Ex nihilo Neil

23 août 2021

Les films de l'été

Et nous sommes de retour de vacances, qui nous ont bien reposés et surtout donné envie qu'elles continuent. Pas de bol, il faut se remettre au boulot, et ça ne va pas être facile. 

Alors pour commencer mollo, je vais commencer par la session « films de l'été ». J'ai en effet profité du mauvais temps de la première partie des vacances pour rattraper pas mal de vieux films que j'avais de retard, en particulier des films réputés pour leur côté « surtout il ne faut pas raconter la fin ! » Et je n'ai pas regretté, il n'y a pas eu une fausse note dans ma sélection : tous étaient au moins excellents.

Les voici donc, classés chronologiquement...

The Shawshank Redemption (Les Évadés), Frank Darabont, 1994

Film célèbre pour avoir la traduction française la plus spoilante de l'histoire du cinéma, The Shawshank Redemption raconte l'histoire d'un type condamné à perpétuité (par erreur ? peut-être) dans un bagne où il va faire preuve de toute la bonne volonté possible. Le film a une très bonne réputation, et franchement c'est mérité tellement c'est un chef-d'œuvre intestable. Notez qu'il s'agit d'une adaptation d'une nouvelle de Stephen King, elle a donc été réalisée par Frank Darabont, spécialiste du sujet, et c'est parfait. Le jeu, l'ambiance, le rythme, tout vous tient en haleine, et Tim Robbins et Morgan Freeman sont merveilleux. Un film sur l'espoir qui vous fera comprendre que rien n'est jamais perdu.


 

The Mist, Frank Darabont, 2007

Autre adaptation de Stephen King, autre film de Frank Darabont, ce long-métrage vous entraîne dans une petite ville du Maine (non ?) soudainement envahie par un brouillard impénétrable. Un groupe de personnes se retrouvent bloquées dans un centre commercial, et c'est le début des embrouilles : ceux qui sortent meurent (parce que non, ce n'est pas « juste un brouillard »), les autres essaient péniblement de s'organiser, et le verni de la société craque face à une menace clairement lovecraftienne. Un film sur l'absurdité de l'espoir qui vous fera comprendre que tout est perdu et que l'humanité mérite de crever. Oui, chez Stephen King, y a deux écoles...


 Triangle, Christopher Smith, 2009

On m'avait conseillé de me pencher sur l'œuvre cinématographique de l'Anglais Christopher Smith, et je n'ai pas regretté. Vous voyez l'affiche du film ci-dessus ? Bon, vous imaginez sans doute un film d'horreur sur l'eau avec en fond le triangle des Bermudes ? Eh bien ce n'est pas ça du tout. Enfin, un peu, mais pas vraiment. On est plus dans un épisode géant de La Quatrième Dimension, avec un concept fantastique déstabilisant mais très bien mené, une poignée de bons acteurs et des twists inattendus. Franchement une excellente surprise (attention, sans être à proprement parler un film d'horreur, c'est un poil cracra par moment).

Black Death, Christopher Smith, 2010

Film peu connu, Black Death conte l'aventure d'un petit groupe de chevaliers partis en pleine épidémie de peste noire à la recherche d'un village de sorcières responsables de la maladie. Menés par Sean Bean en armure et épée bâtarde (parce qu'on n'imagine pas Sean Bean autrement), nos héros révèlent rapidement une moralité très discutable. Au final, le film porte un regard extrêmement critique sur l'héroïsme et le fanatisme, et la frontière parfois moins que mince entre les deux. Pas très joyeux mais plein de bonnes idées, d'excellents acteurs (les fans des Animaux fantastiques – je ne vous en veux pas, ce n'est pas votre faute – retrouveront notamment Eddie Redmayne, toujours excellent) et de visions sans concession de la société médiévale et humaine en général, c'est une parfaite illustration de la manière dont la violence engendre la violence.


 Shutter Island, Martin Scorsese, 2010

Tout le monde n'adore pas Shutter Island, pourtant je l'ai trouvé brillant. Alors oui, il y a une sorte de « twist » qu'on peut trouver trop facile à déceler, sauf à se laisser totalement embarquer dans le film, mais j'ai quand même trouvé la mise en scène parfaitement maîtrisée, avec juste ce qu'il faut d'éléments délibérément tordus pour mettre la puce à l'oreille. Leonardo DiCaprio est bien sûr incroyable, Ben Kingsley ambigu à souhait et Mark Ruffalo toujours impeccable. Un film troublant avec une fin que j'ai trouvée très marquante et magnifiquement amenée.

 


Us, Jordan Peele, 2019

Get Out, du même Jordan Peele, m'avait déjà bien calmé, mais son film suivant est une excellente réussite. Us est un film d'horreur bien dérangeant, partant d'un postulat original en le traitant de manière réaliste, sans omettre un certain humour. C'est souvent glaçant, visuellement il y a des idées géniales, la critique de la société américaine (très présente dans l'œuvre de Peele) est bien là, c'est parfait.

 

Knives Out (À couteaux tirés), Rian Johnson, 2019

Et pour finir un petit bijou : Knives Out commence comme un hommage à Agatha Christie et aux whodunit, ces œuvres où un détective va déterminer, de déduction en déduction, qui a commis le crime... mais part très vite dans tout autre chose, en cassant les codes habituels pour devenir une métaphore sociale terriblement pertinente, terriblement intelligente et terriblement drôle. Une merveille au casting cinq étoiles (Daniel Craig, Christopher Plummer, Jamie Lee Curtis, Chris Evans... et la merveilleuse Ana de Armas), à découvrir au plus vite.



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