Ex nihilo Neil

05 octobre 2020

Week-end bizarre et Louis de Funès

 


Ce fut un week-end étrange, et pas très joyeux pour diverses raisons.

Mais au milieu il y eut la visite de l'expo Louis de Funès à la Cinémathèque, et je suis bien obligé de me définir comme un grand fan de cet acteur incroyable. Une passion héritée sans doute de mon père, qui était lui-même très amateur du bonhomme (au point de l'imiter bien plus souvent que nécessaire).

Il y a bien sûr du cartoon chez de Funès, et c'est sans doute ce qui explique pourquoi il plaît autant aux enfants. Mais il y a aussi une vision de la comédie particulière, cette idée que l'humour c'est une affaire sérieuse, qui se travaille. De Funès n'improvisait pas, chaque mimique était calculée, prévue, ciselée avec soin, et le timing comique n'avait rien à envier à l'élasticité du visage. 

Il dansait en outre incroyablement bien (on pense forcément à la scène des Aventures de rabbi Jacob, mais il y a aussi L'Homme orchestre, où il incarne un – forcément tyrannique – chef de ballet, ou Le Grand Restaurant avec sa scène de danse des serveurs), était un pianiste virtuose (héritage de ses longues années de vache enragée en tant que jazzman dans les bars parisiens) et un cultivateur et horticulteur attentif (une rose porte d'ailleurs son nom).

Bien sûr ses films ont un peu vieilli. Mais il en reste tant d'inoubliables (notamment ceux réalisés par Gérard Oury) qu'il serait dommage de bouder son plaisir.

Et en prime, je vous propose une petite sélection de films moins connus mais qui valent le détour :

  • La Belle Américaine, qui est avant tout un film de Robert Dhéry et de ses potes les Branquignols (avec qui de Funès traînait beaucoup au début de sa carrière et aux côtés de qui il fera plus tard Le Petit Baigneur), une fable sociale parisienne plutôt attachante ;
  • Ni vu ni connu, d'Yves Robert, un de ses tout premiers grands rôles, adapté de L'Affaire Blaireau d'Alphonse Allais. On y trouve déjà Pierre Mondy et un tout jeune Claude Rich, c'est une ode à la campagne mettant en scène le face à face entre un braconnier et un garde-champêtre (et étonnamment, à cette époque, de Funès est le braconnier !), c'est drôle et plutôt malin ;
  • Pouic-Pouic, une pièce de théâtre transformée en film qui n'a pas pris une ride. Si vous aimez le théâtre de boulevard, vous allez vous régaler, surtout qu'on y trouve la rencontre Louis de Funès/Jacqueline Maillan, pami pas mal d'acteurs fort sympathiques ;
  • Faites sauter la banque, où il incarne un armurier qui se fait arnaquer par son banquier et décide de se venger en organisant un hold-up avec toute sa famille. Déjà, le banquier, c'est Jean-Pierre Marielle tout jeune, et c'est classe. C'est drôle, plein de rebondissements et la dynamique familiale marche très bien. Et il y a Claude Piéplu en curé, le temps d'une scène mémorable.

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