Ex nihilo Neil

14 septembre 2022

Le retour du Visiteur

 

Souvenez-vous, 2009... Bon, 2009, c'était pas ma meilleure année, alors parlons plutôt de 2010, quand j'ai découvert la websérie Le Visiteur du futur (la preuve). Dès les premiers épisodes, François Descraques et sa bande faisaient preuve d'une maîtrise de la réalisation et de l'acting nettement supérieure à tout ce qu'on pouvait trouver jusque-là sur YouTube. Il faut dire que Florent Dorin et Raphaël Descraques étaient de vrais comédiens, ce qui aide déjà pas mal, et que François a un vrai sens de la mise en scène et de l'écriture, que ce soit des personnages comme des dialogues.

Le résultat, ça avait été quatre saisons détonantes qui se revoient encore sans aucun problème aujourd'hui (on les a intégralement revues la semaine dernière en prévision du film, et ça reste excellent). Plus un livre, une BD (que je n'ai pas lus) et un projet un peu fou, dont on entendait parler régulièrement : un film. Un vrai film de cinéma. Et là on a forcément eu un peu peur, surtout ceux qui ont vu les plutôt mauvais films Noob ou encore le... long-métrage assez gênant de Benzaï. 

Mais voilà, le film est sorti, et c'est trop bien. Sérieusement, c'est trop bien.

Les anciens comme les nouveaux, tout le monde
est au cordeau.

Déjà, ça marche même si vous n'avez pas vu la série : vous raterez tout au plus quelques références discrètes et passerez à côté de la profondeur de la relation entre certains personnages. Mais ce n'est pas grave puisque le film a l'intelligence de se concentrer sur la relation père/fille entre Gilbert (Arnaud Ducret) et Alice (excellente Enya Baroux, actrice à suivre), très bien campée et crédible, au point que les moments d'émotion en sont vraiment.

A côté de ça on est dans une comédie d'aventure SF (genre que l'on jugera pudiquement « rare » dans le paysage cinématographique français), avec de vrais éclats de rire, de vraies scènes d'action, et des effets spéciaux tout simplement impeccables (Descraques étant habitué au travail à l'économie, il a su utiliser intelligemment son budget réduit). Et le film est un film, pas une resucée des épisodes précédents : il a un vrai format de cinéma, une vraie intrigue et des vrais personnages (qui ont toujours été la force des productions Frenchnerd). 

Bref, on tient en gros le Edgar Wright français, maintenant ce serait bien si les producteurs ne le lâchaient pas.

2 commentaires:

Dimitri a dit…

Ah, intéressant ! Pour ma part, je n'avais vraiment pas aimé la saison 4 (et j'avais détesté le roman), donc j'étais mitigé à l'idée d'aller le voir... Mais devant tant d'éloges, je suis tenté !

Neil a dit…

J'avais aussi un souvenir mitigé de la saison 4, mais à la revoir ça passe beaucoup mieux. Il faut dire qu'elle est plus une parenthèse dans l'histoire qu'une suite à proprement parler, où Descraques s'amuse à créer un petit monde en vase clos... ça a son charme, et le casting est marrant (Benzaï n'a jamais aussi bien joué, Céline Tran était en pleine reconversion geek et est toute mimi, et il y a Nicolas Berno, dont la simple présence booste la qualité de tout ce dans quoi il joue).