Ex nihilo Neil

20 novembre 2024

Bestioles porquerollaises

Vous vous en doutez, on a quand même vu quelques bestioles durant notre dernier séjour. Rien de foufou, mais Bij a pris de jolies photos, alors c'est parti...

Le crache-sang (Timarcha tenebricosa), un petit scarabée
connu pour vomir un liquide rouge vif quand on l'embête.
On ne l'a pas embêté.

Rencontre sous une souche entre un gros faucheux (Phalangium opilio)
et une punaise américaine du pin (Leptoglossus occidentalis).
Discussion pacifique ou engueulade de voisinage ? En tout cas aucun
n'a mangé l'autre.

Un iule. J'aime bien les iules, c'est quand même plus mignon que
leurs cousins les scolopendres. Par contre pour identifier l'espèce, bon courage !

La piéride du chou (Pieris brassicae), un papillon commun mais pas vilain.

... et sa chenille.

La pyrale de la betterave (Spoladea recurvalis).
Oui ben c'est pas ma faute si on n'a croisé que des papillons
avec un légume dans leur nom...
Notez la jolie frange en bordure des ailes.

Un sombre rejeton de Shub-Niggurath (Iaia shubniggurati), qui passait par là.
On ne l'a pas embêté.

Ocype odorant, ou staphylin odorant (Ocypus olens), dit « le diable »,
un coléoptère étonnant qui réagit assez vivement
si on l'embête en relevant son long abdomen souple comme une
queue de scorpion et vous balance son caca dégueu sur les doigts.
Lui non plus, on ne l'a pas embêté.

Vous l'aurez compris, entre le crache-sang, le diable, le sombre rejeton et les nombreux faisans (des oiseaux de quatre pieds de long, faut-il le rappeler !) qui hantaient cette île mystérieuse, Porquerolles est clairement l'équivalent français de l'Australie, une terre hostile où tout ce qui n'est pas venimeux est vénéneux.

18 novembre 2024

BD du moment

 Parlons un peu de mes lectures du moment, vite fait, et de manière internationale.


On commence avec du bien de chez nous et le tome 8 des Vieux Fourneaux. Le 7 avait initié un rebond de la série qui menaçait de doucement s'enliser, ça se poursuit avec cet épisode qui nous plonge en pleine canicule, alors que de vieux secrets remontent à la surface. Les anciens en ont toujours sous le capot et j'aime toujours autant cette série aussi belle que bien écrite. En plus on apprend que la grand-mère de Sophie venait d'Agen, c'est quasiment chez moi (vu depuis Paris), ça fait plaisir.


Toujours chez nous, l'épisode 2 (sur trois) de L'Ombre des Lumières est sorti, et si vous avez un doute sur l'intérêt de cette série rappelez-vous qu'elle est l'œuvre d'Alain Ayroles, scénariste de petits bijoux comme De cape et de crocs ou Les Indes fourbes. Le vil libertin Saint-Sauveur se retrouve exilé aux Amériques, où il compte bien se refaire avant d'opérer un retour triomphal à la Cour du Roi Soleil. Ce sombre trou du cul rencontrera-t-il l'illumination au contact des bons sauvages de Nouvelle-France ? Rien n'est moins sûr, mais le triptyque promet d'être une formidable relecture moderne de cette époque trop souvent fantasmée. 


Je l'ai lu en VO mais Urban Comics a l'air très pressé de le traduire, donc je gage que la version française sera disponible avant Noël : le tome 2 de la nouvelle saga Transformers parue chez Skybound est sorti, et le rythme haletant de cette réinvention se maintient. Rarement on aura autant senti l'urgence et la pénurie énergétique qui sous-tend le conflit entre Autobots et Decepticons : le manque d'energon est palpable, et les deux factions passent leur temps à se demander comment employer leurs faibles ressources pour limiter les dégâts et/ou prendre le dessus sur leurs opposants. Les combats sont dantesques grâce au style tout en énergie de Jorge Corona, et les personnages parviennent à exister en quelques répliques à peine. En outre ce tome voit débarquer Shockwave, et comme les fans le savent, il vient rarement pour beurrer des tartines. Indispensable.


Je n'en dirais pas tant de ce nouveau tome consacré à une des futures GI-Joe de l'univers Skybound. Présentées comme une série d'action-espionnage (pensez James Bond, Mission: Impossible...), les aventures de Scarlett et son infiltration du clan Arashikage ne m'ont pas particulièrement emballé, moins en tout cas que celles de Duke ou du Cobra Commander parues précédemment, qui étaient visuellement plus intéressantes et conceptuellement plus originales (enfin... surtout Cobra Commander). Mais bon, ça fait partie du Energon Universe, si ça se trouve les événements qui s'y déroulent sont cruciaux, on sait pas...


Celui qui ne nous décevra jamais, c'est Tatsuya Endo et sa merveilleuse série Spy × Family, dont le tome 13 est sorti récemment. On y apprend plein de choses et y rencontre de nouveaux personnages, dont certains ont déjà conquis le public avec à peine deux apparitions. Alors oui, on est loin, très loin d'une résolution potentielle de l'intrigue principale, mais je m'en fous pas mal tant j'ai envie que cette série dure quarante, cinquante, cent tomes...

15 novembre 2024

Déformation scientifique





Plus précisément : les sciences dures nous montrent à quel point le monde est incroyable, les sciences humaines nous montrent à quel point on en fait n'importe quoi.

Et pour ceux que ça intéresse : 

L'étonnante roche dont est constituée une bonne part de l'île de Porquerolles :
il s'agit de phyllade, un schiste très fin qui s'érode pour ressembler à une
sorte de coquille d'huître, et qui contient des couches de quartz qui viennent affleurer,
comme des dents blanches sur une gencive rousse...


13 novembre 2024

Des champipi des champignons !

 

Et elle en a pris, des photos de fungus... en voici un bon échantillon, que je ne commente pas trop mais si vous vous sentez de les identifier, n'hésitez pas.







Celui-là, il est rigolo, on dirait un caca. Mais y aura
pire plus loin.













Celui-là, pour l'identifier, j'ai tapé
« champignon en forme de caca sanguinolent » sur Google.
Ça marche bien.






01 novembre 2024

Vacances, j'oublie tout


Après avoir été malade, surchargé de boulot, re-malade et re-surchargé, voici l'heure des congés de la Toussaint, où nous allons traditionnellement nous remplir d'iode sur un rivage quelconque. 

Cette année petite infidélité à l'Atlantique puisque nous filons sur l'île de Porquerolles, vers Hyères, en espérant que le temps soit assez clément pour en profiter un peu (à la base on visait l'Italie, mais le destin joueur s'est ri de nous). Bonnes vacances si vous en avez, sinon pensez à en prendre...

30 octobre 2024

Robots sauvages en liberté

 Le hasard des sorties veut que deux films à base de robots soient proposés en salle en ce moment. Ils n'ont pas grand-chose en commun, si ce n'est qu'ils valent tous les deux le prix de l'entrée.


Le Robot sauvage (The Wild Robot), Chris Sanders, 2024

Au vu des premières bandes-annonces, je m'attendais à un film quasi muet, genre la première moitié de Wall-e, avec un robot errant dans un monde sauvage qui n'est pas le sien et apprend à vivre en harmonie avec la nature. Ce n'est pas ça du tout, c'est même plutôt bavard, mais ce n'est pas mauvais pour autant.

Le Robot sauvage se fourvoie, parfois, notamment quand il essaie de démontrer la nécessité d'être gentil et plein de compassion dans un monde sauvage où ce n'est tout simplement pas possible. Dans ces moments-là, il s'embourbe, essayant de nous faire croire à la faisabilité d'une utopie forestière sans savoir réellement comment faire. N'est pas Zootopia qui veut. Il compense avec un très beau discours sur la parentalité et l'abnégation, une animation franchement sublime servie par une musique un chouia tire-larmes, mais grandiose, et de magnifiques moments d'émotion. Notez qu'il met un peu de temps à se finir (j'ai cru au moins trois fois que le générique de fin allait se lancer, mais non, il restait du film).



Transformers – Le Commencement (Transformers One)
Josh Cooley, 2024

Mais le vrai phénomène du moment, c'est bien sûr Transformers One (absurdement traduit Le Commencement, alors que le terme « one » a un sens tout particulier dans l'univers TF*). Avant même qu'il sorte, pas mal de critiques qui avaient eu la chance de le voir se demandaient si ce n'était pas, non seulement un bon film Transformers, mais peut-être tout simplement le meilleur film d'animation de l'année. Et je dois dire que c'est en effet de la balle.

TF One est un énième reboot de l'univers Transformers (si on compte tous les films, comics et séries animées, on a largement dépassé la douzaine), présentant une Cybertron en crise, divisée entre une élite et des prolétaires incapables de se transformer, réduits à gagner leur croûte dans de très dangereuses mines d'énergon**. Là, les jeunes Orion Pax et D-16 (futurs Optimus Prime et Megatron) vont trouver un indice les mettant sur la piste de la mystérieuse matrice du commandement. Je sais que ces prémisses sont relativement classiques, mais notez tout de même que le film part d'un postulat de lutte des classes qu'il va activement exploiter dans toute sa durée, avec tous les twists de rigueur.

Ajoutez à cette histoire parfaitement écrite et réussie une animation à tomber par terre (vraiment, ça bouge vite et bien), d'excellents personnages très bien doublés, un raz-de-marée de clins d'œil pour les fans qui ne vient jamais entraver la compréhension des néophytes, et vous obtenez la meilleure porte d'entrée pour l'univers TF de ces quarante dernières années. On est à des années-lumières des films bas du front de Michael Bay, ou même des timides (mais méritoires et réussies) tentatives de Bumblebee et Rise of the Beasts. Là vous avez un vrai film, solide, classe, plein d'idées, avec peut-être un humour un peu balourd par moment mais qui n'entrave pas l'action, et un vrai propos sincère et intelligent. Un très beau cadeau d'anniversaire pour les quarante ans de cette licence que j'aime décidément beaucoup, malgré ses errances.

* Une des grandes formules rituelles cybertroniennes est « Till all are one » (« Jusqu'à ce que tous ne soient plus qu'un »), exprimant le retour à l'unité au sein de Primus, qui peut se comprendre comme une prophétie apocalyptique ou plus simplement un retour à la terre nourricière, mais dans une vision robotique.

** On dévie un peu, mais pas tant que ça, des comics IDW où Megatron était un mineur opprimé et où la discrimination reposait sur le mode alternatif des individus, selon la doctrine du fonctionnalisme (si vous vous transformez en avion de chasse, vous êtes un militaire, si vous vous transformez en foreuse, vous êtes un mineur, etc., induisant une hiérarchie de fait).

28 octobre 2024

Mais où trouvez-vous toutes ces idées ?

 

Juste une petite réflexion sur le talent des créatifs de Dreamworks pour piocher joyeusement chez la concurrence... bon ça n'empêche pas leur dernier film d'être sublime, hein, mais on en reparle mercredi.