Ex nihilo Neil

31 mai 2024

London Calling

 

Et oui, quand on lit assidûment le blog, de temps en temps on gagne des super cadeaux, comme des voyages à l'étranger. En l'occurrence nous passons le week-end à Londres et nous emmenons avec nous Wookie of theYear, lectrice assidue et néanmoins amie.

Je n'ai pas été à Londres depuis avant le Brexit, je m'attends donc à des rues sinistrées à base de voitures renversées et de parias faisant cuire des brochettes de rats mutants sur des braseros faits de vieux bidons... Mais les Anglais étant ce qu'ils sont, ils continuent de donner Matilda au Cambridge Theatre, et ça fait très longtemps que Bij veut voir cette comédie musicale (mise en musique par Tim Minchin, un artiste qu'elle adore). Par contre on rentre assez tard dimanche, donc sans doute pas de post lundi.

29 mai 2024

Vroum vroum

 

J'ai vu Furiosa au cinéma, et c'est de la balle, comme on pouvait s'y attendre mais comme on craignait un peu que ce ne serait pas le cas quand même... 

George Miller est de retour, presque dix ans (dix ans, putain !) après Mad Max – Fury Road qui avait bien rappelé à tout le monde que oui, les films d'action, ça peut être bien. Ça peut même être complètement ouf, déchirer son macareux par le travers, ça peut tout exploser dans un déluge d'effets pyrotechniques sans oublier de raconter quelque chose et d'être parfaitement compréhensible. Eh bien Furiosa fait la même chose, et en même temps pas du tout pareil.

On oublie la course-poursuite de deux heures et demie, cette fois c'est une saga, comme le sous-titre l'indique, qui nous est proposée. La petite Furiosa, arrachée à son paradis toute gosse, va devoir faire son chemin dans un monde post-apocalyptique peuplé de fous furieux dont une espèce de mentor complètement cinglé (Chris Hemsworth, loin de son personnage de Thor et délicieusement cabotin). 

C'est généreux, c'est intelligent, c'est magnifique, c'est super bien mis en scène, l'action déchire, Anya Taylor-Joy a un regard capable de couper le métal et plein de trucs un peu obscurs de Fury Road sont expliqués avec juste ce qu'il faut de détails pour ne pas saouler. Avec en prime des idées de designs complètement incroyables, ne serait-ce que le « char romain » de Dementus que je trouve tellement cool (alors qu'en vrai les motos c'est pas du tout mon truc !). 

Bref, c'est ouf, allez-y.

24 mai 2024

J'en suis baba

 

Quand il veut vous faire des nœuds au cerveau, Jonathan Blow crée une île toute en 3D magnifique et pleine de puzzles, Phil Fish invente un nouvel alphabet et Sam Barlow filme vingt heures de rush d'une histoire incompréhensible. Alors qu'il suffit de trois sprites dégueulasses et d'un concept si simple qu'il est forcément l'œuvre d'un génie !

Baba Is You est un jeu incroyable. Vous êtes Baba, une espèce de patate-chien qui évolue dans un décor indigne d'un écran de NES. Enfin, vous êtes Baba, s'il y a écrit « Baba is you » sur l'écran. Parce que les règles du niveau sont écrites, et vous pouvez les déplacez à votre guise. Si vous poussez Rock à la place de Baba, tout d'un coup, Rock is you, et vous êtes un rocher. Ou plutôt vous êtes tous les rochers à l'écran. 

Vous ne comprenez pas ? Oui, c'est normal, et c'est juste le niveau 1 de la complexité de ce jeu. Honnêtement, ça me rend fou. On passe une heure dessus, de temps en temps, et avec deux cerveaux relativement fonctionnels on arrive à résoudre deux tableaux par soir, les grands jours.

En général, il faut atteindre le drapeau, parce que Flag is win.
Mais bon, c'est pas obligé hein... wink wink.

Je ne sais pas si j'aime ce jeu. C'est un jeu brillant, incroyable, le cerveau qui l'a conçu mérite d'être conservé dans un bocal, mais c'est aussi un jeu qui me fait me sentir profondément débile, et je ne suis pas sûr d'aimer ça. Ceci dit son petit prix justifie amplement que vous y jetiez un coup d'œil si vous aimez les puzzles un peu corsés.

22 mai 2024

Le retour de l'obsession

 

On ne se sèvre jamais vraiment. On a juste quelques courtes périodes d'abstinence entre deux rechutes. Je savais que ce jour reviendrait. Je le savais.

Il y a un an et demi, j'avais backé la campagne Kickstarter pour le jeu de rôle papier The Secret World, tiré du jeu vidéo du même nom dont il m'est déjà arrivé de parler ici et là. Évidemment, j'avais soutenu, tant j'espérais de tout mon être un nouveau fix, une nouvelle info, n'importe quoi qui aurait encore étendu le lore de cet univers que j'ai aimé si passionnément. L'ouvrage est enfin sorti. Vaut-il le coup ?

Déjà, c'est un beau bébé de quelque 400 pages.

Oui et non. Enfin, je ne sais pas, ce soutien était un acte désespéré, pas une action rationnelle destinée à acquérir un vrai livre de règles pour un jeu que je souhaite pratiquer. De fait, je n'ai même pas accordé un regard au système de jeu (à base de jets de D20 relativement classiques d'après ce que j'ai compris), ni lu les dizaines de pages décrivant les sorts et équipements divers. J'ai lu l'histoire, les PNJ, et surtout les nouveaux scénarios et lieux proposés. L'intrigue reprend dix ans après les événements du MMO, et il est très intéressant de voir ce que sont devenus les nombreux personnages charismatiques que l'on avait croisés alors. Certains ont pris du galon, certains ont sombré, mais les infos sont là et ça fait plaisir.

Puis, pris d'une pulsion subite, j'ai cherché s'il y avait un moyen de rejouer pour de bon. En fouinant un peu, je suis tombé sur un lien permettant de télécharger le vieux lanceur de Funcom. Surprise : du moment que vous avez un identifiant valable (un ancien compte, quoi), ça marche. Le serveur tourne, vous pouvez retourner arpenter les routes de Solomon Island, les dunes de la vallée du Dieu solaire, les sentiers de Transylvanie et les rues mal famées de Tokyo. 

Je me suis donc mis en devoir de refaire quelques vieilles séries de quêtes, histoire de les juger avec mes yeux d'aujourd'hui, un peu plus aguerris en termes de jeux vidéo. C'était incroyable.


Oui, quelques aspects ont pris un coup de vieux, mais ça reste tellement bien écrit, bien ficelé, bien mené, avec ce sentiment d'immersion permanent, ces dialogues impeccables, ces doublages souvent inspirés... De nouveau, j'ai pisté Tyler Freeborn, arrêté le dernier train pour Le Caire, remonté le fil de la Nurserie, refait toute la série de missions de Kaidan, et c'était un trip assez fou. Je précise que j'ai rejoué au Secret World original, hein, pas le Legends, ce pâle ersatz sans âme. J'ai même trouvé quelques pièces de compendium que je n'avais pas eues à l'époque...

Mais surtout, un soir, tard, alors que je retournais dans l'Agartha (le hub central) pour quelque raison, je suis tombé sur d'autres joueurs. Deux individus, qui entretenaient peut-être leur nostalgie, comme moi... ou, qui sait, attendaient leurs camarades ? Peut-être allaient-ils faire une série de donjons, ou un raid, comme à la grande époque ? Peut-être n'avaient-ils simplement jamais arrêté. Et franchement, je les comprends. Ça donne envie d'y retourner.

20 mai 2024

Starscreaaaam !!!


Aujourd'hui c'est la Pentecôte, je suis en repos mais comme je suis bon prince, un petit fanart de Starscream et une mini critique de la nouvelle série de comics Transformers.

Car oui, vous l'ignorez peut-être mais l'éditeur qui a réellement donné ses lettres de noblesse à la licence, IDW, a perdu les droits qui ont été récupérés par Skybound, un label d'Image Comics. Une nouvelle saga a immédiatement été annoncée, sous le titre générique d'Energon Universe, qui regroupera quatre séries : Transformers, Void Rivals, Duke et Cobra Commander, qui se dérouleront donc dans le même univers.

Les deux premiers sortiront prochainement en France chez Urban Comics, mais j'ai déjà pu les lire en VO, et je peux d'ores et déjà vous dire que c'est du tout bon. Déjà l'ensemble est coordonné par Robert Kirkman, le mec derrière Invincible et The Walking Dead, pas exactement un tâcheron donc (et ça incite à penser qu'on aura sûrement une adaptation télévisuelle un jour).


 

Void Rivals, c'est une histoire de science-fiction mettant face à face deux peuples (pas des robots !) qui se haïssent depuis trop longtemps pour se souvenir de l'origine de ce conflit. Deux ressortissants vont pourtant devoir coopérer pour se tirer d'un gros pétrin, et c'est peut-être le premier pas vers une armistice. Vous aurez compris qu'on est dans du relativement classique, mais c'est très bien mené : du space opera bien écrit, très classe au niveau graphique (on pense fort à John Romita Jr, et donc à Jack Kirby), agréable à suivre, ça promet de belles réjouissances.

 


Transformers, lui, se veut une série d'action, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle y parvient. Perdant un peu de la complexité qu'avait développée IDW, la série y gagne en rythme et notamment en violence. On se doutait que l'arrivée sur Terre d'un peuple de robots géants extraterrestres aurait des conséquences, mais en général c'est passé en arrière-plan. Là, les Decepticons (et notamment Starscream) s'en donnent à cœur joie et le massacre est rude. On n'est pas au niveau d'un Invincible, mais on retrouve cette réflexion sur la toute-puissance et la responsabilité vis-à-vis des êtres moins résistants. On retrouve avec bonheur nos personnages préférés, en nombre réduit pour des raisons que le scénario expliquera. C'est franchement une très bonne porte d'entrée si vous aviez envie de replonger dans l'univers TF sans vous fader dix ans de continuité.

17 mai 2024

Bestioles vertacomicoriennes

 

Sur le promontoire du Bec de l'Aigle, une petite meute de...
Ah non, c'est ma belle-famille. Comme ils sont mignons.

Une jolie petite tortue (Aglais urticae),
pas sous le meilleur angle, mais mignonne quand même.

Sur une écorce, des traces de tunnels de scolytes, ces petits coléoptères
qui ravagent les forêts, surtout depuis les étés caniculaires.

Autre espèce dévastatrice, la pyrale du buis (Cydalima perspectalis)
était très présente : sur un chemin de montagne,
on ne pouvait pas faire trois pas sans buter sur une chenille
pendouillant au bout de sa soie.

Dans la grotte de Choranche, il y avait quelques
aquariums abritant des protées anguillards (Proteus anguinis),
de petits amphibiens très fragiles qui vivent d'ordinaire dans les cavernes
des Balkans. Forcément, notre nièce fan d'herpétologie
était aux anges.

Au bord de l'eau, notre pique-nique fut égayé par plusieurs
grandes perles noires (Dinocras spp), de gros plécoptères curieux
mais inoffensifs qui ne cessaient d'escalader nos vêtements.

Un gros criquet que nous avons pris soin de ne pas effaroucher, et nous avons
eu tort, car ça m'aurait sans doute permis de mieux distinguer l'espèce.
Je soupçonne une œdipode stridulante (Psophus stridulus), mais voir ses ailes
rouge vif l'aurait confirmé.

Je pense que les reflets sont trompeurs, et que nous avons
ici affaire à une decticelle montagnarde (Anonconotus alpinus)
mâle (car on n'observe pas le gros ovipositeur sur le cucul).
Bref, une petite sauterelle du coin.