Il serait temps de faire vos courses de Noël... justement, y a pas mal de BD sorties récemment qui valent le coup. Petit tour de mes derniers achats...
Le Château des animaux, t. 4 : Le Sang du roi,
Xavier Dorison, Félix Delep
Enfin la conclusion de cette œuvre magistrale, pensée comme une suite de La Ferme des animaux de George Orwell, plus que jamais d'actualité. Comment se défaire d'un État fasciste ? Comment faire tomber les tyrans sans faire couler de sang ? Comment faire de l'animalier « à la Disney » encore plus beau que Blacksad ? Autant de défis qu'ont relevés brillamment Dorison et Delep, pour aboutir à quatre albums qui feraient un fort beau paquet sous le sapin.
Le Mètre des Caraïbes,
Wilfrid Lupano, Léonard Chemineau
Je ne sais pas comment Léonard Chemineau se débrouille mais il est toujours dans les bons coups. Pour preuve, ce Mètre des Caraïbes, qui fait en quelque sorte (au sens de pas du tout) suite à La Bibliomule de Cordoue, de la même équipe. On y retrouve cette volonté de mêler la grande histoire à la petite, en mettant en scène des personnages plus humains que nature en plein cœur d'une période de transition. Ainsi Joseph Dombey, savant poissard parti présenter aux tout nouveau gouvernement des États-Unis le système métrique français, qui va se retrouver enlevé par des pirates sur une île improbable. Tout a l'air délirant, tout a l'air inventé, et pourtant une grande partie de cette invraisemblable histoire est vraie. Intelligent et délicieux.
L'Ombre des Lumières, t. 3 : Le Démon des Grands Lacs
Alain Ayroles, Richard Guérineau
Je n'avais pas beaucoup de craintes concernant la conclusion de cette saga contant les aventures épistolaires d'un connard noble de la Cour de Versailles expatrié en disgrâce en Nouvelle-France. J'avais adoré les deux premiers, et je m'attendais juste à être un peu triste de quitter cet univers si bien écrit, si bien campé, si inspirant. Las, je me demande si Ayroles, inspiré comme toujours, n'aurait pas envie de prolonger un peu l'expérience. En résulte une fin pas entièrement conclusive, qui me laisse légèrement sur ma faim, alors que le reste de l'album est totalement au cordeau et toujours aussi excellent. Je n'arrive pas à savoir si je suis content ou ennuyé... Mais quoi qu'il en soit, vous pouvez toujours offrir la trilogie à Noël, ça reste du grand art, drôle, malin, virtuose, érudit et marxiste avant l'heure.
Blacksad Stories, t. 1 : Weekly,
Juan Días Canales, Giovanni Rigano
Le gros défaut de Blacksad, c'est que Guarnido met quatre ans à dessiner un album, et encore, quand il se presse. Du coup l'idée d'engager un autre dessinateur pour un album spin-off sur un personnage secondaire (en l'occurrence Weekly, le journaliste fouille-merde copain du chat détective), ça semble plutôt intéressant. Comme on garde le scénariste, l'intrigue est à la hauteur, et les designs n'ont pas trop à rougir à côté de la série originale (en vrai c'est magnifique, c'est juste que... ben, faut voir à quoi on le compare). En revanche je ne suis que moyennement convaincu par la mise en scène du récit. Mais ça traite notamment des ligues de vertu qui ont flingué l'industrie du comics d'horreur dans les années 1940, avec le début du code Hays, un sujet toujours intéressant, qui fait oublier d'autres petites facilités.
Energon Universe, phase 4
(Transformers t. 4, G.I. Joe t. 2, Void Rivals t. 4)
La quatrième série d'albums de l'Energon Universe est sortie en VO (et ne devrait donc pas tarder à arriver chez Urban Comics dans une traduction pour l'instant très correcte). Alors quoi de neuf ?
Côté Transformers, Megatron est enfin de retour et ça ne rigole plus du tout. Le leader suprême des Decepticons aura rarement été aussi impressionnant, et ce premier grand arc se clôt en beauté avec un Jorge Corona en très grande forme. Il sonne également la fin de son duo avec Daniel Warren Johnson sur la licence, qui cède la place à Robert Kirkman et Dan Mora. Nous verrons ce que l'auteur de Walking Dead et Invincible donne dans la suite, mais pour l'instant ça reste une excellente série.
Côté G.I. Joe, on a droit à quelques histoires indépendantes mais surtout à l'apparition d'un personnage inattendu : Matt Trakker, ce qui laisse supposer que MASK fera bientôt son arrivée dans l'Energon Universe. Si l'équipe pouvait être un peu mieux traitée que chez IDW (où ça n'allait pas bien loin), je serais ravi d'entendre de nouveau les moteurs gronder dans la base secrète.
Enfin, côté Void Rivals, l'intrigue se poursuit avec un gros affrontement entre Zertoniens et Agorriens, et toute une sous-intrigue bizarre sur Skuxxoid, cet étrange extraterrestre que nous avions laissé pour mort. À noter qu'on a également l'introduction des Junkions et de Wheelie, qui ne sont pas vraiment mes personnages préférés de la licence TF, mais bon, que voulez-vous...
Ah, et par ailleurs une série d'animation sur l'Energon Universe a été annoncée, ce qui n'est pas une grande surprise (Kirkman, maître d'œuvre de cet univers, est un habitué des adaptations). Je suis curieux de voir ça.





Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire