Ex nihilo Neil

01 mai 2024

Le salon des geeks

 

Depuis trois ans, au printemps, je m'offre un petit plaisir geek en solitaire. Il y a deux ans j'étais allé voir un tournoi de Starcraft 2 dans les locaux d'O'Gaming, l'an dernier j'avais visité l'Avengers Campus à Disneyland, cette année je me suis pris une place pour le Paris Fan Festival, qui avait lieu le week-end dernier au Parc des expositions de la porte de Versailles. En plus c'est pas loin de chez moi.

J'ai toujours eu un gros faible pour les salons geeks. Je suis assez vieux pour avoir connu les premières Japan Expo (je me souviens avoir découvert le 3e épisode de Damned pendant l'une d'elles), et même si je suis loin d'être un obsédé des événements IRL, j'en ai vu assez sur suffisamment longtemps pour mesurer l'évolution du bazar. Le PFF était un très bon cru.

Il y en avait pour tout le monde : que vous soyez fan de jeux de société, de jeux de rôle, de jeux vidéo, de pop coréenne, de médiéval-fantastique, de Harry Potter, de Star Wars, de Warhammer, de mangas, de pirates, de vikings, de steampunk, que vous vouliez acheter des bandes dessinées, des figurines, des sabres ou des serviettes de bain avec des meufs à poil, que vous vouliez manger des onigiri, des bubble teas ou des burgers multicolores, il suffisait de se promener dans les allées pour trouver votre bonheur. En outre, ce n'était pas surchargé de monde (au point que je me demande si les organisateurs s'y sont retrouvés financièrement), du coup il était très agréable de se balader au gré des conférences, de se poser à une table pour découvrir un jeu ou carrément de s'inscrire pour un petit jeu de rôle en mode découverte (j'ai fait une partie de Jurassic Park avec une mère et sa fille, c'était très fun – moi je jouais un T-rex). 

Les gens avaient globalement l'air heureux d'être là et de partager leurs passions. Je pense, sans exagération, qu'un tiers des visiteurs étaient cosplayés, ce qui est énorme, et évidemment la qualité des costumes était complètement folle. Et puis ce sont des endroits où on vit des moments incroyables, en croisant une petite licorne de six ans poursuivie par une Spider-Gwen de cinq ans, en observant un Uruk-hai plus vrai que nature applaudir un duel de sabre laser entre deux guerriers sith, en se retrouvant à papoter avec Florent Maudoux comme si on était son pote (ce mec est définitivement adorable), en renonçant à demander une photo parce que, non, sérieux, c'est trop glauque, même si c'est Anya de Spy × Family, je vais pas demander une photo d'elle à une gamine de quatorze ans déguisée en gamine de cinq ans.

Bref, j'ai kiffé, beaucoup plus que je ne m'y attendais. Comme quoi on fait bien de se faire plaisir parfois, en effet.

Par contre j'ai héroïquement abandonné l'idée d'acheter le coffret de Transformers à 130 euros. J'attendrai qu'il y en ait un avec des personnages que j'aime vraiment.

Allez, quelques photos-souvenirs :

Le service d'ordre était assuré par un nombre extravagant de stormtroopers.
J'ajoute qu'il y avait aussi beaucoup de sosies de stars (genre un sosie de Tony Stark), qui
me laissent penser que le salon a dû finir déficitaire, parce qu'il n'y avait vraiment
pas assez de public pour toutes ces dépenses.

Le contenu du fameux coffret, avec Jazz, Wheeljack, Sunstreaker, Hound
et Trailbreaker (absent à l'image). Alors oui c'est bien, mais 130 euros
alors que je n'apprécie vraiment que Wheeljack et Hound dans le tas...

Ceci est le coffret spécial crossover Transformers × Stranger Things,
avec le camion pizza de la saison 4 qui se transforme en Autobot.
Oui, c'est aussi con que ça en a l'air.

Ecto-1 était là, on pouvait rentrer dedans, et c'était quand même la classe.

Le musée Miniature et Cinéma de Lyon avait un stand et une mini-expo
dédiés. Avec plein de pièces étonnantes et fascinantes.

Un diorama Aliens plutôt sympa.

Il semble que ceci existe. En fait y avait pas mal de stands de bouffe
geek, quoi que ça puisse vouloir dire...

Ce « paléo-artiste » reproduit des squelettes de dinosaures
en résine, et c'est vraiment très réussi. Ça doit prendre la poussière,
mais dans une bibliothèque ça claque.

Du Star Wars, évidemment, parce que sinon quoi ?

Hasbro était très présent et proposait notamment une table de découverte pour Hero Quest,
histoire de confirmer que les mécaniques de ce vénérable ancêtre sont vraiment
très basiques et sans grand intérêt passé seize ans. En plus les boîtes du remaster coûtent
un bras et demi (comptez 140 euros pour la boîte de base, oui, plus que mes Transformers
que j'aurais dû acheter, ça y est, je regrette...).

La partie Harry Potter n'était pas folle, mais je gage que mes neveu et nièces
y auraient trouvé leur bonheur.

Oui, y avait ça aussi... pas compris, mais ça sentait bon la cochonnaille.

Artefakt réalise des accessoires geek de tailles diverses,
comme ce fruit du démon. Je crois que c'est dans le manga avec le chapeau là,
c'est One Piece qui le mange et il devient Dhalsim.

Peu de Warhammer, mais du Warhammer quand même.
Paraît que la licence revient à la mode.

Ça y est, les marchants de sabres vendent du Elden Ring, ici la Rivière de sang,
un des meilleurs katanas du jeu.

« Tu as déclenché la colère du dragon,
et tu ne vas pas m'aimer quand je suis en colère !
»


29 avril 2024

Perdu dans le jeu

 

J'avais complètement oublié que j'avais acheté ce jeu. On l'a lancé l'autre soir pour passer le temps, pensant attaquer un point & click tranquille. En fait c'était plutôt un dessin animé interactif. Ce qui ne veut pas dire que ce n'était pas bien.

Lost in Play vous propose de suivre deux enfants qui se perdent dans leurs jeux (ah ouais, d'où le titre... malin !). Visuellement, on est dans une ambiance à la Gravity Falls ou Over the Garden Wall, avec une animation superbe et des dialogues en sabir adorablement incompréhensible. Les énigmes ne sont jamais compliquées, le but n'étant pas de faire chauffer les neurones (sauf lors de quelques jeux un poil plus poussés, mais que l'on peut passer au besoin) mais plutôt de vivre une aventure charmante et pleine d'humour.

 

Ça se destine clairement à un public familial, j'imagine bien les enfants dire aux parents où cliquer et quoi tenter pour déclencher l'animation rigolote qui conclura le puzzle. C'était adorable et, après un début où j'étais un peu déçu de ne pas être face à un clone de jeu Amanita Design, j'ai passé un super moment.

26 avril 2024

Insérez une pièce

 

En ce moment, l'hôtel de la Monnaie (en plein centre de Paris) propose une exposition fort sympathique intitulée Insert Coin. Comme son nom l'indique, elle met en avant tous les appareils dans lesquels les bistrotiers invitaient à insérer des pièces : juke-box, baby-foots, flippers et, bien sûr, bornes d'arcade.

On y a amené les neveux et nièces, qui forcément ont kiffé. Il faut dire qu'à l'entrée, chaque visiteur reçoit dix jetons, qu'il est libre d'utiliser dans l'objet de son choix. On peut ainsi redécouvrir la fièvre de classiques comme Frogger, Bubble Bobble ou Pong, mais aussi Mortal Kombat (définitivement injouable) ou Metal Slug (qui a ruiné un bon paquet d'adolescents à mon époque). Sans parler de la queue devant les flippers, qui ne diminuait jamais (j'ai quand même réussi à faire ce qui je crois est le premier tilt de ma vie, les appareils étaient vraiment réglés trop sensibles).

L'esprit d'une époque.

Des bornes d'arcade plutôt classiques, avec du Puzzle Bobble, du shoot'em up,
du jeu de baston...

Curiosité : un flipper désossé. Impressionnant.

Toujours un grand succès pour les flippers. Le Haunted House est notamment
très cool, la bille peut aller sur trois étages différents.

Frogger à deux, source de discorde et de découverte.

Pong. La base.
Deux rectangles, un carré, deux potentiomètres, et c'est parti.


22 avril 2024

Aventures en famille

 


Grands fans du manga Spy × Family, on est forcément allés voir le long-métrage sorti récemment, Code: White. Alors, long épisode sans grand intérêt ou révolution du septième art nippon ? Le premier, bien sûr, faut pas rêver non plus.

Code: White s'inscrit dans la grande tradition des épisodes hors-série, limite non canoniques, issus de vos séries préférées. Pas de surprise : on restera dans le total statu quo, il n'y aura aucune influence sur la série. Anya ne gagnera pas de stella supplémentaire, Loid ne mourra pas en mission et Yor ne sera pas arrêtée pour meurtre et affichée devant le monde entier. On reste sur un long épisode, avec une animation légèrement revue à la hausse (surtout dans les scènes d'action avec Yor, inutiles mais spectaculaires) et tout de même une scène complètement ouf (impliquant le dieu du caca, je ne développe pas mais c'est très drôle). 

Je ne sais pas si c'est un bon film pour découvrir la série (l'exposition très frontale au début du long-métrage récapitule tout le principe de base pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un peu lourd mais assez complet), mais pour les fans ça reste plaisant, et Anya nous gratifie de quelques répliques assez savoureuses. L'un dans l'autre, je conseille.

*

**

Sinon la bande-annonce de Transformers One est enfin sortie. Si vous l'ignorez, il s'agit d'un film en images de synthèse qui commence à faire parler de lui. On y découvrira de tout jeunes Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron), jeunes rebelles sur une Cybrertron sclérosée par des règles absurdes et une attaque de Quintessons (enfin, d'après ce qu'on comprend de la BA). L'animation a franchement l'air sublime, et l'intrigue s'annonce comme une des plus intéressantes de toutes les itérations cinéma de la franchise (mais y a pas trop de mal). Je reste un peu inquiet concernant l'abondance d'humour très Marvel (le genre qui vient désamorcer les moments intenses) et la musique pop (qui n'a jamais fait de bien à cette licence), mais j'irai forcément le voir.


Ah, et je ne sais pas si je suis fan de ce design des visages qui donne l'impression de voir des humains avec des casques, mais bon, ça, faut voir.

19 avril 2024

Les moissons du ciel


S'il y a un jeu que j'attends impatiemment, c'est... Hades II, dont un test technique a été lancé actuellement, mais bon, j'attendrai qu'il sorte complet. Mais d'ici-là, j'ai testé la démo de Lightyear Frontier, un jeu de ferme sur une autre planète, et j'ai été beaucoup plus conquis que je ne m'y attendais.

Lightyear Frontier vous largue sur une planète inconnue, un peu comme dans Satisfactory, et vous allez vous retrouver à cultiver et revendre vos productions, un peu comme dans Stardew Valley, autant vous dire qu'il s'inspire pas des pires jeux de ces dernières années. Muni d'un gros mech-tracteur (dont le bruit de moteur diesel gâche un peu la beauté des environnements, mais j'imagine qu'on pourra l'améliorer), vous parcourez des plaines chatoyantes, découvrez la faune, exploitez les ressources locales et commencez à cultiver. Il y a des secrets à découvrir et la map a l'air pas trop grande, juste ce qu'il faut pour se lancer sans se dire qu'on va y perdre la moitié de sa vie pendant trois mois.

Regardez comme ça chatoye !

Bref, le jeu m'a un peu emballé, et a fini dans ma wishlist (où il n'est pas difficile d'entrer, mais tout de même). Je garde un œil dessus, car il faut bien patienter en attendant Hades II.

17 avril 2024

La menace fantôme

 

On avait bien aimé Afterlife, l'espèce de soft reboot de Ghostbusters sorti en 2021 (j'en parlais ici), on est donc allé voir la suite, sans grand espoir ceci dit. On a bien fait. De pas avoir d'espoir, hein, pas d'y aller.

Afterlife était un film touchant, malgré ses imperfections : il était réalisé par Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman qui avait fait les deux SOS Fantômes originels, et transpirait l'hommage par tous les pores. Au point de rendre le fan service digeste, ce qui n'est pas évident. Mieux : il arrivait à développer des personnages attachants, au premier rang desquels la jeune Phoebe, incarnée par la merveilleuse McKenna Grace dont Bij et moi sommes immédiatement tombés amoureux de la prestation. 

Alors que faire dans la suite de cette œuvre si délicatement équilibrée ? Ben traire la vache, bien sûr ! Mais sans Jason Reitman à la réal (on peut imaginer qu'il estime avoir réglé son œdipe et qu'il est retourné réaliser des films destinés au festival de Sundance*), place à Gil Kenan, scénariste du premier et réalisateur de quelques trucs**. Et c'est plus la même. On sent que la production a repris la main et ouvert les vannes du fan service à fond, sans la délicate alchimie d'Afterlife

C'est quand même couillon d'avoir tellement de personnages inutiles qu'on
se retrouve obligé de mettre le personnage principal en tout petit, en bas !

Le résultat, c'est un gros gloubi-boulga avec beaucoup, beaucoup trop de personnages (des anciens qu'on préférerait ne plus voir et des nouveaux qu'on espère ne plus jamais revoir) et des arcs narratifs tellement resserrés qu'ils n'ont plus aucun sens, souvent réduits à deux scènes (genre au début du film : « J'aimerais bien conduire la voiture ! » et à la fin du film : « C'est bon tu peux conduire la voiture », sans aucune progression particulière qui justifie cette décision). Même l'arc de Phoebe, devenue sans équivoque le personnage principal, devient absurde face à cette compression.

Même visuellement, c'est pas ouf. Pas moche, mais très générique, sans aspérité, avec des scènes qui pourraient tout aussi bien sortir d'un autre film à licence. Et je suis convaincu qu'on va encore s'en taper une autre, de ces suites, et peut-être bien qu'on ira, parce qu'on adore vraiment très fort McKenna Grace. Mais bon, on en a déjà eu un de correct, j'ai du mal à croire à un second miracle.

* Oui parce que Jason Reitman, c'est Juno, Up in the Air, Young Adult... plus des sortes de comédies romantiques désenchantées, avec des personnages blasés et une morale à l'avenant. Pas grand-chose à voir avec des blockbusters.

** J'avais bien aimé Monster House notamment, malgré ses character designs hideux.