Ex nihilo Neil

30 mai 2010

La stratégie selon Ridley Scott

Capitaine, capitaine !

Oui, fidèle lieutenant ?

Nous arrivons en vue des côtes anglaises !

Ah, ce n’est pas trop tôt. Voici bien une demi-heure que nous sommes partis de Calais. Eh, mais… quels sont ces feux que je distingue sur la berge ?

Ce sont les signaux convenus avec nos espions envoyés en Perfide Albion, capitaine.

Nos espions ? Vous voulez dire, la petite centaine de soldats que nous avons prêtée à ce traître à notre solde afin qu’il sème la panique en territoire saxon ?

Oui, capitaine.

Bien, bien. Et que sont ces deux cents cavaliers qui semblent nous attendre près des feux ?

Euh… des Anglais, capitaine.

Bien, bien, bien. Des Anglais de notre côté, n’est-ce pas ?

Euh, non capitaine. Je reconnais là le seigneur Loxley, les barons Baldwin et Fitzrobert, et même le roi Jean. Je crains qu’ils ne soient là pour s’opposer à notre tentative d’invasion, capitaine.

Comment ? Mais c’est absurde, voyons ! Nos hommes ne sont pas stupides, ils ont forcément posté des sentinelles alentours, ils n’auraient pas allumé de feux pour nous dire de débarquer s’il y avait le moindre danger. Ça sert à ça, les feux !

Ah, je distingue également une petite centaine d’archers en haut de la falaise, capitaine.

PARDON ? Ah non mais c’est n’importe quoi, là ! On va se faire laminer la tronche velu.

Ah, il y a aussi ce qui semble être une faction d’une quinzaine d’adolescents à demi nus, montés sur poneys et menés par une jeune femme ressemblant fort à Marion Loxley.

Belle Marianne ? C’est une blague ?

Et un moine bedonnant avec une masse et un casque.

Non mais c’est quoi ce pays ? Ils ont l’avantage tactique, à la limite ils n’auraient qu’à attendre que les flèches des archers nous déglinguent tous jusqu’au dernier pendant qu’on tente de débarquer, et en plus ils mobilisent femmes, enfants et prêtres pour venir nous achever. Foutus rosbifs, tous des barbares !

Bon, du coup on fait quoi ? On se casse ?

Ben évidemment, on va pas attaquer, dugland ! Pour se faire éparpiller, franchement, ça vaut pas le coup. Allez, cassos. Et si l’autre con de traître anglais se repointe devant moi, je lui ouvre le crâne en deux.


Ça, c’est ce qui devrait logiquement se passer à la fin du Robin des Bois de Ridley Scott. Au lieu de quoi les Français tentent de débarquer et se font atomiser pendant une demi-heure. L’analyse tactique de cette scène débile est le seul intérêt de ce film, par ailleurs totalement naze.

3 commentaires:

SammyDay a dit…

tellement vrai que je ne résiste pas : je te conseille la lecture de http://odieuxconnard.wordpress.com/, dont la dernière critique de film (il en fait quelques unes régulièrement, toutes aussi sanglantes les unes que les autres) porte sur Robin des Bois...

Bonne lecture

Anonyme a dit…

Mouarf, j'allais également poster le lien de l'odieux connard, comme quoi^^

Neil a dit…

Ah, je ne connaissais pas, j'aime beaucoup. Ce monsieur va vite finir dans mes favoris...