Ex nihilo Neil

11 mars 2019

Capitaine Merveille

Saviez-vous que ce film se passait dans les années 1990 ?

Alors, on a vu Captain Marvel...

Bon, nous, on a bien aimé. Je ne le classe pas dans mon top 5 du MCU, mais c'est plaisant à regarder, on ne s'ennuie pas, il y a ce qu'il faut de fan-service Marvel (y a Coulson avec des cheveux), ce qu'il faut d'action, ce qu'il faut d'humour. Je pense toutefois que ce n'est pas un film qui restera dans les mémoires, en tout cas pour ceux de ma génération. 
Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que ce film est plus adressé aux enfants (sans du tout être un « film pour enfants » au sens où on l'entend aujourd'hui). Je pense qu'un gamin avec moins de références narratives sortira de la salle plus enchanté que moi. Encore plus, peut-être, s'il s'agit d'une petite fille. Peut-être qu'après dix ans, Marvel Studio s'est dit qu'il était temps de rajeunir son audience...

Bon, on va attaquer les spoilers, donc attention, parce que j'en ai plein.


Si je trouve que le film s'adresse aux gamins, c'est que je le trouve nettement moins subtil que ce dont on a désormais l'habitude. 

Dès le moment où l'on voit Jude Law, dans les toutes premières minutes du film, on se dit « ok, en fait ça va être le méchant ». On a vu ça dans trois milliards de films, ça ne peut pas être autrement : il fait genre il est copain avec Vers (l'héroïne), mais en fait il la manipule. Au point que j'ai même cru un moment que le film jouait avec ça, genre
« ah mais non, en fait il est gentil », mais non.
De même, dès qu'on entend les Skrulls parler, on se dit qu'ils sont beaucoup trop humanisés pour être méchants (ce qui est plutôt malin, ça fait un retournement de l'univers Marvel classique, où les Skrulls sont juste des méchants très très méchants). De sorte que, si vous avez vu quelques films ces dernières années, vous savez d'emblée où va celui-ci.
Ça n'en fait pas un mauvais film, mais ça le rend un peu plan-plan. Le film va là où il doit aller, sans grosse fausse note, et sans cacher ce qu'il a à dire.

J'émettrai peut-être un bémol concernant les références, les très, très nombreuses références aux nineties qui parsèment le film au point d'en devenir presque gênantes. Après les eighties des Gardiens de la galaxie, je comprends le besoin d'avancer dans le temps, mais je le trouve moins bien dosé ici.

Reste le point qui fait hurler Internet, l'actrice Brie Larson et son féminisme. Ouh qu'elle les énerve. Il faut dire qu'elle a été assez frontale durant la promo du film, à la limite de la maladresse (en demandant à ce que les interviews soient faites par des journalistes issus de toutes les diversités). 
Mais je vais botter en touche et ne parler que du film. 
Oui, le film est féministe. Et c'est sans doute l'aspect sur lequel il est le plus fin. Le sexe de l'héroïne n'est jamais abordé, il n'y a pas le début d'une histoire d'amour, elle est traitée exactement comme un personnage masculin le serait. Elle est forte, butée, badass. Et quand à la toute fin, elle déclare à Jude Law « Je n'ai rien à te prouver », c'est clairement une note d'intention du film. C'est une femme, elle est forte, deal with it, le film et son héroïne s'en foutent. 

Alors oui, il y a déjà eu des héroïnes badass dans l'histoire du cinéma. Je peux en citer plein. Une bonne douzaine. 
Eh bah c'est pas assez.  

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