Ex nihilo Neil

26 mai 2021

Control : brutalisme et new weird

 

En ce moment, je suis en train de finir les DLC de Control, jeu de Remedy sorti il y a deux ans, et j'aime franchement beaucoup.

Control est un TPS qui vous met dans la peau de Jesse Faden, qui vient d'arriver au Bureau fédéral de contrôle, une agence gouvernementale secrète dont le bâtiment est actuellement la proie d'une étrange entité. Vous flinguez à tout va, vous explorez, vous obtenez des super pouvoirs de télékinésie et vous vous éclatez à tout défoncer à coup de photocopieuses ou de parpaings fraîchement arrachés aux murs.

Le gameplay est très bien. Mais ce qui vous fera rester dans Control, c'est surtout l'incroyable univers qui y est déployé. Control, c'est du new weird sur fond d'architecture brutaliste, c'est ce que voulait être The Secret World au début (vous savez, « tout est vrai », les mythes et légendes urbaines sont authentiques mais on vous cache tout), c'est X-Files du point de vue de l'Homme à la cigarette, et c'est surtout une adaptation officieuse des écrits de la Fondation SCP (si vous ne connaissez pas, voici une excellente vidéo d'Alt 236 qui en parle en long, en large et en détails).

Une ambiance joyeuse et primesautière.

En gros, le FBC (Federal Bureau of Control, donc) s'occupe de récupérer, étudier et (surtout) confiner tous les éléments un tant soit peu paranormaux qui existent sur notre planète. Téléviseur hanté, portemanteau téléporteur, frigo meurtrier... tout un tas d'objets à l'apparence banale qui se révèlent dotés de pouvoirs étranges, parfois sans intérêt, parfois extrêmement dangereux, sont stockés dans les meilleures conditions possibles (c'est-à-dire « pas top mais si on fait pas trop les cons ça devrait tenir ») au sein de locaux eux-mêmes paranormaux situés au cœur de New York. Alors forcément, quand une entité mystérieuse mais indubitablement maléfique se réveille dans ce contexte, le bazar est total. 

Control propose une masse de lore caché assez stupéfiante, qui contribue énormément à l'intérêt de l'exploration du lieu. Les rapports, lettres et comptes rendus que l'on trouve à la pelle nourrissent un univers hyper riche, lié par ailleurs au jeu précédent du studio, Alan Wake, et laissent présager de futurs jeux dans le même contexte. C'est enthousiasmant. Et souvent assez drôle, car si les visuels et les idées sont parfois glaçantes, l'ironie sous-jacente est parfaitement assumée par les auteurs. Le FBC ne contrôle absolument rien, nombre de membres de son personnel en sont conscients, et agissent avec un certain fatalisme.

Jesse Faden, notre héroïne, est super cool et assez badass. Du reste tous les
personnages secondaires sont intéressants et, détail agréable,
ont des physiques qui détonnent plutôt dans les jeux modernes.

 

Attention toutefois, deux défauts assez importants : 1. les combats sont parfois un peu frustrants, car il arrive qu'on meure bêtement, parce qu'on s'est fait déborder ou qu'on n'a tout simplement pas vu qu'il n'y avait pas de barrière. C'est agaçant. Mais c'est surtout d'autant plus agaçant que 2. le jeu a des temps de chargement qui (sur mon ordi) étaient longs, très longs, punissant d'autant plus les morts inattendues. 

Mais en dehors de ce point qui incite à la prudence (alors que le gameplay est axé sur le mouvement et l'agressivité), Control, c'est du tout bon, et je conseille.

2 commentaires:

Oud a dit…

Je ne connais pas le jeu. Bon en général, le pieux, c'es de tout cramer de toute façon :-).
Bon sinon, j'ai une question philosophique sur la punchline tout en haut du post. "It's not about Power. It's about Control" Question philosophique : quelle différence y a-t-il entre control et pouvoir ? Vous avez 4h.

Neil a dit…

Ben l'orthographe, déjà. Ensuite, euh... la sonorité. ;-p