue mettant en scène le... voyage vers l'Ouest d'un moine accompagné du roi des singes. Toriyama s'est considérablement éloigné du conte, ajoutant trois milliards de blagues pas toujours très fines pour en faire un concentré de fun et de retournements de situation inattendus. 

Ce moment, notamment, reste un des plus géniaux de toute
la saga. Les vrais savent.

Puis Son Goku a grandi, et c'est parti en couille. Je ne vais pas vous dire que j'ai détesté Dragon Ball Z, je l'ai suivi assidument, comme tout le monde à l'époque. Mais il faut vraiment arrêter de considérer ce truc comme l'alpha et l'oméga. DBZ c'est insupportable : des combats qui enchaînent sur des combats avec plus de combats. Alors certes ils sont prenants, certes le grandiose de la mise en scène le dispute au charisme des character designs, mais bon, on n'a plus quinze ans, on a le droit de prendre un peu de recul, et sitôt qu'on le fait, il faut bien admettre que le fond pue du cul. 

Son Soku et ses potes ne se battent pas pour un idéal ou pour sauver le monde : l'immense majorité du temps, c'est pour mesurer leurs kikis, avec parfois des pauses pour ressusciter leurs potes afin de pouvoir reprendre le mesurage de kikis (je passe charitablement sur le fait qu'on devient plus fort en devenant blond aux yeux bleus). Ne parlons pas du rôle des femmes, qui savent se battre (moins bien que les hommes, quand même) tant qu'elles ne sont pas mariées, après c'est fini, elles font la cuisine et s'occupent des gosses pendant que ces messieurs vont se mettre sur la gueule. Osez me dire que j'exagère ! DBZ, ça craint, d'ailleurs Toriyama lui-même en avait marre et n'a continué que sous la pression populaire.

J'espère donc (contre toute vraisemblance) que la postérité retiendra davantage le Toriyama de Dr. Slump, qui reste un des mangas les plus débilement régressifs et marrants qui soient (rarement le mot « caca » m'aura autant fait rire). Car il n'a jamais été aussi bon que dans le délire et l'humour absurde, et qu'en ce moment, on a bien besoin de rire.

08 mars 2024

Batman wish


Quand j'étais gamin, y avait pas de Marvel Cinematic Universe, les seuls super héros un peu connus du grand public étaient Superman, Batman et Spider-Man (et encore, j'en connais qui pensait que Spider-Man, c'était un mec qui allait très vite – qui speedait, quoi !). Par contre y avait plein d'encapés dans les BD Disney, et parmi ceux-là, Super Popop.

Super Popop est bien évidemment l'identité secrète de Popop, le cousin beatnik de Donald. C'est une espèce de Batman calamiteux, globalement incompétent mais rigolo, qui bat ses ennemis tout en gaffant, une sorte de proto-Myster Mask. Et il est déguisé en chauve-souris. Gamin, je me suis souvent dit que « Super Popop », c'est sûrement le pseudo de super héros le plus pourri de l'univers, mais aussi que ça ne reflétait pas trop le côté chauve-souriesque (chiroptérien ? ouais, chiroptérien c'est mieux) de son costume. Depuis j'ai réalisé que c'était juste une fainéantise de traducteur.

En effet Super Popop a été créé en 1973 par Ivan Saidenberg et Carlos Edgard Herrero, deux auteurs brésiliens (les aventures de canards avaient beaucoup de succès là-bas), et son nom original est Morcego Vermelho, ce qui se traduit très littéralement par « chauve-souris rouge ». Je ne sais pas si en Angleterre on l'appelle Red Bat (un nom qui claque, pour le coup), mais en français j'imagine que le mot « chauve-souris* » sonne un peu trop ridicule, d'où Super Popop. 

Le « club des héros » qui réunissait les différents super héros
Disney des années 1970-1980. Les Avengers de l'époque, quoi.
Ça avait quand même une autre gueule.

Non, en fait ils se sont sûrement même pas posé la question, surtout quand on sait que les autres héros de la même époque s'appellent en français Super Daisy, Super Dingo, Super Gilbert, Super Ravigotte... mais c'est une histoire pour une autre fois où je n'aurai pas d'idées de posts.

* Tiens, d'ailleurs, saviez-vous que le terme « chauve-souris » vient probablement d'un vieux terme gaulois qui signifiait « chouette-souris » ? Ce qui est beaucoup plus cohérent, vu que s'il y a bien un truc que ne sont pas les chiroptères, c'est chauve.

06 mars 2024

Dune 2 (pas le jeu)

 

Après avoir vu le premier film Dune de Denis Villeneuve (ici), j'avais sobrement commenté que c'était une adaptation au niveau du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Après avoir vu le deuxième, je persiste.

Ces films ne feront pas des livres de Frank Herbert ma saga de science-fiction préférée, mais il faut bien reconnaître qu'ils constituent une adaptation grandiose. Bien sûr il manque plein de trucs et des personnages ont été sacrifiés (c'est le propre d'une adaptation), mais la substance est là, le souffle, l'ambiance, jusqu'à la portée politique (l’Épice n'a jamais autant été le pétrole, les Fremen jamais autant des moudjahidines) et l'ambiguïté de Paul et ses manigances plus ou moins malgré lui. 

Je dirais même que le deuxième film est supérieur au premier. Son rythme est mieux maîtrisé, ses visuels plus mémorables, et j'ai mieux vécu ces deux heures quarante. Le casting, au-delà du sans-faute, est incroyable, avec littéralement que des vedettes pour jouer des rôles d'une scène, parfois minuscule, Anya Taylor-Joy emportant la palme avec trois secondes d'apparition à l'écran, ce qui laisse deviner une grosse envie de réaliser un troisième opus. Car oui, la fin du film invite fortement à revenir pour en reprendre : l'histoire est loin d'être terminée, et j'aimerais beaucoup voir comment Villeneuve souhaite la conclure.

Par contre y a un truc qui me turlupine. On voit clairement sur plusieurs plans les grappins des Fremen saisir et soulever les écailles des vers des sables, afin de les diriger. Mais ça implique apparemment que ces écailles se recouvrent vers l'avant ! Ce qui n'a aucun sens pour une créature qui glisse dans le sable à grande vitesse : quelle loi de l'évolution disposerait ses écailles dans un sens qui tend à freiner le mouvement, voire à blesser l'animal ? C'est absurde, j'exige une explication.


04 mars 2024

Cartographier les μ

 

On cherchait une idée pour ne pas s'endormir, et en fouillant mon backlog Steam je suis tombé sur Mu Cartographer, que j'avais acheté un jour, lancé et laissé tomber au bout de dix minutes. Avec Bij à côté, ça n'a pas été la même limonade.

Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé... les renards et les hérissons ceux qui, comme moi, sont tout à fait satisfaits de faire et refaire la même chose qu'ils maîtrisent parfaitement pendant des heures, pour peu que ça fasse monter une jauge, et ceux qui au contraire aiment s'acharner sur un truc inconnu jusqu'à en avoir percé les moindres secrets. Ça c'est plutôt Bij. Et ça tombe bien, Mu Cartographer demande les deux qualités.

Une interface sobre, élégante et totalement incompréhensible
au début.

Dans Mu Cartographer vous êtes face à une interface incompréhensible, le genre de trucs qu'on imagine sur un iPad du vingt-troisième siècle. Des boutons, des curseurs, des potentiomètres qui changent ce qu'on visualise au milieu de l'écran. Vous pouvez les tripoter dans tous les sens, il n'y a aucune instruction, aucun livret. À vous de comprendre ce qui se cache derrière, de reconstituer une petite histoire et de percer les différents secrets.

Le jeu coûte 4 euros et dure à peine trois heures, autant dire que ce n'est pas un gros investissement, mais il offre le charme de la découverte et quelques moments « eurêka » comme seul le jeu vidéo sait en apporter.

01 mars 2024

Vous reprendrez bien un peu d'idole dorée ?

 

J'ai été ravi d'apprendre l'annonce d'une suite à l'excellent The Case of the Golden Idol, qui devrait sortir dans le courant de l'année. Du coup on a fait les DLC du premier.

J'avais parlé de The Case of the Golden Idol ici, c'est un excellent jeu d'enquête dans la droite lignée de Return of the Obra Dinn, que tout fan de détective doit avoir fait. Il dispose depuis quelques mois de deux DLC, The Spider of Lanka et The Lemurian Vampire, composés de trois nouvelles enquêtes chacun. Nous les avons faits en deux petites soirées et c'est tout à fait recommandable (vous n'êtes même pas obligés de refaire le jeu de base, même si les intrigues sont intimement liées entre elles).

Tout tourne toujours autour d'une mystérieuse idole dorée au faciès fort cthulhesque, et j'ai hâte d'apprendre ce qu'il en est advenu par la suite, que nous révélera sans aucun doute The Rise of the Golden Idol. Ouh que j'ai hâte.

 

28 février 2024

Wicked to be

 


Comme l'a si bien dit Lucie Card, « Ceux qui aiment pas les comédies musicales faut les brûler ! » Et parmi les comédies musicales, ma préférée est sans doute Wicked.

Wicked est tirée d'un roman de Gregory Maguire, Wicked : La Véritable Histoire de la méchante sorcière de l'Ouest, et raconte comme son titre l'indique l'origin story de l'antagoniste de Dorothy dans Le Magicien d'Oz. La comédie musicale a été créée en 2003 à Broadway et a notamment révélé le talent incommensurable d'Idina Menzel (qui plus tard explosera encore un peu plus en prêtant sa voix parlée et chantée à Elsa dans Frozen). 

L'immense Idina Menzel. Vous la reconnaissez peut-être aussi
si vous avez vu Enchanted, où elle ne chante pas, ce qui est vraiment
un beau gâchis

J'adore ce show assez viscéralement. C'est d'autant plus bizarre que je ne suis pas particulièrement fan du Magicien d'Oz, que j'ai découvert sur le tard, mais l'histoire d'Elphaba, étudiante en magie mal-aimée à cause de sa peau verte, qui va découvrir l'amitié, l'amour mais aussi la trahison et la haine, je sais pas pourquoi, ça me touche. D'autant plus que les chansons sont toutes incroyables, à commencer bien sûr par Defying Gravity, qui m'arrache des larmes à chaque fois que me vient l'idée folle de l'écouter.

Bref, Wicked c'est génial, mais c'est surtout difficile à voir car le modèle économique de Broadway est ce qu'il est : voir un musical, ça coûte cher, il faut faire le voyage (au moins jusqu'à Londres, où le show se donne aussi), payer un billet au prix astronomique six mois à l'avance, prier pour ne pas être malade ce jour-là, en plus c'est en anglais non surtitré, il faut quand même bien maîtriser pour tout comprendre... Finalement, est-ce que l'idéal pour partager ce bonheur avec le plus grand nombre, ce ne serait pas d'en faire un... film ?

Et oui, ça y est c'est annoncé, Wicked le film sortira en salle au prochain Thanksgiving. Et ça m'excite autant que ça me terrifie. Pas, évidemment, parce qu'ils ont casté un actrice noire pour le rôle d'Elphaba (même si l'idéal eût été une actrice verte, bien sûr), mais surtout parce que les deux-trois vocalises qu'on entend dans ce trailer ne me rassurent guère quant à la performance à venir. En plus il semble que l'histoire s'étalera sur deux films, ce qui ne m'enthousiasme pas étant donné la structure de ce récit. Mais bon, j'irai, évidemment, alors je vous dirai.