Ex nihilo Neil

02 septembre 2024

Films de l'été

 L'été c'est aussi l'occasion de voir des films récents et de découvrir des vieux trucs ratés... et cette année y a de tout, du bon et du moins bon (et je parlerai de Deadpool & Wolverine dans un post dédié parce que j'ai des choses à dire).


Le Comte de Monte Cristo,
Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, 2024

Allez, on commence direct par un gros morceau à côté duquel personne n'a pu passer. Après les deux moyens Trois Mousquetaires (ce qui devrait faire six mousquetaires alors qu'en fait, ils sont quatre, le saviez-vous ?), le cinéma français enchaîne les adaptations d'Alexandre Dumas, cette fois avec la star du moment, Pierre Niney. Et franchement c'est très bien. Évidemment l'adaptation, pour tenir en trois « petites » heures, a dû raboter des pans entiers de l'intrigue, fusionner quelques personnages et zapper des centaines de pages, mais le résultat retrouve le souffle épique du meilleur roman de Dudu. Pierre Niney est impeccable, les trois méchants bien interprétés et malgré quelques erreurs de casting (les petits jeunes ne sont vraiment pas à la hauteur des comédiens confirmés), on passe un bon moment sans regarder sa montre. Au point que mes ados de petites-cousines sont allées le voir deux fois, ce que je prends pour un bon signe pour l'avenir.


Alien Romulus,
Fede Álvarez, 2024

Depuis 1997 on n'avait pas eu un film Alien un peu correct, et ça commençait à faire vraiment long, alors je ne vais pas bouder mon plaisir : Romulus est un super film autant qu'une lettre d'amour à la franchise, comme on dit. Alors oui il est plus tendu qu'effrayant, oui le casting de jeunes premiers fait un peu tache, surtout vu les thématiques, mais en dehors de ça, qu'est-ce que c'est beau, qu'est-ce que c'est bien filmé, qu'est-ce que ça fait plaisir ! Au-delà d'un scénario malin et bien mené, on se retrouve avec des clins d'œil jamais lourdingues à tous les films, d'Alien à Alien: Resurrection, en passant par une référence cohérente à Prometheus (une performance quand on connaît le bordel narratif du film de Ridley Scott), des visuels à tomber et même des regards en coin vers Alien Isolation, le meilleur jeu Alien jamais créé (le réalisateur y a joué, ça crève les yeux). C'est une petite pépite qui s'insère parfaitement dans le canon, ajoutant juste ce qu'il faut (vous saviez comment le chestburster devient un xénomorphe adulte ? eh ben y a une phase cocon qu'on n'avait jamais vue encore), et j'espère vraiment qu'il y en aura d'autres.


Trap,
M. Night Shyamalan, 2024

Comme je l'ai déjà écrit, Shyamalan, c'est tout l'un ou tout l'autre. Quand on rentre dedans, c'est magique, mais si le moindre petit détail vous sort de l'intrigue, le charme est rompu et vous réalisez à quel point c'est débile et prétentieux. L'avantage avec Trap, c'est que les coutures sont tellement grosses qu'il devrait mettre tout le monde d'accord. La première moitié pourrait passer pour un honnête thriller de deuxième partie de soirée sur M6 (ce qui ne va déjà pas bien loin pour un réalisateur qu'on qualifiait à une époque de « nouveau Spielberg »), mais sitôt que les personnages sortent du concert, tout s'effondre et Shyamalan court après les twists laborieux. Ça en devient presque gênant, et le sentiment « Hollywood Night » foireux prend le pas sur tout le reste, malgré la bonne volonté de Josh Hartnett qui se donne à fond et l'excellente prestation d'Ariel Donoghue (car on ne dira jamais assez que Shyamalan est un incroyable directeur de jeunes acteurs).

 The Vvitch: A New-England Folktale,
Robert Eggers, 2015

J'ai aussi rattrapé ce film devenu un classique depuis sa sortie il y a presque dix ans. The Vvitch conte l'histoire d'une petite famille de colons américains chassée de son village parce que le père est trop puritain (eh ben !), qui va se retrouver aux prises avec de mystérieuses puissances maléfiques. Très ancré dans la culture néo-anglaise de l'époque, le film se veut réaliste dans sa représentation de cette vie épouvantablement rude et difficile, notamment de la pression mise sur les différents rôles familiaux, en particulier féminins. En découle très logiquement une œuvre sur la charge mentale, la folie et la révolte, un film lourd et captivant de bout en bout. C'est aussi le film qui a révélé Anya Taylor-Joy au grand public, et il faut reconnaître qu'elle y est impressionnante.


Sing (Tous en scène), Garth Jennings, 2016

J'avais ouvertement snobé ce film en 2016 car il me semblait sans grand intérêt, mais je suis tombé récemment sur des extraits qui m'ont fait dire qu'il fallait peut-être y jeter un œil. Et c'était une expérience absolument fascinante ! Sing est un excellent sujet d'études pour comprendre l'écriture au cinéma. Je n'ai jamais vu un film qui en avait aussi peu à foutre de ses enjeux.  

Sing pose des situations classiques de scénario, genre une mère de famille surmenée qui voudrait devenir chanteuse, une musicienne qui veut réussir sans se faire diminuer par son mec, un brave gars doué pour le chant mais coincé par la carrière criminelle de son père... et n'en fait absolument rien. Les problèmes ne sont juste pas adressés, ou résolus sans explication. Le film se contente d'enchaîner les reprises musicales plus ou moins inspirées et se finit logiquement sur un grand concert durant lequel les différents arcs narratifs sont supposés trouver leur conclusion. Ce qui nous conduit à cette situation que je trouve incroyable : cette séquence finale est meilleure si vous n'avez pas vu le reste du film ! C'est tout simplement fascinant. Du coup je vous conseille de regarder juste les extraits de cette fin sur YouTube (notamment la cover de I'm Still Standing, emblématique du problème pour moi), et de vous contentez d'imaginer ce qui a pu mener jusque-là, parce que ce sera forcément mieux que ce qui se passe vraiment dans le film.


Sing 2 (Tous en scène 2), Garth Jennings, 2016

Du coup j'ai voulu voir la suite, qui reprend à peu près les mêmes éléments, pour me rendre compte. Et c'est à peu près le même problème, en moins bien géré puisqu'il y a encore plus de personnages, donc encore plus d'arcs narratifs à foirer. Signalons juste la présence de Bono en vieille star bougonne sur le retour, qui n'apporte pas grand-chose mais a dû coûter cher dans un film où les voix sont déjà assurées par des mégapointures du registre de Reese Whitherspoon, Scarlett Johansson ou Matthew McConaughey.


30 août 2024

Abominoptères

Sortons un peu du monde merveilleux et adorable des insectes pour nous aventurer dans l'épouvantable univers des arachnides. En allant visiter de la famille en Normandie, nous avons aidé à débroussailler des masses de vigne vierge qui abritait une faune abondante, dont pas mal d'araignées impressionnantes. J'ai lutté avec mon arachnophobie (je fais de gros progrès, même si ça n'a pas toujours été facile) et nous avons réussi quelques photos assez classes (enfin, c'est Bij qui prend les photos, moi je pointe juste du doigt la créature).

L'abominable tégénaire noire (Eratigena atrica), dite « sa mère la pute », une des plus grandes
araignées d'Europe, qui hante mes cauchemars et les toilettes des gens chez qui
on squattait.

Une araignée-loup non identifiée et néanmoins terrifiante,
dite « oh la putain de ta race »,
qui chasse sous les feuilles mortes.

Une épeire (diadème, probablement), dite « aaaarrrghhh Bij au secoooours ! »,
avec ses petits yeux cruels.

La même en train de fuir l'appareil photo.

Une épeire diadème (Araneus diadematus), là pour le coup j'en suis certain
(le motif en forme de croix sur son abdomen est bien visible),
en position classique au centre de sa toile.


29 août 2024

Hétéroptères

Les punaises sont sous-estimées, alors que ce sont souvent des insectes assez élégants (bon, pas les punaises de lit, mais elles on espère bien ne jamais les croiser). On n'en a pas vu beaucoup, mais elles étaient belles.

Vous voyez la punaise verte classique (Nezara virdula), celle que
vous croisez chez vous et qu'il ne faut pas écraser parce que ça pue ?
Eh bien vous avez ici différents stades larvaires
de cet animal, tous plus mignons les uns que les autres.


Car les punaises n'ont pas de stade larvaire de type « asticot » ou « chenille », 
elles naissent en ressemblant déjà à des insectes adultes et évoluent par mues successives.


Une cicadelle blanche (Metcalfa pruinosa), tout petit insecte que nous avons
croisé à Paris et qui nous a surpris, avec sa texture cendreuse et ses
curieux yeux jaunes...

La punaise du tilleul (Oxycarenus lavaterae), cousine du gendarme, que
nous avons rencontrée de manière fort à propos sur la place des Tilleuls, à Caudrot.


28 août 2024

Orthoptères

Les orthoptères, c'est tout ce qui est sauterelles, criquets, grillons... et les criquets, c'est sa mère compliqué à identifier la race de sa grand-mère. Alors en voilà quatre, dont deux nommés...

Un criquet lot-et-garonnais.

Une grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima) femelle,
comme en témoigne le gros ovipositeur à l'arrière
(ça ne sert pas à piquer, c'est pour enterrer les œufs dans le sol).

Un phanéroptère commun (Phaneroptera falcata), qui s'était tranquillement
incrusté dans ma chambre d'enfance (les connaisseurs reconnaîtront mon
papier-peint).

Un criquet normand. C'est pas pareil...
Ah, et si vous vous demandez la différence entre sauterelles et criquets, les sauterelles
ont des antennes longues, les criquets des antennes courtes.


27 août 2024

Coléoptères et diptères

Peu de coléoptères cette année, et pas forcément les plus impressionnants, mais beaucoup de diptères. Mais comme la plupart de ces derniers ont fini éclatés au mur après nous avoir pompé du sang, il y en aura assez peu en photo ici.

Une femelle lucane (Lucanus cervus), dépourvue des belles mandibules
du mâle mais quand même assez imposante (c'est quand même le plus
gros coléoptère d'Europe).

Beaucoup plus petit, le ténébrion meunier (Tenebrio molitor) est
surtout connu pour sa larve, le ver de farine, qui est un des insectes privilégiés
pour l'alimentation humaine dans les décennies à venir.
On a vérifié les stocks de farine chez ma mère après avoir trouvé ce piéton sur
le carrelage de sa cuisine, tout va bien.

Côté diptères, outre les hordes de moustiques plus ou moins tigrés qui
nous ont pourri les soirées, on a croisé des syrphes, ces mouches
qui essaient de se faire passer pour des guêpes. Ici, un épistrophe
élégant (Epistrophe eligans) vu en Normandie.

Et à quelques mètres de là, un éristale des fleurs (Myathropa florea)
et ses jolies couleurs (dont un thorax qui évoque au choix
une tête de mort, une citrouille démoniaque ou Batman).

26 août 2024

Lépidoptères

On commence avec les insectes préférés de la plupart des gens : les papillons, ou lépidoptères, qui furent nombreux sur notre chemin. Bien sûr ce sont des classiques, mais on est quand même contents d'avoir réussi à prendre un flambé, grosse bestiole très belle mais assez farouche...

Un joli soufré (Colias hyale) pris sur le fait en Lot-et-Garonne.

Le myrtil (Maniola jurtina), lui aussi assez classique.

L'azuré commun (Polyommatus icarus), un joli petit
papillon au dessus des ailes bleu et au dessous moucheté.


Deux tircis (Pararge aegeria), papillons très communs. Vous les verrez souvent voleter
dans les rais de lumière des sous-bois, le mâle guettant les femelles pour
leur sauter dessus ou les autres mâles pour les défoncer.

Le citron (Gonepteryx rhamni), plutôt porté vers la dissimulation.

La belle prise : le flambé (Iphiclides podalirius), un des plus gros papillons
de nos régions, qui tend à rester toujours un peu trop loin pour prendre une
jolie photo.

La belle-dame ou vanesse des chardons (Vanessa cardui),
à ne pas confondre avec le vulcain auquel elle ressemble un peu.

Le fort joliment nommé cul-doré (Euproctis similis), que Bij a réussi
à saisir en Irlande. Un joli papillon de nuit blanc comme la neige, avec
juste un point doré que vous pouvez discerner sur la photo.
Notez que le papillon n'est pas grand, mais que la prêle sur laquelle il
est posé est gigantesque.

Un autre tircis que Bij a vu en Irlande. En tout cas je pense : les motifs
sont ceux d'un tircis (vous pouvez comparer avec ceux plus haut si
vous voulez), mais les couleurs ne sont pas les bonnes...

Un satyre, ou némusien, ou ariane, ou némutien, bref un Lasiommata maera,
vu la semaine dernière en région parisienne. Il s'est un peu fait manger l'aile...

Le brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli), dont la chenille
se nourrit, comme son nom l'indique, de géraniums. Notez sa petite queue
au bout des ailes postérieures...

23 août 2024

Bientôt : la Semainoptère


 

Et voilà, on est rentrés de vacances, y a eu du bon et du moins bon mais on est au moins reposés. Et pour commencer en douceur je vous propose la Semainoptère, où je vais vous détailler toutes les bestioles observées pendant ces mois de juillet-août. Au menu : lépidoptères, coléoptères, hétéroptères, orthoptères, diptères et aussi quelques abominations à huit pattes particulièrement impressionnantes...