Ex nihilo Neil

30 janvier 2023

Gastéropode


J'ai demandé à ma nièce une idée de dessin pour aujourd'hui, elle m'a dit de faire un enfant avec un escargot.

Techniquement, c'est aussi un peu lié à mon projet secret de l'année, mais je garde ça pour plus tard. Voyez ça comme un teasing.

27 janvier 2023

Hollywood, whodunit, nitfiny et au-delà...

 Les derniers films vus...


Babylon, Damien Chazelle, 2022

Jusque-là, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu de Damien Chazelle (Whiplash et La La Land), mais je craignais quand même de m'emmerder un peu face à ce film de plus de trois heures. En outre, un film sur une période clé de Hollywood avec Brad Pitt et Margot Robbie, j'ai déjà vu ça, et ça va être dur à surpasser. 

Eh ben il y arrive sans mal. Babylon, c'est une œuvre étourdissante, une espèce d'anti-Singin' in the Rain, au sens où il décrit la même époque sous un angle à la fois beaucoup plus cru (oui, certaines scènes sont susceptibles de choquer) et beaucoup plus bienveillant (car le Hollywood de cette époque, c'est un énorme amas de laissés-pour-compte, de geeks, de freaks, de queers qui ont trouvé dans cette nouvelle industrie du divertissement un débouché). La réal est sublime, avec des plans-séquences de fou furieux et un rythme frénétique. Les scènes de la « fête » (l'orgie) du début et du tournage en extérieur sont en cela exemplaires. Une vraie petite merveille, pour tous les amoureux du 7e art.


Glass Onion – A Knives Out Story, Rian Johnson, 2022

Knives Out est pour moi une perle, un délicieux petit bonbon conçu avec talent et amour par un Rian Johnson qui n'aime rien tant que briser les codes. Faire une suite était à la fois une gageure et une évidence, et il s'en sort très honorablement.

Glass Onion est sans doute un petit peu moins élégant que son prédécesseur, peut-être parce que la surprise est moins présente, peut-être parce qu'il s'attaque cette fois non plus à la haute bourgeoisie mais plutôt aux influenceurs vedettes de la start-up nation, plus vulgaire extérieurement. Mais ça reste un petit bijou parfaitement recommandable, qui intronise définitivement le rôle le plus mémorable de Daniel Craig (oubliez James Bond : Craig, c'est Benoit Blanc désormais, dans mon cœur et à jamais !).


Lightyear (Buzz l'éclair), Pete Docter et Angus MacLane, 2022

Cela fait des mois que ma nièce me tanne pour que je vois Lightyear, film que la critique a globalement boudé. Il faut dire que mettre en scène le film qui donne envie à Andy d'avoir son nouveau jouet dans Toy Story semble une idée un peu tirée par les cheveux. Alors qu'en fait c'est plutôt bien.

Ok, Lighyear n'est pas le plus grand Pixar de tous les temps, mais il est très honnête. Il y a tout ce qu'on aime chez le studio : des personnages attachants malgré leurs défauts (Buzz est toujours cette tête brûlée très compétente mais ayant tendance à réfléchir a posteriori), des moments authentiquement émouvants, une mise en scène brillante et une morale relativement rare dans les œuvres pour la jeunesse, en l'occurrence ici sur l'acceptation de l'échec. Moi ça me suffit.


 

Werewolf by Night, Michael Giacchino, 2022

Je disais tantôt que Werewolf by Night était sans doute le meilleur truc issu de la phase IV du MCU, je persiste (même si WandaVision reste très bien). 

Si vous n'en avez pas entendu parler, c'est assez normal, tant l'œuvre semble improbable : un téléfilm de moins d'une heure, réalisé par Michael Giacchino (qui était jusque-là connu pour être un excellent compositeur de bande originale, et que rien ne prédestinait à devenir un excellent réalisateur), mettant en scène des personnages méconnus ressortissant de la partie fantastique de Marvel (les vampires, les loups-garous, les momies...), dans un style graphique très marqué évoquant les vieilles productions Universal... On est dans le pari, mais le pari gagné : le rythme est bon, les acteurs surjouent délicieusement (mention spéciale à Gael García Bernal, tout en charisme contenu), les effets sont kitchouilles quand il le faut, convaincants quand il le faut, et surtout ça n'essaie pas de remplir six épisodes avec rien. 52 minutes et c'est réglé, c'était bon, c'était frais, c'est tout ce qu'il faut.


Transformers Animated, 2007-2009

Allez, une dernière petite couche et j'arrête. J'avais été intrigué par les vidéos de Magnus sur cette série d'animation sortie à peu près à l'époque des films de Michael Bay, du coup j'ai voulu voir de plus près ce que ça donnait, et j'ai enquillé les trois saisons. C'était tout à fait convenable.

Alors ne vous emballez pas, c'est une série jeunesse, mais de celles qu'il est concevable de regarder avec votre gosse sans trop vous ennuyer (je l'aurais sûrement adorée à douze-treize ans). Le postulat est original, puisqu'on a affaire à une poignée d'Autobots (dont un Optimus Prime jeune et encore inexpérimenté) échoués sur Terre après une incartade avec des Decepticons que l'on croyait totalement disparus depuis la grande guerre. Les personnages sont bien développés et attachants, même la Gamine énervanteTM qui se révèle bien plus sympathique et approfondie qu'on ne le croirait, et plein de concepts sympas sont installés (souvent sans aller jusqu'au bout, malheureusement, la faute à cette foutue saison 4 annulée qui aurait sans doute permis de résoudre plein d'arcs narratifs beaucoup plus intéressants que la simple capture de Megatron). Ah oui, et les designs... ben on s'y fait.

25 janvier 2023

Andor : la veille

Et quand Bij vous dit à 23h20 « on peut regarder un autre épisode », j'aime
autant vous dire que c'est que ça lui plaît.

Il y a deux semaines, j'avais invité un vieux camarade pour regarder quelques épisodes d'Andor, la nouvelle série Star Wars, histoire de voir ce que ça valait. Je pensais le virer vers 22h, au final on a scotché jusqu'à minuit. Quand il est parti, c'était avec la promesse solennelle qu'il reviendrait le week-end suivant pour finir la saison 1 (sans quoi on le ferait sans lui).

Andor, c'est exactement ce qu'on espérait quand on a appris que Disney rachetait la licence de George Lucas. Une série qui creuse l'univers étendu, de manière sérieuse et réaliste, mais surtout de manière intéressante, en éclairant des pans méconnus, avec de vrais personnages bien écrits incarnés par des acteurs et actrices impliqués. 

Tous les comédiens sont bons, mais Diego Luna tient
particulièrement bien sa tête d'affiche.

Développant le personnage de Cassian Andor, qui apparaissait dans Rogue One (dont chacun admet de plus en plus qu'il s'agit du meilleur Star Wars depuis L'Empire contre-attaque), la série montre comment naît une Résistance, quels degrés divers de la société s'y retrouvent impliqués (des bourgeois qui dirigent et financent dans l'ombre aux petites mains aussi dévouées que sacrifiables, en passant par les masses laborieuses) et quelles mesures sont capables de prendre les oppresseurs pour contrer ces rebelles. Les morceaux de bravoure s'enchaînent, et l'écriture n'est pas sans rappeler certains bons moments de Game of Thrones, le cul et le gore en moins (ce qui est au final plutôt appréciable).

Un excellent moment, et sans conteste une des meilleures séries sorties chez Disney depuis longtemps.

23 janvier 2023

Lapinou Year

 

Hier, c'était le nouvel an chinois, qui célèbre l'avènement de l'année du Lapin d'eau. Pour nous ça veut dire deux choses :

  • un nouvel event sur Don't Starve Together avec des Bunnymen qui font une soirée pyjama et des batailles d'oreillers ;
  • un bon repas avec nos amis dans un resto asiatique parisien trié sur le volet.

Mais j'ai aussi fait ce dessin qui n'est pas ultra léché, ni colorisé parce que je n'avais pas le temps, mais dans lequel vous pouvez toujours vous amuser à reconnaître tous les lapins.

Et sinon, la blague du titre est sans aucun doute la meilleure de l'histoire des blagues, et on la doit bien entendu au stream de Karim Debbache, l'homme le plus drôle de l'histoire d'Internet.

20 janvier 2023

Vague à l'âme

 

Cette semaine j'ai bien avancé sur un projet perso, mais du coup je ne savais pas quoi faire pour aujourd'hui, alors j'ai demandé un thème à Bij qui m'a répondu « schtroumpf ». Du coup j'ai fait ça.

18 janvier 2023

MCU, transform and roll out!

 


Dans Guardians of the Galaxy – Holiday Special, deuxième téléfilm du MCU qui revêt un intérêt extrêmement limité (bon sang, James Gunn a signé cette guimauve, James Gunn ! Mon cœur saigne), une des seules scènes qui m'aient fait rire révèle que les Gobots font désormais partie du canon de la franchise Marvel. C'est à la fois étonnant et cohérent, et je vais vous expliquer pourquoi, car j'ai le goût de la polémique utile.

Drax défonce Cy-Kill pendant que Mantis prend des photos.
Le public est hilare.

Si vous l'ignorez, Gobots est une vieille franchise de robots transformables, généralement considérée comme un sous-Transformers, ce qu'elle est objectivement. Gobots était fondé sur les jouets Machine Robo du constructeur Bandai, alors que Transformers dérivait des Diaclone et Micro Change de Takara. Les premiers étaient plus petits et moins sophistiqués, la série animée la plus connue (Le Défi des Gobots) présentait l'animation faiblarde et les scénarios cons-cons typiques des productions Hanna Barbera de l'époque, bref rien de foufou (à part la série japonaise La Revanche des Gobots, nettement plus classe, mais qui s'en souvient ?).

Vous l'avez compris, Gobots et Transformers étaient deux séries concurrentes, entre lesquelles aucun espoir de crossover n'était envisageable. J'y reviendrai.

Dessin de SeanRM.

Parallèlement, au tout début de la licence Transformers, quand l'américain Hasbro a décidé de transformer deux lignes de jouets sans lien entre elles en marque à succès, il a bien fallu inventer des histoires et des caractères de personnage pour créer une espèce de lore. Plusieurs auteurs s'en sont chargé, et quand il s'est agi de publier des comics (support indispensable pour toucher les enfants), c'est l'éditeur Marvel qui fut stipendié. Au point que dans les premiers albums, il n'était pas rare de voir Spider-Man tailler la bavette avec Optimus Prime. Et comme chez Marvel, tout est canon (on joue sur les mondes parallèles pour gérer les incohérences), il est donc parfaitement officiel que Transformers (au moins sous sa forme G1) fait partie de l'univers étendu Marvel.


Transformers, d'accord, mais quid de Gobots, les ennemis héréditaires ?

Eh bien eux aussi, puisque la licence Gobots, au fond du trou, a été rachetée par Hasbro en 1991. D'où quelques incursions de protagonistes dans l'univers de Cybertron (notamment Crasher qui est passée de lieutenante psychopathe de Cy-Kill à Decepticon plutôt appréciée). Il n'est donc pas absurde de voir apparaître des Gobots dans le MCU. Mais cela soulève quelques questions sur leur mention dans ce fameux Holiday Special.

  • La première, c'est pourquoi avoir choisi Cy-Kill et les Gobots plutôt que les Transformers, beaucoup plus connus et populaires ? Deux réponses possibles : soit James Gunn trolle, et préfère évoquer la série la moins connue (ce ne serait pas très étonnant de sa part). Soit la licence Transformers est déjà beaucoup trop accaparée par les multiples séries et comics, et Disney a préféré éviter d'ajouter de la confusion (et de générer des espoirs de crossover Transformers × MCU, ce qui n'est pas plus mal parce que l'idée de voir Michael Bay intervenir dans le MCU, très honnêtement, me terrifie).
  • La deuxième, c'est : cette mention des Gobots annonce-t-elle un retour de la franchise ? Une nouvelle série mettant en scène la guerre Guardians contre Renégats ? A-t-on vraiment envie de voir ça ? Moi, un peu. Un tout petit peu. Car même si je pense qu'il y a moyen de faire quelque chose de bien avec le concept, IDW ne l'a-t-il pas déjà exploité à fond avec Transformers ? 

Bah, qui vivra verra.

Ah, et sinon, l'autre téléfilm du MCU, c'est Werewolf by Night, et c'est probablement la meilleure sortie de la phase IV.

16 janvier 2023

Écosystèmes et conséquences

 


J'ai pris mon temps avant de parler de mon sentiment sur Avatar 2, et j'ai bien fait puisque depuis j'ai vu Strange World (Avalonia l'étrange voyage en VF, parce que les traducteurs aussi ont des n + 1 incompétents), le dernier Disney, et j'ai plein de trucs à dire.

Avatar 2, c'est très long, c'est très convenu, et si ça n'avait pas coûté 400 millions de dollars tout le monde trouverait que c'est quand même un peu cliché, mais que pour un premier film c'est sympa.

En outre, et c'est un aspect qui me touche davantage, un des arguments de vente d'Avatar (le premier comme le deuxième), c'est ce formidable monde de Pandora, avec son écosystème incroyable, jamais vu, où tout est relié en une espèce de bio-Internet, oh la la c'est fou, on peut se brancher aux chevaux, tu m'étonnes que ça plaise aux petites filles. Pardon, je m'énerve. C'est juste que le monde de Pandora, comme je l'ai déjà dit, je le trouve ultra générique et sans âme. Si les effets n'étaient pas si beaux (et ils sont à tomber, hein, pas de problème), on le trouverait tout à fait à sa place dans un film basique du MCU se passant sur une planète lointaine, ou dans un épisode de Star Trek. Alors que quand j'ai commencé à regarder Strange World, le premier truc que j'ai vu de l'écosystème qui nous est proposé m'a plus intrigué que l'intégralité de ce que j'avais vu dans Avatar. Sincèrement. 


 

Bon, je laisse ce pauvre James Cameron se consoler avec ses millions et ses rêves bleus, et je vais plutôt partir sur Strange World qui, contrairement à ce que vous pourriez penser, vaut vraiment le détour. Déjà parce que vous n'êtes peut-être même pas au courant qu'il est sorti, vu que Disney nous a refait une « John Carter » en limitant au maximum la promotion et la publicité. Ce qui, une fois l'œuvre vue, n'est pas très étonnant : c'est sans doute le film le plus woke de toute l'histoire du studio, et de loin. 

Du coup il se ramasse une volée de bois vert de la part de tout ce que le net compte de trous du cul d'homophobes et autres ligues de vertu, et rien que pour ça vous devriez le voir. Mais par ailleurs, c'est aussi un film plutôt malin dans ses thématiques, même si ce n'est pas le plus émotionnant du studio. Qu'il s'agisse de la leçon sur le conflit des générations (basique mais efficace) ou du message écologique (beaucoup plus moderne qu'on ne le croirait à la base), le film est une leçon d'écriture, malgré ses quelques failles. 


C'est marrant parce que j'ai vu le film avec Bij, qui pour des raisons personnelles est très attentive, voire susceptible sitôt qu'il est question d'agriculture dans une œuvre. Or, dès le début, on voit ces champs gigantesques « d'énergie cultivée ». Et dès le début, elle a râlé en critiquant cette monoculture, en disant que c'était débile et que ça ne pouvait pas marcher. Ce à quoi j'ai répondu par une remarque narquoise, car je suis fort agréable à vivre au quotidien. Eh ben j'avais tort : cette monoculture intensive, qui n'est pas particulièrement soulignée mais bien présente, est un point essentiel du message du récit, qu'on ne comprendra que bien plus tard. 

Car Strange World a deux thématiques : 

  • La première, la plus évidente, que vous aurez captée dès la bande annonce, c'est un conflit très classique entre trois générations, le grand-père aventurier, le père fermier et le fils qui se cherche. Ils vont apprendre à respecter leurs différences, blablabla, c'est bien fait même si on n'est pas dans le haut du panier de ce que Disney a déjà proposé dans le registre de l'émotion familiale (voir Lilo et Stitch et Dingo et Max pour ça).
  • La seconde est plus cachée, c'est le message écologique. Avalonia est une utopie fondée sur une source d'énergie propre et inépuisable, et déjà ça fait du bien de voir une utopie fonctionnelle au cinéma. Seulement ladite source a un problème, et il faut monter une expédition pour la sauver. Sauf qu'une fois arrivés sur place, beaaaaaaucoup plus tard dans le film, on découvre que ce problème attaquant la source est en fait, pour simplifier, le monde lui-même, et que sauver la source revient à détruire le monde. La symbolique est limpide (énergies fossiles, toi-même tu sais), mais elle va même plus loin puisqu'elle sous-entend qu'une énergie propre ne l'est pas forcément, que la recherche est indispensable pour comprendre toujours plus et mieux, et que la collaboration est préférable à la compétition (bon, ça c'est pour raccorder avec la première thématique). 

Sur ces deux points, le récit est élégant et ménage ses effets, en restant intelligible et plaisant à suivre. Quant à l'aspect woke... que dire ? Le fils est gay et ça ne pose de problème à absolument personne, les postes de pouvoir sont occupés par des femmes sans que ça ne soulève le moindre sourcil, le couple principal est mixte et tout le monde s'en fout... sur le papier ça n'a l'air de rien, mais de la part de Disney, qui se la racontait grave parce que deux figurantes se font un bisou à la fin d'un Star Wars ou que deux hommes muets se tiennent la main dans DuckTales, c'est un pas de géant. 

Sur cette image sont fielleusement dissimulés un jeune garçon gay,
un couple interracial, une femme chef d'État et un
patriarche non homophobe. La civilisation va s'écrouler dans 3... 2...

De la part des créatifs, hein. Parce que comme je le disais, les publicitaires et les commerciaux, eux, ont sûrement trouvé que c'était beaucoup trop et tenté d'enterrer le film en faisant le moins de promo possible pour éviter les clash sur Internet. C'est pourtant un film tout à fait digne d'intérêt, avec de très bonnes idées, et ça ne peut faire que du bien de le regarder, alors ne vous privez pas !


13 janvier 2023

Boy, boy, boy...

 

Les soldes d'hiver étaient l'occasion d'acheter l'un ou l'autre gros titre de ces dernières années, et après avoir pas mal hésité (avec Spider-Man, notamment), j'ai penché pour le God of War de 2018 (dont la suite Ragnarök fait grand bruit en ce moment). Bien m'en a pris !

Kratos, le dieu de la guerre (oui, moi aussi je croyais que c'était Arès, mais bon, j'ai pas fait les premiers), a pris sa retraite. Il s'est exilé de sa Grèce natale et a choisi le grand Nord, où il a refait sa vie loin de la folie des dieux. On le retrouve avec son fils, Atreus, alors qu'ils fabriquent le bûcher où ils brûleront le corps de sa femme Faye. Charge à eux ensuite d'aller déposer ses cendres au sommet de la plus haute montagne des royaumes. Ambiance.

- Aaaah ! Quel est ce serpent qui siffle sur nos têtes ?
- Ben c'est Jörmungand.

Le pitch peut sembler simple, mais il est très malin : déjà, il n'y a pas d'urgence, donc on ne se sent pas gêné quand on part faire une ou deux petites quêtes annexes à droite à gauche sur le chemin (pas comme dans The Witcher 3, où au lieu de courir après Ciri on passe son temps à nettoyer la carte de ses points d'interrogation). 

Et surtout ça pose les bases pour le cœur du jeu : le développement de la relation entre Kratos et son fils, qui ne part pas sous les meilleurs auspices. Un retournement de situation absolument génial qui permet d'assumer l'ultravirilisme des anciens jeux, en le confrontant aux responsabilités paternelles. Kratos est un gros bourrin, mais face à son fils et à ses questions, comment réagir ? Comment lui apprendre qu'il est fils de dieu sans qu'il devienne fou ? Comment répondre à cette problématique qui ne peut être résolue à coups de hache ?

- Quel est ce...?
- C'est un troll, papa. T'y connais vraiment rien en mythologie nordique, hein ?
- J'ai fait grec.

À côté, pas de panique, il y a plein d'autres problèmes à régler en tapant dessus, notamment des hordes de draugrs, Baldur qui vient faire chier, des dragons à libérer, des nains à aider, des valkyries à sauver (en les défonçant), des corbeaux à sniper, des dizaines de breloques à trouver, bref, de quoi s'occuper.

J'ai passé une trentaine d'heures absolument délicieuses, et à l'instar d'Horizon: Forbidden West, j'attends désormais impatiemment que Ragnarök sorte sur PC pour voir la fin de l'aventure.


11 janvier 2023

Mercredi des Cendres

 


On a bingé les huit épisodes de Wednesday en un week-end. Est-ce que ça veut dire que c'est bien ? Non, ça veut dire qu'on a aimé.

Jenna Ortega est excellente,
et porte en grande partie la série sur ses épaules.

Wednesday est une fanfiction. Ni plus, ni moins. Une fanfiction produite avec de gros moyens, mettant en scène de bons acteurs dans de beaux décors, mais c'est très clairement une œuvre écrite par des gens qui adorent le personnage de Mercredi Addams, beaucoup plus que la cohérence du récit. Ce qui tombe bien, car moi aussi j'adore le personnage de Mercredi Addams. Christina Ricci (qui l'incarnait dans les films de Barry Sonnenfeld) fut un de mes gros crushs d'adolescence, alors une série mettant en scène la jeune gothique enquêtant sur des crimes mystérieux dans un lycée paranormal, moi, j'achète. Mais rien qu'en lisant la description, vous avez compris pourquoi j'appelle ça une fanfiction.

Autant Ortega est parfaite en Mercredi, autant
Catherine Zeta-Jones et Luis Guzmán, malgré tout leur talent,
ne vous feront pas oublier le physique extraterrestre d'Angelica Huston
et l'abattage exceptionnel de Raúl Juliá.


Ceci dit, au-delà du pitch, le vrai aspect fanfic c'est l'indulgence complètement absurde de tous les personnages envers l'attitude de Mercredi. Dans la vraie vie, ou dans un scénario plus porté vers la cohérence, cette fille se serait fait virer quinze fois, serait détestée (et pour de plutôt bonnes raisons) de tous ses camarades et, en toute logique, aurait été déférée au tribunal pour mineurs depuis longtemps. La seule raison expliquant que tout le monde lui pardonne sa sociopathie, c'est l'amour que lui vouent les scénaristes. Comme je le disais, moi ça me convient parfaitement, parce que je l'aime aussi. Mais soyez prévenus, ce n'est pas pour tout le monde. 

Pour ce qui est de l'implication de Tim Burton, elle se ressent à peine.
La série serait indigne du Burton des années 1990, mais elle est franchement bien au-dessus
du Burton des années 2010, donc je suppose qu'on peut s'estimer heureux.


09 janvier 2023

Crossover à outrance


Petit quiz : de quelle tortue s'agit-il ?
- Leonardo ?
- Raphael ?
- Donatello ?
- Michaelangelo ?
- N'importe laquelle, on ne peut pas savoir.

 

Dans la série des crossovers chelous, je suis tombé là-dessus en flânant à la boutique Album récemment. Apparemment le fabricant de figurines Neca s'est amusé à mêler personnages de la licence Tortues Ninjas et monstres classiques des productions Universal. 


 

Le résultat, c'est Leonardo en Quasimodo, Donatello en Homme invisible, April en fiancée de Frankenstein ou encore Splinter en Van Helsing.

Ça peut sembler bizarre, mais durant la même balade j'ai aussi vu le comics My Little Pony × Transformers, donc je ne m'étonne plus de grand-chose. D'ailleurs...

*

* *

... j'ai aussi trouvé ça :


Là, les vrais fans ont forcément un sourcil qui cogne le plafond. Qu'est-ce que c'est que ce Devastator avec des Autobots ? Où sont les classiques couleurs vert pomme et violet des Constructicons ?

Eh bien il s'agit d'un reskin rendant hommage aux véhicules de chantier de la marque Tonka (d'où le nom du combiner, « Tonkanator »). Nous avons donc là un crossover Transformers × Tonka, et  moi je n'attends plus que les crossovers Transformers × Durex, Transformers × tour Eiffel et Transformers × URSS. Parce que pourquoi pas ?


Ah, et la réponse au quiz : on ne peut pas savoir, puisque dans les comics d'origine, toutes les tortues avaient un bandeau rouge, ce n'est qu'à partir du dessin animé qu'elles ont arboré chacune sa couleur.

06 janvier 2023

Les jeux vidéo rendent cons


Un jour les historiens du vidéoludisme tenteront de faire des parallèles avec d'autres arts, et ce jour-là Vampire Survivors sera probablement comparé au Projet Blair Witch : un truc fait à l'arrache avec deux dollars et trois sandwichs, qui aura rapporté quatorze mille fois sa mise sur une espèce de malentendu, ou plutôt de grande synchronisation cosmique : l'œuvre qu'il fallait, sortie pile au bon moment.

Vampire Survivors est un jeu des plus mensongers, puisque déjà on n'y trouve pas plus de vampires que de survivants. On y trouve juste des sprites de pixels tout pourris, achetés au prix de gros sur les sites spécialisés, et un gameplay si basique qu'on croit à une blague.

Au milieu : vous. Tout autour : vos ennemis. En bleu : l'XP à ramasser.

Vous êtes un... personnage (ils ont des noms, aux consonances italiennes, mais franchement on s'en fout). Vous pouvez vous déplacer, et votre arme tape toute seule régulièrement, selon un cooldown dépendant de son type. Autour de vous, une map (si, si, c'est une map, même si elle semble se répéter ad libitum, elle a des côtés) et des vagues d'ennemis complètement cons qui vous foncent dessus. Quand vous les tuez, ils droppent une fois sur deux un cristal faisant monter votre barre d'expérience, vous permettant à chaque niveau obtenu de sélectionner un bonus ou une nouvelle arme, ou de faire monter votre arme de niveau.

C'est à peu près tout, c'est con comme du Cookie Clicker, et sur le fond l'intérêt est du même genre : débloquer tout ! Toutes les armes, tous les succès (qui eux-mêmes débloquent des trucs), toutes les maps, tous les persos, tous les bonus, toutes les options. 

Les vagues d'ennemis deviennent vite complètement débiles.

Le tout dans une violente diarrhée pyrotechnique qui interdit définitivement le jeu à toute personne sujette à l'épilepsie. Chaque session durent au plus trente minutes, qui se terminent dans un délire d'explosion et de sons totalement hypnotique. Et avec l'envie irrépressible de relancer une run. Autant dire que le jeu est réussi, et j'y ai déjà englouti plus d'une trentaine d'heures sans même m'en rendre compte. Le tout pour 4,99 euros, franchement, que voulez-vous de plus ?

04 janvier 2023

Elle est fraîche mon année, elle est fraîche !


Oui, une très bonne année à vous. Même si sur pas mal de points, on y croit moyen, on va tâcher de rester positifs.

Sachez qu'en ce qui me concerne, 2023 devrait voir apparaître quelques changements professionnels. Je n'ai pas encore tous les détails, mais en gros plusieurs de mes clients ont subi de gros changements en interne, et je ne sais pas encore comment tout ça va m'impacter. Je suis serein, hein, mais il y a un potentiel de changement, ce qui est toujours particulier après deux-trois années de fonctionnement tranquillou. C'est en fait assez stimulant.

Concernant le blog, ce devrait être relativement invisible : je reste sur une périodicité de trois posts par semaine, en m'efforçant de mettre un dessin à chaque fois. Je n'ai pour l'instant pas prévu d'épisode d'Ex nihilo Neil cette année, mais qui sait, ça peut me prendre d'un coup.

Je bosse en revanche sur un autre projet perso, dont je vous reparlerai beaucoup plus tard, mais j'ai bon espoir d'aboutir à un résultat convenable qui devrait plaire aux habitués du blog. C'est du long terme, et ça devrait m'occuper une bonne partie de l'année.

D'ici-là on se retrouve prochainement, pour parler de cinéma, de BD, de jeux vidéo et de geekeries diverses. Bonne galette à vous !