Ex nihilo Neil

20 janvier 2021

Opilions, pholques et tipules

 

Ceux qui me connaissent en vrai et ceux qui suivent assidûment le blog le savent, je suis très arachnophobe. Ce qui est ennuyeux car je suis aussi assez passionné par la zoologie, et notamment les invertébrés, et notamment les arthropodes, cette immense famille regroupant les insectes, les arachnides, les crustacés, les myriapodes (qui me terrifient peut-être encore plus que les araignées) et quelques autres abominations de la nature.

Or, tout jeune, en bouquinant je ne sais quel ouvrage sur le sujet, j'ai appris que les faucheux ne sont pas des araignées. Les faucheux, vous voyez ce que c'est, hein : une petite boule de 1 à 2 mm de diamètre, entouré d'immense pattes toute fines. Vous en avez un dessiné ci-dessus, à gauche.

Eh bien le faucheux, ou opilion (de son nom plus classique), fait en effet partie de la classe des arachnides, mais appartient à un ordre à part. Essentiellement parce qu'il ne possède pas de glandes à venin, et que son céphalothorax et son abdomen sont fusionnés, d'où son aspect « bouboule » qui le rendrait presque sympathique. 

J'avais donc très tôt intégré cette différence, et ma phobie s’accommodait beaucoup plus facilement de leur voisinage (ce qui est pratique car ils sont très communs, notamment dans les lieux d'aisance où il m'arrivait de passer beaucoup de temps à bouquiner).

Ceci dit, j'ai un peu revu ma copie l'an dernier, quand j'ai croisé
en jardinant un faucheux titanesque dont le corps devait mesurer
un demi-centimètre de diamètre, absolument terrifiant, qui se promenait
sous une feuille de tomate.

Néanmoins, je devais bien admettre que quelque chose me troublait : toutes mes sources affirmaient clairement que les faucheux ne tissaient pas de toile. Or, il me semblait bien que ceux que je fréquentais dans les toilettes étaient fièrement juchés sur des fils de soie. J'imaginai qu'ils les « empruntaient » à une de leur cousine araignée... Ça ne me rassuraient pas outre-mesure, mais bon, mon esprit était serein, ce n'était « que » des faucheux.

Et puis, récemment, de passage chez mon beau-frère, j'ai eu l'occasion d'en observer de plus près, et j'ai remarqué que leur corps n'était pas du tout la boule attendue. Ils avaient clairement un abdomen à part. Et c'est en fouinant que j'ai découvert l'existence des pholques !

Les pholques sont des araignées, au corps petit mais bien partagé entre céphalothorax et abdomen, avec tout l'attirail habituel de leur ordre : chélicères venimeux et glandes à soie (vous en avez un dans le dessin, à droite) ! Mais leurs longues pattes fines les font tellement ressembler au faucheux que c'en est troublant. Et parmi tous les « faucheux » que vous avez pu observer chez vous, il y a fort à parier que l'immense majorité était des pholques.

Six pattes, des ailes, une tête séparée du thorax...
C'est un insecte.


Ah, quant aux « cousins », ou tipules, ce sont des insectes apparentés aux moustiques, rien à voir.

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