Ex nihilo Neil

03 juillet 2023

Films de début d'été

 L'actu ciné est riche en ce moment...

Elemental, Peter Sohn, 2023

Un nouveau Pixar ce n'est plus vraiment un événement mais c'est toujours la garantie d'un bon film beau et bien fichu (à part Cars 2, évidemment). Cette fois, le studio sort de ces habitudes pour proposer une histoire d'amour, une romance comme vous en avez déjà vu des dizaines entre un jeune bourgeois au grand cœur et une fille d'immigrés qui a la gnaque. Et comme on pouvait s'y attendre, l'aspect romance est le moins intéressant du film. Au contraire, l'univers créé est très inventif (puisque les habitants d'Element City se classent dans quatre espèces, suivant les quatre éléments d'Aristote) et le sujet des différentes vagues d'immigration et de leur intégration, si vous l'avez déjà vu ailleurs, est bien traité, avec une belle illustration du racisme systémique. C'est beau, c'est bien fait, c'est rigolo, c'est plein d'idées, ça vaut le coup. Attention à la VF par contre, le peu que j'en ai entendu a l'air catastrophique (on a peut-être enfin trouvé la limite du jeu d'actrice d'Adèle Exarchopoulos – que j'adore par ailleurs, mais le doublage, ça n'a pas l'air d'être son truc).


Asteroid City, Wes Anderson, 2023

Un nouveau Wes Anderson, c'est toujours la garantie de plans fixes très travaillés et de travellings lents et rectilignes avec des personnages qui se parlent en champs/contre-champs face caméra. Ce film n'y déroge pas, et pourtant, je me demande s'il ne va pas devenir mon Wes Anderson préféré. Et même s'il ne serait pas un début de clé pour comprendre son cinéma. Tous ses gimmicks très théâtraux, sa manière de diriger ses acteurs, ses placements millimétrés... tendent ici à prendre un sens, avec une sorte de mise en abîme de la mise en scène du film, qui est une pièce de théâtre filmée dont on nous montre aussi la genèse sous forme encore plus théâtrale, jusqu'à des plongées complètement absurdes où on devine que la quête de sens devient accessoire. Les hermétiques à son style (et on les comprend, c'est très spécial) n'adhéreront pas davantage, mais ceux qui aiment vont plonger dedans avec délice, d'autant que le casting est hallucinant et que chacun trouvera un personnage ou un bout de scénario à apprécier.

 

Under the Silver Lake, David Robert Mitchell, 2018

J'entends parler de ce film depuis longtemps mais je n'avais jamais réussi à comprendre de quoi il s'agissait exactement. Je savais que c'était le second long-métrage du réalisateur d'It Follows, un film d'horreur que j'avais beaucoup apprécié (et qui me hante encore, parfois), mais apparemment ce n'était pas un film d'horreur. Mais un peu quand même. Et c'est plein de références pop. Mais pas vraiment. Et en même temps ça ressemble à un film de Paul Thomas Anderson, ça se passe à Los Angeles dans cette ambiance très Hollywood vaguement décadent... Eh bien tout ça est vrai, le film est un gigantesque gloubi-boulga, un condensé de tout ce que vous pouvez associer à la ville de LA, dans une ambiance onirique, délirante, qui vous fait régulièrement vous demander à quelle époque se passe l'histoire (en fait c'est en 2018). Et c'est assez brillant, quoique très déstabilisant par moment.

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