Webby, de son vrai nom Webbygail Vanderquack. |
Beaucoup (mais pas tout le monde, comme je l’ai découvert en discutant avec une copine qui déteste ce qui a été fait avec) estime que le personnage le plus intéressant de la nouvelle série DuckTales, le plus attachant, et surtout le plus modifié depuis la série originale est Webby. Passée de « gamine insupportablement mignonne qui parle aux animaux » à « machine à tuer pleine d’énergie mais difficilement sociable », on ne peut pas dire qu’elle ait fait dans la demi-mesure. Personnellement c’est mon personnage préféré, et l’énergie que lui insuffle Kate Micucci fait beaucoup pour son charme.
Mais ce n'est pas tout de réussir à renouveler un personnage franchement tarte, encore faut-il qu'il s'insère intelligemment dans l'univers de la série. Et on sent que les créateurs ont pris un grand soin à mettre à jour la vision des personnages féminins par rapport à celle, franchement rétrograde, de l'ancienne série de 1987.
Girls stink rule!
Ça se voit d'emblée quand on observe les relations entre Webby et les triplés Huey, Dewey et Louie. L'idée est clairement de partir à rebours de la série originale, et notamment de refuser ce vieil axiome pourri : les garçons et les filles ne s’entendent pas. Dans la vieille série, les triplés ne supportaient pas de jouer avec Webby, ils l’envoyaient bouler systématiquement dans la logique « Les filles c'est trop nul d'abord ! » Dans le reboot, c’est tout le contraire : ils prennent grand soin d’elle et s’appliquent à la faire se sentir intégrée. Mieux : cette attitude semble totalement naturelle.
Les triplés vivent à trois depuis toujours, ils n'ont pas de problème de socialisation, contrairement à Webby, ils la prennent donc immédiatement sous leurs ailes (vous l'avez ?). Chacun développe sa propre relation avec elle, Dewey ayant bien sûr un lien tout spécial, mais dans tous les épisodes qui les mettent en avant (Daytrip of Doom!, The Beagle Birthday Massacre!), on insiste presque lourdement sur le fait que les trois frères font tout pour l’intégrer, sans aucune arrière-pensée (même Louie !).
C'est tout particulièrement visible dans The Beagle
Birthday Massacre! (106), épisode qui mérite qu’on s’y attarde : sitôt qu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas
emmener Webby, les triplés proposent de renoncer à leur balade en bateau. C’est elle qui les encourage à partir quand même. Elle finira
par le regretter, et l'exprimera très clairement au milieu de l’épisode, signe d’une relation
nettement plus saine qu’en 1987. C’est d’ailleurs souligné par Lena : son
premier réflexe est de supposer qu’ils ont abandonné Webby pour aller s'amuser sans
elle, car c'est exactement ce qu'auraient fait les Huey-Dewey-Louie de la vieille série*. En 1987, les triplés auraient voulu partir sans elle, on les aurait forcé à l'emmener et finalement, après plusieurs péripéties, elle les aurait sauvés grâce à son pouvoir de fille, du genre parler aux animaux.
Ici, rien de tout ça : tous les protagonistes sont très lucides et bienveillants**. La leçon de l'épisode n'est pas : « il faut être gentil avec les filles parce que parfois, de manière très circonstancielle, elles sont utiles », mais plutôt « il ne faut pas hésiter à verbaliser ses ressentis, parce que ça évite les conflits absurdes ». Et c'est nettement plus malin.
* On note d’ailleurs que dans ce même épisode, elle part aussi du principe qu’ils sont tous identiques, comme dans l’ancienne série. Une scène parodie même cette époque où les trois parlaient (littéralement) d’une seule voix.
** Ce qui est ironique dans une série où beaucoup (et j'en fais parfois partie) critiquent la méchanceté généralisée des personnages.
1 commentaire:
(on l'a, ne t'inquiète pas...)
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