Ex nihilo Neil

10 décembre 2025

Films un peu mieux déjà

J'ai enfin pu aller un peu plus au ciné, et voir trois films que je tenais à visionner avant les vacances.


Zootopia 2, Jared Bush et Byron Howard, 2025

Le premier Zootopia proposait une allégorie plutôt maligne sur le racisme systémique, à travers une utopie animalière qui permettait au passage nombre de gags très réussis. Sa suite tente d'explorer un autre sujet : la colonisation (ou la gentrification, c'est pas clair), et franchement, ça marche moins bien. 

Déjà parce que ça se perd complètement dans ce qui semble être le vrai cœur du film, la relation entre Judy et Nick. Je suis d'ailleurs très surpris car c'est traité comme une crise de couple... Or si les deux personnages ont été shippés depuis bien longtemps par les fans (on ne compte plus les fanarts les montrant faisant des bisous), je ne m'attendais vraiment pas à voir Disney faire un pas dans cette direction. Comme, bien sûr, ils ne vont pas jusqu'au bout, ça rend tout ça un peu vain. 

Et ensuite parce que les personnages secondaires, notamment les reptiles censés être au centre de l'intrigue, ne sont ni très fouillés, ni très intéressants. Ça n'en fait pas du tout un mauvais film, il est même plutôt agréable à regarder (quoi qu'un peu frénétique par moment, mais ça c'est sûrement moi qui vieillis), mais bon, c'est moins bien que le premier.

 

The Running Man, Edgar Wright, 2025

Edgar Wright revient pour réaliser le remake de l'adaptation du plagiat d'une nouvelle de 1958... Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Eh bien, à l'image de la photocopie de photocopie de photocopie de photocopie de bleu, l'œuvre perd un peu de sa force. 

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit, hein, le film est cool, bien réalisé, il file à cent à l'heure*... mais qu'est-ce qu'il apporte de plus dans un cinéma où le battle royale est déjà en fin de course. Il manque le petit twist, le petit détail qui le rendra plus malin, plus fin ou au moins différent de ses nombreux prédécesseurs. Mais pour les jeunes générations qui découvrent le genre, ça peut être une bonne porte d'entrée. 

* J'ajoute qu'il assume totalement de se situer dans l'univers de Stephen King : on passe même à Derry (la ville où Ça se déroule). Bon, théoriquement, dans le futur proche décrit ici, le clown tueur venu d'ailleurs n'est plus (mais j'en reparlerai sûrement car je regarde en ce moment It – Welcome to Derry).

 

Bugonia, Yorgos Lanthimos, 2025

Bon, là on attaque le dur : deux bouseux enlèvent une grande patronne et la séquestrent dans leur cave, convaincus qu'ils sont qu'elle fait partie d'une race extraterrestre qui contrôle l'humanité. La suite va vous étonner. 

Le cinéma de Lanthimos est connu pour être... disons iconoclaste. Cette fois, on est dans la dénonciation frontale du capitalisme, à grands coups de latte mais aussi plus finement. Ainsi, quand le personnage d'Emma Stone (incroyable, comme d'habitude) baratine les deux cousins kidnappeurs à moitié demeurés, impossible de distinguer si c'est du bullshit de trou du cul issu de grande école de commerce, ou de l'hypnose extraterrestre. Rien que ces scènes sont troublantes, mais si on ajoute la mise en scène incroyable, les retournements de situation stupéfiants et le jeu de Jesse Plemons**, on a un film de fou furieux qui clôt magistralement mon année dans les salles obscures.

** Que j'espère vraiment un jour voir dans une comédie romantique parce que je commence à m'inquiéter pour son entourage. 

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