Ex nihilo Neil

27 août 2021

L'aventure néo-aquitaine

 

L'autre grande activité de l'été, c'était les parcours Tèrra Aventura. Il s'agit en fait d'une variante du géocaching (un loisir que je vous conseille si vous avez des gosses) qui a été développée par la région Nouvelle-Aquitaine (quoique ça a probablement commencé dans le Limousin).

Tout commence avec l'appli du même nom ou sur le site www.terra-aventura.fr, où vous pourrez rechercher les parcours les plus proches de chez vous. Une fois que vous en avez trouvé un, vous y allez, vous lancez l'appli, et vous suivez la petite histoire en marchant et en répondant à de petites énigmes sur des éléments environnant. A la toute fin, si vous avez bien répondu à tout, vous obtenez les coordonnées GPS d'une cache où vous attend notamment un badge dédié.

Ça, c'est le gameplay de base, mais il faut savoir que chaque parcours a une thématique bien identifiée (histoire, médiéval, arts, commerce...) et vous fera découvrir des points d'intérêt et des aspects historiques de la zone où il prend place. Le tout en suivant les Poï'z, de petites créatures mi-mascottes mi-Schtroumpfs, qui créent tout un univers à travers leurs dialogues (saviez-vous que Zéroïk, le Poï'z spécialiste du médiéval, en pince pour Zabeth, l'historienne ? Ou que c'est une bêtise de Zarthus, équivalent poï'z du Schtroumpf à lunettes, qui a failli déclencher la guerre de cent ans ?).

Alors oui, c'est ciblé pour les enfants (genre 7-11 ans), mais nous on s'est éclatés à faire les parcours alentours de ma petite ville d'enfance, on a appris plein de trucs sans jamais nous ennuyer (les parcours durent de 1 à 3 heures, mais tout est indiqué dans l'appli), et même ma mère (qui connaît pourtant bien son coin) a découvert des choses qu'elle ignorait.

Ah, et bien sûr il y a des succès, donc autant vous dire qu'on n'a pas fini de découvrir de nouveaux parcours !

Notez le Poï'z en bas à droite, spécialiste des vins et spiritueux,
que j'ai tendance à appeler Zalcoolic ou Zéthylic.


25 août 2021

Le jeu de l'été

Je pensais faire tout un post sur les différents jeux testés cet été, car il y en a eu pas mal, et des sacrément bons (Abyss, It's a Wonderful World, TTMC...), mais le gros, l'énorme coup de cœur, ça a été Paleo.


Paleo est un jeu coopératif créé par Peter Rustemeyer, un nom qui fleure bon les cubes en bois et la gestion de ressources. Seulement Herr Peter n'est pas seulement un créateur de jeux, c'est aussi un archéologue, et ça se sent. Paleo vous met à la tête d'une petite tribu de l'âge de pierre, qui va devoir coopérer pour réussir à progresser (en l'occurrence achever une fresque pariétale à travers divers objectifs).

Il y a plein de présentations du jeu sur YouTube, donc je ne vais pas entrer dans les détails, mais j'aimerais surtout souligner l'exceptionnelle qualité narrative du jeu : chaque élément de gameplay a un sens en termes de dramaturgie, qui vous donne réellement la sensation de vivre une aventure, le tout en restant hyper fluide. Le système de modules permet de varier les expériences et la difficulté (et pour ce qu'on a pu tester, le jeu est clairement plus facile à deux qu'à trois, et plus facile à trois qu'à quatre), tout en restant remarquablement équilibré : on ne compte plus les fois où on était à deux doigts de la défaite avant que tout se dénoue et qu'une belle victoire à un cheveu ne couronne la soirée. 

Bref, un jeu délicieux dont j'attends les extensions avec impatience.

23 août 2021

Les films de l'été

Et nous sommes de retour de vacances, qui nous ont bien reposés et surtout donné envie qu'elles continuent. Pas de bol, il faut se remettre au boulot, et ça ne va pas être facile. 

Alors pour commencer mollo, je vais commencer par la session « films de l'été ». J'ai en effet profité du mauvais temps de la première partie des vacances pour rattraper pas mal de vieux films que j'avais de retard, en particulier des films réputés pour leur côté « surtout il ne faut pas raconter la fin ! » Et je n'ai pas regretté, il n'y a pas eu une fausse note dans ma sélection : tous étaient au moins excellents.

Les voici donc, classés chronologiquement...

The Shawshank Redemption (Les Évadés), Frank Darabont, 1994

Film célèbre pour avoir la traduction française la plus spoilante de l'histoire du cinéma, The Shawshank Redemption raconte l'histoire d'un type condamné à perpétuité (par erreur ? peut-être) dans un bagne où il va faire preuve de toute la bonne volonté possible. Le film a une très bonne réputation, et franchement c'est mérité tellement c'est un chef-d'œuvre intestable. Notez qu'il s'agit d'une adaptation d'une nouvelle de Stephen King, elle a donc été réalisée par Frank Darabont, spécialiste du sujet, et c'est parfait. Le jeu, l'ambiance, le rythme, tout vous tient en haleine, et Tim Robbins et Morgan Freeman sont merveilleux. Un film sur l'espoir qui vous fera comprendre que rien n'est jamais perdu.


 

The Mist, Frank Darabont, 2007

Autre adaptation de Stephen King, autre film de Frank Darabont, ce long-métrage vous entraîne dans une petite ville du Maine (non ?) soudainement envahie par un brouillard impénétrable. Un groupe de personnes se retrouvent bloquées dans un centre commercial, et c'est le début des embrouilles : ceux qui sortent meurent (parce que non, ce n'est pas « juste un brouillard »), les autres essaient péniblement de s'organiser, et le verni de la société craque face à une menace clairement lovecraftienne. Un film sur l'absurdité de l'espoir qui vous fera comprendre que tout est perdu et que l'humanité mérite de crever. Oui, chez Stephen King, y a deux écoles...


 Triangle, Christopher Smith, 2009

On m'avait conseillé de me pencher sur l'œuvre cinématographique de l'Anglais Christopher Smith, et je n'ai pas regretté. Vous voyez l'affiche du film ci-dessus ? Bon, vous imaginez sans doute un film d'horreur sur l'eau avec en fond le triangle des Bermudes ? Eh bien ce n'est pas ça du tout. Enfin, un peu, mais pas vraiment. On est plus dans un épisode géant de La Quatrième Dimension, avec un concept fantastique déstabilisant mais très bien mené, une poignée de bons acteurs et des twists inattendus. Franchement une excellente surprise (attention, sans être à proprement parler un film d'horreur, c'est un poil cracra par moment).

Black Death, Christopher Smith, 2010

Film peu connu, Black Death conte l'aventure d'un petit groupe de chevaliers partis en pleine épidémie de peste noire à la recherche d'un village de sorcières responsables de la maladie. Menés par Sean Bean en armure et épée bâtarde (parce qu'on n'imagine pas Sean Bean autrement), nos héros révèlent rapidement une moralité très discutable. Au final, le film porte un regard extrêmement critique sur l'héroïsme et le fanatisme, et la frontière parfois moins que mince entre les deux. Pas très joyeux mais plein de bonnes idées, d'excellents acteurs (les fans des Animaux fantastiques – je ne vous en veux pas, ce n'est pas votre faute – retrouveront notamment Eddie Redmayne, toujours excellent) et de visions sans concession de la société médiévale et humaine en général, c'est une parfaite illustration de la manière dont la violence engendre la violence.


 Shutter Island, Martin Scorsese, 2010

Tout le monde n'adore pas Shutter Island, pourtant je l'ai trouvé brillant. Alors oui, il y a une sorte de « twist » qu'on peut trouver trop facile à déceler, sauf à se laisser totalement embarquer dans le film, mais j'ai quand même trouvé la mise en scène parfaitement maîtrisée, avec juste ce qu'il faut d'éléments délibérément tordus pour mettre la puce à l'oreille. Leonardo DiCaprio est bien sûr incroyable, Ben Kingsley ambigu à souhait et Mark Ruffalo toujours impeccable. Un film troublant avec une fin que j'ai trouvée très marquante et magnifiquement amenée.

 


Us, Jordan Peele, 2019

Get Out, du même Jordan Peele, m'avait déjà bien calmé, mais son film suivant est une excellente réussite. Us est un film d'horreur bien dérangeant, partant d'un postulat original en le traitant de manière réaliste, sans omettre un certain humour. C'est souvent glaçant, visuellement il y a des idées géniales, la critique de la société américaine (très présente dans l'œuvre de Peele) est bien là, c'est parfait.

 

Knives Out (À couteaux tirés), Rian Johnson, 2019

Et pour finir un petit bijou : Knives Out commence comme un hommage à Agatha Christie et aux whodunit, ces œuvres où un détective va déterminer, de déduction en déduction, qui a commis le crime... mais part très vite dans tout autre chose, en cassant les codes habituels pour devenir une métaphore sociale terriblement pertinente, terriblement intelligente et terriblement drôle. Une merveille au casting cinq étoiles (Daniel Craig, Christopher Plummer, Jamie Lee Curtis, Chris Evans... et la merveilleuse Ana de Armas), à découvrir au plus vite.



09 juillet 2021

07 juillet 2021

Tout dans la voix, dans le regard...

 

Et c'est ainsi que Bij comprit que je n'avais jamais regardé Star Trek... 

Il a donc fallu rectifier ça, et nous venons tout juste de terminer Star Trek Deep Space 9, souvent considérée comme une des, si ce n'est la meilleure série de cet univers foisonnant. Et c'est effectivement très bien, une fois qu'on est entré dans l'esprit (on ne vient pas à Star Trek pour les bastons chorégraphiées et l'action intense, mais pour les personnages, les idées et les thématiques).

En fait j'ai des tas de choses à dire sur la série, ne serait-ce que pour la comparer à Babylon 5, qui part des mêmes prémisses (une station spatiale où cohabitent plusieurs espèces dans un contexte politique compliqué), est sortie à la même époque et se révèle très différente, mais je vais garder ça pour plus tard.

Et donc l'acteur Armin Shimerman, à gauche en principal Snyder
dans Buffy the Vampire Slayer (avec les oreilles décollées),
et à droite en Quark dans Star Trek DS9 (avec les oreilles encore plus décollées).
Quark qui est un personnage assez ouf (en même temps, les Ferengi, c'est
un peuple assez ouf).

05 juillet 2021

Coopétition


Pour mon anniversaire on m'a notamment offert It Takes Two, jeu coopératif qui a pas mal fait parler de lui dernièrement. Vous incarnez May et Cody, un couple en instance de divorce qui va se retrouver miniaturisé sous forme de petites poupées suite à une malédiction involontaire lancée par leur fille.

Le concept est simple : vous jouez à deux sur un écran splitté, c'est magnifique et le gameplay change sans arrêt. Entre deux séries d'épreuves et de boss, vous avez droit à une narration digne d'un téléfilm de Noël où nos deux protagonistes découvrent qu'en fait, ils s'étaient juste éloignés mais que l'amour est toujours là, guimauve guimauve.

On ne peut pas dire que l'expérience a été extraordinaire, d'une part parce que Bij n'est pas forcément hyper à l'aise en 3D (en fait je vais attendre un peu avant de la faire jouer à Sekiro...), et d'autre part parce que la narration qu'ils ont bricolé autour de leur jeu est parfois franchement agaçante (le personnage du Book of Love est souvent assez cringe, comme on dit). Mais il y a suffisamment de moments cool pour passer un bon moment (mention spéciale au passage dans le jardin, le seul que j'ai trouvé irréprochable), et au pire le gameplay change si souvent qu'on ne peut pas être frustré très longtemps. 

Grand projet qui va sans doute courir toute l'année prochaine, nous avons entamé Clank! Legacy - Acquisitions Incorporated, qui comme son nom l'indique est une version Legacy de Clank!

Alors, Clank!, c'est un jeu de deck building plutôt rigolo où on doit piller la tanière d'un dragon en s'efforçant de ne pas se faire dévorer. C'est rigolo, pas très compliqué à comprendre et très fun à jouer. La version Legacy, par définition, propose une campagne avec tout un aspect scénarisé, ajoutant des tas de quêtes secondaires, des règles qui s'ajoutent, se surajoutent, s'entremêlent... bref, c'est plus compliqué, mais c'est aussi encore plus fun, et le jeu impose toujours ce mélange de coopération (essentielle pour réussir les missions) et de compétition (puisqu'il y a quand même moyen de gagner et de perdre, notamment dans la dernière ligne droite, quand le dragon crame à tout va et que vous fuyez avec vos trésors).

On en est à la troisième partie et c'est vraiment très cool, même si on ne sait pas trop quand on pourra reprendre, vu que les vacances approchent. Ce dont je ne compte certainement pas me plaindre.


02 juillet 2021

Le retour de la frustration

 


J'ai tenu à peu près douze heures avant d'acheter le remake d'Alex Kidd in Miracle World, développé par les petits gars de la Jankenteam (qui m'ont l'air très espagnols vus leurs noms). Pour rappel, Alex Kidd, ça a été mon tout premier jeu vidéo, comme pour plein d'autres quadras nés sous Giscard comme moi. Et pour cause, il était fourni en bundle avec la Master System, et pendant que ma voisine s'éclatait avec Mario sur sa NES, moi je galérais de ouf avec ce p... d'Alex et ses sauts insupportables.

Si vous avez connu, une musique tétanisante doit
être en train de revenir vous hanter...
 

Le truc c'est que, par définition, je ne connaissais pas encore bien la maniabilité d'un jeu de plate-forme. Depuis, j'en ai fait des dizaines, de Super Mario Bros. à Hollow Knight, et je suis nettement plus aguerri que quand j'avais huit ans. Alors qu'est-ce que ça donne ?

Eh bien déjà c'est super beau. La Jankenteam a fait un boulot assez comparable à celui de Dotemu sur Wonder Boy The Dragon's Trap, les nouveaux designs sont magnifiques et reconstituent parfaitement ce que les quelques pixels de l'original nous faisaient imaginer. Les musiques ont été recomposées et ont perdu leur statut de scie pour devenir fort agréables à l'oreille. Les petits niveaux supplémentaires donnent du corps à l'ensemble sans en faire trop.

Un pixel art beau à crever.
D'ailleurs...

Mais peut-être ont-ils un peu trop bien respecté l'original. Parce que la maniabilité est toujours la même, et ça, aujourd'hui, ça passe beaucoup moins. Alex à des chaussures en savon et ses sauts sont toujours aussi déstabilisants, au point qu'on s'énerve très vite et qu'on meurt beaucoup. Heureusement ils ont rajouté un mode « vies infinies », qui rend le jeu finissable pour à peu près n'importe qui d'un peu motivé. Je l'ai fait, et j'y ai même pris un certain plaisir.

Ceci dit, autant j'imagine assez des jeunes d'aujourd'hui s'éclater sur Wonder Boy III, autant j'ai plus de doute sur le fun qu'ils trouveront dans ce qui reste un platformer assez frustrant, malgré ses bonnes idées. 

Un autre bon point : ils ont modifié les boss pour les
rendre plus intéressants. Et les fameux
« lieutenants de Janken » qu'il faut battre au
pierre-papier-ciseaux sont toujours là, avec
les mêmes combinaisons qu'en 1986 (allez, spoiler,
le premier c'est pierre-ciseaux).