Ex nihilo Neil

22 décembre 2021

Et joyeux Noël !

 

Bon ben c'est pas tout ça, c'est les vacances hein. Alors je laisse le site en friche pendant quelque temps, et je reviendrai en 2022 avec toujours plus de bêtises à partager en ces temps difficiles. Je vous souhaite les meilleures fêtes possibles, profitez bien, et à bientôt.

20 décembre 2021

Spider-verse, plus ou moins


Et voilà, on a enfin vu Spider-Man - No Way Home. Et bien sûr on a aimé. Bien sûr j'ai trépigné sur mon siège à plusieurs moments en poussant des petits cris de belette. Bien sûr c'était cool et je vous le conseille, si vous avez aimé les Spider-Man précédents et si vous connaissez un peu le MCU (c'est clairement pas le bon film pour débuter en la matière). 

Cependant...

Mais grave !


Je pense que d'un point de vue légal, droits d'auteur et avocats, le film est une performance hallucinante. Réunir les personnages et acteurs de trois autres séries de films Sony plus une série Netflix dans un film du MCU, ça tient de la signature de contrats en mode de difficulté De Mesmaeker.

Et c'est super agréable de revoir Willem Dafoe (qui nous prouve s'il en était besoin qu'il n'a absolument pas besoin d'un casque à la con pour incarner le Bouffon Vert, il lui ressemble déjà au naturel), Alfred Molina, Jamie Foxx, Thomas Haden Church (qui est né pour jouer Flint Marko)... Bon, en vrai il faut reconnaître qu'Osborn et Doc Oc se taillent la part du lion*. Et que du coup les protagonistes principaux pâtissent un peu de la comparaison. Mais quand Andrew Garfield et Tobey Maguire débarquent, là c'est la folie. Évidemment qu'on est émus. Trois Spider-Man à l'écran, on n'avait pas vu ça depuis... attendez une minute !


Ben oui, No Way Home est bien gentil, et il essaie à fond de se démarquer, mais voilà, quoi. Le meilleur Spider-Man de la décennie, peut-être bien de tous les temps, ça reste Into the Spider-Verse, dont on vient opportunément d'annoncer la suite. Parce que c'était un film d'une richesse délirante, à la cheville duquel No Way Home arrive difficilement.

Et surtout No Way Home ne brille pas dans sa réal. Il nous abreuve de fan service, mais l'humour est à la peine (avec des dialogues pas toujours très inspirés) et aucune scène d'action ne surnage. Dans Homecoming, il y avait la scène du bateau ; dans Far from Home, il y avait les illusions de Mysterio. Là, rien de bien foufou. La scène sur le pont avec Doc Octopus ne fera pas oublier la scène sur le train dans le Spider-Man 2 de Sam Raimi**. Ajoutez un scénario assez prétexte, et on a un film agréable à regarder, mais plutôt faible niveau cinéma.

Ah, et y a Charlie Cox en Matt Murdock. Et c'est quand même super cool.
Surtout depuis qu'on sait qu'il y a Kingpin dans Hawkeye.
Oh, zut, j'ai spoilé Hawkeye... De rien.

 

En revanche, on ne peut pas lui reprocher un point : il se démarque des précédents. Les Spider-Man du MCU étaient des respirations dans cet univers, des teen-movies plus légers, plus joyeux, avec le trio Peter/MJ/Ned qui faisait des blagues et résolvaient des problèmes un peu moins cosmiques que les histoires des Avengers et compagnie... Là, on bascule dans une atmosphère beaucoup plus dark, pour se rapprocher de l'ambiance prolo/emo des films de Sam Raimi. La fin du film, c'est la fin de l'insouciance, fini les gadgets rigolos de Stark Industries qui vous sauvent au dernier moment et les amourettes qui marchent toutes seules. 

Je comprends l'idée, et c'est bien de faire évoluer le personnage. En gros, on a eu trois films (durant lesquels les haters ont passé leur temps à se plaindre que ce n'était pas le « vrai Spider-Man ») pour faire de Peter Parker... ben, le « vrai Spider-Man », celui des comics, photographe pigiste qui galère à boucler son mois tout en sauvant la veuve et l'orphelin pour honorer la mémoire d'un proche qui lui a enseigné qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités***. C'est très bien, mais du coup je suis plutôt content que le studio lève le pied sur cette franchise, parce que j'en ai un peu soupé de cette version sombre et torturée.


* D'ailleurs les effets spéciaux du Lézard et de l'Homme-Sable font assez tache dans un film du MCU qui nous a habitués à beaucoup mieux.

** Ah, y a Tom Hardy en Venom aussi, dans un post-générique. Je n'ai pas vu les films Venom, mais d'après ce que j'en sais et la qualité dudit post-générique, c'est très bien qu'ils se soient contentés de ça.

*** Et je ne me moquerai pas de cette phrase parce que c'est l'essence de Spider-Man, et que non, ce n'est pas débile, ni ringard, ni ridicule. Et je salue le fait qu'ils aient mis trois films à la faire prononcer, de surcroît dans une scène assez traumatisante.

17 décembre 2021

Quelques BD pour Noël

Je ne sais pas quoi dessiner, et comme Noël approche (je le sais parce qu'il y a un calendrier de l'Avent dans Satisfactory, et que mes wrinklers ont des bonnets rouges dans Cookie Clicker), je vais vous parler de ce que j'ai lu récemment. Comme ça, si vous ne savez pas quoi acheter ce week-end pendant vos courses...


Cordoue, fin du Xe siècle. Après avoir été durant des générations un lieu de savoir et de connaissance qui éclairait Occident comme Proche-Orient, la ville s'apprête à brûler les textes de sa grande bibliothèque sur les ordres du grand vizir. Deux copistes vont alors charger une mule des ouvrages les plus précieux pour tenter de les sauver.

Ça ressemble à une fable, et dans une certaine mesure c'en est une, mais on peut compter sur Wilfrid Lupano (par ailleurs auteur des formidables Vieux Fourneaux) pour dépasser l'aspect simpliste. Leçon d'histoire sur la dynastie omeyyade qui a régné sur l'émirat d'al-Andalus (devenu aujourd'hui, vous l'aurez compris, l'Andalousie), cette BD est tout autant une comédie qu'un drame, qu'une réflexion sur le savoir, son importance et sa transmission. Elle est en outre très agréable à lire, sans jamais tomber dans la pochade puérile. Bref, elle fera très bien sous votre sapin.


Que faut-il penser des nouveaux Astérix par Ferri et Conrad. Franchement, je ne sais pas trop. Objectivement, ils sont bien écrits, bien dessinés, ils remplissent le cahier des charges de ce qu'on est en droit d'attendre d'une série aussi prestigieuse, surtout après ce qu'en avait fait Uderzo (paix à son âme, mais quand même, La Galère d'Obélix quoi !). Mais je sais pas... Quand je repense à Astérix en Corse, j'ai de suite un sourire. Quand je lis Astérix et le Griffon, j'ai juste envie de le finir pour passer à autre chose. 

Peut-être qu'Astérix aurait dû faire comme Tintin, et mourir avec Goscinny (enfin... Tintin n'est pas mort avec Goscinny, hein, vous m'avez compris !). Ou bien il aurait fallu le réinventer entièrement, comme a fait Émile Bravo avec Spirou, ou Matthieu Bonhomme avec Lucky Luke. Tiens, puisqu'on en parle...


J'ai souvent postulé que Lucky Luke était une BD qui n'avait plus de raison d'être. Goscinny et Morris l'avait conçue comme une parodie de western, à une époque où tous les gamins dévoraient les aventures de John Wayne au cinéma et jouaient aux cow-boys et aux indiens dans les cours d'école... aujourd'hui cette imagerie n'a plus cours. C'est ce que je soutenais quand Laurent Gerra avait repris Lucky Luke (oui, c'est arrivé, nous vivons dans un monde où Laurent Gerra a pris la suite de René Goscinny, et qui continue de tourner, ça donne une idée de l'insignifiance humaine sur le plan cosmique). 

Et puis Matthieu Bonhomme a fait L'Homme qui tua Lucky Luke, et il vient de récidiver avec ce Wanted Lucky Luke. Reprenant les codes du western, en beaucoup plus sérieux (sans sacrifier complètement l'aspect comédie), il joue sur les grands espaces, la solitude, les images fortes... Luke devient une incarnation virile positive, en proie au doute et au questionnement. On peut trouver ça bateau, moi je trouve ça magnifique.


Ah oui, y a un nouveau Blacksad qui est sorti. C'est important parce que, déjà, Blacksad c'est important. C'est quand même une des plus belles BD de l'histoire de la BD, avec son aspect animalier somptueux qui mélange style Disney et film noir. Et puis ça sort pas souvent, un Blacksad, le dernier datait de 2013. Mais cette fois on a un espoir que le suivant arrive vite, vu qu'on est sur un diptyque : Alors, tout tombe parle de la politique urbanistique de New York, et il y a de quoi dire. C'est toujours sombre, sublime, inspiré, chaque case donne envie d'en faire un poster, bref là on est sur de l'incontournable.


15 décembre 2021

On est venu, on a vu...

 



Concernant l'imaginaire américain des années 1980, je pense que l'Histoire retiendra trois périodes : les eighties elles-mêmes, qui ont fondé cette imagerie étrange où l'on réinventait les grands mythes (le voyage dans le temps, les invasions extraterrestres, les fantômes...) en les remettant au goût du jour avec de la science et du bricolage, les années 2000 où les gros producteurs sans scrupules (oui, Michael Bay, c'est toi que je regarde) proposaient des « adaptations » de ces séries, BD, jouets et films visant un public adolescent et bas du front sans aucun respect pour les licences... et le temps actuel, où des réalisateurs qui aiment sincèrement ces IP s'en emparent pour leur rendre un hommage sincère et digne, en s'efforçant d'en faire de bons films*. Je suis heureux d'avoir vécu assez longtemps pour voir ça.

Nous sommes donc allés voir Ghostbusters – Afterlife (traduit SOS fantômes – L'Héritage, et ça me coûte de le dire mais le sous-titre français est plus adapté que l'original), et on a kiffé. Bij avait tenu à revoir le premier Ghostbusters la veille, et elle avait bien raison tant plein de petits détails m'auraient échappé ; car Afterlife est gavé, ras la gueule, de fan service et de clins d'œil à son illustre aîné. Sans que ce soit jamais gênant ou désagréable, ce qui est en soi une performance.

Gros feeling Amblin/Spielberg/Goonies par moment.
Ce n'est vraiment pas un reproche.

 

Il est d'ailleurs très intéressant de constater que Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman, a choisi une direction très différente du premier film : alors que Ghostbusters était un film de divertissement sans grande ambition en termes de message (la seule conclusion qu'on peut en tirer est, en gros, « le privé c'est mieux que le public »**), Afterlife lorgne très vigoureusement vers les productions Amblin. En clair, ça sent le Spielberg de tous les côtés, que ce soit dans la forme (grands espaces, Amérique profonde, lens flares à tous les étages) que dans le fond (parents absents, gamins géniaux et ayant du mal à s'intégrer, science-fiction à hauteur d'homme...).

Et c'est trop cool. Vraiment, on a passé un super moment, le film est très généreux, on retrouve tout ce qu'on aime dans l'original (notamment toute la technologie iconique des Ghostbusters : le PK-meter, les proton packs et leur sifflement caractéristique, l'Ecto-1 qui n'a jamais été aussi bien utilisée, les pièges et leurs rayures noire et jaune...), des easter eggs de fou (notamment concernant la gamme de jouets), les personnages sont très attachants (et je ne vais même pas décerner de mention spéciale, vu qu'ils sont tous attachants !), c'est parfait. Je pense qu'il ne deviendra pas aussi culte que l'original, mais il vaut définitivement le coup (et il devrait moins traumatiser les enfants).

Allez, si, quand même un gros coup de cœur pour Mckenna Grace
et son personnage de Phoebe, la vraie héroïne du film,
qui est trop cool et dont on a adoré les blagues.

* Je pense notamment à Bumblebee et Detective Pikachu.

** Oui, Ghostbusters est un film assez typique des années Reagan, ça a beaucoup été dit et c'est même évoqué dans Afterlife. Ça reste l'histoire de trois chercheurs qui se font virer de l'université publique, découvrent l'existence de la vie après la mort, créent une start-up pour aider les gens à se débarrasser de leurs fantômes (sans questionner le moins du monde les implications de leur découverte) et se font emmerder par un connard d'une agence publique de protection de l'environnement, qui s'est dit que quand même, laisser des guignols se balader avec des accélérateurs de particules sur le dos stocker des produits hautement instables en plein cœur de Manhattan est peut-être un problème...

13 décembre 2021

Sous la banquise...

 

On avait adoré le premier Subnautica, et je le conseille toujours à tous ceux qui ont soif d'exploration mais ne se sentent pas forcément prêts à tâter du Dark Souls, nous avons donc plongé (lol) sur sa suite, Subnautica Below Zero. C'est en gros la même chose, mais avec une autre histoire, et avec du froid. Et c'est un tout petit peu moins bien.

Je vais nuancer : si ça se trouve vous préférerez Below Zero à son grand frère. Ce n'est franchement pas honteux. Le jeu reste un hymne à la découverte, et réserve d'authentiques moments d'émerveillement dont très peu de jeux peuvent se targuer (citons Outer Wilds, au hasard), l'histoire est bien écrite, le monde fascinant, le craft agréable, la partie survie très légère n'est jamais un gros problème...

Mais ce second opus souffre d'un ventre mou, du moins c'est ce qui nous est arrivé à mi-parcours. On avançait dans l'intrigue et tout d'un coup on s'est retrouvés à court de pistes. Et on a galéré. Peut-être pas si longtemps, mais suffisamment pour me faire passer le goût du jeu et nous forcer à regarder la solution sur Internet. Et ça, dans un Subnautica, ça casse pas mal... l'immersion (lol²). 

C'est dommage, mais ça reste un grand jeu. Toutefois, si vous ne connaissez pas du tout, commencez par le premier.

10 décembre 2021

Celle qui pille plus vite que son ombre

 

J'ai enfin bouclé la boucle et joué à Shadow of the Tomb Raider, dernier opus de la trilogie rebootée en 2013 (je parlais des deux premiers ici et ici). Et c'était pas terrible.

Le tout premier m'avait bien plu, il allait droit au but et modernisait correctement le mythe Lara Croft. Le deuxième m'avait déjà laissé plus dubitatif. Mais je m'étais dit que c'était mon complétionnisme qui me l'avait gâché : je m'étais efforcé de faire tous les tombeaux, trouver tous les morceaux de journal, toutes les reliques, tous les dictaphones qui traînaient, et ça avait fini par me saouler. En attaquant le troisième, je m'étais promis que je ne tomberais pas dans cet excès absurde.

Eh ben j'ai bien fait, déjà parce que tout ce fatras de lore finit par être pesant et assez inutile (le gain d'expérience sert à obtenir des compétences globalement sans intérêt). Et ensuite parce que ça m'a permis d'en finir plus rapidement avec une histoire complètement débile. Lara a retrouvé une relique mayincaztèque ancienne que recherchait son père, et ce faisant a déclenché... l'apocalypse. Des séismes. C'est pas clair. Même en ayant fini le jeu, je n'ai pas compris si cette fin du monde allait toucher uniquement le village perdu, l'Amérique latine ou le monde entier, mais clairement les scénaristes non plus.

Oh, un petit village perdu dont les habitants vivent paisiblement.
Allons piller leurs huttes et leurs temples sacrés !
(à quels indices avez-vous deviné que Lara était européenne ?)

 

Du coup les enjeux sont absurdement élevés et mal définis, et ce n'est pas le gloubi-boulga archéologique mêlant légendes mayas, incas et aztèques (avec un peu de The Descent dedans, parce que pourquoi pas ?) qui rattrape le coup. Comme d'habitude, Lara dézingue des légions entières de pauvres gars, affronte une secte paramilitaire plus équipée que pas mal d'armées régulières, participe au massacre de peuples entiers et vandalise des hectares de trésors archéologiques, tout ça pour régler son historique avec son père mort. 

Ajoutons que le jeu est trop sombre, et pas métaphoriquement : l'étalonnage est débilement obscur, ce qui rend certaines zones difficiles à aborder tant on n'y voit littéralement rien. Bref, non seulement je n'ai pas aimé, mais le jeu m'a énervé, au point que j'ai souvent failli juste le désinstaller sans en voir le bout. Mais c'est fait, maintenant j'attendrai le futur portage PC de Uncharted pour me réconcilier avec les TPS d'aventure.

08 décembre 2021

Visite de voisinage


Nous avons donc passé le week-end dernier à Munich, chez des amis. L'occasion
de visiter l'orgueilleuse capitale bavaroise, dont vous pouvez ici admirer le
Rathaus, c'est-à-dire l'hôtel de ville (et non pas la maison des rats).

En Allemagne, ça rigole pas, même les angelots sont armés et défoncent du démon,
ainsi qu'en témoignent ces adorables bronzes sur la place de la mairie.

Ça rigole pas non plus en termes de statue, puisque vous avez ici la Bavaria, une allégorie de
la Bavière, avec son lion domestique (parce que pourquoi pas ?), qui domine bien
la gigantesque esplanade où a traditionnellement lieu l'Oktoberfest
(bien sûr annulée cette année).

L'Allemagne, c'est aussi ce pays où les portions sont deux fois plus grandes
qu'en France, et où tout ou presque est à base de gras pour résister à l'hiver
(arrosé de bière, bien sûr). Ici vous avez donc le Kaiserschmarrn,
spécialité bavaroise fabuleuse, sorte de pâte à crêpe brouillée, servie avec de la compote.


Il n'y a qu'en Allemagne qu'on voit ce genre de panneau.

 

03 décembre 2021

L'aventure bavaroise

 

Ce week-end, nous partons au pays merveilleux du Kaiserschmarn (si Lufthansa nous laisse monter dans son avion, je croise les doigts en touchant du bois), on ne rentre que lundi donc je vous donne rendez-vous... ben mercredi du coup.

Bon week-end !

01 décembre 2021

Enchantement

 


Comme pas mal de films qui m'intéressent sortent en ce moment, je comptais attendre un peu pour faire un post spécifique où je parlerai d'un peu tous. Mais d'une part, je n'ai pas beaucoup de temps pour dessiner, d'autre part j'ai vraiment beaucoup aimé Encanto, alors il va avoir son post rien qu'à lui.

Encanto est donc le 60e (60e !) « grand classique » Disney, label qui ne veut rien dire puisqu'il réunit autant des œuvres majeures du septième art comme Blanche-Neige et les sept nains que des trucs très sympas mais relativement méconnus comme Kuzco, l'empereur mégalo, voire des curiosités genre Melody Cocktail, Coquin de printemps ou La Boîte à musique, dont personne n'a jamais entendu parler. Je dis ça parce que j'aime ergoter, mais en vrai je suis assez certain qu'Encanto va y trouver sa place sans problème.

Mirabel, un personnage fun, cool, original, qui plaira
à petits et grands et qui, en plus, est doublé par Stephanie Beatriz.

 

Encanto (en français : Encanto, la fantastique famille Madrigal, parce que si on met pas le nom des personnages les spectateurs sont perdus) conte l'histoire de la... famille Madrigal, une smala dont tous les membres disposent de dons spéciaux, sauf une : Mirabel. Et je vais pas en dire plus, parce que le spoil c'est mal, mais j'ai vraiment beaucoup aimé, et ce pour trois raisons.

La première, c'est que c'est magnifique. Ok, ce n'est pas Coco, mais l'ambiance colombienne de cet univers chatoyant est vraiment prenante, la mise en scène virevolte dans tous les sens, c'est très, très agréable à regarder. 

La deuxième, c'est que ce n'est jamais cynique. La plupart des derniers Disney (La Reine des neiges, Vaiana, Ralph 2.0...) avaient un sous-texte très méta et assez mesquin envers la « formule Disney », avec ses princesses, ses animaux mignons, ses romances instantanées... c'était rigolo au début mais au bout d'un moment on dirait qu'ils s'amusent plus à cracher dans la soupe qu'à en changer la recette. Dans Encanto, rien de tout ça : le film est d'une sincérité touchante, il n'y pas de fan service, pas de clins d'œil appuyé à la caméra, pas de petits scuds planqués dans un coin envers les imbéciles qui aimeraient les niaiseries. 

Et il est beau, et il sent bon, et il est trop classe...

 

La troisième, elle tient en trois mots : Lin-Manuel Miranda. Si vous ne connaissez pas Lin-Manuel Miranda, apprenez qu'il s'agit de la coqueluche de Broadway et de Hollywood depuis cinq-six ans. Il a été révélé avec sa comédie musicale Hamilton, qu'il compose et interprète, et depuis on le voit partout, notamment chez Disney (il signait les chansons de Vaiana et doublait Fenton Crackshell dans Ducktales, par exemple*). Il signe ici les chansons et a participé au scénario, et franchement c'est un enchantement total (pun intended). Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'Encanto est une comédie musicale, bien plus que n'importe quel autre grand classique Disney : ça chante beaucoup, souvent, avec plusieurs interprètes et des chorégraphies complexes, et ce n'est pas de la pop comme dans La Reine des neiges ou Raiponce. On est, forcément, sur des rythmes beaucoup plus latino, mais aussi hip-hop, très prenants et... et j'ai adoré, voilà, c'est ma bande originale des six prochains mois, sans problème.

Bref, pour moi c'est du tout bon, je conseille.


* Et si j'ai un seul, minuscule, ridicule espoir pour le prochain film live La Petite Sirène, c'est bien parce qu'il est associé au projet aux côté d'Alan Menken.