Ex nihilo Neil

10 avril 2019

Le retour de l'Obra Dinn


Vendredi dernier, j'ai tué Genichiro Ashina, boss qui marque à peu près le milieu de Sekiro:Shadows Die Twice. J'y ai mis environ quatre heures, ce qui est tout à fait estimable pour un jeu From Software, mais j'en suis ressorti un peu nerveux, j'ai donc décidé de faire une pause pendant le week-end.

D'où mon arrivée sur Return of the Obra Dinn, le nouveau jeu de Lucas Pope, génial créateur de Papers, Please! (simulateur de douane dans une dictature, ça a l'air nul mais c'est vraiment excellent). Et je l'ai fini dans le week-end, en trois grosses sessions (en tout ça m'a pris dix heures, sur le net ils disent que ça se fait en sept mais je dois pas avoir les neurones comme tout le monde).

Le concept est simple : nous sommes au début du XIXe siècle, et l'Obra Dinn, une goélette (un galion ? un brick ? j'en sais rien en fait) disparue depuis cinq ans, vient de resurgir au large de l'Angleterre, sans son équipage. Vous incarnez une enquêtrice de la compagnie d'assurances (parce que chez Lucas Pope, on n'incarne jamais un guerrier samouraï immortel) qui va devoir déterminer le sort de chacun des passagers du bateau.
Chacun. Des. SOIXANTE. Passagers. 

Pour ça vous avez plusieurs documents, notamment une liste des passagers, une image permettant de les identifier visuellement (mais évidemment les deux ne sont pas reliées, il faut retrouver qui est qui) et quelques informations sur la navigation, un plan du bateau, etc. Et surtout une montre à gousset magique, qui vous permet, face à chaque cadavre retrouvé, de revivre les dernières secondes de la victime.

Visuellement, c'est en vue à la première personne, dans un style assez radical.
Personnellement j'appelle ça de la « bichromie à gros grain ».
Et donc vous commencez à vous balader de souvenir en souvenir, en grappillant des informations précieuses, en reconstituant qui est qui, qui fait quoi, qui a tué qui et pourquoi, et mon Dieu c'est quoi ces trucs ignobles ? 

Bref, Return of the Obra Dinn, c'est une grande enquête en espace clos absolument fascinante qui va vous scotcher à votre écran jusqu'à ce que vous l'ayez essorée. Il faut un peu de temps pour bien saisir le fonctionnement de la montre, et parfois les causes de décès sont un peu vagues (il a été écrasé ? démembré ? écartelé ?...)*. Mais en dehors de ces petits défauts, le jeu est excellent si vous aimez vous tordre un peu les synapses.


* Ah, et puis vous aurez aussi des moments un peu racistes, du genre « Mais putain, comment tu veux que je distingue un gabier chinois d'un autre gabier chinois ? » Ça fait partie du charme de l'époque.

2 commentaires:

Victor von Jul a dit…

J'avoue être très intrigué par ce jeu, surtout que j'ai bien aimé "Papers, please". Est-ce que tu as vu le film court adapté du jeu sur le Net ? Ca vaut le détour, je trouve, même si j'aurais aimé autre chose.

Merci pour ta critique, je vais me le noter :)

Neil a dit…

Du coup j'ai été voir ce fameux court-métrage, un boulot impressionnant : ils arrivent à rendre l'ambiance du jeu, la photo et surtout le travail sur les accessoires sont parfaits, l'acteur principal a une bonne présence... Après effectivement ça aurait pu partir dans une autre direction, mais c'est quand même une belle réussite.

Pour Obra Dinn, j'espère qu'il te plaira, moi j'ai vraiment beaucoup aimé.