Ex nihilo Neil

05 décembre 2022

En rose et vert...


Quand j'étais jeune, les choses étaient simples, on savait où était sa place. Les filles portaient des jupes, jouaient à l'élastique sous le préau et lisaient la Bibliothèque Rose, pendant que les mecs, grâce à la supérieure vertu de leurs merveilleux testicules, jouaient au foot dans la cour et lisaient la Bibliothèque Verte. Eh ben figurez-vous que les lobbies islamo-gauchistes de la woke culture, dans une énième tentative de renverser notre belle civilisation, ont décidé de tout renverser ce bel ordre du monde.

En effet, une discussion récente avec une amie m'a appris que plusieurs séries classiques des susnommées collections avaient changé de couleur, en un curieux mercato que j'ai tenté de résumer dans le schéma ci-dessous...

Notez que certaines restent en place. Langelot, lui, part
carrément se faire publier ailleurs, en l'occurrence aux éditions
du Triomphe (lisez Langelot, c'est super bien).
 

Bon, bien sûr tout ce que je dis au début du post, c'est des conneries, hein, des fois qu'il y ait un doute. Déjà, les mecs, les vrais, ils ne lisaient ni la verte, ni la rose, ils lisaient pas, ils jouaient au foot ou au rugby. Ensuite, même dans mon enfance, ça faisait déjà un bail que les Bibliothèques Rose et Verte n'étaient plus dédiées l'une aux filles, l'autre aux garçons, mais bien plutôt à des tranches d'âge. En gros, la Bibliothèque Rose, c'était jusqu'à 11 ans, la Verte c'était pour après. Ce qui était déjà franchement arbitraire si vous voulez mon avis.

Saviez-vous qu'à la base, les aventures du Club des cinq se déroulent
en Cornouailles anglaises, et pas du tout en Bretagne ? Et que les héros
s'appellent George, Julian, Dick, Anne et Tim, et pas du tout
Claude, François, Mick, Annie et Dagobert ? Magie de la traduction.

Qu'est-ce qui, dans Le Club des cinq, rend leurs aventures plus puériles que celles des Six Compagnons de la Croix-Rousse ? Qu'est-ce qui fait que les exploits de Fantômette seraient particulièrement plus orientés gosses que ceux de Langelot ? Même gamin, alors que je me régalais autant en lisant les enquêtes de boy-scouts de Tidou et compagnie que les intrigues surréalistes mettant en scène Françoise Dupont en costume jaune, j'arrivais difficilement à comprendre cette répartition.

Hachette (éditeur derrière les deux collections) a donc décidé récemment de tout reclasser, sans forcément y mettre beaucoup plus de cohérence. Je n'ai pas trouvé de communiqué officiel expliquant cette démarche (qui a eu lieu il y a deux-trois ans), et je ne me l'explique franchement pas très bien. On a l'impression qu'on a mis toutes les séries dans un chapeau et qu'on a tiré au sort leur nouvelle distribution. Mais de toute façon, aujourd'hui les Bibliothèques Verte et Rose servent surtout à accueillir des novélisations de gros succès genre Star Wars ou Pat'Patrouille, les vieilles séries étant cantonnées dans des sous-collections plus confidentielles. 

Enfin, tout ça pour dire que si vous ne savez pas quoi offrir à vos gosses à Noël, il y a là une mine d'aventures parfaitement adaptées à leur âge, peu importe la couleur. 

Voilà, les 5 sont en vert et les 6 en rose, faudra s'y faire.
Pour la mise à jour graphique, c'est une habitude dans ces collections,
donc pas la peine de râler.



2 commentaires:

Skro a dit…

Heu, la distinction rose/vert par niveau de lecture remonte à la nuit des temps(tm) (en tous cas à la création de la bibliothèque verte, il me semble, la rose lui étant antérieure et étant initialement la collection "jeunesse" de l'éditeur avec tous les "classiques pour enfants", de la comtesse de Ségur à Jules Verne).
Le "rose pour les filles, bl...heu vert pour les garçons" remonte à une dizaine ou quinzaine d'années (et oui, l'invasion des Star Wars et autres Reine des Neiges dans le paysage).
Et je pense que cette division genrée est une connerie, évidemment, pour des raisons évidentes :D

Après, l'expérience domestique (effectuée sur un échantillon représentatif de 5 personnes en âge de lire de la bibliothèque rose ou verte) tend quand même à prouver que la génération qui vient est au mieux mollement intéressée, au pire franchement réticente aux aventures des héros et héroïnes qui ont bercé notre enfance. Je prends comme un échec personnel le désintérêt des miens pour Fantômette...

Neil a dit…

Je me souviens que ce n'était pas très clair dans mon enfance, l'idée de "rose pour les filles, verte pour les garçons" était présente, même si elle tenait plus de la légende urbaine tenace que de la volonté éditoriale...
Et oui, ça ne m'étonne pas que ça marche moins aujourd'hui, l'offre est pléthorique par rapport à notre époque sans Internet.
Mais pour Fantômette, je rejoins ta détresse, j'aimais vraiment beaucoup cette série (mais il faut l'avoir lue pour comprendre, c'est quand même assez spécial).