Ex nihilo Neil

20 janvier 2025

Les JV, ça rapproche

 

Quand j'étais gamin, regarder quelqu'un jouer, ça générait surtout de la jalousie. Les choses ont bien changé, et sur ce point, plutôt en bien.

17 janvier 2025

La suite...

 Je suis un peu malade en ce moment alors je vous mets juste un dessin d'un projet sur lequel j'ai commencé à travailler.


Il s'agit d'une nouvelle qui se déroulera dans le même univers que mon roman (qui est à l'heure actuelle au fin fond des boîtes mail de plusieurs éditeurs). J'avais beaucoup de mal à m'y remettre et je me suis soudain rappelé que je réfléchissais beaucoup mieux en dessinant, donc j'ai griffonné des pages et des pages et maintenant je sais où je vais avec cette histoire.

15 janvier 2025

Le mal réside au 8, dans le village

 

Tous les automnes, je me fais un Resident Evil, c'est devenu la tradition. Mais voilà, l'automne 2024 a été trusté par Satisfactory, me privant de mon metroidvania 3D à zombis préféré. Qu'à cela ne tienne, j'ai rattrapé le coup en début d'année 2025 avec le huitième opus, Resident Evil Village

Village narre la suite des aventures de la famille Winters, avec Ethan le héros le moins charismatique de la licence (ce qui n'est pas peu dire), sa femme Mia et leur petite Rose, adorable bébé démontable qui va devenir le MacGuffin de l'épisode. Adieu le Southern Gothic de Biohazard, cette fois fois place à l'Europe de l'Est et son horreur gothique classique, avec vampires, loups-garous, sirènes et Frankenstein foufous. Comme d'habitude depuis quelques années, Capcom nous sert un jeu magnifique (je n'en reviens pas à quel point il tourne bien malgré ses graphismes sublimes) et un gameplay aux petits oignons, avec son mix exploration / extermination. 


Alors oui, le scénario est toujours aussi nanar (voire plus, les potards du nawak étant parfois poussés un chouia loin) et les boss sont globalement assez pauvres, mais le level design reste cool et la majorité des niveaux sont très agréables à parcourir, avec une petite mention spéciale pour la maison aux poupées, qui change un peu de gameplay et qui est sans doute le seul moment où je me suis senti en danger. Car, même si je joue en mode Facile, il faut reconnaître que c'était franchement très simple de s'en sortir, j'ai même pu abattre tous les ennemis croisés dans un jeu où on est généralement plutôt obligé de louvoyer pour économiser ses munitions. Ici rien de tel. Perso je ne m'en plains pas, je préfère l'exploration, mais certains y trouveront peut-être à redire.

En tout cas le jeu a plus à offrir que l'impressionnante... présence de lady Dimitrescu, qui était un peu survendue dans les trailers, et c'est déjà pas mal. Allez, rendez-vous à l'automne prochain pour RE4.

13 janvier 2025

They suck (mais pas pareil)

 J'ai vu quelques films pendant les vacances... pas beaucoup mais des signifiants.



Nosferatu, Robert Eggers, 2024

Pour me préparer au nouveau film de Robert Eggers (dont j'avais beaucoup aimé le The Vvitch), j'ai poussé le vice jusqu'à aller voir le vieux Nosferatu de Friedrich Murnau en salle lors d'une rediffusion. J'ai un peu dormi pendant l'œuvre, mais je dois reconnaître que les scènes cultes le sont pour une raison, et la présence de Max Schreck en vampire suintant la malévolance reste incroyable. 

Alors que vaut ce remake ? Eh bien déjà, c'est vraiment un remake, qui reprend un par un les événements du classique de 1922. Dans ce dernier, Murnau n'avait pas les droits de Dracula (roman sorti à peine plus de vingt ans auparavant, oui c'est fou quand on y pense), il a changé tous les noms, Jonathan Harker devenant Thomas Hutter, Mina devenant Ellen, Dracula devenant Orlock, Van Helsing devenant von Frantz et Londres devenant Wirburg, petite localité allemande. L'histoire n'est pas non plus exactement la même, mais dans l'ensemble on s'y retrouve. Le remake reprend tout ça à la lettre.

L'originalité ici est de faire d'Orlock une incarnation de l'appétit, et notamment l'appétit sexuel. Bon en fait ça n'a rien d'original, les vampires en métaphores du désir c'est pas nouveau, mais c'est bien fait, et Eggers en profite pour retrouver un sujet qu'il avait largement abordé dans The Vvitch, la condition féminine et notamment l'injonction à la tempérance. En l'occurrence Ellen (jouée par Lily-Rose Depp avec une certaine intensité et non sans talent) est une jeune femme troublée par de féroces pulsions, que la société tente de contraindre de multiples façons, et Orlock vient donner à tout cela une tournure tout à fait concrète. Dès lors je ne suis pas sûr de comment interpréter la fin du film, elle aussi raccord avec l'œuvre de Murnau... mais je me contenterai de signaler la fabuleuse interprétation de Willem Defoe (qui a l'air né pour incarner Van Hels... euh, von Frantz) et celle non moins impressionnante de Bill Skarsgård, qui aime décidément jouer les monstres métaphoriques.



Vingt dieux, Louise Courvoisier, 2024

C'est un film bizarre que Vingt dieux, un genre de tranche de vie très brute auquel je ne suis plus très habitué. Un film sur des vrais gens, dans un territoire oublié des dieux et des services publics, où les jeunes désœuvrés se retrouvent orphelins du jour au lendemain mais sont surtout laissés sans repères dès la naissance... Vingt dieux est un excellent film, qui dit exactement ce qu'il veut dire et montre exactement ce qu'il veut montrer. Quand on est sortis de la salle, je pensais qu'on n'aurait pas grand-chose à en dire. Au final, c'est sûrement un des films que j'ai le plus débriefé de ma vie (hors nanars rigolos). Tellement de choses sont dites sur la situation actuelle dans nos campagnes sans en avoir l'air qu'il nous a occupés plusieurs repas de suite. On ne peut pas en dire autant du film suivant.

 


 

Spellbound (Ellian et le Sortilège), Vicky Jenson, 2024

J'aimerais vous faire une critique constructive de ce « Netflix de Noël », mais je suis obligé de le reconnaître : passé le premier quart d'heure on s'est dit qu'on n'allait jamais tenir, et on a regardé des petits bouts du milieu, puis la fin, et ça a juste confirmé que c'est de la merde. Mais pas de la merde professionnelle comme Vaiana 2, où au moins les scénaristes savent ce qu'ils font. 

Dans Vaiana 2, ils écrivent un truc générique, sans du tout retrouver l'intérêt du premier, mais au moins ça tient debout. Ce n'est pas une œuvre, c'est tout juste du « contenu », mais ils sont partis de leurs idées et ont composé avec les contraintes. Chez Netflix, c'est le contraire : on part d'un cahier des charges. Je l'avais déjà remarqué dans Sea Beast, et un peu aussi dans Klaus (devant lequel tout le monde se pâme mais il faut se détendre : c'est juste bien – et très beau), Netflix cherche juste à reproduire des recettes qui marchent ailleurs, sans rien y comprendre. Ça donne vraiment l'impression que des gens en costumes très chers regardent des Disney, des Dreamworks et des Pixar en prenant des notes très sérieuses dans leurs petits carnets, puis donnent leurs consignes aux animateurs. 

C'est la même différence qu'entre quelqu'un qui suit, même maladroitement, une recette rédigée par sa grand-mère, et quelqu'un à qui on fournit des œufs, de la farine et du sucre, et vas-y, c'est avec ça que les autres font des super trucs, démerde-toi ! Et comme ils emploient de très bons animateurs, ça peut faire de jolies images, mais ça reste des coquilles complètement vides. Et on va sûrement en avoir encore beaucoup, de ces films d'animation sans âme, avant que Netflix ne coule... mais bon, ça occupera les youtubeurs ciné des années 2040 qui feront des rétrospectives.


Personne n'y comprend rien, Yannick Kergoat, 2025

Last but not least, le film documentaire sur l'enquête de Médiapart sur l'affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Comme le dit si bien le principal intéressé, « si c'était le scénario d'une série, on n'y croirait pas », ce qui ne veut certainement pas dire que ce n'est pas ce qui s'est vraiment passé. C'est peu dire que je voue une haine tenace à Nicolas Sarkozy, que je tiens pour un des principaux responsables de la misère politique et éditoriale de notre pays aujourd'hui, mais ce film me l'a fait redécouvrir sous un angle encore plus détestable. Reprenant point par point, posément, chaque étape de cette enquête incroyable, le film étale une galerie de portraits qui sera sans doute adaptée en vraie série télé un jour, avec en tête l'inénarrable Ziad Takieddine et le terrifiant Alexandre Djouhri, hommes dits pudiquement « intermédiaires » et clairement le genre de mecs qu'on appelle à trois heures du matin quand on veut se débarrasser d'un cadavre... Un film qu'il faut aller voir tant il est peu diffusé (et pour cause) et tant ça fait de bien de voir du bon journalisme dans notre pays.


10 janvier 2025

Tristesse

 

Adieu mon enfance, encore.

J'ai appris cette semaine le décès de Benoît Allemane, et ça va aussi vous rendre tristes puisqu'il était une des voix les plus reconnaissables du monde du doublage francophone (c'était notamment la voix française de Morgan Freeman et la voix off des Guignols de l'info). Il a fait trois milliards de trucs, que ce soit au cinéma, au théâtre, à la télévision, dans les jeux vidéo et même sur YouTube (au point de faire la voix de Jean-Louis la chaussette pour les spécial Noël du JDG), mais pour moi il restera surtout la voix de Baloo (dans Super Baloo) et de Goliath (dans Gargoyles).

Sinon Jean-Marie Le Pen est mort aussi, mais comme j'étais triste à cause d'Allemane je me suis contenté de reprendre deux fois du dessert.

08 janvier 2025

Lorelei et les yeux laser

 

Avant les vacances, j'ai enfin terminé Satisfactory, après 150 heures de bonheur et une conclusion un peu décevante (mais je vais pas cracher dans la soupe). Il me restait un peu de temps pour un autre jeu avant de partir en congés, alors j'ai lancé Lorelei and the Laser Eyes, dont on m'avait dit le plus grand bien. J'ai bien fait.

Lorelei and the Laser Eyes est un jeu d'énigmes qui s'inspirent de pas mal de grands titres, dont Resident Evil à qui il emprunte le manoir et les angles de caméra fixes, et du principe des escape games où la résolution d'un problème donne une clé libérant un autre problème, etc. Sur le pur plan formel, c'est déjà très stimulant : beaucoup d'énigmes mathématiques, de manipulations, de décryptage, de recoupements qui ont de quoi faire bouillonner le cerveau. Surtout que j'étais tout seul sur le coup, Bij étant frappée d'érythrophtalmophobie, ce qui rendait le jeu totalement impossible à suivre pour elle (alors qu'il ne s'agit pas du tout d'un jeu d'horreur).

Prévoyez un carnet à côté du clavier.
Un gros carnet.

Mais si vous passez au second plan de lecture, Lorelei and the Laser Eyes raconte aussi une histoire, cryptique comme de bien entendu, et c'est encore un autre plaisir que d'essayer de connecter les points, de poser des hypothèses sur qui est qui dans cette histoire assez littéralement surréaliste (notamment qui est cette jeune femme que vous incarnez ?), qui a fait quoi et pourquoi, et c'est quoi ce manoir chelou et bon sang on est en quelle année, dans quel état j'erre bon sang ?!?

Seul bémol : un choix de maniabilité radical mais discutable,
avec un seul bouton pour toutes les actions, ce qui est très agaçant au début
(mais on s'y fait).

Bref, une très chouette découverte à conseiller à tous les fans d'énigmes un peu costaudes (il m'a fallu 25 heures pour le finir à quasi 100 %, mais une fois de plus j'étais seul avec mes neurones poussifs).

06 janvier 2025

Jurassic trip

 

Bonne année 2025 à toutes et à tous. J'espère qu'elle a commencé aussi bien pour vous que pour nous, qui sommes partis en famille au fin fond du Jura pour une semaine incroyable au milieu des sapins et sous trente centimètres de neige toute fraîche.