Ex nihilo Neil

12 juin 2024

C'est la mémé, c'est la mèmè, c'est la memerde

 

Donc Macron a décidé de tenter le coup. Franchement, ce n'est pas très étonnant. De son point de vue, la stratégie est effectivement assez safe. J'en vois qui déplorent un « coup de poker », c'est sans doute qu'ils s'imaginent que notre président espère juste réaffirmer la légitimité de son parti, mais ce n'est à mon avis qu'une demi-vérité. En provoquant ces législatives anticipées, il coupe l'herbe sous le pied de ceux qui demandaient une dissolution il y a encore quelques mois, il s'assure que l'opposition n'aura que très peu de temps pour organiser une union (ce en quoi notre gauche nationale n'est dramatiquement pas douée, malheureusement) et donc il prend le « risque » de se retrouver avec un Premier ministre d'extrême droite, ce qui en tout état de cause l'indiffère totalement.

Il n'y a rien dans la politique de Macron qui soit incompatible avec le programme du RN. Il a du reste déjà amplement démontré que le concept de Premier ministre n'était pour lui qu'un rôle de pantin ou de fusible, qu'il outrepasse aisément. Bien sûr ça pavera la voie au RN pour la prochaine présidentielle, mais ça il s'en fiche totalement : il aura eu tout loisir de démanteler ce qu'il pouvait d'ici-là, comme c'est son but depuis le début, et l'extrême droite viendra finir les restes. Et si jamais un « sursaut républicain » (qui reste probable) permet de rester sur une majorité LREM (hourra !), alors il pourra à bon droit se prévaloir du soutien des Français, « à la Chirac ». Donc pour lui, aucun coup de poker, c'est « pile je gagne, face tu perds ».

Le seul risque qu'il prend, c'est que la gauche l'emporte. Il n'y croit pas une seconde, et je ne peux pas lui donner tort, vu le paysage actuel. Mais ce serait tellement beau comme retournement de situation...


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