Ex nihilo Neil

06 septembre 2024

Deadpool and the gang

 


Revenons sur le seul film MCU de l'année, puisque Marvel a décidé de calmer un peu le jeu après plusieurs résultats décevants au box-office (et à la qualité franchement médiocre, mais ce n'est pas ça qui les a fait changer d'avis). 

Avant de spoiler, une opinion générale et personnelle : j'ai beaucoup aimé Deadpool & Wolverine. Ce n'est absolument pas pour les enfants (il est noté R aux États-Unis, soit interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) : c'est très violent (même si c'est du gore rigolo) et c'est très vulgaire (mais ce n'est pas très transgressif, hein, ne vous inquiétez pas). Pourtant, derrière la patine provoc qui en fait des caisses, c'est sûrement le film du MCU avec le plus de cœur depuis Les Gardiens de la galaxie 3, ce qui n'est pas rien. Et aussi celui qui a le plus de choses à dire, l'aspect méta de Deadpool servant enfin un propos qui, s'il n'est pas essentiel, reste agréable et pertinent. 

Bon, ceci étant dit, passons aux choses sérieuses...


Donc, dans D&W, nous avons le grand retour d'Hugh Jackman qui nous rappelle à quel point il est le meilleur casting ciné de tout l'univers Marvel, ce qui est d'autant plus incroyable qu'il est là depuis le premier X-Men, le film qui a lancé la mode des super-héros au cinéma en 2000. Vingt-quatre ans plus tard, il est toujours à fond, toujours incroyable, toujours monstrueux de charisme. Ryan Reynolds l'a bien compris et lui sert la soupe en se contentant de faire des blagues vaseuses toutes les trois secondes, en bon faire-valoir qui sait où se situe l'intérêt du film.

Jackman, toujours à fond, et en costume jaune pour
le plus grand bonheur des fans.

Mais la vraie surprise, c'est l'hommage permanent et totalement inattendu aux films de super-héros de la Fox, de Daredevil aux Quatre Fantastiques en passant par Blade, Elektra, les divers X-Men ou même le film annulé Gambit. Des personnages (et des acteurs) qui se voient enfin octroyée la chance d'une conclusion, avec de petits coups de génie par moment et des clins d'œil permanents pour les vieux fans. Alors oui, le film est sans doute moins fort si vous n'avez pas vu (subi ?) tous ces films à leur sortie, mais si vous êtes comme moi et que vous vous êtes tapé Les Quatre Fantastiques avec Chris Evans en Johnny Storm, vous allez kiffer.

Ce passage m'a littéralement fait hurler de rire.

Et même si c'est bien sûr déguisé en blague, c'est un vrai hommage à ces films bourrés d'imperfections, mais qui ont existé et bercé les après-midis estivaux de millions de personnes entre deux sorties un peu plus sérieuses, qui ont essuyé les plâtres, qui ont testé les limites d'un genre en devenir. On n'attendait pas autant de reconnaissance de la part d'un film Deadpool.

À côté de ça, forcément, la vraie intrigue du film est un peu pâlichonne. La méchante Cassandra Nova, jouée par une Emma Corrin que j'ai trouvée à fond, n'a pas assez de place à l'écran pour vraiment marquer. L'histoire avec la TVA sent le rafistolage de dernière minute (le scénario aurait sans doute dû être beaucoup plus intégré à la saga Kang, mais celle-ci étant en phase de désintégration, il a fallu modifier plein d'éléments pour garder un semblant de cohérence). L'aspect méta du film n'en est que décuplé : d'un film qui se veut autoréflexif sur la fin de la période Fox (la 20th étant en cours de digestion par l'empire Disney), il devient en sus une allégorie de ce qui est en train de se passer chez les scénaristes du studio, obligés de réécrire la réalité de leur univers en temps réel pour rattraper les bourdes passées, dégager Kang, le multivers et toutes ces conneries pour essayer de retrouver un peu de souffle et, pourquoi pas, d'émotion. 

Franchement, on n'en attendait pas tant, et quelque part, c'est beau. Mais ça n'augure en rien de ce que sera la suite du MCU. On peut rester inquiet.


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