Ex nihilo Neil

20 décembre 2021

Spider-verse, plus ou moins


Et voilà, on a enfin vu Spider-Man - No Way Home. Et bien sûr on a aimé. Bien sûr j'ai trépigné sur mon siège à plusieurs moments en poussant des petits cris de belette. Bien sûr c'était cool et je vous le conseille, si vous avez aimé les Spider-Man précédents et si vous connaissez un peu le MCU (c'est clairement pas le bon film pour débuter en la matière). 

Cependant...

Mais grave !


Je pense que d'un point de vue légal, droits d'auteur et avocats, le film est une performance hallucinante. Réunir les personnages et acteurs de trois autres séries de films Sony plus une série Netflix dans un film du MCU, ça tient de la signature de contrats en mode de difficulté De Mesmaeker.

Et c'est super agréable de revoir Willem Dafoe (qui nous prouve s'il en était besoin qu'il n'a absolument pas besoin d'un casque à la con pour incarner le Bouffon Vert, il lui ressemble déjà au naturel), Alfred Molina, Jamie Foxx, Thomas Haden Church (qui est né pour jouer Flint Marko)... Bon, en vrai il faut reconnaître qu'Osborn et Doc Oc se taillent la part du lion*. Et que du coup les protagonistes principaux pâtissent un peu de la comparaison. Mais quand Andrew Garfield et Tobey Maguire débarquent, là c'est la folie. Évidemment qu'on est émus. Trois Spider-Man à l'écran, on n'avait pas vu ça depuis... attendez une minute !


Ben oui, No Way Home est bien gentil, et il essaie à fond de se démarquer, mais voilà, quoi. Le meilleur Spider-Man de la décennie, peut-être bien de tous les temps, ça reste Into the Spider-Verse, dont on vient opportunément d'annoncer la suite. Parce que c'était un film d'une richesse délirante, à la cheville duquel No Way Home arrive difficilement.

Et surtout No Way Home ne brille pas dans sa réal. Il nous abreuve de fan service, mais l'humour est à la peine (avec des dialogues pas toujours très inspirés) et aucune scène d'action ne surnage. Dans Homecoming, il y avait la scène du bateau ; dans Far from Home, il y avait les illusions de Mysterio. Là, rien de bien foufou. La scène sur le pont avec Doc Octopus ne fera pas oublier la scène sur le train dans le Spider-Man 2 de Sam Raimi**. Ajoutez un scénario assez prétexte, et on a un film agréable à regarder, mais plutôt faible niveau cinéma.

Ah, et y a Charlie Cox en Matt Murdock. Et c'est quand même super cool.
Surtout depuis qu'on sait qu'il y a Kingpin dans Hawkeye.
Oh, zut, j'ai spoilé Hawkeye... De rien.

 

En revanche, on ne peut pas lui reprocher un point : il se démarque des précédents. Les Spider-Man du MCU étaient des respirations dans cet univers, des teen-movies plus légers, plus joyeux, avec le trio Peter/MJ/Ned qui faisait des blagues et résolvaient des problèmes un peu moins cosmiques que les histoires des Avengers et compagnie... Là, on bascule dans une atmosphère beaucoup plus dark, pour se rapprocher de l'ambiance prolo/emo des films de Sam Raimi. La fin du film, c'est la fin de l'insouciance, fini les gadgets rigolos de Stark Industries qui vous sauvent au dernier moment et les amourettes qui marchent toutes seules. 

Je comprends l'idée, et c'est bien de faire évoluer le personnage. En gros, on a eu trois films (durant lesquels les haters ont passé leur temps à se plaindre que ce n'était pas le « vrai Spider-Man ») pour faire de Peter Parker... ben, le « vrai Spider-Man », celui des comics, photographe pigiste qui galère à boucler son mois tout en sauvant la veuve et l'orphelin pour honorer la mémoire d'un proche qui lui a enseigné qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités***. C'est très bien, mais du coup je suis plutôt content que le studio lève le pied sur cette franchise, parce que j'en ai un peu soupé de cette version sombre et torturée.


* D'ailleurs les effets spéciaux du Lézard et de l'Homme-Sable font assez tache dans un film du MCU qui nous a habitués à beaucoup mieux.

** Ah, y a Tom Hardy en Venom aussi, dans un post-générique. Je n'ai pas vu les films Venom, mais d'après ce que j'en sais et la qualité dudit post-générique, c'est très bien qu'ils se soient contentés de ça.

*** Et je ne me moquerai pas de cette phrase parce que c'est l'essence de Spider-Man, et que non, ce n'est pas débile, ni ringard, ni ridicule. Et je salue le fait qu'ils aient mis trois films à la faire prononcer, de surcroît dans une scène assez traumatisante.

3 commentaires:

Vichenteku a dit…

Attention, je spoile dans mon avis, donc passez votre chemin si vous ne l'avez pas vu (mais déjà lire des avis sur internet avant d'avoir vu le film, je comprendrai jamais le concept). Moi j'ai adoré, et c'est marrant comme on peut être critique (à juste titre sans doute) ou pas (moi j'ai rien vu des critiques que tu fais). J'adore ce Spiderman, j'avais adoré celui de Sam Raimi, beaucoup moins aimé l'autre. mais là, les trois ensembles, c'est du pain béni. En plus, l'humour a fait mouche chez moi... et ma fille, qui, au délà, de kiffer Tom Holland (eh oui 13 ans... bref...) a bien saisi toutes les petites allusions et autres calembours. Bref, je trouve que ce film est une ode à ce merveilleux personnage qu'est Peter Parker.

SammyDay a dit…

Bon, j'avoue que personnellement je me faisais pas mal ch* au moment où ça dégénère chez Happy (oui, le début du film est pas ouf, à part la réapparition de nos cinq zigotos, et dès que tante May explique que non, les schizophrènes des autres dimensions, il vaut mieux les soigner chez nous parce que c'est aussi notre problème, tu sens que ça va juste partir en vrille...).

Par contre, à partir de la mort de May (juste retour de karma, j'ai toujours trouvé le personnage insupportable à vouloir sauver le monde sans savoir comment faire), on assiste à un super film. 3 spider-men, des petits retournements de situation, une bataille bordélique mais logique, et un sacrifice ultime pour que tout revienne comme avant - le sacrifice que cette Araignée n'avait pas encore fait, préférant régulièrement utiliser ses pouvoirs pour emmerder les personnes qu'elle n'aimait pas.

Et il reste un point totalement inexpliqué - qui ne peut sauter aux yeux qu'à ceux qui ont vu Venom 1 et 2 (c'est pas génial non plus, mais c'est largement mieux que la veuve noire...) : Brock ne connait pas Spider-Man, puisqu'il n'y en a pas dans son univers. Du coup, pourquoi a-t-il été "happé" par le sort de Strange ? Aucune idée, c'est soit une incohérence pour permettre à Venom de rentrer dans cet univers, soit le fait que le symbiote a déjà rencontré Spider-Man (rétrocontinuité ?) et que Brock est arrivé avec lui.

Bref, un Oscar, ça me paraît improbable (mais bon, l'actrice principale de West Side Story a bien eu un golden globe...) mais un bon film qui marche pour le public de chaque Spider-Man (Maguire, Garfiel ou Holland), et c'est vraiment tout ce qu'on pouvait en attendre de mieux.

Neil a dit…

Pour Venom, apparemment l'explication qui a été trouvée par les fans c'est que les symbiotes ont une espèce de mémoire partagée, y compris au-delà des dimensions, et du coup celui de Brock dans les films Venom est au courant de ce qui est arrivé à celui de Brock dans les Spider-Man de Sam Raimi, et donc connaît Spider-Man et son identité... C'est du giga grand écart facial avec lequel on peut justifier absolument n'importe quoi, mais bon, la théorie existe ^_^!

(d'ailleurs ça n'explique pas pourquoi tous les autres symbiotes du multivers ne débarquent pas en même temps)