Ex nihilo Neil

11 décembre 2024

La michante seurcière jayante eud' l'ouest

 


Je n'ai pas caché mes doutes sur l'adaptation ciné de Wicked, qui est et restera sans doute longtemps ma comédie musicale préférée*. L'idée d'en faire deux films, notamment, m'inquiétait beaucoup. Je craignais la perte de rythme, l'essoufflement. En outre, musicalement, les quelques vocalises que nous avions pu entendre dans les bandes-annonces ne m'avaient pas rassuré.

Eh ben j'avais bien tort. Ils l'ont fait. Wicked le film est incroyable, il est beau, il est ambitieux, il est très bien joué et surtout les chansons sont folles ! Jon M. Chu, que l'on connaît pour des films de qualité variable (le pas si mal G.I. Joe: Retaliation, l'impardonnable Jem and the Holograms, le méconnu et pourtant linmanuelmirandesque In the Heights...), a mis tout son talent de metteur en scène et de directeur d'acteurs au service d'un projet intenable, et l'a tenu. 

Pour rappel, Wicked raconte l'histoire d'Elphaba, la Méchante Sorcière de l'Ouest (Wicked Witch of the West, ça sonne mieux en anglais avec l'allitération) du Magicien d'Oz. Le premier film, correspondant au premier acte de la comédie musicale, se concentre sur ses jeunes années, ses études, jusqu'à ce qu'elle devienne l'ennemi public numéro un. Imaginez, en très gros, un mélange de Maléfique (film qui aurait bien aimé être Wicked) et de La Reine des neiges (qui peut être considéré comme un remake éloigné, notamment sur les thématiques), avec une portée politique et des chansons encore meilleures.

Cynthia Erivo et Ariana Grande-Butera sont tout simplement incroyables.

Et que dire ? Visuellement, le film déboîte, avec de très belles idées et concepts (malgré un contraste un chouia timide qui ne donne pas leur pleine mesure aux couleurs vives). Les décors et les costumes sont au niveau d'un Harry Potter, donc plutôt le haut du panier. Mais c'est surtout dans le casting qu'il faut chercher la grande force du long-métrage : Cynthia Erivo et Ariana Grande-Butera**, tout simplement parfaites. Pour tout dire, mes doutes sur le film ont persisté jusqu'à la première chanson d'Elphaba, The Wizard and I... mais à partir de ce moment magique, pour moi, c'était vendu. On sent l'empathie se développer entre les deux personnages, et on est tout émus d'assister à la naissance d'une belle et vraie amitié, d'autant plus qu'on en connaît le destin tragique. À ce propos, et ce sera encore plus vrai pour la suite (prévue pour fin 2025), il n'est pas forcément inutile de réviser un peu votre Wizard of Oz avant d'attaquer Wicked, pourquoi pas en rematant le classique de 1939 ?

Si je voulais pinailler, je dirais tout de même que certaines chansons, légèrement coupées ou modifiées, rallongent un peu inutilement la sauce, aboutissant à un film de presque trois heures, ce qui peut être considéré comme long pour un premier acte***. Mais personnellement j'en ai pris tellement plein la tête que je signe de suite pour un second film de la même durée.

* Le fait que je l'aie vue sur scène à Broadway constitue peut-être un biais...

** C'est marrant parce que le nom d'Ariana Grande me semblait vraiment resurgir d'un très lointain passé, alors qu'en fait sa carrière a commencé en 2013... Je suis encore plus vieux que je croyais.

*** En VF les chansons ont été traduites, et du peu que j'ai réussi à entendre ça a l'air d'être du sacrément beau boulot, malgré la nécessaire adaptation de certaines paroles... 

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Ah oui, sinon y a Vaiana 2 qui est sorti. 

Je considère le premier Vaiana comme un des meilleurs Disney des quinze dernières années ; sa suite n'est qu'un travail appliqué mais sans âme. Le rendu est propre mais on ne retrouve rien de ce qui faisait la force du premier (la quête initiatique, les chansons magnifiques, l'absence de manichéisme), remplacée par des seconds-rôles inutiles (mais qui vendront des jouets), du fan-service lourdingue et des gags à base de morve et de vomi. C'est le pilote, ou plutôt la saison 1 d'une série annulée, condensée en un film à gros budget. Ne perdez pas votre argent pour ça, retournez plutôt voir Wicked.

04 décembre 2024

Pendant l'Avent

 


C'est l'Avent*, c'est-à-dire les vingt-quatre jours avant Noël, et d'habitude je m'en fiche un peu mais cette année j'ai prévu plein de trucs à faire chaque matin... Allez, je vous montre.


 

D'abord il y a le calendrier de l'Avent Exit, qui vous propose une aventure divisée en vingt-quatre énigmes à résoudre à raison d'une par jour. C'est une boîte niveau débutant, avec une intrigue à base de confinement dans l'atelier du père Noël, donc rien de trop méchant pour les neurones, mais à faire avec le cerveau embrumé autour du petit déjeuner, c'est plutôt sympa.

J'ai fait une (petite) folie en m'offrant deux grosses boîtes de Blokees, une série de figurines Transformers à assembler et à collectionner. Comme j'en ai pris deux séries ça me fait dix-huit petites figurines extrêmement bien articulées, et j'ai résolu d'en monter une chaque jour (ce qui nous mènera quasiment à Noël, à une vache près). Je commence ainsi chaque journée avec la joie enfantine de découvrir le  personnage du jour (car ce n'est pas écrit sur l'emballage, c'est la surprise) et de l'assembler tel un Kinder à l'ancienne. Si je ne sais pas quoi poster un jour, je vous mettrai les photos de la collec'...

 

En outre c'est Ficsmas sur Satisfactory, un event saisonnier lui aussi à base de calendrier de l'Avent, qui vous permet de monter des usines pour fabriquer des sapins, des boules de Noël et des sucres d'orge. C'est parfait pour passer le temps pendant que les vraies usines assemblent les derniers éléments pour l'ascenseur spatial, ce qui risque de prendre encore quelques jours.

* Saviez-vous que « Avent » vient du mot « avènement », d'où l'orthographe ? Oui, vous saviez ? Tout le monde le sait ? Bon ben j'ai rien dit...

02 décembre 2024

Arcane

 


La saison 2 d'Arcane est sortie, et le monde continue de tourner (en grinçant un peu) alors qu'on devrait tous être devant notre écran à la regarder en boucle.

Arcane est la meilleure série de ces dix dernières années. Ça ne devrait pas : rien ne laissait supposer que cette adaptation d'un jeu, certes populaire mais pas vraiment connu pour la qualité de son scénario, donnerait autre chose que le strict minimum. Au final on se retrouve avec une œuvre d'une force, d'une densité, d'une richesse thématique qui tiennent la dragée haute à The Wire, d'une folie visuelle qui enfonce tout ce qui a été fait dans le domaine, et qui se paye le luxe de se terminer là, en dropant le micro après dix-huit épisodes, plutôt que de tirer sur la corde jusqu'à faire la saison de trop. 

Alors si vraiment j'avais envie de critiquer, peut-être que cette deuxième saison, en étendant ses enjeux, perd un tout petit peu en dimension sociale. Mais c'est vraiment pour chipoter. Ceci dit ça démontre surtout que sitôt qu'on va au-delà de la lutte des classes, tous les enjeux deviennent un peu moins forts, ce qui est bien normal puisque c'est le plus important de tous. 

Bref, j'arrête de faire mon gaucho, regardez Arcane.

Et c'est beau à en crever !
Lancez un épisode, faites pause n'importe quand, vous avez
un plan avec plus d'idées visuelles que toutes les séries du MCU réunies,
et un fond d'écran qui enfonce sans doute celui que vous utilisez en ce moment.