Quelques films vus dernièrement...
Mickey 17, Bong Joon-ho, 2025
Un nouveau Bong Joon-ho, c'est toujours un événement, et aujourd'hui tout le monde le sait puisque Parasite a tout déchiré lors du festival de Cannes 2019. Comment se réinventer après un succès public et critique pareil ? Facile, on reprend un peu tout ce qui a fait son succès, et on mélange.
Dans Mickey 17, il y a un peu de The Host, un peu de Okja, un peu de Parasite, pas mal de Snowpiercer, et beaucoup de Bong Joon-ho, ça, c'est évident. On suit Mickey, jeune con embarqué dans une mission spatiale elonmuskesque, dont le travail est d'assurer différentes missions suicides. Pour ce faire, il est régulièrement réimprimé (à l'ancienne, dans une sorte de grosse Xerox). Jusqu'à la mort de trop, qui va tout changer. Le film est visuellement irréprochable, son message est transparent, l'humour absurde (et parfois un peu gore) touche toujours au but et les acteurs s'en donnent à cœur joie (notamment Mark Ruffalo, qui a apparemment décidé de jouer les gros cons dans tous ses films pour se laver de son rôle dans le MCU). En revanche, il peine peut-être à se démarquer dans l'incroyable filmographie de son auteur... mais ça c'est pour les fans. Les spectateurs plus occasionnels devraient, eux, se régaler.
Flow, Gints Zibadolis, 2024
Ça fait longtemps que notre nièce nous parlait de Flow, film d'animation sorti à peu près en même temps que Le Robot sauvage et que nous n'avions pas eu le temps d'aller voir à l'époque. Le visuel intriguait, avec son côté « cinématique de jeu vidéo » qui semblait très assumé, et son aspect radical (un conte post-apocalyptique, avec des animaux, sans parole). Nous avons profité d'une rediffusion pour le découvrir. Et... bof quoi.
Visuellement, Flow a des qualités immenses (les décors sont splendides, la réal est parfois inspirée) et des défauts incompréhensibles (on devine que les expressions du héros félin ont plus occupé les animateurs que la course des chiens, par exemple). Narrativement, l'aventure semble vouloir être un conte métaphorique, où chaque animal va tenir un rôle, incarner un sentiment, une attitude face à l'incompréhension de la catastrophe... mais ça aboutit parfois à des scènes complètement perchées, dont je sens qu'elles essaient de me dire des choses profondes, mais alors aucune idée de quoi. Au point qu'on finit par se demander si ce film ne péterait pas un peu plus haut que son cul.
Black Bag (The Insider), Steven Soderbergh, 2025
Astucieusement traduit The Insider en français, comme ça vous pouvez confondre avec le film de Michael Mann de 1999*, Black Bag est le deuxième film de Soderbergh à sortir en... trois mois ? Il chôme pas Steven, ni David Koepp, qui scénarise aussi celui-ci. Et ça reste excellent.
Black Bag est un thriller d'espionnage, mais pas un truc foutraque à la James Bond, non, une intrigue à petite échelle dans une agence de renseignement britannique. George Woodhouse, expert en détection de mensonge, doit déterminer qui est la taupe au sein de son groupe. Il a cinq suspects, dont sa femme. Comment va-t-il faire ? Qui trahit qui ? Comment faire confiance à qui que ce soit dans un contexte où tout le monde ment tout le temps ? Et qui a eu l'idée géniale de caster Pierce Brosnan, lui-même ex-James Bond, à la tête de l'entité ? En tout cas on a là un petite perle de thriller bien ficelé, bien emballé, qui vous ravira pendant une heure et demie et pas plus, ce que je compte comme une qualité.
* Il faut toujours traduire pour qu'on confonde avec un film de Michael Mann. Regardez Manhunter, de Michael Mann (1986), on l'a traduit Sixième Sens, comme ça plus tard on a pu le confondre avec le film de Shyamalan.
Gattaca (Bienvenue à Gattaca), Andrew Niccol, 1998
Honte à moi, je n'avais jamais vu Gattaca, pourtant sorti pile pendant mes études et ma période de plus forte fréquentation des salles obscures. Le mal est réparé, même si je ne suis plus très sûr de ce que je dois en déduire aujourd'hui. Le film décrit une société eugéniste, dans toute sa froideur et son inhumanité. Et s'en tient à peu près là : les héros trichent, permettant à l'un d'accomplir ses rêves. Si la description très clinique de cette société futuriste est incroyable, l'inquiétude qu'elle génère me semble aujourd'hui bien faible à côté des catastrophes bien réelles que va devoir affronter l'humanité dans les décennies à venir. Ça n'enlève rien à la réussite du film, il me touche simplement bien moins que si je l'avais vu à l'époque, à dix-neuf ans.
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